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DES

CÉRÉMONIES ROMAINES ,

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MANUEL

DES

CÉRÉMONIES ROMAINES,

TIRE

Des Litres Romains les plus authentiques , et des Écrivains les plus récens et les plus

intelligent en cette matière.

r^OUVELLE LDtTIOTC

corttgeo ei~ auatuctiteo.

TOME PREMIER.

ce- Al

AVIGNON,

CHEZ OFFRAY, FILS AÎNÉ, IMPRIM.-LIBRAIRE.

1828,

Digitized by the Internet Archive

in 2010 with funding from.

University of Ottawa

http://www.archive.org/details/manueldesceremon01cath

MANUEL

DES

CÉRÉMONIES ROMAINES.

PREMIERE PARTIE.

De la Messe basse.

ARTICLE PREMIER.

De la préparation à la Messe.

I. J-Je Prêtre qui veut célébrer la Sainte Messe , doit au moins avoir dit Matines et Laudes , et il est fort à souhaiter qu'il ait donné quelque temps à l'Oraison mentale. S'il désire se confesser , il le doit faire avant que de prendre les habits sacerdotaux; et si la commodité le lui permet , il est à propos qu'il dise les Oraisons préparatoires qui sont dans le Missel.

II. Ayant fait sa préparation , il quitte sou manteau ou sa robe , s'il en a , et il cherche dans le Missel la Messe qu'il veut dire ; il la prévoit et dispose les signets aux lieux il est nécessaire , puis il le ferme et ne met tien dessus.

2 DE LAMESSE BASSE.

HT. Remarquez que la Messe doit être conforme à POfnce , autant qu'il est possible , et qu'on n'en doit point dire de Votive sans un sujet raisonnable. Que s'il arrive quelque occasion d'en dire , on le peut faire , pourvu que ce ne soit pas un Dimanche ou une Fête double, ou un jour auquel on ne peut faire d'une Fête double; savoir, durant les Oc- taves de Noël , de 1'Epiphaoie , de Pâques , de ia Pentecôte et de la Fête-Dieu ; le Mer- credi des Cendres , toute la Semaine Sainte , et les Vigiles de la Nativité de Notre-Seigneur , de l'Epiphanie 'et de la Pentecôte.

IV. Il prépare , ou fait préparer les orne- niens , s'ils ne sont déjà préparés ; puis il lave ses mains , disant tout bas: Da .Domine , virtutem manibus meis ad abstergendam omnem maculam , ut sine pollutione mentis et corporïs valenm tibi servire.

V. Ensuite si le calice n'est pas préparé, il met un purificatoire dessus , puis la patène avec une Hostie entière, autour de laquelle il passe doucement les pouces et les indices pour faire tomber les petites parcelles; il couvre la patène avec la pâlie, sur laquelle il met le voile qui doit être de soie , et sur le voile la bourse dans laquelle est le corporal plié. S'il trouve le calice déjà préparé , il suffit qu'il mette lui-même l'Hostie sur la pa- tène , après avoir passé les doigts autour.

VI. Observez que le corporal ne doit pas être marqué d'une croix au milieu , ni même aux quatre coins, mais bien à un doigt et au milieu du bord qui doit être tourné vers le Prêtre. Il est à propos qu'il soit plié ea

de la Messe basse. 3

trois et que les deux bouts soient repliés en dedans avant que de le plier par le milieu , en sorte que les bords du corporal ne pa- raissent point au dehors.

VII. Toutes ces chose étant ainsi prépa- rées , il s'approche du lieu sont les orne- raens , lesquels ne doivent point être déchirés , mais entiers, propres , nets et bénis par un Evêque , ou par quelque autre qui en ait le pouvoir. Il s'en revêt dans la sacristie, ou ail- leurs hors de l'autel : si la nécessité néan- moins l'oblige de s'habiller à l'autel, en ce ca3 il faut mettre les ornemens du côté de l'évangile , et non pas au milieu ; ce qui n'ap- partient qu'aux Évoques.

VIII. Il se revêt premièrement d'un surplis sans manche , s'il peut l'avoir commodément , puis de l'amict qu'il baise à l'endroit de la croix qui est au milieu , sans faire aucun signe de croix sur soi; il le met sur la tête ; puis le fait descendre sur le cou, en sorte que le collet ne paroisse point : et après avoir mis en croix les cordons sur sa poitrine , celui du coté droit par-dessus celui du côté gauche , il les passe par- derrière , et les noue ensuite sur le devant , disant cependant tout bas , Importe , Domine , capiti. meo gaîeam salutis ad expugnandos diabolicos incvrsus.

IX. Il prend l'aube , si ce n'est qu'un autre la lui présente, etalors il baisse un peu la tête pour la recevoir; puis il passe les bras dans les manches, commençant par le bras droit. Il ajuste l'aube proprement à son cou , l'attache avec des cordons ou agrafes , et serre les manches avec des épingles , s'il est besoin,

A 2

4 DE LAMESSE BASSE.

disant cependant , Dealba me Domine, et munda cor meum j ut in sanguine Agni deal- balus, gaudiisperfruar sempiternis.

X. Il reçoit la ceinture des mains du Ser- vant, et se ceint de telle sorte que l'aube étant également pendante de tous côtés , ec élevée de terre environ d'un travers de doigt , ne puisse descendre plus bas , ni l'empê- cher de marcher ; cependant il dit , Prœcinge me , Domine , cingulo puritalis , et extingue in lumbis meis humorem libidinis , ut maneat in me virtus continentiœ et castitatis. Puis il est bon d'attacher un mouchoir à sa ceinture par-devant vers la main droite, en sorte qu'il soit caché par la chasuble lorsqu'il l'aura prise.

XL II prend le manipule, dont il baise la croix , et le met au bras gauche proche du coude , mais au-dessous , et l'arrête en telle façon qu'il ne glisse point ; disant ^ Merear, Domine, portare manipulum fletus et do- loris , ut cum exultatione recipiam mercedem laboris,

XII. Il prend l'étole des deux mains par le haut , dont il baise aussi la croix , puis la met sur son cou , et l'ajuste sur sa poitrine , faisant passer la partie qui prend sur le côté gauche au droit , et celle qui prend sur le côté droit au gauche par dessus l'autre en forme de croix , et il attache l'étole avec les bouts de la ceinture de chaque côté 5 disant , Redde mihi , Domine , stolam immortalitatis , quam per- didi in prœvoricationeprimiparentis ; etquam- vis indignus accedo ad tuum sacrum myste- rium , mérear tamen gaudium sempitemum.

DE LA MESSE BASSE. 6

XIII. En dernier lieu il prend la chasuble sans la baiser, et l'attache avec les cordons ; disant, Domine , qui dixisti , jugum meum suave est , et onus meum levé , fac ut istud portare sic valeam , quod consequar tuam gratiam. Amen.

XIV. Pendant qu'il prend les ornemens, il ne doit parler à personne , mais être attentif aux oraisons , qu'il dit toutes à voix basse , et penser au sens mystérieux des mêmes ornemens.

ARTICLE II.

De la sortie de la Sacristie , et de Ventrée A ï Autel.

ï. Xj e Prêtre étant revêtu de tous les orne- mens , se couvre d'un bonnet carré : puis il prend de la main gauche le calice par le nœud, et met la droite sur la bourse , dont l'ouver- ture doit être tournée vers lui , et sur la- quelle il ne doit mettre ni mouchoir , ni autre chose semblable.

II. Sortant de la sacristie il fait , sans se découvrir , uue inclination profonde à la Croix qui doit y être ; mais il se découvre , s'il ne porte point de calice.

III. Remarquez qu'outre les prostrations e* les génuflexions , il y a trois autres sortes de révérences qu'on appelle inclinations ; sa- voir , l'inclination de tête , la médiocre , et la profonde. L'inclination profonde se fait en

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6 D E L A M E S 5 E B A S S E.

courbant entièrement la moitié du corps , de telle façon que si l'on étendait les bras en bas , les mains pussent toucher les genoux. L'inclination médiocre se fait en courbant à demi la tête et les épaules. L'inclination de tête est de trois sortes ; savoir , la plus grande la moyenne et la plus petite. La plus grande inclination de tête se fait en baissant la tête sur le devant , et penchant tant soit peu les épaules : ou la doit faire quand on prononce le nom de Jésus , quand on dit Gloria Patri y Oremus , au mot Deo du Gloria in excehis et à ces paroles , Adoramus te , Gratias agi- mus tibi , Suscipe deprecalionem nostram , de même au mot Deum du Credo , et à ceux- ci , Simili adoralur , pareillement au mot Dtv de la préface. L'inclination de tête moyenae se fait en baissant la tête notable- ment sans pencher les épaules : on doit la faire de la sorte , quand on prononce le nom de Marie. Enfla, la plus petite inclination de tête, qui consiste à baisser légèrement la tête , se fait quand on prononce les noms des Saints auxquels on doit s'incliner , et le nom du Pape vivant.

IV. Il va à l'autel avec gravité et modestie , tenant le corps droit et la vue baissée; et il porte le calice élevé à la hauteur de la poi- trine , regardant par-dessus pour se pouvoir conduire.

V. S'il passe devant le grand autel , il fait une inclination profonde à la croix , et une génuflexion, si le S. Sacrement y est ; ayant toujours le tête couverte s'il porte son calice, et découverte s'il ne le porte pas. Il ne fait

de la Messe basse." aucune inclination aux croix des autres au- tels$ mais s'il passe devant un autel soit exposé avec solennité quelque iusigne reli- que d'un Saint dont on fasse l'office ce jour- , il lui fait une inclination profonde, comme à la croix du grand autel.

VI. Remarquez que lorsqu'on parle de la génuflexion, sans spécifier si on la doit faire à deux genoux ou d'un genou seulement , cela- se doit entendre de la génuflexion simple qu'on fait d'un seul genou, c'est à- dire , du droit , en le pliant jusqu'à terre saus courber le corps, mais penchant seulement uu peu la tête et les épaules en même temps qu'on flé- chit le genou ; ce qu'on doit faire d'une même action , et non pas séparément en fai- sant une inclination de tête après qu'on a mis Je genou à terre.

Vlî. S'il passe devant quelque autel lors- qu'on y dit la Messe depuis la consécration jusqu'à la communion inclusivement , ou lorsqu'on y donne la communion à plusieurs personnes qui surpassent le nombre de cinq ou six, il se découvre, appuyant son bonnet sur la bourse , fait la génuflexion d'un seul genou, se lève aussitôt, se couvre et conti- nue son chemin. Il fait la même chose lors- qu'il rencontre un Prêtre qui porte le S. Sa- crement : mais lorsqu'il passe devant un autel il est exposé, il se met à deux genoux et adore le S. Sacrement, inclinant profondé- ment la tête ; il est bou qu'il se découvre dès qu'il entre au lieu il est exposé , don- nant au Servant son bonnet, qu'il ne re- prend qu'à la sortie ; et pour se découvrir il

A 4

8 de la Messe basse.

s'arrête un peu, n'étant pas à propos qu'il le fasse en marchant, quand il porte le calice. S'il passe devant un autel au temps qu'on y fait l'élévation, ou qu'on y donne la com- munion à peu de personnes qui ne soient pas plus de cinq eu six , il donne son bonnet à garder au Servant, se met à deux genoux, et y demeure jusqu'à ce que l'élévation soit achevée et le calice remis sur l'autel , ou jus- qu'à ce que tous aient communié; ensuite il se lève , fait la génuflexion , et ayant repris ton bonnet , se couvre et continue son chemin.

VIII. S'il passe devant un Cardiual , ou devaut l'Archevêque de la province , ou l'Evê- que diocésain, ou bien devant un Prince sou- verain, ou du sang royal, il les salue d'une inclination médiocre, la tête couverte, s'il porte son calice , et d'une inclination profon- de , la tête découverte , s'il ne le porte pas. Il fait aussi une inclination médiocre aux Prê- tres revêtus des ornemens sacrés qu'il ren- contre en son chemin, sans néanmoins s'ar- ïêter , si ce n'est dans quelque passage étroit , ou deux ne puissent passer ensemble com- modément , auquel cas, si l'un est beaucoup élevé en dignité par- dessus l'autre, il doit passer le premier ; et entre égaux ou pres- que égaux , celui qui va dire la Messe doit céder à celui qui vient de la dire et le laisser passer ; mais en marchant ils se saluent au lieu ils se rencontrent, sans aucune déférence particulière. Quant aux autres Prê- tres, le Célébrant ne leur fait aucune incli- nation.

de la Messe basse. 9

ïX. Quoiqu'on ne doive point passer par ïe chœur quand ou y fait quelque office , si néaûmoins l'on ne peut faire autrement, le Prêtre qui y passe doit saluer le Clergé d'uae inclination médiocre de part et d'autre , dès qu'il est assez avancé pour le voir.

X. Etant arrivé à l'autel , il s'arrête au- dessous du plus bas degré, se découvre et donne son bonnet au Servant. S'il n"a pas ôté sa calotte dans la sacristie , il la doit ôter ici au plus tard, si ce n'est qu'il ait permis- sion de la porter durant la Messe, auquel cas il la peut, tenir jusqu'au canon, au commen- cement duquel il doit la quitter, et ne la re- prendre qu'après la communion.

XL II fait une inclination profonde à la croix de l'autel ; et si le S. Sacrement y est , au lieu de l'inclination il fait la génuflexion sur le degré , puis il monte au milieu de l'autel, étant arrivé, il met le calice vers le côté de l'évangile.

XII. Il prend la bojrse des deux mains, et la porte sur l'autel, puis il tire le corporal avec la main droite , et l'ayant mis sur le mi- lieu de l'autel , il pose de la même main la bourse, droite contre ou sur le gradin du côté de l'évangile , en sorte que le cierge ne puisse dégoutter dessus. Il étend à deux mains le corporal au milieu de l'autel jusqu'à un doigt proche du bord , et il met dessus le calice couvert de son voile , prenant garde qu'il soit sur la pierre sacrée, et que le voile couvre le calice de toutes parts , ou s'il n'est pas assez grand , qu'il couvre au moins le

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ïo de la Messe basse.

devant le calice, et ne descende qu'à fleur du corporal.

XIII. S'il y a plusieurs hosties à consacrer , qui ne puissent tenir sur la patène, il les met sur le corporal au-devant du calice vers sa main gauche , ou bien dans un vase béni , cou- vert d'une palle ou d'une patène (s'il n'a son couvercle propre) , il le place à sa droite et un peu derrière le calice , mais toujours sur la pierre sacrée et sur le corporal.

XIV. Après avoir accommodé le calice, il fait à la croix une inclination de tête , sa- voir la plus grande; ce qu'il observe toutes les fois qu'il part du milieu de l'autel , ou qu'il y arrive, si ce n'est qu'immédiatement avant ou après il eût fait ou dût faire la même inclination ou une plus profonde. Ensuite il se tourne vers le côté de l'épitre, il va les mains jointes , ouvre le Missel , re- voit si les signets sont aux lieux qu'il avait marqués , et laisse le livre ouvert à l'endroit est l'introït de la Messe qu'il doit dire.

XV. Il revient ensuite les mains jointes au milieu de l'autel , il fait une inclination de tête à la croix, et sans s'arrêter il se tourne vers le côté de l'épitre , se retirant un peu au côté de l'évangile , afin de ne pas tourner le dos au milieu de l'autel ; et il descend , les mains jointes devant la poitrine, au-des- sous du plus bas degré. S'il y avait pourtant grand nombre de degrés, le Célébrant pour- rait s'arrêter au troisième, ou sur celui qu'il trouverait plus commode»

de la Messe basse. ii

ARTICLE III.

Du. commencement de la Messe.

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£ Célébrant étant descendu au-dessous du plus bas degré, se tient au milieu , la face tournéee vers l'autel, les mains jointes devant sa poitrine sans toucher la chasuble , le pouce droit sur le gauche en forme de croix , et les doigts joints et étendus , en telle sorte qu'il n'y ait aucune espace entre deux , et que l'extrémité regarde plutôt la face du Célé- brant que le devant de l'autel; et fait une in- clination profonde à la croix de l'autel, eu la génuflexion sur le degré , si le S. Sacrement y est.

IL S'étant redressé , il fait le signe de la croix avec la main droite , touchant du bout des doigts son front , sa poitrine et ses deux épaules, et tenant la gauche au-dessous de sa poitrine ; disant en môme temps d'une voix intelligible : In nomine Patris^ et Filii , et Spiritui SanctL Amen, et rejoignant ses mains à ce dernier mot.

III. Remarquez, i. que le Prêtre doit tou- jours faire le signe de la croix avec la main droite étendue et les doigts joints ensemble ( sans séparer pourtant le pouce d'avec l'in- dice après la consécration ) , et que lorsqu'il le fait sur soi , il tourne la paume de la main vers sa face , et quand il le fait sur les autres pu ?ur nuelque chose que ce soit , il tourne je

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de la Messe basse. petit doigt vers les personnes ou les choses qu'il béait , excepté quand il fait le signe de la croix avec le pouce sur le Missel au com- mencement des deux évangiles, auquel cas il tient la paume de la main tournée vers le livre.

_ IV. Remarquez, 2. que lorsque le Prêtre fait le signe de la croix, ou quelque autre chose d'une main seule , il ne doit jamais tenir en l'air l'autre main qui n'agit point , mais la porter en même temps ou sur la poitrine, ou sur l'autel, ou sur le livre. Il la met sur la poitrine quand il fait le signe de la croix sur soi, ou sur les assistans, ou quand il bénit quelque chose proche de l'autel en lui tournant entièrement le côté , comme lorsqu'il bénit l'encens , ou le Diacre avant l'évangile. Il la met sur le livre quand il fait le signe de la croix sur le livre même. Il la met sur l'autel quand il fait le signe de la croix sur quelqu'autre chose qui soit sur l'autel ou proche de l'autel , comme lors- qu'il bénit les cendres , les cierges,les ra- meaux , le Sous-Diacre après l'épître } et au- tres choses , en telle sorte qu'il demeure tourné au moins en partie vers l'autel. Il la met encore sur l'autel quand il tourne les feuillets du Missel , ou qu'il fait quelqu'au- tre action d'une main seule , demeuraot tourné vers l'autel.

V. Ayant fait le signe de la croix, il ne doit plus avoir égard à ce qu'on fait aux autres autels , c'est-à-dire, qu'il ne doit faire ni gé- nuflexion , inclination , ni s'arrêter en considération de ce qu'on y fait , quand ce serait même l'élévation.

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VI. Le Célébrant doit particulièrement prendre garde à ne pas prononcer trop vite , ni trop lentement, ni d'un ton trop élevé , et capable d'interrompre les autres Prêtres qui célèbrent en même temps dans l'église. Sa voix doit être grave , uniforme et distincte , pour être entendue de ceux qui ne sont pa3 fort éloignés de l'autel, et les exciter à la dévotion. Pour les choses qu'on doit dire tout bas, il les prononce en telle sorte qu'il n'y ait que lui qui les entende.

VII. il dit l'antienne Introibo et le psaume Judica d'une voix intelligible, jusqu'à l'orai- son Aufer à nobis , il commence à parler bas jusqu'à l'introït. On n'omet jamais le psaume Judica , si ce n'est aux Messes des Morts , et depuis le dimanche de la passion inclusivement jusqu'au Samedi-saint exclu- sivement ; et cela seulement aux Messes du temps, c'est-à-dire , des dimanches et de9 fériés, et non en celles des Saints dont on fait l'office dans la semaine de la passion , ni aux Messes votives, même à celle de la Croix et de la Passion , si l'on en dit pendant ce temps- ; car en toutes ces Messes on doit toujours dire le psaume Judica.

VIII. 11 incline la tête durant tout le verset Gloria Patri , et Filio , et Spiritui sancto ; ce qu'il fait toutes les fois qu'il dit ce même ver- set. Après il répète l'antienne Introibo ad altare Dei , et fait le signe de la croix sur soi , disant , Adjulorium nostrum , etc.

IX. Quand il dit le Confiteor , il tient les mains jointes , et est incliné profondément jusqu'à ce que le Servaut ait dit le Miser ea-

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petit doigt vers les personnes ou les choses? qu'il bénit , excepté quand il fait le signe de la croix avec le pouce sur le Missel au com- mencement des deux évangiles, auquel cas il tient la paume de la main tournée vers le livre.

IV. Remarquez, 2. que lorsque le Prêtre fait le signe de la croix , ou quelque autre chose d'une main seule , il ne doit jamais tenir en l'air l'autre main qui n'agit point , mais la porter en même temps ou sur la poitrine, ou sur l'autel, ou sur le livre. Il la met sur la poitrine quand il fait le signe de la croix sur soi, ou sur les assistans, ou quand il bénit quelque chose proche de l'autel en lui tournant entièrement le côté , comme lorsqu'il bénit l'encens , ou le Diacre avant l'évangile. Il la met sur le livre quand il fait le signe de la croix sur le livre même. Il la met sur l'autel quand il fait le signe de la croix sur quelqu'autre chose qui soit sur l'autel ou proche de l'autel , comme lors- qu'il bénit les cendres , les cierges,les ra- meaux , le Sous- Diacre après l'épître , et au- tres choses , en telle sorte qu'il demeure tourné au moins en partie vers l'autel. Il la met encore sur l'autel quand il tourne les feuillets du Missel , ou qu'il fait quelqu'au- tre action d'une main seule , demeurant tourné vers l'autel.

V. Ayant fait le signe de la croix , il ne doit plus avoir égard à ce qu'on fait aux autres autels , c'est-à-dire, qu'il ne doit faire ni gé- nuflexion , inclination , ni s'arrêter en considération de ce qu'on y fait , quand ee serait même l'élévation.

de la Messe basse. i3

VI. Le Célébrant doit particulièrement prendre garde à ne pas prononcer trop vite , ni trop lentement, ni d'un ton trop élevé , et capable d'interrompre les autres Prêtres qui célèbrent en même temps dans l'église. Sa voix doit être grave , uniforme et distincte , pour être entendue de ceux qui ne sont pas fort éloignés de l'autel, et les exciter à la dévotion. Pour les choses qu'on doit dire tout bas , il les prononce en telle sorte qu'il n'y ait que lui qui les entende.

Vil. il dit l'antienne Introibo et le psaume Judica d'une voix intelligible, jusqu'à l'orai- son Aufer à nobis , il commence à parler bas jusqu'à l'introït. On n'omet jamais le psaume Judica , si ce n'est aux Messes des Morts , et depuis le dimanche de la passion inclusivement jusqu'au Samedi-saint exclu- sivement ; et cela seulement aux Messes du temps, c'est-à-dire , des dimanches et des fériés, et non en celles des Saints dont on fait l'office dans la semaine de la passion , ni aux Messes votives, même à celle de la Croix et de la Passion , si l'on en dit pendant ce temps- ; car en toutes ces Messes on doit toujours dire le psaume Judica.

VIII. Il incline la tête durant tout le verset Gloria Pat ri , et Filio , et Spiritui sancto ; ce qu'il fait toutes les fois qu'il dit ce même ver- set. Après il répète l'antienne Introibo ad altare Dei , et fait le signe de la croix sur soi , disant , Adjulorium nostrum , etc.

IX. Quand il dit le Confite 'or , il tient les mains jointes , et est incliné profondément jusqu'à ce que le Servaut ait dit le Miscrea-

14 de la Messe basse.

tur , et il ne se redresse qu'après avoir ré- pondu Amen. Il ne doit ajouter au Confiteor le nom d'aucun saint, soit patron, soit autre. Quand il dit Vobis fratres , ou Vos fratres , il ne se tourne pas vers le Servant, et ne dit jamais ce3 paroles au singulier, quoiqu'il n'y eût point d'autre personne présente.

X. En disant Aléa culpa , etc. il frappe trois fois sa poitrine avec la main droite , non pas du plat de la main, mais du bout des doigts uni3 ensemble , tenant cependant la gauche au-dessous de sa poitrine , en quoi il prend garde de ne pas frapper la poitrine avec grand effort , et de ne pas étendre la main droite hors de la largeur du corps. Ayant dit Mea maxima culpa , il rejoint aussitôt les deux mains.

Xî. Quand le Servant a achevé le Confi- teor , le Célébrant reprend Misereatur veslrî , etc. et fait le signe de la croix sur soi , disant Indulgentiam , etc. Après , s'étant incliné mé- diocrement, il dit Deustu conversus , etc. et il ne se redresse point qu'il n'ait dit Oremus tout haut; et en disant ce mot, il étend et élève les mains qu'il réjouit et abaisse aus- sitôt. Puis étant droit , il dit tout ba3 l'oraison Aufer a nobis en montant à l'autel , en sorte qu'elle soit achevée quand il y arrive.

DE LA MrfSSE BASSE. l5

ARTICLE IV.

De l'Introït, du Kyrie, et du Gloria in excelsis.

I. HjT an t arrive au milieu de l'autel, il fait une inclination médiocre , et appuyé les mains jointes sur le bord de l'autel, en telle façon qu'il touche du bout des petits doigts toujours unis aux autres, le devant du même autel, et qu'il n'appuie dessus que les extré- mités des autres doigts ; et c'est de cette ma- nière qu'il doit tenir les mains jointes sur l'autel eu toutes les autres rencontres, même après la consécration. Il dit en cette posture Oramus te , Domine ; etc. Et quand il dit ces mots , Quorum reUquiœ hic sunt , il étend également les deux mains de part et d'autre sur l'autel hors du corporal , ensorte que la paume des mains touche la nappe , et il baise l'autel au milieu et non pas à côté ; ce qu'il doit observer toutes les fois qu'il baise l'autel , si ce n'est qu'après la consécration il met les mains sur le corporal.

II- Il est à remarquer, i. que lorsqu'on doit baiser l'autel ou le livre , ou quelque autre chose, il ne faut point faire le signe de la croix dessus avec le pouce ni avec les mains. 2. Quand le corporal est sur l'autel , on doit baiser le corporal à l'endroit de la croix qui y est marquée , et non pas la corniche qui est autour de quelques autels ; et afin de le

16 de la Messe basse.

baiser plus commodément, il faut s'en éloigner tant soit peu ; ce qui est bon d'observer aussi lorsqu'on fait quelque inclination médiocre ou profonde , quoiqu'on ne baise pas l'autel.

III. Le Prêtre ayant baisé l'autel, va les mains jointes au côté de l'épître, et marche droit devant soi , en sorte qu'il tourne le côté , et non pas la face vers l'autel; ce qu'il doit toujours observer quand il marche le long de l'autel. Etant arrivé au lieu est le missel , il se tourne vers le livre, et commence l'in- troït tout haut, en faisant le signe de la croix sur soi, puis il continue les mains jointes.

IV. Au Gloria Patri , il fait une inclination de tête vers la croix , jusqu'à Sicut erat , etc. tournant aussi tant soit peu le corps , et te- nant toujours les mains jointes : puis il répète l'introït sans faire aucun signe de Croix.

V. On dit toujours le Gloria Patri, à l'in- troït , si ce n'est aux Messes des morts, et aux Messes du temps , depuis le dimanche de la Passion , jusqu'à Pâques , mais on ne l'omet jamais aux Messes des Saints ni atî'x votives. Au temps pascal on ajoute à l'introït deux Alléluia.

VI. Le Prêtre ayant achevé l'introït , va les mains jointes au milieu de l'autel, il dit tout haut alternativement avec le servant trois fois Kyrie eleison , autant de fois Christe elei- son, et de rechef trois fois Kyrie eleison ; mais il ne les commence qu'après être arrivé au milieu, et avoir fait une inclination de tête à la croix. Si le servant ou les assistans ne répondent point le Prêtre les dit neuf fois d'un même ton de voix, et il supplée ainsi d'une

de la Messe busse. 17

voix intelligible aux autres choses que le clerc manque à dire , excepté Suscipiat après Orate fratres , que le Prêtre doit dire à voix basse au défaut du servant , parce qu'il ne le dit pas alors au nom du clerc, mais en son pro- pre nom, disant de manibus meis , etc.

VII. Après avoir dit le dernier Kyrie eleison , étant encore tout droit au milieu de l'autel , il étend et élève les mains selon la largeur du corps et à la hauteur des épaules , sans remuer les poignets ( ce qu'il observe toujours lors- qu'il étend et élève les mains ) et sans qu'il soit nécessaire de lever les yeux , il dit du même ton de voix , Gloria inexcelsis Deo. s'il le faut dire ; à ce mot Deo il rejoint les mains devant la poitrine et fait une inclination de tête à la croix , puis il se redresse et continue , ayant les mains jointes jusqu'à la fin. Il fait une inclination de tête lorsqu'il dit , Adoramus te-, Gratias agimus tibi ; J esu-Christc \ Suscipe deprecationem nostram , et encore Jesu-Chris- te. A la fin quand il dit Cum Sancto Spiritu , etc. il fait le signe de la croix sur soi , et rejoint les mains à Amen ; ce qu'il doit toujours ob- server, après avoir fait le signe de la croix sur soi avec la main.

VIII. On dit le Gloria in excelsis toutes les fois qu'on a dit l'hymne Te Deum à Matines, et que la Messe s'accorde avec l'office. Sui- vant cette règle on ne le dit point aux Mes- ses votives, même dans le temps pascal, sinon en quelque cas ci-après exceptés, ni à la Messe des Rogations qu'on dit le mardi avant l'ascension , ni aux Messes des Morts, ai aux Messes des vigiles de3 apôtres S. Pierre

*8 de la Messe basse.

et S. Paul , et de l'Assomption de la Sainte Vierge ; parce qu'en ces cas , quoiqu'on ait dit le Te Deum à Matine3, la Messe ne s'ac- corde pas avec l'office.

IX. De cette règle sont exceptées les Messes suivantes , l'on dit le Gloria in excelsis , quoiqu'on n'ait pas dit le Te Deum h Matines, ou qu'elles ne s'accordent pas avec l'office : les Messes du jeudi et du samedi- saint; les Messes votives des Anges eu quel- que jour que ce soit, et celles de la Sainte Vierge au samedi en tout temps; celle d'un Saint au jour de son décès, quoiqu'on n'en ait pas fait l'office ni la mémoire; et enfin les Messes votives qu'on chante solennellement avec le concours du Clergé et du peuple pour une affaire importante, ou qui regarde le bien public de l'église ; si ce n'est que sui- vant les rubriques , ces Messes requièrent des ornemens violets , avec lesquels on ne doit jamais dire le Gloria in excelsis , selon îe décret de la. sacrée Congrégation des Rites du 19 mai 1 607 , ni même le Credo , sinon au dimanche.

ARTICLE V.

Des Oraisons.

I. JLi e Gloria in excelsis étant dit , ou si on le

doit omettre , après le Kyrie, le Célébrant baise l'autel, et ayant les mains étendues dessus de part et d'autre, puis les joignant devant la poitrine et baissant la vue , il se

de la Messe ba&se. jg

tourne vers le peuple par le côté qui regarde l'épître , et étendant et levant un peu les mains qu'il rejoint aussitôt comme auparavant il dit tout haut Dominus vobiscum sans aucune inclination de tête , et sans appuyer le dos contre l'autel, ce qu'il observe toujours eu semblables cas.

II. R.emarqutz, I. que quand le Célébrant étend les mains pour les rejoindre d'abord , il doit en même temps les élever, selon l'usa- ge plus approuvé et conforme au cérémonial des Evoques , liv. i . chap» 19. il s'agit, com- me il conste par le titre de quelque Célébrant que ce soit , per Episcopum , vel alium cele- brantem. Quand donc le Célébrant dit Dominus vobiscum. Orate fratres , étant tourné vers le peuple, Oremus , Gloria in excelsis , credo 9 Veni Sanctificator , et autres paroles , il étend premièrement les mains , puis il les élève tant soit peu ( c'est-à-dire jusqu'à la hauteur des épaules seulement , suivant la ru- brique du missel , tit. 4. n. 3. et le cérémonial , I. 2. chap. 8.) ensuite il les rejoint vers la poitrine comme auparavant. Il y a encore d'autres endroits , suivant le missel et le cérémonial des Evêques , on doit un peu éle- ver les mains 5 mais nous les marquerons ci- après dans leur propre lieu.

III. Remarquez, 2. que ceux qui se servent de lunettes doivent les ôter et les mettre sur l'autel hors du corporal, avant que de se tourner vers le peuple.

IV. Si le Célébrant est à un autel tellement disposé, qu'en disant la Messe il ait la face tournée vers le peuple , il ne se tourne point

20 de la Messe basse.

lorsqu'il doit dire Dominus vobiscum , Orale fratres , et Ue Missa est , ni quand il doit don- ner la bénédiction ;mais ayant baisé l'autel au milieu, il salue le peuple parles paroles sus- dites , ou lui donne la bénédiction.

V. Quand il a dit Dominus vobiscum , il doit remuer le pied droit le premier, pour retourner au livre avec plus de gravité et de bienséance; car par ce moyen en faisant trois pas il arrivera comme il faut devant le livre.

VI. Il retourne au livre ayant les mains jointes, et étant arrivé il les étend et les élève, puis les rejoint aussitôt devant la poitrine, comme nous avons dit; et faisant en même temps une inclination de tête, un peu tourné vers la croix , il dit tout haut Oremus , et poursuit l'oraison du même ton , étant debout et tenant les mains séparées et. élevées, en sorte que la paume d'une main regarde l'autre , et que l'extrémité des doigts joints ne passe ni la hauteur des épaules , ni la largeur du corps ; ce qu'il faut observer toutes les fois qu'on tient les mains étendues devant la poitrine.

VII. A la conclusion Per Dominum nos- trum , il joint les mains jusqu'à la fin ; mais si l'oraison se conclut autrement, savoir, Qui tecum , ou qui vivis , il ne joint les mains qu'à ces mots In unit ai 'e , etc. quoiqu'immédia- tement avant cette conclusion , Qui tecum ou qui vivis , il ait dit ces paroles , Dominum noFtrum Jesum Christum Filium tuum , qui sont dans l'oraison de S. Etienne et en quel- ques autres. Il ne se tourne pas vers la croix aux conclusions des oraisons , sinon quand le

de la Messe basse. 21

siom de Jésus s'y reûcontre , lequel on ne prononce jamais dans la Messe sans faire une inclination de tête à la croix ou au S. Sacre- ment , 9'il est sur l'autre , excepté pendant l'évangile qu'on fait l'inclination vers le missel 3 comme il sera dit ci-après.

VIII. H fait aussi une inclination sans se tourner vers la croix , toutes les fois qu'il prononce le nom de la Sainte Vierge, ou celui des Saints dont il dit la Messe ou fait la mémoire , et pareillement au nom du Pape , soit dans l'oraison qu'on dit quelquefois pour lui , soit dans le canon de la Messe.

IX. Remarquez touchant cette inclination qu'on doit faire au nom des Saints, 1. qu'on ne la fait point dan3 le titre des épitres et de8 évangiles , quelques-uns sont exprimés, mais bien aux autres endroits de la Messe , on les profère avec quelque vénération par- ticulière , comme aux oraisons , à l'épître , à l'évangile , au canon , etc. 2. Qu'on ne la fait point dans la mémoire commune des Saints , savoir, l'oraison a cunctis ; mais seulement dans les mémoires particulières 5 comme sont celles qu'on fait aux fêtes des Saints , ou dans leurs octaves. 3. Qu'on la fait aussi-bien dans les Messes votives des Saints , qu'en celles qu'on dit le jour de leur fête. 4. Qne par le nom des Saints auquel on doit faire inclination, l'on entend seulement le nom propre , et non pas celui de dignité ou d'office.

X. S'il y a plusieurs oraisons , le Prêtre ne dit Oremus qu'à la première et à la seconde, et Per Dominum, etc. ou autre conclusion convenable , à la première et à la dernière

2!> de la Messe e as si.

seulement ; et il dit toutes ces oraisons de la manière qui a été marquée ci-desstif.

Xî. nux Quatre- Temps et autres jours auxquels il raut dire plusieurs ora : prophéties, ayant dit au milieu de l'autel

I fait une inclination de tel Ja croix , et retourne au côté de l'épitre, il dit Cremus en la manière ordinaire ensuite Flecîamus genua , s'il le faut dire . sant i e ion au même lieu, d'un seul

genou , les mains étendues et appuyées sur l'autel , et se relevant incontinent; et après que le Servant a répondu Levaîe , il dit l'orai- son les mains étendues , lesquelles il rejoint à la conclusion ; mais lorsqu'il lit les pro- ies , il tient les mains sur le livre eu sur l'autel , comme nous dirons ci-après en par- lant de l'épitre.

XII. Aux fêtes doubles on ne dit qu'une oraison , si ce n'est qu'il faille ajouter que' mémoire qu'on ait faite à l'office. Sur quoi il faut remarquer que quand on a fait mémoire d'une fête simple aux premières Vêpres de

. on en fait a-:ssi mémoire à la Messe ; mais quand on n'a fait mémoire d'une fête simple qu'à Landes seulem?nt, pour lors on n'en fait point de mémoire aux grandes mes- ses . mais seulement aux mes?:? basses. Il en faut excepter le dimanche des Rameaux et la

e la Pentecôte . auxquels jours on ne dit jamais qu'une oraison à la messe , et l'on n'y fait aucune mémoire . quoique à l'office on en ait fait de quelque fête simple.

XIII. On tait mémoire du dimanche quand on célèbre en ce jour-là quelque fête doub'

de la Messe basse. 2-

ft lorsque dans une octave 00 fait l'office du dimanche ou de quelque fore , on fait mé- moire de l'octave , si ce n'est que la fête soit des plus solennelles , et de celles qui sont exceptées dans les rubriques du bréviaire.

XIV. On fait mémoire des fériés de l' Avent , du Carême, des Quatre-Temps, des Roga- tions et des Vigiles , quand quelque fête double ou semi-double se rencontre ces jours- là; mais daDS les églises cathédrales et dans les collégiales on dit pour lors deux messes hautes ( excepté aux fériés de l'Avent qui n'ont point de messe propre ) la première est de la fête , et la seconde est de la férié , et l'on ne fait point mémoire de l'une à la messe de l'autre. Que si la fête est de la première clas- se , on ne fait rien de la vigile qui arrive le mêftie jour, ni à la messe, ni à l'office.

XV. Lorsqu'on fait mémoire de la férié des Quatre-Temps , il faut prendre la première oraison après l'introït , qui est la même qu'on dit à l'office divin.

XVI. Aux dimanches est aux fêtes semi- doubles on dit trois oraisons, comme elles sont marquées dans le missel, si ce n'est qu'il faille faire plusieurs mémoires qui l'o- bligent d'en dire davantage. Il faut excepter les dimanches suivans : r.' celui des Rameaux l'on ne dit jamais qu'une oraison à la mes- se , comme il a été dit ci-dessus. 2, Celui d^ Quasimodo, l'on n'en dit aussi qu'une , à moins qu'on n'ait fait à l'office la mémoire de quelque fête simple. 3. Celui de la Passion, l'on n'en dit que deux ; et s'il faut faire mémoire d'une fête simple , on omet l'oraison

^4 DE LA MESSE BASSE.

pour l'Eglise ou pour le Pape , laquelle de- voit être la seconde; car les mémoires com- munes cèdent en tout temps de l'année aux mémoires particulières des Saints qui se ren- contrent : de sorte que le nombre de deux oraisons prescrit par la rubrique propre de ce dimanche avec exclusion d'une troisième, étant rempli par la mémoire d'une fête sim- ple, on doit par conséquent omettre l'oraison pour l'Eglise ou pour le Pape ; et on le prati- que ainsi à Rome. 4. On n'en dit aussi que deux au dimanche de la Trinité , en tous ceux qui se rencontrent dans les octaves , ex- cepté quand il faut faire quelque mémoire d'une fête simple.

XVII. Dans les octaves de Pâques et de la Pentecôte on ne dit que deux oraisons, la première du jour, et la seconde pour l'Eglise ou pour le Pape, et l'on omet cette seconde quand on fait mémoire de quelque fête sim- ple qui arrive en ce temps-là , pour la raison rapportée au nombre précédent ; mais dans les autres octaves on dit trois oraisons , et quand il n'y a point de mémoire particulière à faire, la seconde oraison est Concède nos, et la troisième pour l'Eglise ou pour le Pape. Il n'y a point d'exception quant à la troisième , mais bien pour la seconde , au lieu de laquelle on dit dans l'octave de l'Epiphanie : Deusqui salutis, et dans l'octave de la Toussaint et en celles de la Sainte Vierge, Dcus qui corda fidelium ; quant au jour de l'octave, comme l'office est double , on ne dit qu'une oraison , si ce n'est qu'il y ait quelque mémoire à faire.

XVIIÏ. On dit aussi trois oraisons aux

Messes

DE LA MESSE BASSE. 25

Messes de3 vigiles, à la réserve de celle de la Pentecôte et de celle de Noël, dans lesquelles on n'en dit qu'une , si ce n'est quand celle-ci arrive un dimanche duquel on doit faire mé- moire à la Messe de cette vigile.

XIX. Aux fêtes simples et aux fériés on dit trois oraisons, comme aux semi-doubles; on peut même ces jours-là en dire cinq ou sept , selon la dévotion du Célébrant ; mais non pas quatre ou six , à moins que les commémora- tions qui sont à faire n'exigent ce nombre : car il n'est pas prescrit par la rubrique , qu'aux fêtes soit semi- doubles , soit simples , et aux fériés , les oraisons que l'on dit à la Messe soient en nombre impair, comme il a été dé- claré par le décret de la S. R. C. du 2 décem- bre 1684. On peut donc aux jours simples ne dire que quatre oraisons , s'il n'y en a pas davantage à dire selon la rubrique des com- mémoraisons. Quant aux fériés du temps de la Passion jusqu'au mercredi-saint inclusive- ment , on n'y dit que deux oraisons , omet- tant celle qui est marquée eu second lieu pour l'Eglise ou pour le Pape , quand on fait mé- moire d'une fête simple , comme il conste par la réponse que la S. R. CoDg. a faite , ayant été interrogée sur ce sujet le i5 septembre 1736. Il n'en est pas de même des Messes qu'on dit aux fêtes semi- doubles dans la se- maine de la Passion , car on y dit à l'ordi- naire trois oraisons , savoir , celle de la férié au second lieu , et celle pour l'Eglise ou pour le Pape au troisième. Mais dans les églises cathédrales et dans les collégiales l'on célèbre en ces jours-là deux gracdes Messes , Tom. I, B

26 DE LA MESSE BASSE.

une du semî-double et l'autre de la férié , <m ne dit en l'une et en l'autre que deux orai- sons , savoir , celle du jour et celle pour l'Eglise ou pour le Pape. Que si dans cette même semaine de la Passion quelqu'un disoit une Messe votive avec cause raisonnable , il devroit dire trois oraisons , dont la seconde seroit de la férié , et la troisième pour l'Eglise ou pour le Pape.

XX. Aux Messes votives , on observe pour îe nombre des oraisons , ce qui vient d'être marqué pour les fêtes simples et les fériés. La seconde oraison est toujours celle de l'office qu'on a dit , et la troisième celle qui devroit être dite la seconde , si on eût dit la Messe conforme à l'office ; pour celle qu'on eût dit au troisième lieu dans la Messe du jour , si c'est une mémoire particulière qu'on ne doive pas omettre, on la dit la quatrième , sans qu'on soit obligé d'en ajouter une cinquième pour garder le nombre impair ; que si ce n'est pas une mémoire particulière qu'on ait faite à l'office , mais seulement une commune , encore qu'elle fût déterminée par la rubrique , on peut l'omettre , à moins que par dévotion on ne voulût dire cinq oraisons ; car alors il fau- droit qu'elle fût du nombre de celles qu'on veut ajouter. On observe le même quand on dit la Messe d'un saint titulaire d'un autel au jour de sa fête , duquel on n'a pas dit l'office. Il faut excepter le3 Messes votives solennelles qu'on dit pour une affaire de grande impor- tance , ou qui regarde le bien public de l'Eglise, dans lesquelles on ne dit qu'une oraison , à la réserve de celles qu'on dit pour action de

DE LA MESSE BASSE. 27

grâces, l'on ajoute une seconde oraison marquée en son lieu , laquelle on joint à la première , sous une même conclusion. Que si la Messe votive pour l'action de grâces est basse , on ne dit qu'en troisième lieu l'oraison marquée pour l'action de grâces.

XXI. On n'omet point les oraisons com- munes qui sont marquées dans le Missel pour le second et le troisième lieu , sinon quand le nombre des oraisons est rempli par les mé- moires particulières qui se rencontrent dans l'office du même jour : s'il n'y a qu'une mé- moire particulière à faire, on dit au troisième lieu l'oraison qui étoit marquée par le se- cond, omettant celle qui étoit assignée pour le troisième.

XXII. Lorsqu'aux Messes des fêtes simples et des fériés on ajoute par dévotion quelques oraisons qui De sont pas marquées dans le Missel pour ce jour-là , on ne les doit dire qu'après les oraisons communes qui sont pres- crites pour le second et le troisième lieu. On observe le même quand pour un sujet impor- tant au bien public , PEvêque ordonne de dire chaque jour pendant quelque temps l'oraison Deus refugium nostrum , ou autre convena- ble ; car ou on le dit au lieu de la troisième , si le choix de celle-ci est laissé par la rubri- que à la volonté du Prêtre , ou bien on la doit ajouter comme une nouvelle mémoire , en telle sorte qu'on n'omette aucune des oraisons prescrites par le Missel. Quand elle devient ainsi la quatrième aux simples , aux fériés et aux Messes votives , il n'est pas nécessaire d'en ajouter une cinquième, quoiqu'on puisse

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28 DE LA MESSE BASSE.

le faire. On omet la susdite oraison aux fêtes de la première classe ; on l'omet aussi aux Messes solennelles des fêtes de la seconde. On la dit la veille de Noël , mais non pas la veille de la Pentecôte , ni le dimanche des Rameaux.

XXIII. L'ordre qu'on doit garder entre les oraisons , est de dire celle du dimanche avant celle d'an jour infra Octavam ; celle-ci avant celle3 d'une férié majeure et d'une vigile ; ces dernières avant celle d'une fête simple ; celle des simples avant les communes qui sont pour le second et le troisième lieu , et celles ci avant les oraisons votives qu'on dit par dévo- tion. Entre les oraisons votives on dit celles de la sainte Trinité , du Saint-Esprit , du saint Sacrement et de la Croix , avant celles de Notre-Dame, des Anges, de S. Jean-Baptiste , de S. Joseph; et celles-ci avant celle des Apôtres , etc. Si l'on fait mémoire des Défunts ,, soit en général , soit en particulier , on la met toujours au pénultième lieu.

XXIV. Quand la troisième oraison est lais- sée par la rubrique à la volonté du Prêtre , il ne faut pas entendre cela dans ce sens , qu'il lui soit libre de la dire ou de l'omettre ; mais seulement qu'il lui est permis de choisir dans Se missel celle qu'il voudra , suivant l'ordre prescrit par les rubriques ; et même en ce cas , s'il célèbre en présence d'une personne supé- rieure j ou du Clergé assemblé dans une Messe solennelle , il doit s'abstenir par modestie de dire l'oraison qui a pour titre Pro seipso sa- cerdote , et choisir plutôt celle qui peut con- venir aux Supérieurs ou au Clergé , s'il n'aime mieux ea dire quelque autre.

BE LA. MESSE BASSE. 2j

XXV. Dans l'oraison A cunctis , et dans ?a post-communion , on doit spécifier en la lettre N. le nom du Patron ou Titulaire de l'église l'on célèbre , le nommant en son raug , c'est à-dire , après les Apôtres , s'il est moins digne , et avant eux , s'il les doit précéder ; comme si c'est S. Michel , ou S. Jean-Baptiste , ou S. Joseph , auquel cas on dit ainsi , Cum beato Michaële Archangelo , ou cum beato Joanne Baptista, ou cum beato Joseph , atque beatis Apostolis tuis Petroet Paulo et omnibus Sanctis. Si l'on dit uue messe votive du patron, on doit omettre son nom dans l'oraison A cunc- tis , et l'on nomme un autre saint dont on fair. une principale mémoire , ou dont on a un in- signe relique dans cette église , au défaut duquel ou peut nommer un autre saint selon sa dévo- tion ; on fait de même lorsqus le titulaire de l'église l'on célèbre, est la très-sainteTrinité, ou Notre-Seigneur Jésus-Christ. Si l'église a pour patrons deux saints qu'on a coutume de joindre ensemble ; comme saint Gervais et saint Protais, on les nomme tous les deux dans l'oraison A cunctis ; mais si elle a pour patrons deux saints qu'on n'a pas coutume de joindre ensemble , comme saint Biaise et saint Charles, alors il ne faut nommer que celui qui est le principal patron.

XXVI. S'il arrive que deux oraisons qu'on doit dire à la Messe se trouvent semblables , il faut changer celle qu'on devoit dire la der- nière , et en prendre une autre au commun , ou même au propre , s'il y en a. Que si la seconde oraison qu'on doit changer est d'un dimanche , ou d'une férié qui peut être la même

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3o DE LA MESSE EASSE.

en quelque cas avec celle d'un saint dont on fait la fête 5 comme à la fête des Quarante Martyrs lorsqu'elle arrive au jeudi d'après les cendres , et à la fête de saint Martin con- fesseur , quand elle arrive au dimanche 22 après la Pentecôte, dont les secrètes sont sem- blables ; pour lors on doit prendre celle du dimanche ou delà fériequi suit. Dans la messe votive des apôtres S. Pierre et S. Paul , on dit l'oraison de la Vierge Concède nos , au lieu de l'oraison A cunctis , quand elle est marquée pour ce temps-là. Quand on dit la Messe votive de S. Pierre ou de S. Paul , alors la seconde oraison est celle de l'un ou de l'autre de ces deux Apôtres , et la troisième celle de l'office ; et il n'est pas nécessaire de dire en quatrième lieu l'oraison de la Vierge.

XXVII. On termine les oraisons en la ma- nière suivante. Si l'oraison est adressée au Père., la conclusion est Per Dominum nostrum Jesum Christum , etc. Si elle s'adre6se au Fils , qui vivis et régnas cum Deo Pâtre in unitate , etc. Si Tondait mention du Fils au commencement de l'oraisou on dit Per eumdem Dominum. Si c'est à la fia , on dit , Qui tecum vivit et régnât, etc. Enfin , si l'on fait mention du St.-Esprit dans l'oraison , on ajoute ejusdem à la conclu- sion , disant In unitate ejusdem Spiritûs sancti , etc. Lorsque l'on dit deux ou plusieurs orai- sons sous une même conclusion , quoique dans l'une il soit fait mention du St.-Esprit , si ce n'est point dans la dernière, on ne dit point dans la conclusion In unitate ejusdem Spiritûs sancti , etc.

XXVIII. Le premier jour de chaque mois

DE LA MESSE BASSE. 3l

( hors de l'Avent , du Carême et du temps Pascal) qui n'est point empêché par un office double ou semi-double , et au lundi de chaque semaine qui n'est pas empêché d'un pareil office , même au temps de l'A vent , mais non pas dans le Carême, ni au temps Pascal , on doit faire, même aux Messes basses , mémoire des défunts , par l'oraison Fidelium.

ARTICLE VI. De VEpître jusqu'à V Offertoire.

I. JLjes oraisons étant achevées, le Prêtre dit l'épître du même ton de voix , ayant les mains séparées sur l'autel, ou sur le missel , en sorte qu'il touche le livre de la paume des mains , ou bien le tenant , si bon lui semble. IL baisse un peu le ton de la voix aux dernières paroles de l'épître , afin de faire connoître au Servant par cette inflexion de voix, quand il doit répondre Deo gratias. Il en use de même en finissant l'évangile. Après l'épître , il dit de la même manière le graduel , les versets , ou le trait , et la prose , s'il les doit dire. S'il faut faire la génuflexion à quelques mots de l'épître , ou à quelque verset suivant , il la fait d'un seul genou , appuyant les mains sur l'autel , et se relevant aussitôt.

II. Durant toute l'année, hors les temps spécifiés ci-dessons , on dit le graduel après l'épître , avec deux Alléluia avant le verset qui suit, auquel on ajoute un autre Alléluia.

III. Dans le temps Pascal, au lieu du graduel ,

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32 DE LA MESSE BASSE.

on dit deux versets et quatre Alléluia , selon l'ordre qui est marqué au samedi in albis. Si dans l'octave de Pâque on chantoit une Messe solennelle pour une affaire importante, on y devroit dire , au lieu du graduel, deux versets et quatre Alléluia. On omet Y Alléluia avec son verset , depuis le dimanche de la Septuagésime inclusivement , jusqu'au Samedi-Saint exclu- sivement, comme aussi aux Messes de la férié dans l'Avent l'on reprend la Messe du di- manche précédent, aux Quatre-Temps et aux vigiles qu'on jeûne , excepté la vigile de la Nativité de Notre-Seigneur , quand elle arrive au dimanche , et la vigile de Pâque et celle de la Pentecôte avec les Quatre-Temps qui sont dans son octave. On ne le dit point aussi à la fête des SS. Innocens , si ce n'est qu'elle arrive le di- manche. Au lieu de V Alléluia et de son verset, on dit un trait depuis la Septuagésime jusqu'à Pàque , excepté en quelques fériés du Carême, comme il est marqué en leur propre lieu , et aux fériés depuis la Septuagésime jusqu'au Carême , quand on y reprend la Messe du dimanche.

IV. Le Prêtre ayant dit le graduel, ou les autres choses qu'on doit dire après l'épître , va au milieu de l'autel ; les mains jointes devant la poitrine , et sans les étendre ni les appuyer sur l'autel , il élève les yeux et les abaisse aus- sitôt , et s'étant profondément incliné , il dit tout bas munda cor meum , etc. Jubé Domine benedicere. Domine sit in corde meo , etc.

V. Cette prière étant finie , il va au livre , étant tourné à demi vers l'autel, et ayant les mains jointes, il dit touthaut Dominus vobiscum-2

DE LA MESSE BASSE. 33

puis il ajoute sequentia ou Initium sancli Evangelii, etc. faisant un petit signe de croix sur le commencement de l'évangile avec le dedans du pouce de la main droite , lequel il sépare un peu pour cet effet des autres doigts qu'il tient joints ensemble et étendus. Il met cependant la main gauche sur le livre , et la porte ensuite sur la poitrine , pendant qu'il met avecle pouce droit trois autres petits signes de croix , au front , à la bouche et à la poitrine , tenant pour lors la paume de la main tournée vers soi.

VI. Il rejoint les mains et poursuit du même ton de voix l'évangile , à la fin duquel il élève un peu le missel , et sans faire aucun signe de croix dessus , il baise le commencement du texte de l'évangile , en disant Per Evangelica dicta , e/c, S'il préfère le saint nom de Jésus pendant qu'il lit l'évangile, il fait une inclina- tion de tête vers le livre; et s'il faut faire quel- que génuflexion pendant ce même temps, il la fait aussi vers le missel, les mains appuyées sur l'autel.

VII. Il approche le livre avec le coussin ou le pupitre sans le traîner , et le dispose de telle sorte proche du corporal , qu'il puisse lire commodément du milieu de l'autel. Ensuite , s'il ne doit pas dire le Credo , étant arrivé au milieu de l'autel , il le baise ; mais s'il y a Credo , il étend et élève les mains , sans qu'il soit nécessaire de lever les yeux , et dit tout haut Credo ; il abaisse et rejoint les mains disaut unum , et iucline la tête à Deum , poursuivant le reste les mains jointes.

VIII. Il fait une inclination de tête à

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mots , Jesum Christum , et simul adoratur : Disant et incarnatus est , etc. il fait dévotement et posément la génuflexion jusqu'à ce qu'il ait dit, Et homofactus est , après lesquelles paroles il se relève. Quand il dit Et vitam venturi seculi , il fait le signe de la croix sur soi , et joint les mains à Amen.

IX. On dit le symbole après l'évangile , tous les dimanches de l'année ; même en ceux qui sont vacans , ou dans lesquels on fait l'office d'un saint, à la Messe duquel onnelediroitpas , s'il arrivoit dans un autre jour. On le dit aussi aux trois Messes de la Nativité de Notre-Sei- gneur, et jusqu'à l'octave de S. Jean inclusive- ment j aux Rois, au Jeudi-Saint , à Pâque , à l'Ascension , à la Pentecôte , à la fête-Dieu , à la fête de tous les Saints , à toutes les fêtes de la Sainte Vierge, aux fêtes des Apôtres etEvan- gélistes , et durant toute l'octave des susdites fêtes. On le dit encore aux fêtes des deux chaires de S.Pierre, de S. Pierre aux liens, de la Conversion et. de la Commémoration de S. Paul, de S. Jean devant la Porte-Latine , de S. Barnabe apôtre , de l'invention et de l'Exalta- tion de la sainte Croix, de la Transfiguration , des Anges , de sainte Magdeleine , des saints docteurs Grégoire pape , Augustin , Jérôme , Pierre Chrysologue , Isidore de Séville , An- selme , Thomas d'Aquin , Bonaventure , Atha- nase , Basile , Grégoire de Nazianze , et Jean Chrysostôme ; aux jours des octaves de S. Jean- Baptiste et de S. Laurent ; aux dédicaces des églises de S. Sauveur , et des apôtres S. Pierre et S. Paul, au jour anniversaire de la dédicace de l'Eglise propre et durant son octave ; au

DE LA MESSE BASSE. 3d

jour de la Consécration d'une église ou d'un autel , aux fêtes des Saints au nom desquels l'église est dédiée , et de ceux dont on a le corps ou quelque insigne relique , comme la tête ,1e bras , la jambe , ou la partie du corps en la- quelle le martyr a souffert, pourvu qu'elle soit entière et d'une médiocre grandeur. Au jour de la création et du couronnement du Pape , et à celui de son anniversaire ; au jour et à l'anniversaire de l'élection et de la consécra- tion d'un éveque. On le dit aussi à toutes les fêtes qui se rencontrent au dimanche , ou dans une octave durant laquelle on le doit dire ; à la fête du patron du lieu , ou du titulaire de Péglise , mais non pas du titulaire d'une cha- pelle ou d'un autel. Aux fêtes principales des ordres religieux et durant leurs octaves , dans les églises du même ordre seulement. On en- tend par ces fêtes principales celles des Saints de ces ordres qu'on célèbre sous le rit de dou- ble de la seconde classe avec grand concours de peuple. Onne dit jamais le Credo auxMesses de ceux qui ne sont que béatifiés. Enfin , on le dit aux Messes votives qu'on célèbre solennel- lement pour une affaire de grande importance, ou qui concerne le bien public de l'église , même quand on la dit avec les ornemens violets , si c'est un jour de dimanche.

X. On ne dit jamais le Credo aux Messes des Morts, ni à la Messe des Rogations , quoique S. Marc tombe le dimanche , ni à celles des vigiles , encore qu'elles arrivent dans une octave , pendant laquelle on le doit dire aux autres Messes. Il faut néanmoins excepter les vigiles de Noël et de l'Epiphanie , dans

B6

36 DE LA MESSE BASSE.

lesquelles on dit le Credo quand elles se rencontrent le dimanche.

ARTICLE VIII. De l'Offertoire jusqu'au Canon.

I. JLje symbole étant dit ou si on ne le doit pas dire, l'évangile étant achevé , le Célébrant baise l'autel au milieu et se tourne vers le peuple pour dire Dominus vobiscum en la manière accoutumée.

II. Il retourne par le même côté au milieu de l'autel , étendant , élevant , et joignant les mains devant la poitrine , il fait une inclination de tête à la croix, disant Or émus; puis ayant les mains jointes il dit tout haut l'offertoire, et au temps Pascal y ajoute un Alléluia.

III. S'il y a offrande du peuple , le Prêtre après avoir dit l'offertoire , fait une inclination de tête à la croix , puis il se tourne et présente l'instrumert de la paix , ou quelque autre image à baiser , et non pas la patèue , ce qui est défendu par la S. C. des Rites j ensuite il retourne vers l'autel.

IV. L'offertoire étant fini , et l'offrande achevée , le prêtre découvre le calice , plie le voile hors du corporal sur le côté de l'épître, et si le Servant n'est pas en état de le faire décemment , il le met auprès du gradin entre le corporal et le coin de l'autel , du même côté de l'épître.

V. Il prend ensuite ds la main droite le ca- lice par le nœud , et le met au côté de l'épître

DE MESSE BASSE. 3?

hors du corporal , tenant la gauche sur l'autel , ensuite il lève la palle avec la main droite, et la met entre le calice et le corporal , l'élevant un peu sur le bord du voile ou contre le gradin , afin qu'elle soit plus aisée à prendre quand il faudra.

VI. Il prend de la main droite la patène sur laquelle est l'hostie , et la porte devant soi , la prenant aussi avec la main gauche , et la tenant ainsi élevée à la hauteur de la poitrine , et environnée despouceset desindices, lesautres doigts étant étendus et joints au-dessous , il élève les yeux an ciel , et les abaissant aussitôt, il dit tout bas Suscipe sancte Pater , etc.

VII. S'il y a d'autres hosties à consacrer , il dresse son intention pour les offrir et consacrer toutes ensemble , et dit comme ci-dessus, sus- cipe sancte Pater , etc. Cette prière étant finie, il fait le signe de la croix au-dessus du corporal avec la patène qu'il tient cependant des deux mains élevée à la même hauteur ; puis il met l'hostie au milieu du devaut du corporal sur la pierre sacrée , ce qu'il peut faire sans toucher l'hostie de la main : ensuite il met la patène à moitié sous le corporal du côté de l'épître , l'éloignant du bord de l'autel autant qu'il faut pour qu'à la consécration ses coudes ne portent point par-dessus.

VIII. Remarquez que si les petites hosties sont dans un calice ou dans un autre vase ( qui doit être placé sur la pierre sacrée derrière le calice de la Messe , ou s'il n'y a pas assez d'espace , du côté de l'épître ) , il le découvre avant que de commencer suscipe sancte Pater ; mais il n'est pas nécessaire de l'ôter de sa

38 DE LA MESSE BASSE.

place , ni de l'élever pour faire l'oblatiou , et quand il a achevé et mis l'hostie et la patène chacune en son lieu, il recouvre le vase avec une patène ou avec une palle, si ce n'est qu'il ait son couvercle propre. Si les petites hosties sont sur le corporal , il les laisse au côté de l'évangile , sur la pierre sacrée , environ à deux doigts de la grande. Que s'il n'y en a pas beau- coup , il les offre sur la patène avec la grande, et puis les remet en leur place.

IX. Si après l'oblation faite on lui apporte quelque petite hostie à consacrer, il peut la recevoir , s'il y a juste cause , pourvu que ce soit avant la préface , et il suffit qu'il l'offre mentalement par une élévation d'esprit , sans répéter Suscipe , etc.

X. Ensuite ayant les mains jointes , il fait une iûclination de tête à la croix , va au côté de l'épître ; et prend en passant le calice avec la main gauche par le nœud , et de la droite il nettoie la coupe avec le purificatoire qu'il enfonce à cet effet avec deux ou trois doigts jusqu'au fond, tenant par le dehors le pouce sur le purificatoire , et faisant ainsi un ou deux tours de la coupe. Il est à propos de tenir de la main gauche le calice par le bas de la coupe quand on la nettoie, de peur que le pied ne se rompe ou ne se démonte.

XI. Tenant ensuite le calice de la main gauche par le nœud , et de l'un des doigts de la même main le purificatoire , qu'il laisse pendre sur le pied du calice, il prend de la droite la burette du vin des mains de celui qui sert la Messe , et en verse autant qu'il juge à propos dan3 le calice qu'il tient appuyé sur i'autel , et

DE LA MESSE BASSE.

penché du côté qu'il verse. Il tient aussi la burette sur le bassin , autant qu'il peut , afin qu'il ne tombe aucune goutte sur la nappe de l'autel.

XII. Il rend la burette du vin , et fait le signe de la croix sur celle de l'eau , disant tout bas Deus qui humanœ substantiœ , etc. puis il la prend et met quelques gouttes d'eau dedans le calice , disant Da nobisper hujus aquœ et vini mysterium , etc.

XIII. S'il y a quelques gouttes séparées , il les unit en tournant doucement d'un côté et d'autre le vin qui est dans le calice , ou bien il les essuie avec le purificatoire ; et avant que de partir du coin de l'épitre , il avance un peu le calice vers le milieu de l'autel, en sorte qu'il le puisse prendre commodément lorsqu'il y sera arrivé ; puis il met en passant le purifica- toire sur la patène.

XIV. Etant retourné au milieu , et mettant la main gauche sur l'autel hors du corporal , il prend le calice de la droite par le nœud , puis de la gauche par le pied , et l'élève en sorte que la coupe ne soit pas plus haute que ses yeux , ni plus basse que sa bouche , tenant les yeux élevés , pendant qu'il dit tout bas Offerï- mus tïbi, etc. jusqu'à ce que cette oraison soit achevée.

XV. Cette prière étant finie , il fait le signe de la croix au-dessus du corporal avec le ca- lice qu'il tient toujours à la même hauteur, sans passer , s'il se peut , par- dessus l'hostie ; puis il place le calice au milieu du corporal derrière l'hostie , en sorte qu'il y ait deux ou trois pouces de distance entre deux , si l'étendue de la

DE LA MESSE BASSE»

pierre sacrée sur laquelle l'hostie et le calice doivent être posés , le permet ; ensuite il couvre le calice de la palle qu'il prend de la main droite , et en la mettant dessus , il peut aussi y porter la gauche , pour faire cette action avec plus de facilité et de bienséance.

XVI. Ayant les mains jointes sur l'autel , et s'étant médiocrement incliné , il dit tout bas , In spiritu humilitatis , etc. puis s'étant relevé , il étend et élève les mains , qu'il rejoint aussi- tôt devant la poitrine , et en même temps il élève aussi les yeux , et les abaisse incontinent, et dit Veni sanctificator , etc. Et quand il dit Benedic , il fait le signe de la croix sur le calice et sur l'hostie ensemble, tenant la main gauche sur l'autel.

XVII. Remarquez , i . que pour bien former le signe de la croix , il ne faut pas désigner quatre points , la main sautant , pour ainsi dire , d'un côté à l'autre ; mais il faut former une ligne droite ainsi I, tirant la main vers soi sans lui donner d'autre mouvement , et sans l'abais- ser quand elle passe sur l'hostie ; après on tire proche le devaut de la palle entre le calice et l'hostie une autre ligne égale qui traverse la première , ainsi f.En tirant cette seconde ligne , la main doit être étendue et droite comme quand elle a formé la première : chacune de ces lignes ne doit être au plus que d'un pied ordinaire. Quand on fait le signe de la croix sur le calice seulement , les lignes doivent être proportionnées à la grandeur de la palle ; et quand on le fait sur l'hostie seule , elles doivent être un peu moindres ; elles se doivent former

DE LA MESSE BASSE. 4*

par le bout du petit doigt. Quand on fait le signe de la croix sur le calice et sur l'hostie ensem- ble , on commence la première ligne vers le milieu de la palle , et on n'abaisse point la main lorsqu'on continue cette ligne sur l'hostie : on forme ensuite la seconde ligue d'un bout de la pâlie à l'autre par le devant. Le prêtre forme ainsi en deux lignes droites et égales les croix qu'il fait avec le calice , ou avec la patène et l'hostie, ou avec l'encensoir aux Messes solen- nelles. Quant aux autres signes de croix, nous en avons parlé ci-dessus , art. 5. n'°' 3 et 4.

XVIII. Remarquse , 2. que toutes les fois que le prêtre doit bénir quelque chose , il joint lesmainsavantquede faire le signe delà croix dessus; ce qui s'entend seulement quand il a les deux mains libres , et non pas quand l'une est occupée à tenir l'hostie ou le calice , etc.

XIX. Le prêtre ayant fait le signe de la croix, rejoint les mains, fait une inclination de tête à la croix , et va les mains jointes au coin de l'épître , il lave le bout des pouces et des indices , disant tout bas Lavabo , etc. avec le Gloria Patri, pendant lequel il fait une incli- nation de tête vers la croix, étant au coin de lVpître , et il retourne aussitôt au milieu de l'autel , disant Sicut erat, etc. S'ila lavé et essuyé ses mains avant que d'avoir dit tout le psaume, il le peut achever en marchant , et dire au milieu de l'autel le Glo ria Patri, auquel il doit toujours s'arrêter et s'incliner vers la croix.

XX. On omet le Gloria Patri à la rîn du Lavabo aux Messes des Morts , sans dire à sa place requiem œternam , etc. On l'omet aussi aux Messes du temps seulement , depuis le

42 DE LA MESSE BASSE.

dimanche de la Passion inclusivement,jusqu'au Samedi-Saint inclusivement.

XXI. Le Prêtre étant au milieu de l'autel, élève les yeux et les abaisse aussitôt ,et s'incli- nant médiocrement, il appuyé les mains jointes sur l'autel , et dit à voix basse Suscipe sancta Trinitas , etc. puis il baise l'autel , rejoint les mains et se tourne vers le peuple de la même façon qu'à Dominus vobiscum ; et étendant et haussant les mains qu'il rejoint incontinent devant la poitrine , il dit d'un ton de voix mé- diocre , Oratefratres , et poursuivant tout bas , ut meum ac vestrum , etc. après s'être arrêté un peu plus de temps qu'il ne ne fait en disant Dominus vobiscum , il retourne au milieu de l'autel , non par le côté de l'épître , mais par celui de l'évangile, faisant le tour entier.Quand le Servant a achevé suscipiat Dominus , etc. il répond tout bas Amen.

XXII. Il étend les mains , comme durant les oraisons qu'on dit avant l'épître , et sans quitter le milieu de l'autel, il se tourne tant soit peu vers le livre , et il lit à voix basse l'oraison ou les oraisons secrètes , sans dire oremus au com- mencement , observant pour la conclusion les mêmes choses que nous avons marquées ci- dessus pour les oraisons, art. 5. n.°* 7 et 27 , mais il répond lui-même Amen à la conclusion de la première secrète , et lit tout à voix basse jusqu'à ces mots de la dernière secrète Per omnia secula seculorum , qu'il dit à haute voix, ayant les mains étendues sur l'autel hors du corporal, et les tenant encore.ainsi à Dominus vobiscum.

XXIII. Lorsqu'il dit sursum corda , il élève

DE LA MESSE BASSE. 43

ïes mains étendues de part et d'autre , jusqu'à la hauteur de sa poitrine , eu sorte que la paume de l'une regarde celle de l'autre. Quand il dit Gratias agamus Domino , il les élève un peu davantage , et les rejoint aussitôt devant sa poitrine : en disant Deo nostro , il élève les yeux , et fait une inclination de tête à la croix.

XXIV. Quand le Servant a répondu Dignum et justum est, il poursuit, les mains étendues et élevées , la préface commune , ou propre , selon que le temps le requiert.

XXV. Sur quoi il faut remarquer , i. qu'on prend toujours la préface commune , quand il n'y en a point de propre à la Messe que l'on dit , ni au temps dans lequel on le dit. 2. Que les préfaces propres qui sont marquées pour cer- tains temps et pour quelques octaves , se disent dans les dimanches et fêles qu'on célè- bre en ce temps-là , si ces fêtes n'en ont point de propres ; quoique peut-être à cause de la dignité de la fête qui se rencontre , on n'ait fait aucune mémoire de l'office auquel cette pré- face se rapporte. On observe le même dans les Messes votives qui n'ont point de préface par- ticulière. 3. Que lorsque deux préfaces propres se rencontreut dans un même jour , on doit ordinairement préférer celle qui convient à la fête dont on a fait l'office : par exemple , si durant le temps Pascal on dit la Messe de S. Marc ou de S. Philippe et de S. Jacques , on doit dire la préface des Apôtres. On excepte néanmoins de cette règle quelque cas ci-après exprimés, 4. Que dans l'octave de Noël on dit toujours la préface propre de la Nativité avec son Communicantes , même en la Messe de

44 DE LA MESSE BÀSSE>

S.Jean l'Evangéliste,et en quelque Messe votive que ce soit qui ait sa préface particulière. Ou la dit encore au jour de l'octave de S. Etienne 7 bien qu'il se trouve dans l'octave de S. Jean qui en a une propre ; maisnon pas au jour même de l'octave de S. Jean , auquel s'il arrive une fête qui n'ait point de préface propre , comme celle de sainte Geneviève à Paris , on dit alors la préface des Apôtres , à cause du jour de l'octave de S. Jean. 5 Que dans les Messes des morts on ne dit jamais d'autre préface que la commune , ni d'autre Communicantes que l'ordinaire ; ce qu'on observe aussi dans les Messes des fériés privilégiées , comme des Quatre-Temps et des Vigiles , quand elles arrivent dans les octaves qui ont des préfaces propres , et qu'on les chante dans les églises cathédrales et collégiales , outre la Messe de l'octave ; ainsi qu'il arrive lorsqu'une férié des Quatre-Temps se rencontre le jour de l'octave de la Nativité ou de la Conception de la très- sainte Vierge , ou lorsque la veille de S. Jean- Baptiste , ou des apôtres S. Pierre et S. Paul arrive dans l'octave du très-saint Sacrement : mais si celte férié privilégiée arrive dans l'oc- tave d'une fête de la très-sainte Vierge , on dit la Messe de la férié , avec mémoire de l'octave et avec la préface de la sainte Vierge } ainsi que porte le décret de la S. R. C. du 14 dé- cembre 1 71 4. 6. Que dans la Messe des Litanies majeures et mineures qui se dit à la procession le jour de S. Marc , et aux fériés des Rogations , on dit toujours la préface fériale du temps Pascal.

XXVI. La préface étant achevée , le Prêtte

DE LA MESSE BBrSE. 4$

s'incline médiocrement , joignant le9 mains devant l'estomac , sans les appuyer sur l'autel , et sans frapper sa poitrine ; et il dit d'un ton de voix médiocre , sanctus , sanctus , etc. A ces mots Benedictus qui venit , etc. il se redresse et fait le signe de la croix sur soi , tenant la gauche sur son estomac , et il rejoint les mains à ces mots in excelsis.

ARTICLE VIII.

Du Canon de la Messe , jusque après la Consécration.

I. Après la préface, le Célébrant étant droit au milieu de l'autel , il étend les mains et les élève , les abaissant et rejoignant aussitôt ; il élève aussi en même temps les yeux et les abaisse incontiuent , et s'inclinant profondé- ment les rnains jointes et appuyées sur l'autel , il d'itloutbzs ,Teigituryclementissime Pater }etc.

II. Après ces mots Rogamus acpetimus , il baise l'autel et poursuit , disant Uti accepta habeas , et à Benedicas il rejoint les mains et se redresse ; puis il fait trois signes de croix sur le calice et sur l'hostie tout ensemble , disant Hœc f dona , hœc f munera , hœc f sancta sacrifiera , la main gauche étant appuyée sur l'autel , comme il a été dit ci-devant.

III. Ensuite étendant les mains devant la poitrine, comme à la préface , il poursuit tout bas , In primis quœ tibi offerimus , etc. Il pro- fère le nom propre du Pape et celui de l'Evêque du lieu il célèbre , et non d'aucun autre

46 DE MESSE BASSE.

supérieur, quoique le Célébrant soit tout-à-faît exempt, ou qu'il soit soumis à la juridiction d'un autre Prélat, Que si le S. Siège est vacant , il omet ces mots , Unà cumfamulo tuo Papa nostro N. et il laisse pareillement ceux-ci. Et Antistite nostro N. quand le siège épiscopal n'est pas rempli. On les omet encore quand on célèbre à R.ome , ou dans un lieu qui n'est d'aucun diocèse. Il exprime aussi le nom propre du Roi dans les royaumes cette coutume est reçue , comme en France ; mais il ne fait une inclination de tète qu'au nom du Pape.

IV. Il dit le Mémento tout bas , et le com- mence en élevant , non pas les yeux , mais seulement les mains jusqu'au bas de la face , ou vers le haut de la poitrine , et il le joint aussitôt, les tenant ainsi élevées et la tête un peu baissée , pendant qu'il prie pour les vivans durant un petit espace de temp3.

V. Les lettres N. N. marquent qu'il peut exprimer ici tout bas les noms de ceux pour qui il désire prier ; mais cela n'est pas nécessaire , et il suffit qu'il en fasse mémoire mentalement. Il peut même , pour n'être pas ennuyeux aux assistans, se proposer avant que de commencer la Messe, ceux pour lesquels il désire y prier , et puis les offrir et comprendre ici tous en général , sans s'arrêter à chacun en particulier, se contentant de renouveler expressément son intention principale. Lorsqu'on célèbre pour un mort , il ne faut pas attendre le dernier Mémento pour diriger son intention , mais il est nécessaire de la diriger avant la consécration.

VI. Après qu'il a appliqué le sacrifice pour les vivan8 , il abaisse et étend les mains comme.

DE LA MESSE BASSE. 47

auparavant, et continue tout bas , Et omnium circumstantium , poursuivant de même Com- municantes , etc. et à la fin il joint les mains à ces paroles , Per eumdem.

VII. Disant le Communicantes , il fait une inclination de tête , non-seulement aux noms de Jésus et de Marie , suivant la règle générale expliquée ci-dessus , mais encore au nom du saint dont on fait la fête, s'il est nommé dans le canon.

VIII. Remarquez qu'on doit quelquefois dire le Communicantes propre d'une fête , quoiqu'on n'ait pas dit sa préface : par exemple si c'est durant l'octave de l'Ascension ou des Messes votives qui aient une préface particulière , ou si l'on célèbre la fête de S. Jacques et de S. Philippe Apôtres , il faudra dire le Communi- cantes de l'Ascension, quoiqu'on n'ait pas dit sa préface , mais celle des Apôtres , ou celle qui est propre pour la Messe votive.

IX. En disant Hanc igitur oblationem , etc. il étend les deux mains ensemble sur le calice et sur l'hostie , en sorte que les paumes des mains soient ouvertes vers le calice etl'hostie qu'elles couvrent en partie sans toucher la palle , et que le pouce droit soit sur le gauche en forme de croix , non pas en dedans , mais au-dessus des mains, et il les tient ainsi jusqu'à ces mots , Per Christum Dominum nostrum , auxquels il joint les mains , et poursuit Quam oblationem , etc. Durant les octaves de Pâques et de la Pentecôte, cette ipïièieHancigituroblationem , etc. est particulière, aussi-bien que le Jeudi- Saint.

X. Quand il a dit Quœsumus, il met la main

48 DS LÀ. MESSE BASSE.

gauche sur l'autel proche du corporal , et de la droite il fait trois signes de croix sur le calice et sur l'hostie ensemble , disant Bene\dictam , adscrip\tam , ra\tam ; puis il joint les mains , en disant Rationabilem acceptabilemquefacere digneris : après quoi remettant la main gauche sur l'autel proche du corporal , il fait un autre signe de croix sur l'hostie seule , disant Ut nobis cor-fpus , et unautre sur le calice , disant, et San\guis.

XI. Ensuite élevant les mains et les rejoi- gnant devant la poitrine , il dit fiât dilectissimi Filii tui Domininostri, et fait une inclination de tête à ces mots , Jesu Christi. Il essuie les pouces et les indices , les frottant sur le cor- poral pendant qu'il dit Qui pridie qiiarn pate- retur ( il y a , le Jeudi-Saint, quelques paroles a ajouter ) , et prenant d'abord l'hostie avec le pouce et l'iodice de la main droite , puis avec les deux autres duigts semblables de la gauche 5 il dit Accepit panem in sanctas ac venerabiles manus suas.

XII. Peur mieux prendre l'hostie, il est bon d'appuyer l'indice de la main gauche sur le bord de l'hostie , afin qu'elle s'élève un peu du côté de la droite , et ensuite on la tient un peu élevée entre les extrémités des pouces et des indices , les autres doigts étant étendus et joints ensemble avec le reste de la main.

XIII. Il élève les yeux au ciel et les abaisse aussitôt , disant Et elevatis oculis in coelum , sans élever les mains ni l'hostie , puis il fait une inclination de tète ( la plus grande ) quand il dit Tibi gratias a gens.

XÏV. Tenant l'hostie des deux doigts de la

maia

DE LA MESSE BASSE. %

ïtiain gauche, il fait le signe de la croix dessus avec la droite étendue , disant bene\dixit ; et reprenant l'hostie de la même façon qu'aupa- ravant , il poursuit fregit , deditque discipulis suis dicens : accipite et manducate ex hoc ovines.

XV. S'il y a des hosties à consacrer dans quelque vase , il l'approche de sa droite , et le découvre avaût que de prendre l'hostie ; et si elles sont sur le corporal, il les laisse en leur place , et ne les élève jamais avec la grande , ouand même il n'y en auroit qu'une.

XVI. Ayant les coudes appuyés sur l'autel hors du corporal ( autant que faire se peut) , la tête inclinée , et les pieds également posés sur le marche-pied , il dit distinctement , avec révérence , et tout bas , sur l'hostie qu'il tient , et tout ensemble sur les autres qui sont sur le corporal , ou dans un vase , s'il y en a plusieurs à consacrer , HOC EST ENIM CORPUS MEUM , lesquelles paroles il doit prononcer tout de suite , sans aspiration véhémente , et sans remuer la tète en forme de croix , ni autrement.

XVII. Ayant approché l'hostie du bord de l'autel , en sorte qu'il n'ait dessus que les mains jusqu'au poignet, et les doigts qui ne la tou- chent pas étant étendus et joints ensemble , comme il a été dit , il adore le S. Sacrement faisant la génuflexion du seul genou droit jus- qu'à terre. S'étant redressé , il élève l'hostie respectueusement, tout droit sur le corporal , et un peu plus haut que la tête , sans la porter néanmoins dessus , et sans la pencher d'aucun côté, en sorte qu'elle puisse être vue et adorée

Tom% /. G

5o DE LA MESSE BASSE.

de tous , et l'ayant teaue et élevée fort pen de temps , il l'abaisse posément , ayant toujours le* yeux, dessus ; ce qu'il doit encore observer à l'élévation du calice.

XVIII. Avant que de remettre l'hostie sur le corporal , il la quitte premièrement de la niaiu gauche qu'il remet sur le corporal , puis tenant les trois derniers doigts de la droite étendus en dehors , ou fermés en dedans , ce qui est mieux, il remet doucement l'hostie en sa place, et l'adore ensuite par une génuflexion. S'il a consacré d'autres hosties dans un vase , il le recouvre et le remet en sa place , après avoir adoré l'hostie , et fait la génuflexion.

XIX. Remarquez que depuis la consécration j usqu'à l'ablution , le prêtre doit avoir les mains séparées et étcnduesen dedans sur le corporal , lorsqu'il baise l'autel , ou qu'il fait la génufle- xion sans relever les doigts en ce dernier cas ; et tenir toujours les pouces et les indices joints ensemble , si ce n'est quand il faut prendre ou toucher l'hostie.

XX. Étant relevé , il découvre le calice avec la main droite , se servant du doigt du milieu , et tenant la gauche appuyée sur le corporal ; puis il frotte légèrement les pouces et les in- dices entre eux et non pas à la coupe du calice , pour y faire tomber les particules , s'il y en a ; ce qu'il observe en semblables occasions , et étant droit , il dit Simili modo, etc,

XXI. Il prend le calice avec les deux mains par le nœud, mettant dessus les pouces et les indices joints ensemble par-devant, et l'envi- ronnaut par derrière avec les six autres doigts ; puis il l'élève de la hauteur de trois ou quatre

DE LA MESSE BASSE. Si

pouces de dessus sa place ordinaire , disant Accipiens et hune prœclarum Calice m, nt aussitôt il le rabaisse sur le corporal sans le quitter ; fait une inclination de tête ( la plus grande ) à la sainte hostie , disant Tibi grattas a gens , puis tenant le calice delà main gauche seule , il fait le signe de la croix dessus avec la droite en même temps qu'il ait Bene\dtxit,et'û poursuit Deditque Discipulis , etc.

XXII. Ensuite prenant le calice de la droite par le nœud , et de la gauche par le bord du pied , il 1 élève un peu sur la même place il étoit , en sorte qu il puisse voir le vin qui est dedans , sans le courber , s'il est poss.ble , et sans mettre la bouche jusque sur la coupe ; et ayant les coudes sur l'autel hors du corporal , et la tête inclinée , il profère tout bas avec attention et sans interruption les paroles de la consécration du sang , HIC EST ENlM CAUX . etc.

XXIII. Ayant achevé ces paroles, il remet le calice sur le corporal , et disant tout bas Hœc quotlescumque , etc. il adore respectueu- sement le sang de Notre-Seigneur en faisant la génuflexion ; puis il se relève et prend le calice, qui est encore découvert , avec les deux mains comme auparavant ; savoir, delà droite par le nœud , et de la gauche par le pied , et l'élève droit sur sa place ordinaire, autant qu'il peut commodément , et en telle sorte que la coupe passe toute sa tête pour le faire voir et adorer au peuple , ayant cependant toujours la vue dessus , et prenant garde que le manipule ne touche l'hostie.

XXJV. Avant tenu le calice élevé fort peu

Ca

5a DE LA MESSE BASSE.

de temps , il le remet sur le corporal au même lieu il étoit , sans le baiser par le pied , il le couvre de la palle avec la main droite , et fait ensuite la génuflexion.

XXV. Il n'est pas à propos de mettre la main gauche sur le pied du calice lorsqu'on le dé- couvre de la droite , mais seulement lorsqu'on le couvre pour éviter le péril de le renverser en le heurfaut par mégarde avec la palle ; ou bien on présente la gauche pour recevoir et ajuster la palle . comme il a été dit ci-dessus.

ARTICLE IX.

Du Canon après la Consécration.

ï. J_Je Célébrant ayant remis le calice sur l'autel et adoré le S. Sacrement , se relève , et étant droit il étend les mains devant la poitrine , et dit à voix basse Unde et metnores , etc. se tournant tant soit peu vers le livre. A ces mots De fuis donis ac datis , il joint les mains ; en- suite il met la gauche sur le corporal , et fait le signe de la croix de la droite sur l'hostie et sut le calice ensemble, disant Hostiam f puram , Hosiiam f sanctam } Hostiam f immaculatam ; sur l'hostie seule , disant Panem -\ sanctum vitœ œtemœ , et sur le calice seul , disant Et Calicem f salutis perpetuœ. Après il étend les mains et poursuit Supra quœ propitio , etc.

II. Il dit Supplices te rogamus , etc. étant profondément incliné, et ayantlesmainsjointes sur l'autel , de la même façon que nous avons dit ci-dessus art. 4, n. 1 , excepté que bs pouces demeurent joints aux indices.

DE LA MESSE BASSE. 55

îïî A ces paroles Ex hac Altaris participa- fione, il baise l'autel , et joint les mains quand il dit Sacrosanctum Filii tui ; puis mettant la main gauche sur le corporal, il fait le signe de la croix de la droite sur l'hostie seule , disant Cor\pus , et sur le calice, disant Et Sanjgui- nem , et sur soi , disant Omni benedictione j cœlesti , tenant alors la main gauche au- dessous de la poitrine. Il joint les mains à ces paroles Per eumdem Christum Dominum nostrum. Amen.

IV. Lorsqu'il dit tout bas Mémento etiam Domine , il étend et élève les mains , sans lever les yeux , et les joint à ces paroles in somno pacis ; après quoi , et non pas plutôt , il fait une petite pause , tenant la vue sur le S. Sacre- ment , la tête un peu inclinée, et les mains jointes et élevées jusqu'à la face , comme au premier Mémento , et prie ainsi pour les tré- passés.

V. Cela fait , il abaisse et ouvre les mains comme auparavant , et poursuit Ipsis Domine , etc. Il les joint , et incline la tête à cette con- clusion Per eumdem Christum , qui est l'unique endroit auquel on s'incline au mot Christum , quand il ne suit pas immédiatement Jesum.

VI. Ensuite il met la gauche sur le corporal , et sans faire aucune inclination de tête,il frappe sa poitrine des trois derniers doigt3 de la main droite seulement, disant d'un ton de voix mé- diocre , Nobis quoque peccatoribus ; puis il poursuit le reste tou* bas les mains étendues et ouvertes comme auparavant. Il les joint quand il dit Per Christum Dominum nostrum 3 poursuivant ainsi Perquem hœc omnia , etc.

C 3

5/j. DE r.A MESsE BASSE.

VII. Ayant mis la main gauche sur le cor- poral , il t'ait irois signes de croix de la droite sur le calice et sur l'hostie ensemble , disant Sanc-\tificas , vivi\ficas , bene^dicis , et prœs- tas nobis ; puis il découvre le calice , et fait la génuflexion.

VIII. S'étant relevé, ii prend l'hostie , non par le bas, mais par le côté , un peu au-dessous du milieu , entre le pouce et l'indice de la main droite , et tenant le calice de la gauche par le nœud , il fait trois signes de croix avec l'hostie sur le calice d'un bord à l'autre sans le toucher , disant tout bas Fer f ipsum , etcum j- ipso, et cum-\ipso , et in f ipso; puis il fait deux autres signes de croix eatre le calice et sa poitrine , disant Est tibi Deo Patri f omnipotenti , in uni taie Spiritûs f sancti , en sorte que l'hostie ne soit pas plus élevée que le calice , et que les lignes ne s'étendent point hors du corporal , ni ne passent par-dessus le bras gauche du Prêtre , qu'il doit pour cet effet un peu écarter.

IX. Ensuite tenant de la main droite l'hostie surlecalice, iequeliltienttoujours delà gauche par le nœud, il élève l'un et l'autre ensemble de la hauteur de trois ou quatre pouces , disant tout bas Omnis honor et gloria , sans s'incliner , ni fléchir le genou. Il remet aussitôt le calice en sa place , et l'hostie eu la sienne , et frotte légèrement les doigts au- dessus du calice , après quoi il le couvre de la palle , et fait une génuflexion.

DE LA. MESSE BASSE.

ARTICLE X.

De V Oraison Dominicale , jusqu'à la Communion.

ï. J-je Prêtre s'étant relevé , et ayant lesdeux mains étendues sur lecorporal, dit tout haut Per omnia sœcula sœculorum ; puis élevant et joignant les mains , et inclinant la tête au S. Sacrement , il dit Oremus , et s'étant redressé, il tient les mains jointes jusqu'au Pater , du- rant lequel il les a étendues à l'ordinaire , et les yeux arrêtés sur le S. Sacrement , si ce n'est qu'il ait besoin de lire dans le Missel.

1J. Le Servant ayant répondu Sed libéra nos à malo, le Prêtre dit Amen à voix basse ; puis il met la main gauche sur le corporal , et de la droite , avec les trois doigts libres, il retire la patène de dessous le corporal , et la nettoie légèrement avec le purificatoire qu'il tient entre le doigt annulaire et le doigt du milieu , la main renversée ; et ayant ensuite avec les mêmes doigts pris le purificatoire par le haut, il le met sur l'autel du côté de l'épître un peu éloigné du corporal, pour placer le calice entre deux après l'ablution , il prend la patène entre l'indice et le doigt du milieu, la tenant droite appuyée par le bord sur l'autel hors du corpo- ral , en sorte que le dedans soit tourné vers l'hostie , et que la main soit au dessus de la patène; puis il dit tout bas Libéra nos, etc.

III. A ces paroles Dapropiliuspacemyetc.\[ fait avec la patène le signe de la croix sur soi

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56 DE LA MESSE BASSE.

depuis le front jusqu'à la poitrine, et cependant îl tient la main gauche appuyée au-dessous de l'estomac ; puis en retenant son souffle il baise légèrement la patène en dedans par le bord d'en bas proche de la main, et poursuivant Ut ope misericordiœ , etc. il met eu même temps la patène sous l'hostie , qu'il accommode dessus avec l'indice de la main gauche, en sorte qu'elle ne passe pas le bord de la patène , mais seule- ment un peu la concavité du dedans vers le côté d'en haut , afin qu'elle soit plus aisée à prendre 5 il est bon que la patène soit alors appuyée sur le pied du calice , et en la mettant sous l'hostie , il faut presser un peu le corporal , afin que s'il y avoit des particules , elles pas- sassent sur la patène au lieu de s'y attacher en, dehors. Le Prêtre poursuit ensuite le reste de l'oraison , découvre le calice, fait la génuflexion , et se relève.

IV. Il prend l'hostie par lehautavec le pouce et l'indice de la main droite , et l'ayant portée sur le calice , il la prend aussi avec le pouce et l'indice de la gauche , et la rompt doucement par le milieu en deux parties égales , disant tout bas Per eumdem Dominum nostrum , et faisant une inclination de tête quand il dit Jesum. Il la doit rompre , non pas en la déchirant , mais en la repliant en dehors à trois ou quatre re- prises , commençant par le haut , ensuite par le milieu , et puis par le bas, et enfin par le milieu pour achever de la rompre entièrement. On ne saurait être trop attentif dans cette action pour éviter qu'il ne se détache avec éclat des particules.

V. Il met sur la patène la moitié de l'hostie

DE LA MESSE BASSE. 67

qu'il tenoit de la main droite , et après avoir fait passer le pouce et l'indice de la même main tout le long de l'autre moitié' qu'il tient avec la gauche pour en détacher les particules qui y sont au bord et les faire tomber dans le calice , il rompt avec les mêmes pouce et indice une petite partie du bas de cette même moitié , di- sant Qui tecum vivit et régnât , et retenant cette petite partie sur le calice avec les deux mêmes doigts de la main droite , il remet de la gauche la moitié dont elle a été séparée , sur la patène , la joignant à l'autre moitié , en disant ces mots in unitate Spiritûs sancti Deus.

VI. Ensuite il prend le calice de la maiu gauche par le nœud , et tenant de la droite la particule de l'hostie sur le calice , il dit tout haut Peromnia sœcula sœculorum^ et puis du même ton de voix Pax f Domini , sit '[ semper vobis-\cum , faisant trois signes de croix avec la particule d'un bord du calice à l'autre saus le toucher avec l'hostie ; et le Servant répon- dant Et cum spiritu tito , il laisse tomber cette petite portion de l'hostie dans le calice disant tout bas Hœc commixtio , etc. sans omettre l'inclination de tête à JesuChristi; puis il frotte un peu au-dessus du calice les pouces et les indices les uds contre les autres , et les ayant rejoints , il recouvre le calice de la palle , et fait une génuflexion.

VII. Etant debout , les mains jointes devant la poitrine, et incliné médiocrement , u dit tout haut Agnus Dei , etc. puis il met la main gauche sur le corporal dès la première fois qu'il dit Miserere nobis , d'où il nel'ôte point qu'il n'ait achevé les trois Agnus Dei ; et il frappe sa

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XI. Tenant ainsi de la main gauche la f et l'hostie droite dessus entre le caliçi I trine , et l'élevant deux ou trois doigts «- dessus du coxioral . sans appuyei les - les coudes sur l'autel , sans tourner pour montrer l'hostie au peu^ ...uou ni reculer le pied pa I médiocrement incliné . il dit pe.r trois : d'uuton de voix médiocre .

les autres qui , à voix basae, A chaque t'ois qu'il dit i nonsum il frappe sa poitriue du

des trois derniers doigts de la main I qu'il met après sut le corporal.

Xll. Il se négresse , et prend ai ec l«j y et l'indice de la main droite, le deux de l'hostie qu'il . aravant ,

sur l'autre , mettant i de la nui u droit-.

dessous l'autre qu'il avance en même i retirant le pouce glisser par- dessous ; puis il : -l

k av ec l'hostie . sans toucher ni sa I poitrine , mais tirant la prem iaut en bas devant soi sur la patèue qu'il Lia maiu gauche . comme aupara.ai fciaut le travers de la : c sans j^es de la patèue . il dit cependai ïi , i : une inclination

risti. | communie ensuite . tenant la ; ostie . sans s'arrêter qut Ique pour communier coramodt met un peu ses deux lè\rcs avecla orte environ un tiers de l'hok ^ 0

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53 DE LA MESS2 BASSE.

poitrine (in bout des trois derniers doigts seule- ment de la main droite , à chaque fois qu'il dit Misererenobis ,et encore à ces mots Donanobis pacem , sans appuyer cette main sur l'autel.

VIII. Ensuite ayant les mains jointes sur l'autel , et étant médiocrement incliné , il dit tout bas les trois oraisons Domine JesuChrisie r etc. tenant les yeux arrêtés sur le S. Sacrement , si ce n'est qu'il ait besoin de regarder dans le missel.

IX.. S'il faut donner la paix , c'est après la première oraison Domine Jesu Christc, mais on ne la doit donner dans les Messes basses qu'aux Prélais, aux Princes et aux personnes d'uue dignité éminente , et à ceux qui se ma- rient , de quelque condition qu'ils soient , si c'est la coutume du lieu ; mais en tous ces cas cela se doit faire par un Clerc revêtu d'i'u surplis , et avec un instrument de paix , que le Célébrant baise après avoir baisé l'autel , dis- sant au Clerc Pax lecum.

X. Ayant achevé ces oraisons, il fait une génuflexion, et se relevant, il dit tout bas Panem cœlestem acdpiam , etc. puis il prend par en haut les deux parties de l'hostie qui sont sur la patène avec le pouce et l'indice de la main droite , s'aidant pour cela, s'il est besoin , du pouce et de l'indice de la main gauche; avec lesquels il reçoit aussitôt par le bas les deux parties 4e- l'hostie , en sorte que la partie qui est vers le côté droit du Prêtre soit un peu dessous l'autre , et qu'elles forment néanmoins une figure ronde , à peu près , et il met ensuite au- dessous de l'hostie la patène entre l'indice et le doigt du milieu de la même main.

DE LA MESSE CASSE. 5<)

XI. Tenant ainsi de la main gauche la patène et l'hostie droite dessus entre le calice et sa poitrine , et l'élevant deux ou trois doigts au- dessus du corporal , sans appuyer les bras ni les coudes sur l'autel , sans tourner le oorp3 pour montrer l'hostie au peuple , et sans fléchir le genou ni reculer le pied par derrière ; mais étant médiocrement incliné , il dit par trois fois , d'un ton de voix médiocre , ces paroles Domine non sum dignus , disant les autres qui suivent à voix basse. A chaque fois qu'il dit Domine non sum dignus , il frappe sa poitrine du bout des trois derniers doigts de la main droite , qu'il met après sur le corporal.

XII. 11 se redresse , et prend avec le pouce et l'indice de la main droite, le deux parties de l'hostie qu'il fait auparavant avaucer l'une sur l'autre , mettant avec le pouce et l'indice de la main droite , celle qui étoit vers sa droite dessous l'autre qu'il avance en même temps en retirant le pouce de la maia gauche, et le faisant glisser par- dessous ; puis il fait le signe de la croix avec l'hostie , sans toucher ni sa face sa poitrine , mais tirant la première ligne de haut en bas devant soi sur la patène qu'il tient de la main gauche , comme auparavant ; et formant le travers de la croix sans passer les limites de la patène , il dit cependant Corpus Domini , etc. avec une inclination de tête à ces mots Jesu Christi.

XIII. Il communie ensuite , tenant la patèna dessous l'hostie . sans s'arrêter quelque temps à méditer. Or, pour communier commodément , il humecte un peu ses deux lèvres avec la laDgue , et porte environ un tiers de l'hostie

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60 DE LA MESSE BASSE."

dans la bouche , appuyant doucement les lèvres dessus pour lui donner un pli ; ensuite les ayant levées , il avance dans la bouche une autre partie de l'hostie de la même façon que la première , laquelle il replie en dedans ; puis il porte à une ou deux fois le reste de l'hostie en la bouche , repliant toujours en dedans les parties précédentes ; en telle sorte qu'étant toutes roulées l'unesur l'autre , et suffisamment humectées, elles puissent être facilement ava- lées 5 il faut éviter en cette action de rompre indécemment la sainte hostie avec les dents. L'ayant ainsi prise , il remet la patène sur le corporal , l'appuie sur le pied du calice , et frotte ses pouces et ses indices les uns contre les autres , pour que lesparticules quiy seroient attachées tombent sur la patène ; puis s'étant redressé , et joignant les mains devant la face , sans séparer les extrémités des pouces et des indices, il s'entretient un peu dans la médita- tion du S. Sacrement.

XIV. Ayant mis la main gauche sur le cor- poral, il découvre de la droite le calice , et le recule pour recueillir plus commodément les fragmens, disant tout bas en même temps, Quid rétribuant Domino pro omnibus quœ ré- tribua miki ? Il fait ensuite une génuflexion , se relève , et prenant entre les deux doigts qui sont joints, et celui du milieu de chaque main les deux bouts du corporal en devant, il le secoue sur la patène avec les deux mains , en- suite avec la seule main droite , et enfin avec la seule main gauche; en sorte pourtant que le corporal n'excède jamais la patène ; puis il prend la patène entre le doigt du milieu et

DE LA MESSE BASSE. 6f

l'indice de la main droite , lequel est toujours joint au pouce , prenant garde de ne pas la prendre par l'endroit il y auroit des frag- raens ; et tenant de la main gauche le corporat par les extrémités qu'il a soin de relever afin de faire tomber les fragmens sur la patène , il les ramasse avec soin , prenant garde qu'iln'en reste aucun ; pour cela il avance à deux ou trois reprises la patène qu'il tient de la main droite le long du eorporal vers sa main gauche sans la pousser tout-à fait vers les extrémités , de peur de rejeter les fragmens au lieu de les ramasser; il prend garde aussi en avançant la patène, de ne la pas faire passer sous le pied du calice avec danger de le renverser.il prend ensuite de la main gauche la patène au même endroit et de la même manière qu'il la tenoit avec la main droite , et il la fait passer à deux ou trois reprises le long du eorporal vers sa main droite.

XV. S'il a consacré d'autres hosties sur le eorporal pour les distribuer à la Messe , il ne doit point ramasser les fragmens de la grande, jusqu'à ce qu'il ait distribué les petites aux Communians, il se contente de faire passer la patène sur la partie du eorporal qui est devant le calice pour ramasser les fragmens qui y pourroient être; et il est aussi à propos qu'il diffère de nettoyer la patène jusqu'à ce qu'il ait donné la communion , si ce n'est qu'il y aperçoive quelque fragment dessus , lequel il doit mettre dans le calice avec le précieux Sang. Que si les petites hosties qu'il a consa- crées sur le eorporal doivent être conservées pour un autre temps , en ce cas-là , après avoir

62 DE LA MESSE BASSE.

pris le Corps de Notre-Seigneur , il fait la génuflexion , et le* met dans le ciboire , s'il est sur l'autel; puis il ramasse les fragmen 3, prend le Sang de Notre-Seigneur , et met ensuite le ciboire dans le tabernacle, en la manière spécifiée ci après n.° 18. Mais s'il falloit tirer U ciboire du tabernacle pour y mettre les hosties nouvellement consacrées , il le tireroit seulement après avoir pris le précieux Sang , et observeroit en tout cela les génuflexions prescrites au même n.° itf.

XVI. Après qu'il a recueilli les fragmeus de dessus le corporal , il avance avec la main droite le calice, sur lequel il porte la patène , la tenant de la main gauche , et il la nettoie soigneusement avec le pouce et l'indice de la droite , les séparant pour cet effet , en sorte néanmoins qu'ils soient toujours sur la patène ou sur la coupe du calice. .11 se sert particu- lièrement de l'indice pour faire tomber les fragmens ; passant ce doigt-là premièrement à l'entour du bord , et puis sur le milieu de la patène , laquelle il touche , non pas avec le côté , mais avec le dedans du doigt. Dans cette action , qu'on ne saurait faire avec trop de soin , on tient la patène tant soit peu penchée sur la coupe du calice , et en remuaot à propos le poignet de la main gauche , on fait que la partie du bord que l'on nettoie réponde toujours à la coupe du calice ; on commence par la partie du bord de la patène qui est près du pouce et de l'indice de la main gauche, et après qu'on a Dettoyé la moitié du bord , rejoignant le pouce et l'indice de la main droite , on prend la pa- tène entre ces doigts et celui du milieu ; on la

DE LA MESSE SASSli. 63

prend, dis-je , par elle a été déjà nettoyée, et pour dégager les doigts de la main gauche qui prennent aussitôt la place de ceux de la main droite avec l'iudice de laquelle on achève de nettoyer le reste du bord de la patène ; après quoi on passe ce doigt-là à deux ou trois reprises au milieu de la patène , ayant soiu de pousser tout de suite les fragmeus jusqu'au bord pour les faire tomber dans le calice , et de frotter doucemeut le pouce et l'indice entre eux , et non pas contre le calice , afin qu'il n'y demeure aucun fragment attaché , mais qu'ils tombent tous dans le calice.

XVII, Le Prêtre tenant de la main gaucheia patène sur le corporal , prend de la droite le calice au-dessous du nœud, le pouce et l'indice étant toujours joints ensemble , et il dit Calicem salutaris , etc. Puis il fait le signe de la croix avec le calice , tirant la première ligne de haut en bas , et disant Sanguis Domininostri , etc. avec une inclination de tête à ces mots Ji su Christi. Ensuite il prend tout le précieux Sang avec la particule de l'hostie qui est dedans , tenant la patène sous la coupe du calice \ ers le haut de la poitrine et assez proche du menton. 11 ne doit porter le calice à la bouche que trois fois au plus , pressant un peu à la fin ses lèvres contre la coupe du calice , afin qu'il ne laisse rien au bord des espèces du précieux Sang; et si la particukde l'hostie étoit demeurée au fond du calice sans couler avec les espèces du vin , il est plus à propos qu'il prenne du vin par dessus , que de la tirer avec le doigt jusqu'au bord du calice pour la prendre ; vu que suivant la ru-

64 BE MESSE BASSE.

brique concée au Vendredi-Saint , l'Officiant prend la particule avec du vin seulement.

XVIII. Si quelques-uns désirent communier , le Prêtre ayant pris le précieux Sang , remet le calice sur l'autel sans y faire mettre du vin pour la purification , et le couvre avec la palle seule sans le purificatoire. Ensuite il fait la génuflexion , et met les hosties consacrées dans un ciboire ou antre vase, si ce n'est qu'elles y eussent été mises dès le commencement ; ou s'il y en a peu , il les met sur la patène. Que si les hosties ne sont pas sur l'autel , mais dans le tabernacle , il l'ouvre et fait incontinent une génuflexion ; ensuite il tire le ciboire qu'il met sur le corporal , et ayant poussé la porte du tabernacle , il découvre le ciboire , fait une seconde génuflexion, etsetourne vers lepeupie, 9e retirant un peu au côté de l'évangile , et y tournant le dos , de façon qu'il soit tourné à moitié vers le peuple, et à moitié vers le côté de l'épître ; là, ayant les mains jointes sans séparer les pouces d'avec les indices, il dit tout haut Misereaturvestri , etc. au pluriel et non au singulier, quoiqu'il n'y ait qu'une personne à communier ; puis il dit aussi au pluriel , Indu! gentiam absolutionem , etc. faisant le signe de la croix sur celui ou ceux qui doivent com- munier. Après il retourne au milieu de l'autel , fait une génuflexion , prendavec la main gauche la patène ou le ciboire est le S. Sacrement , d'où il tire avec le pouce et l'indice de la main droite une hostie qu'il tient un peu élevée sur le ciboire ou sur la patène , sans en séparer la main ; et s'étant tourné tout-à-fait vers les Communians au milieu de l'auteljayant les yeux

DE LA MESSE BASSE. 6>5

arrêtés sur le 5. Sacrement qu'il tient entre ses mains , il dit tout haut Ecce Agnus Dei , ecce qui tollit peccata mundi ; puis il dit tout haut par trois fois Domine non sum dignus , etc. entiè- rement, et toujours au masculin , encore qu'il ne doive communier que des Religieuses , ou autres personnes du même sexe.

XIX. Après , sans rien dire , il s'approche de ceux qui doivent communier , commençant par le côté de l'épître , et il fait devant chacun d'eux le signe de la croix avec l'hostie sur la patène ou sur le ciboire , tirant la première ligne du haut en bas , et faisant le travers de la croix en telle sorte que l'hostie ne passe point les limites de la patène ou du ciboire. Il dit cependant à chaque fois Corpus Domini nostri Jesu Christi custodiat animam tuam in vitam œternam. Amen , faisant une inclination de tête à Jesu Christi , s'il n'est déjà incliné , et achevant ces paroles il donne le S. Sacrement , ayant les trois derniers doigts de la main droite repliés en dedans. Il doit prendre garde de ne pas faire heurter la sainte hostie contre les lèvres , et encore moins contre les deDts des Commu- nians , de peur qu'il ne s'en détache des frag- mens ; il ne doit pas trop éloigner le ciboire des Communians , afin que les fragmens qui se détachent y soient reçus dedans ; mais aussi il ne doit pas le tenir devant la bouche des Com- munians , de peur qu'en respirant ils ne fassent tomber quelque hostie 5 il est bon , après avoir fait le signe de la croix avec la sainte hostie , de donner un petit coup avec l'indice sur le bord du ciboire , afin que s'il y avoit quelques frag- mens à se détacher de l'hostie , ils tombassent

66 DE LA MESSE BASSE.

alors dans le ciboire. Le Prêtre , au reste , ne doit pas retirer sa main que l'hostie ne soit en- tièrement dans la bouche de celui qui commu- nie. Lorsqu'on distribue long-temps de suite la sainte Communion, on ne doit point frotter ses doigts contre un purificatoire qu'on tient de la main gauche, à cause qu'ils sont remplis de salives , on s'exposeroit à faire tomber à terre des fragmens qui se seroient attachés aux doigts: on devroit donc avant que de le faire , secouer ses doigts dans le ciboire, ou comme le conseil le S. Charles , retourner un moment à l'autel pour y purifier ses doigts dans un petit vase.

XX. Il est à remarquer , I. que si le Pr^tie est obligé de se servir de la patène pour donner la communion à plusieurs personnes , il est à propos qu'il tienne le pouce et l'indice de la main gauche sur les petites hosties , de peur que quelqu'une ne tombe à terre. 2. Qu'en donnant la commur:on il ne doit faire ni inclination ni génuflexion, encore qu'il passe par-devant le milieu de l'autel le S. Sacrement est exposé , ou quoiqu'on le porte en sa présence aux mala- des , ou qu'on fasse l'élévation à quelque autre autelqu'ilait en vue.3.Quelorqu'ilditlaMesse à un autel il n'y a point de tabernacle, s'il reste quelque hostie après la communion du peuple , il doit la prendre avant que de purifier le calice ; comme aussi quand après la même action il trouve au fond du calice quelques gouttes du précieux Sang, il est à propos qu'il les prenne avant que de faire mettre da vin pour la purification. 4. Que la communion du peuple se doit faire , autant qu'on peut , à la Messe après la communion du Prêtre , suivant

DE LA MESSE 13ASSB. f,y

l'intention de l'Eglise , qui paroît clairement , tant par les règle 9 qu'elle a prescrites sur ce sujet au missel et au rituel Romain , que par les oraisons qu'elle a ordonnées à la fin de la Messe pour tous ceux qui ont communié. Ou peut néanmoins , selon le même rituel, donner la communion hors de la Messe pour une cause raisonnable , comme seroit l'infirmité ou les occupations nécessaires de ceux qui désirent communier; ou même, suivant le sentiment de plusieurs , le grand nombre de Communians qui retarderoit trop la fin de la Messe pour ceux qui ne communient pa3. Or en cas qu'il la donne hors de la Messe, il doit observer ce qui est dit dans l'article suivant, n.° 16.

XXI. La communion étant finie , il remonte à l'autel sans rieu dire , tenant le pouce et l'in- dice de la main droite sur la patène ou sur le vase étoient les hostie , et il ne donne au- cune bénédiction , parce qu'il doit la donner à la fin de la Messe. Il ramasse avec la patène les fragmens qui pourroient être sur le corporal , et la nettoie ensuite su/ la coupe du calice , comme il a été dit. S'il s'est servi du ciboire pour donner la communion , il le met après sur l'autel , frottant un peu le pouce et l'indice l'un contre l'autre par-dessus le ciboire , et fait aussitôt la génuflexion ; puis il le couvre et le met dans le tabernacle , qu'il ferme après avoir fait une autre génuflexion, et continue le reste comme ci-dessus.

XXII. S'il doit purifier le ciboire ( ce qu'il est à propos de faire pour l'ordinaire de quinze en quinze jours ), il observe ce qui suit. Après avoir pris le précieux Sang , il tire le ciboire

€8 DE LA MESSE BASSE.

du tabernacle et donne la communion en la manière ci-dessus marquée , si quelqu'un dé- sire communier : puis il met sur la patène , avec le pouce et l'indice de la main droite , toutes les hosties qui sont dans le ciboire ; ce qu'ayant fait , il ramasse soigneusement tous les frag- mens qui sont restés dedans , lesquels il ne porte pas avec le doigt dans la bouche , ni ne les prend avec la bouche au bord du ciboire, ce qui seroit indécent , et l'exposeroit au dan- ger d'en perdre quelques-uns; mais il les fait tomber dans le calice sur le vin qu'il y a fait mettre auparavant , afin que les fragmens ne s'attachent point au fond. Puis , s'il est néces- saire , il purifie le ciboire avec du vin qu'il tourne dedans de tous côtés ; et le verse après dans le calice. Ensuite ayant essuyé le ciboire avec le purificatoire , en sorte qu'il n'y reste aucune humidité , il y met premièrement les nouvelles hosties, s'il en a consacré, et puis les vieilles, afin qu'elles soient distribuées ks premières. Enfin il couvre le ciboire et le ferme dans le tabernacle , observant les génu- flexions prescrites au nombre précédent. Après quoi il prend les fragmens avec le vin qui est dans le calice , et fait l'ablution des doigts et le reste à l'ordinaire.

XXIII. Cela étant fait , ou s'il ne doit pas donner la communion , ni purifier le ciboire , dès qu'il a pris le précieux Saug , il dit tout ba3 sans se retirer du milieu de l'autel : Quod ore sumpsimus , etc. en présentant le calice au Servant du côté de l'épître sur l'autel sans l'ap- puyer dessus , pour y recevoir du vin ; puis il tourne le calice^ en sorte que le vin pas6e par

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tous les endroits le précieux Sang aura touché , tenant cependant la main gauche avec la patène sur le corporal ; puis il prend le vin par le même endroit du calice qu'il a pris le précieux Sang, tenant la patène au-dessous du calice , comme quand il a pris les espèces sacrées ; et pour reconnoître plus facilement l'endroit par il les a prises ,il seroit à propos qu'il y eût une croix ou une image gravée au pied du calice.

XXIV. Ensuite ayant remis le calice et la patène sur le corporal , il prend le calice avec les deux mains , l'environnant des six derniers doigts par la coupe , et mettant les pouces et les indices par- dessus , puis il le porte ainsi sur le coin de l'épître , il reçoit l'ablution des pouces et des indices avec du ,vin et de l'eau : il est bon de ne pas laisser verser beau- coup de vin , pour que le purificatoire n'en soit pas beaucoup taché lorsqu'on essuyera le calice. Si depuis la consécration on avoit par hasard touché la sainte Hostie avec d'autre3 doigts que les pouces et les indices , ou avec quelque autre partie de la main , il faudroit alors les laver exactement en y recevant l'ablu- tion. Durant cette action , le Prêtre dit tout bas cette prière , Corpus tuum , Domine , quod sumpsi , etc. et en la continuant il rapporte le calice de la même façon proche du corporal , ayant pris le purificatoire avec le pouce et l'indice de la main droite , il le met sur les doigts semblables de la gauche , qu'il tient en- core sur le calice , et les essuie tous ensemble en retournant au milieu de l'autel . il fait nue inclination de tête en arrivant. Il doit bien

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se donner de garde de nettoyer sa bouche, ou le bord du calice avec ses doigis, et de les porter à sa langue , ce qui seroit fort indécent , à moins qu'ayauî purifié le ciboire dans le calice , il n'y eût après l'ablution quelques fragmens attachés qu'il seroit obligé de prendre avec les doigts ; et pour n'être pas ennuyeux aux assistans , il est à propos de ne pas porter le calice à la bouche plus de deux fois , soit à la purification , soit à l'ablution.

XXV. Il prend l'ablution au milieu de l'au- tel, tenant le calice par le nœud avec la main droite , et le purificatoire avec la gauche au- dessous du calice {• les pouces et les indices étant séparés) , puis il essuie avec le purifi- catoire premièrement sa bouche , et après le calice , qu'il nettoie de la même façon que nous avons dit ci-devant à l'offertoire. Il le met ensuite hors du corporal du côté de l'évangile , comme il a fait en arrivant à l'autel, si le missel ne l'en empêche.

XXVI. Il étend le purificatoire sur le calice , le laissant pendre également des deux côtés ; après il met dessus la patène et la palle , puis il plie le corporal (se donnant bien de garde de l'élever tout droit) , il le met dans la bourse, laquelle il laisse en la place eu étoit le corporal , jusqu'à ce qu'il ait couvert le calice avec le voile : puis il met la bourse par-dessus , et porte ensuite le calice au milieu , comme au commencement de la Messe. Pour plier à pro- pos le corporal , il commence par y secouer dessus le pli de devant , ensuite il y secoue tout de son long la partie qui est à sa droite , et ayant mis sur la partie du milieu celle qui est k

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sa gauche , il met sur toutes les deux la partie qui est à sa droite , et ayant replié le tout par les deux bouts , il replie en deux ce qui reste. Ti faut mette le corporal ainsi plié dans la bourse de façon que la partie sont repliés les bouts du corporal soit à l'ouverture de la bourse.

XXVII. B emarquez que comme le Célébrant doit tourner l'ouverture de la bourse vers soi , quand il marche en portant le calice couvert , il doit avoir égard à cela lorsqu'il remet la bourse sur le calice après la communion ; c'est pourquoi si le voile pend également des deux côtés , et qu'il ne soit pas plus beau d'un côté que d'un autre , il doit tourner l'ouverture de la bourse vers soi ; parce qu'en partant de l'autel il repliera le voile par-dessus la bourse, et prendra le calice par le devant. Mais si le voile ne couvre que le devant , ou qu'il y ait quelque figure qu'il n'est pas à propos de replier par- dessus la bourse , pour lors il tourne l'ouverture de la même bourse vers la croix , parce qu'en partant de l'autel il doit retourner le calice pour le prendre de ce côté-là.

XXVIII. S'il restoit des hosties consacrée» sur l'autel dans un ciboire ou autre vase jus- qu'à la fin de la Messe , il doit le3 laisser sur le corporal sans le plier , et mettre le calice au côté de l'évangile, et se comporter comme lorsque le S. Sacrement est exposé ; de quoi il est parlé ci après , art. XIV.

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ARTICLE XI.

Des Oraisons après la Communion jusqu'à la fin de la Messe , et de la Communion qu'on donne hors de la Messe.

I. Lje Célébrant ayant mis le calice au milieu de l'autel , comme il a été dit ci-dessus, joint les mains , fait une inclination de tête à la croix , et va au côté de l'épître , il lit tout haut l'antienne dite communion , et au temps Pascal il ajoute à la fin un Alléluia. Puis il retourne , les mains jointes , au milieu de l'autel , le baise , se tourne vers le peuple , et dit Dominus vo- biscum.

il. Il revient au livre par le même chemin , et dit les oraisons qu'on appelle post-commu- nions , de la même façon , en même nombre , et dans le même ordre qu'il a dit au commen- cement de la Messe celles qu'on appelle col- lectes , ou simplement oraisons.

III. En Carême , depuis le mercredi des Cendres jusqu'au mercredi de la Semaine- Sainte , lorsqu'il dit la Messe de la férié , après avoir achevé les oraisons avec les conclusions ordinaires , il dit au même côté de l'épître devant le livre , Oremus en la manière accou- tumée avec une inclination de tête à la croix, ajoutant ces paroles du même ton de voix , Humiliate capita vestra Deo , pendant lesquel- les il est encore incliné vers la croix ; s'étant ensuite redressé , il poursuit l'oraison qui est après , tenant les mains ouvertes et étendues , comme aux autres oraisons.

IV,

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IV. Les oraisons et leurs conclusions étant entièrement finies , il ferme le missel avec la main droite , en sorte que l'ouverture du livre regarde le calice. Mais s'il y avoit un autre évaDgile à dire que l'ordinaire de S. Jean , il laisseroit le missel ouvert ; après quoi il va , les mains jointes , au milieu de l'autel. Il fautbien se garder de finir les oraisons en y allant ; après avoir baisé l'autel il se tourne vers le peuple , et dit Dominus vobiscum, et le Clerc ayant répondu Et cum spiritu tuo , il dit du même ton de voix , les mains jointes , et toujours tourné vers le peuple , îte missa est , s'il a dit le Gloria in excelsis au commencement de la Messe. Que s'il ne l'a pas dit. il se retourne ver3 l'autel , et au lieu à'Ite Missa est , il dit Benedi- camus Domino. Dur.mt toute l'octave de Pâque, il ajoute deux Alléluia à Vite Missa est.

V. Ensuite , ayant les mains jointes sur l'autel et étant médiocrement incline , il dit tout bas Placeat tibi Sancta Trinîiàs , etc. Ce qu'ayant dit , il étend les mains sur l'autel et le baise au milieu; puis s'étant redressé, il lève les yeux au ciel , et sans joindre auparavant les mains , il les étend en même temps et les élève; il les rejoint aussitôt devant la poitrine, et dit cependant tout haut Benedicat vos omni- ■potens Deus , accompagnant ces dernières pa- roles d'une inclination de tête à la croix. Après quoi il se tourne vers le peuple , ayant les mains jointes et la vue baissée , et lui donne la béné- diction , disant du mêm ; ton de voix Pater et Filius f et Spiritus Sancfus.

. VI. Remarquez qu'en donnant cette bénédic- tion , il tient la main gauche sur la poitrine } et Tom. I. d

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qu'avec la droite étendue il forme uu seul signe de croix , tirant la première ligne du haut en bas , en disant ces paroles Pater et Filius , et il dit les autres quand il forme le travers de la croix , le petit doigt étant toujours tourné vers le peuple qu'il bénit. On peut donner à ce t>igae de croix sur le peuple , environ le double de l'étendue qu'on donne à celui qui se fait sur le calice et sur l'hostie pris ensemble.

VII. Après qu'il a donné la bénédiction , il fait le tour entier , et va au côté de l'évangile , a/ant le corps droit et les mains jointes, il dit toui haut Dominus vobiscum. Ensuite, avec le dedans du pouce de la main droite étendue , U fait le signe de la croix au commencement du texte de l'évangile sur le livre ou sur la carte, s'il y en a , ou à défaut , il le fait sur l'autel , puis sur soi , comme au premier évangile, disant tout haut Initium , ou Sequentia sancti Evan- gelii, et il poursuit le reste les mains jointes.

VIII. Quand il dit Et Verbum caro factum est , il fait la génuflexion , tourné comme il étoit , vers le coin de l'évangile , et non pas directement vers l'autel , tenant cependant les mains appuyées dessus.

IX. Il achève l'évangile au même lieu , ayant le corp3 droit et les mains jointes , et à la tin il ne baise point le livre ou la carte , ni ne dit point Per Evangelica dicta 5 etc. S'il s'est servi du livre , il le ferme avec la main droite , de telle sorte que l'ouverture du livre regarde le côté de l'évangile , et non pas le calice ; car en cette action on n'a égard à aucun mystère , mais seulement à la bienséance qu'il y a de fermer U livre de la main droite , plutôt que de la gauche.

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X. On dit toujours l'évangile de S. Jean à la fin de la Messe , si ce n'est quand on fait l'office d'une fête qui arrive le dimanche , ou un jour ds férié qui a un évaDgile propre ; car pour lor3 on dit à la lin de la Messe l'évangile du dimanche, ou celui de la férié , au lieu de celui de S. Jean. Néanmoins dans les églises cathé- drales et dans les collégiales l'on dit deux Messes hautes le même jour , l'une de la fête, et l'autre de la férié qui a son évangile propre , on prend à l'une et à l'autre pour dernier évan- gile , celui de S. Jean. De plus , quand la veille de Noël se rencontre au quatrième dimanche de l'Avent , ou lis. à la tin de la Messe l'évangile de S. Jean , et non pas celui du dimanche , parce qu'il n'a pas été lu à l'office.

XI. Il faut encore remarquer touchant le dernier évaDgile , i. qu'à la fin de la troisième Messe du jour de Noël on lit l'évangile du jour des Rois , Cùm natus esset Jésus. 2. Que le di- manche des Rameaux on dit aux Messes basses l'évangile qui est marqué pour la bénédiction des Rameaux ; et à la Messe solennelle on dit celui de S. Jean. 3. Qu'on ne dit point l'évan- gile des vigiles qui arrivent en Carême et aux Quatre-Temps , quoiqu'on en fasse mémoire à la Messe. 4. Qu'on ne dit jamais d'autre évangile aux Messes votives, et en celles des morts , que celui de S. Jean.

XII. Après que le Prêtre a achevé l'évangile , s'il s'étoit habillé à l'autel , il va sans descendre au milieu de l'autel , et après avoir fait, in- clination à la croix , il revient au côté de l'évangile d'où il étoit parti , pour s'y désha- biller. Il dit en se déshabillant l'antienueTV/W

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puerorum , etc. avec le cantique Benedicite\ et autres prières. Il double l'antienue quand il a dit la Messe d'un office double, ou qu'il a dit une Messe votive solennelle pour uoe af- faire importante , ou même , selon quelques- uns , lorsqu'il a dit une Messe des morts avec une seule oraison. Au temps Pascal il ajoute Alléluia à l'antienne , lors même , selon quel- ques Auteurs , qu'il a dit la Messe des morts» Que s'il doit se déshabiller ailleurs , comme il est plus à propos , il va au milieu de l'au- tel , ayant fait une inclination de tête à la croix , il prend le calice de la main droite parle nœud , le tourne ; et ayant relevé propre- ment sur la bourse la partie du voile qui étoit par-derrière , il prend le calice de la main gauche par le nœud , mettant la droite sur la bourse , et sans faire d'autre inclination , il se tourne du côté de l'épitre , et se retirant un peu vers celui de l'évangile, il descend au bas des degrés.

XIII. Étant descendu , il fait une inclination profonde à la croix , ou une génuflexion sur le dernier degré , si le S. Sacrement y est ; puis avant reçu son bonnet et s'étsnt couvert , il retourne à la sacristie avec gravité et modestie , comme il étoit venu , disant tout bas l'antienne Trium puerorum , etc. avec le cantique Béné- dicité , et autres prières ; et étant arrivé dans la sacristie, il fait la même inclination à la croix qu'il avoit faite en sortant.

XIV. H met le calice en sa place ordinaire de la même manière qu'il étoit sur l'autel à la fin de la Messe ; puis il ôte son bonnet et quitte «esornemeDSj commençant par ceux qu'il a

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pris les derniers , et baisant ceux qu'ira baisés en s 'habillant ; savoir , tôle , le manipule , et l'amict , prenant garde de ne pas tirer l'aube par dessus sa tête , mais après avoir tiré la manche du bras gauche , et fait passer une partie de l'aube par-dessus sa tête , il tire ensuite la manche du bras droit.

XV. Quoiqu'il n'ait pas touché le S. Sacre-* ment depuis la dernière ablution , il est néan- moins à propos qu'il lave ses mains sitôt qu'il est déshabillé , et qu'il ait pour cet efïet un essuie-main différent de celui dont on se sert avant que de dire la Messe. Enfin , il fait son action de grâces avec la dévotion convenable à la grandeur du bienfait qu'il a reçu dans cet auguste Mystère.

XVI. S'il donne la communion hors de la Messe , il doit observer les choses suivantes. ï. Il lave ses mains et prend un surplis et une étole de la couleur de l'office du jour , à moins que ce ne fût le noir. Il peut aussi se servir d'une étole blanche ; il faut qu'elle soit pendante , à moins qu'il ne fût revêtu d'un amict et d'une aube ; car alors il doit croiser l'étole par devant. 2. Il va ainsi à l'autel avec modestie , la tête couverte , por- tant la bourse avec un corporal et un purifi- catoire dedans , s'il n'y en avoit point sur l'autel , et étant précédé d'un Clerc. 3. Arri- vant au bas des degrés , il donne son bonnet au Clerc , fait la génuflexion sur le plus bas degré , et prie un peu de temps à genoux sur le marche-pied. 4. Il monte à l'autel , il étend le corporal sur la pierre sacrée , et met la bourse au côté de l'évangile , et le

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purificatoire au côté de l'épître , observant err suite ce qui a été dit en l'art, précédent nombre j8, 19 et 20, touchant la commuuion que l'on donne dans la Messe. 5. Ayant achevé de dis- tribuer la communion, il remet le ciboire sur le corporal , et fait aussitôt la génuflexion , il peut dire alors tout bas l'antienne O sacrum çonvhdurn , etc. avec le verset et l'oraison du S. Sacrement , ajoutant au temps Pascal et dans l'octave du très-saint Sacrement , les Alléluia convenables : il couvre cependant le ciboire , après quoi il trempe les doigt» avec lesquels il a touché le S. Sacrement , dans un petit vase il y a de l'eau , lequel doit être proche du tabernacle du côté de l'épître ; ou bien à son défaut il les lave au coin de l'épître sur quelque bassin , le Clerc versant de l'eau , et il les essuie après avec le purificatoire. L'usage est de jeter dans la piscine sacrée l'eau de l'ablution , quoique selon le rituel Romain , il puisse la prendre lui-même , s'il a célébré , ou la donner à ceux qui ont com- munié. Il n'est pas , au reste , nécessaire de jeter chaque fois dans la piscine l'eau de l'a- blution ; on peut la laisser dans le petit vase, qu'on a soin seulement de vider de temps en temps dans la piscine , afin que l'eau qu'il contient soit toujours nette , aussi bien que le purificatoire qui y est par dessus , qu'il faut pour cela avoir soin de changer quelquefois. 6r Le Prêtre ayant essuyé ses doigts , ouvre le tabernacle , y met le ciboire , fait la génuflexion , et après avoir fermé le taber- nacle , il lève les yeux vers la croix, étendant et élevant en même temps les mains qu'il

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ïejoint aussitôt devant la poitrine , et dit cepen- dant tout haut Benedictio Dei omnipotentis , accompagnant ces paroles d'une inclination de tête à la croix , après quoi il se tourne vers ceux qui ont communié, ayant les mains jointes et la vue baissée, et leur donne la bénédiction, disant du même ton de voix , Patris et Filii -f- et Spiritus sancti descendat super vos et maneat semper. 7. S'étant tourné vers l'autel , il plie le corporal , le met dans la bourse , et ayant fait une inclination de tête à la croix, il se retire comme il est marqué à la fin de la Messe, n. i3. 8. S'il donne la communion immédiatement avant que de commencer la messe , ce qu'il ne doit faire que pour une causa raisonnable , ou s'il la donne pour une semblable cause , in- continent après , sans sortir de l'autel, il ne quitte point la chasuble ni le manipule ; mais il met le calice du côté de l'évangile , tire de la bourse le corporal , qu'il étend au milieu de l'autel , et pratique ce qui vient d'être prescrit dans ce nombre ; ne manquant pas de donner la bénédiction , comme il a été dit.

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ARTICLE XII.

De la iMesse des Morts.

En quel jour on la peut dire , et ce qu'il y faut observer.

I. V-/N peut dire les Messes des Morts ( ainsi que les votives ) tous les jours de l'année , excepté lesdimanches, les fêtes doubles , et les jours auxquels il n'est pas permis de faire un office double. Ils sont assignés au premier art. n. 3. On ne peut point dire des Messes de Morts, les jours l'on fait l'office double d'un Saint transféré , par le décret de la S. R. C. du 3l juillet i665. Les Prêtres qui font l'office d'une fête semi- double , s'ils célèbrent ce jour-là dans une église l'on fait l'office d'une fête double , ne peuveut point y dire une Messe des Morts , par le décret de la S. R. C. du 2 juin 1601. /Vu contraire, les Prêtres, même réguliers , peuvent , les jours qu'ils font un office double, dire la Messe des Morts, s'ils la célèbrent dans une église l'office n'est que semi-double , par le décret de la 5. R.C. du 2 juin 1701. Durant l'exposition du très-saint Sacrement, l'occasion des prières des Quarante- Heures , on ne doit pas régulièrement dire des Messes basses des Morts , par le décret de la S. R. C. du 2 décembre 1684 , quand même elles seroient fondées et ordonnées par testa- ment ; il est plus convenable de ne pas les dire

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ni les chanter alors , par le décret de la S. R. C. du 2.7 avril 1697.

II. Dans une fête double non chômée , on peut dire une Messe haute des Morts , au joue de la déposition ou sépulture d'un défunt, par un décret de la S. R. C. du 19 septembre 1654. Que si le corps du défunt est présent dans l'église sans être inhumé , il est permis par le rituel R-omain et par un décret de la S. R. C. du 23 mai i6o3 , de célébrer une Messe haute des Morts , même aux jours de dimanches et de fêtes d'obligation , pourvu qu'elles ne soient pas de la première classe , selon un décret de la S. R. C. du 5 juillet 1698 , et que l'on n'omette point pour cela la Messe principale ou conven- tuelle. On ne doit pas non plus chanter, selon Merati , une Messe des Morts en présence da corps du défunt , le premier dimanche de l'Avent, le jour des Cendres , le premier di- manche du Carême , et durant toute la Semaine- Sainte ; ce qu'il conclut de ce qu'il n'est pas permis ces jours-là de chanter la Messe du Titulaire d'une église qui y arriveroit, quoique la rubrique le permette lorsqu'il arrive à cer- tains jours de première classe. Quoique le corps du défunt soit présent dans l'église , il n'est jamais permis de dire des Messes basses des Morts aux fêtes doubles , même non chômées , parundécretdelaS.R.C.du 10 janvier 1G93»

III. Le premier jour de chaque mois ( hors* de l'Avent , du Carême, et du temps Pascal ) qui n'est point empêché par un office double ou serai-double , on doit dire dans les églisea cathédrales et dans les collégiales la Messe conventuelle des Morts ; savoir, la quotidieanÊ,

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avec les trois oraisons accoutumées. Que s'il se rencontre eu ce jour-là une fête simple, ou une férié qui ait une Messe propre , ou s'il faut reprendre la Messe du dimanche précédent qui n'a pu être dite , ni ne le peut être en aucua jour de la semaine , alors on doit dire deux Messes hautes , l'une des Morts , et l'autre de la fête simple ou de;, la férié susdite. On peut aussi dire la Messe conventuelle des Morts , le lundi de chaque semaine , auquel on fait l'office de la férié , même au temps do l'A vent , mais non pas dans le Carême ni au temps Pascal ; et s'il arrive ce jour-là une fête simple, ou s'il y a une Messe propre de la férié ou du dimauche précédent qu'il faille reprendre , on doit dire la Messe du jour , avec mémoire des défunts. Pour les Messes basses qu'on dit au premier jour du mois , et au lundi de chaque semaine, il suffit d'y faire mémoire des défunts par l'orai- son Fidelium , dans les cas ci dessus marqués. IV. Les Anniversaires et les Messes des Morts qu'on célèbre tou3 les ans au jour de leur décès, pour accomplir leur dernière vo- lonté , peuvent se chanter , encore qu'en ce jour il arrivât une fête double majeure non chômée , par les décrets de la S. R. C. du 22 novembre 1664, .et du 20 juillet i669;le premier approuvé par Alexandre Vil , et le second par Clément IX. Que si le jour auquel ces Anniversaire* sont fixés , arrive dans un dimanche , ou en quelque fête de commandement , on peut les remettre au jour suivant, par le décret de la S. R.C. du 26 septembre 1608, ce qui a aussi lieu pour le 3.e jour , le </.e , et le 3o.e après le décès , auxquels certaines Messes des Morts-

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ont été assignées par les fondations , ou autres obligations des personnes décédées; on peut les transférer au jour suivant avec la même solennité , par le décret de la S. R. C. du 25 mai i6o3. Lorsque l'Anniversaire ( il en faut dire de même des Messes susdites ) est trans- féré au jour suivant, ou au jour précédent, il faut également dire à l'oraison ces paroles , Cujus anniversarium depositionis diem comme- moramus , par un décret de la S. R. C, du 4 mai 1686 , quand même ces Messes auroient été transférées à quelques jours de , par un décret de la S. R.' G. du 5 juillet 1638. Les Anniversaires , ou autres Messes fondées , transférées à cause du dimanche , ou d'une fête d'obligation , au jour suivant , ou au jour précé- dent , peuvent y être chantées , quoiqu'on y fasse une fête double majeure non chômée , par le décret de la S. R. C. du 4 mai 1686. Si l'on vouloit faire dans les Messes fondées uu chan- gement pour toujours, il faudroit avoir recours à celui qui peut commuer les dernières volon- tés , suivant la Clémentine Quia contingit. de rellg. dom. Si l'Anniversaire fondé arrive au jour d'une fête double de la seconde classe , on ne peut pas ch&nter ce jour-là, par un décret de la S. R.C.du 5 juillet 1698. On ne doit point non plus chanter des Messes des Morts dans l'octave du très-saint Sacrement , à moins que le corps du défunt ne soit présent , par un dé- cret du 1 2 septembre 1671. On peut dans les églises de la campagne , pour satisfaire à la dévotion des Paroissiens qui demaadent sou- vent dans le cours de l'année des Anniversaires pou: leurs pareus décédée , on peut dia-je , y

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chanter des Messes des Morts un jour de fête double mineure, pourvu qu'on chante une autre Mes9e de la fête, il y a plusieurs , ou du moins deux Prêtres , pourvu aussi que ce soit le véritable jour annuel depuis le décès , par un décret, de la S. R. C. du 19 juin 1700. Pour ce qui est des Messes basses des Morts , quoique fondées , il n'est point permis de les dire aux jours des fêtes doubles , ni même de les transférer en un autre jour suivant non em- pêché , à cause du préjudice que les âmes de» défunts pourroient souffrir de ce retardement j. mais on doit appliquer la Messe du jour pour les défunts, selon l'intention des Bienfaiteurs, par le décret de la S. R. C. du 5 août 1662 r approuvé par Alexandre VII.

V. Les Messes d'une fête double célébrées, à un autel privilégié à perpétuité pour le3 âmes du Purgatoire, leur appliquent l'Indulgence , aussi bien que si on y avoit célébré des Messes des Morts, selon que l'exige la teneur du pri- vilège : c'est ce qu'a déclaré Alexandre VII le 11 janvier 1667. Ce décret d'Alexandre VII a été étendu même aux autels qui ne sont pri- vilégiés pour les défunts que pour un certain nombre d'années , par le décret de la S. R. C. approuvé par Clément IX , le 23 septembre 1669. Qu°iflue ces décrets d'Alexandre VII et Clément IX ne pailect que des fêtes doubles, ils doivent s'entendre également des diman- ches, des jours dans les octaves de Noël , de l'Epiphauie , de Pàque , de la Pentecôte , du très-6aiut Sacrement, et de tous les autres jours de l'auuée , selon les rubriques , on ne peut pas dire la Messe des Morts : c'est ce

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qu'ont déclaré Innocent XI , le 4 mai 1688 , et Clément XI , le 29 septembre 171 4. Un Prêtre cependant qui feroit en son particulier un office double , seroit obligé , pour jouir du privilège , de dire la Messe des Morts , si dans l'église est l'autel privilégié , l'office n'étoit point double en ce jour-là assigné pour jouir du pri- vilège. On ne doit point , au reste , à l'occasion d'un autel privilégié qu'il y a dans une église, y faire des octaves pour les Morts , sans un Induit spécial du Siège Apostolique , par le décret de la S. R. C. du i3 août 1667. Comme dans la concession d'un autel privilégié pour les Morts on a coutume de mettre cette clause , Dummodo in Ecclesiâ tôt Missœ quotidiè cele- brentur? on a demandé sileprivilége se perdoit, ou du moins étoit suspendu , lorsque ce nombre de Messes requis ne s'y célébroit pas 3 et 1. a cause que plusieurs religieux étoient absen9 pour aller prêcher durant le temps de l'Avent et du Carême ; ou que les Supérieurs les en- voyoient célébrer ailleurs , à raison de quelque fête ou funérailles. 2. A cause de la maladie des Prêtres , soit séculiers , soit réguliers. 3. Lors- que ce nombre de Messes ne se célébroit pas dans les églises séculières , à cause que les Cha- noines et les Prêtres en étoient absens pendant quelques jours et quelques mois. La S. R. C. du Concile , le 3 juillet 1 706 , fit cette réponse, confirmée par Clément XI. Sacro Congre gatio Concilii censuit ad primum quoad primant par- tent pro tempore Advenlûs et Quadragesimœ remanere suspensas , non autem in reliquis dummodo raro contingat. Ad secundum non remanere suspensas. Ad tertium satis prorisum in primo.

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VI. La Messe qu'on doit dire au jour de la mort ou de l'enterrement du Pape , d'un Car- dinal , et d'un Evoque , comme aussi aux 3.e, 7»e et 3o.e jours d'après, et au jour de l'anni- versaire , est la première des quatre Messes qui sont marquées au missel pour les Morts, c'est- à dire , ceîîe qui est pour la commémoration de tous les défunts , et en la peut dire aussi absolument en tous ces mêmes jours pour les Prêtres décédés , mais il convient mieux de ne la dire pour les Prêtres , que lorsqu'ils sont constitués en dignité, et c'est l'usage de dire la seconde Messe pour les simples Prêtres. Au lieu de l'oraison commune aux Défunts , qui est marquée en cette première Messe , on doit dire l'oraison propre aux mêmes personnes , avec la secrète et la post communion ; et l'on De change point cette oraison , quoiqu'il n'y goit fait aucune mention du décès , ni des 3.e 7,e et 3o.e jours , ni de l'anniversaire. Quant aux deux autres oraisons propres Danobis et Prœsta , qui son?; marquées pour l'Evêque et pour le Prêtre entre les oraisons diverses pou r les Défunts , elles peuvent servir de mémoires , quand on en doit faire plusiers , afin de les diversifier.

VII. Pour toute autre personne on doit dire , aux jours susdits , la seconde Messe qui est marquée pour le jour du décès ou de l'en- terrement d'un défuut, avec l'oraison propre à chacun de ces jours ; excepté le jour de l'anniversaire auquel on dit la troisième Messe des Défunts qui est propre pour ce jour-là.

VIII. Hors des jours ci-dessus spécifiés au nombre b ; on dit pour toutes sortes de person

DE LA MESSE BÀS3E. 87

nés décédées, la Messe ordinaire des Défunts,, qui est la quatrième , et au lieu de la première oraison , ou en dit une autre convenable à la personne pour laquelle on célèbre , avec les deux suivantes, savoir , Deus veniœ largitor t et Fidelium. On peut même dire pour seconde oraison une antre oraison pour les Morts à sa dévotion , pourvu que la dernière soit l'oraison Fidelium. Si toutefois la personne étoit décédée loin de l'endroit l'on célèbre , on peut dire, lorsqu'on a appris la nouvelle de sa mort pour la première fois , la Messe propre au jour du décès , ou de l'enterrement avec une seule oraison , savoir , si ce n'est pas un Prêtre , celle qui est marquée pour le troisième jour , omettant le mot Tertium. On peut même alors chauler UDe Messe des Morts un jour de fête double majeure non chômée , par le décret de la S. R. C. du 4 mai 1666.

IX. On ne dit qu'une oraison le jour de la Commémoration des Morts , le 2 de novem- bre , comme aussi le jour du décès ou de l'en- terrement d'un Défunt, et le3 3.e, 7.e et 3o.e d'après , avec le jour de l'anniversaire , qui est seulement celui de la première année depuis le décès , et non pas des années suivantes : à moins qu'où ne le chante par fondation , ou avec quelque appareil. Dans les Messes des Mort3 qu'on chante au premier jour libre de chaque mois, ou !e lundi de chaque semaine auquel on fait l'office de la férié , selon ce qui est marqué au n.° 3 , on dit trois oraisons. Tou- tes les oraison3 qu'où dit aux Messes des Morts doivent être propres des défunts. Quand ou en dit plusieurs , la dernière doit toujours être

88 DE LA MESSE BASSE.

Fidelium , et il est à la liberté du Prêtre de dire la prose Dies irœ , ou de l'omettre : mais quand on ne dit qu'une oraison , il y a obligation de dire la prose.

X. Excepté le jour du décès , ou de l'enter- rement, et celui deranniversaire,oan'exprime point dans les oraisons d'autres jours que les 3.e, 7.eet3o.e. Et on les compte ordinairement du jour de la déposition ou sépulture du Défunt , comme on le peut inférer de l'oraison propre à ces jours-là , si ce n'est que la coutume des lieux l'interprète autrement. On exprime dans les oraisons le nom du Défunt, si c'est une personne illustre , ou si c'est la coutume de le faire; on l'exprime lorsqu'il s'agit des Prêtres des Diacres même , et il convient aussi de l'exprimer pour toutes sortes de personnes aux oraisons du jour du décès du 3.% du y.e , du 3o-e , et de l'anniversaire.

XI.Le jour de la Commémoraison des Morts , 3 novembre, les Prêtres peuvent appliquer la Messe pour quelque Défunt en particulier, par le décret de la S. K. C. du 4 août i66î. On doit ce jour-là , lorsque le corps d'un Défunt est présent, célébrer ia Messe du jour du décès , outre celle qu'on célèbre pour tous les Défunts , par un décret de la S. R. C. du 4 aviil * 646.

XII. La pratique de dire trente Messes de suite pour les Défunts , qui a été instituée ou approuvée par S. Grégoire le Grand , I. dialog. 55. n'a point été défendue par la Sacrée Congrégation des Rites , comme elle l'a déclaré le 28 octobre 1627 , mais seulement trente Messes Votives différentes qui se trouvent à la fin de quelques missels sous ce titre , Missa.

DE LA MESSE BASSE. 89

S. Gregorii pro Vivis et Defunctis , et qui sont faussement attribuées à ce S. Docteur, par le décret de la S. R. C. du 8 avril 1628. Or pour suivre en cela l'usage approuvé de l'Eglise , on doit 1. dire durant trente jours la Messe pour les Morts , soit celle qui est propre aux Défunts, soit celle du jour, laquelle il faut dire à l'ordi- naire lorsqu'elle est prescrite par les rubri- ques. 2. Il n'est pas nécessaire qu'un môme Prêtre célèbre ces trente Messes , mais elles peuvent être dites par plusieurs; savoir , une chaque jour sans interruption ( excepté lestrois derniers jours de la Semaine-Sainte ) , quoi- qu'on doive éviter l'attache superstitieuse au nombre , laquelle est défendue par le Concile de Trente, sess. 22. décr. Deobserv. 3. Si l'on commence à dire ces Messes dès le jour du décès ou de l'enterrement du Défunt , il faut observer ce qui est particulier aux 3.* , y.e et 3o.e jours , comme il a été marqué ci-dessus.

ARTICLE XIII.

Ce qu'il faut omettre aux Messes des Morts,

.»3i le Prêtre dit avant la Messe les psaume9 marqués pour la préparation , il doit dire à la fin le Gloria Pafri ; il doit à l'ordinaire , en s'habillant, baiser l'amict,le manipule et l'étole. II. Ayant dit Introïbo ad ait are Dei^ il omet tout le psaume Judica avec le Gloria Patri^ et dit seulement Adjutorium nostrum , etc. faisant le signe de la croix , et il continue le reste h l'ordinaire,

£0 DE LA MESSE BASSE.

III. A l'introït , au lieu de faire le signe de la croix sur soi , il le fait sur le livre avec la main droite étendue , sans le toucher de cette main , mais seulement de la gauche qu'il tient dessus. Il ne dit point Gloria Patri , mais il répète Requiem œternam , etc. Il ne dit point aussi le Gloria in excelsis ni le Credo.

IV. Après Manda cor meum , il ne dit point Jubé Domine henedicere , ni Dominus sit in corde meo , il ne baise pas le livre à la fin de l'évangile , et ne dit point Ptr Evcngelica die! a , etc.

V. Il dit l'oraison Dcus quihumanœ substan- tiœ ; mais il ne bénit pas l'eau. Il ne dit point Gloria Patri , ni Requiem œternam à la fin du psaume Lavabo.

VI. Al'^gHwsDe/\iltienttoujourslesmaiDS jointes devant soi, sans les appuyer sur l'autel , parce qu'il ne frappe point sa poitrine ; et au lieu de Miserere nobis ; il dit Dona eis requiem , ajoutant au troisième Sempiiernam.

VII. Il omet la première oraison des trois qui sont marquées avant la communion , et il ne donne point la paix.

VIII. A la fin de la Messe , au lieu à'Ite M'usa est , ou Benedicamus Domino , il dit , tourné vers l'autel , et les mains jointes Re- quiescant in pace , toujours au pluriel.

IX. Il ne donne point la béaédiction au peuple ; mais après avoir dit Placeat et baisé l'autel , il va les mains jointes au côté de l'évangile, il dit celui de S. Jean; et jamais d'autre en sa place.

X. On peut , et il est même à propos de donner aux Messes des Morts la communion

de la aœssa easse. gi

après celle du Prêtre : c'est ce qae prouve Meratifortaulongetpardetrès-bonuesraisans , dans son Commentaire sur Gavantus ; il y dé- montre que la S. II. G a suspendu en 171 1 son décret de 1701 , elle avoit répondu qu'il n'étoit pas perm'13 de donner la communion aux Messes des Morts. II fait voir aussi que le décret suivant que quelques- auteurs ont rap- porté du 1 août 1700 est supposé ; le voici : Sacerdos in Misse de Requiem non pot est po- pulo ministrare Eucharistiarn cum particulis existentibus inpyxide ; potes t tamen ministrare parliculas à se consecratas B* eddem Missd. D'où il coDclut que rien n'empêche de donner durant une Messe des Morts la Communion avec les hosties consacrées à une autre Messe; il ajoute qu'on ae doit point donner la com- munion avant que de commencer la Messe des Morts , ou à la fin de la Messe. On ne peut point hors de la Messe donner la communion avec des ornemens noirs.

ARTICLE XIV.

De la Messe basse en présence du Saint sacrement exposé.

i. Aussitôt que le Célébrant entre au chœur , ou bien dans la chapelle repose le S. Sacrement , d'aussi loin qu'il l'aperçoit , il se découvre et donne son bonnet au Servant, s'il tient le calice , sinon il le porte lui-même.

II. Lorsqu'il est arri\é à l'autel , il s'arrêie au dessous du plus bas degré , et s'il porte sou

92 DE LA MESSE EASSE.

bonnet , il le donne au Servant , puis il se met à deux genoux sur le pavé , et adore le S. Sacrement, inclinant profondément la tête.

III. Etant monté à l'autel , il met le calice au côtéde l'évangile, etfaitaussitôt la génuflexion d'un seul genou; ce qu'il observe dans le reste de la Messe toutes les fois qu'il arrive au milieu de l'autel , ou qu'il le quitte , ou qu'il passe par-devant, ou qu'il sa tourne vers le peuple. Voici plus en particulier les cas auxquels il doit faire cette génuflexion.

IV. Après avoir accommodé le corporal et le calice , avant que d'aller ouvrir le missel.

V. Étant revenu au milieu de l'autel , avant que de descendre.

VI. Lorsqu'il est descendu au bas des degrés , avant que de commencer la Messe : plusieurs se mettent alors mal à propos à deux genoux.

VII. Etant remonté à l'autel , avant et après Oramus te Domine , etc.

VIII. Avant que de dire le Kyrie eleison.

IX. Toutes les fois qu'il se tourne vers le peuple pour dire Dominus vobiscum , ou chose semblable , et lorsque ensuite il se retourne vers le milieu de l'autel.

X. Sur quoi il faut remarquer deux choses : la première , que s'il y a déjà quelque temp9 que le Prêtre est au milieu de l'autel , avant qu'il se tourne pour dire Dominus vobiscum , ou Orate fratres , il doit baiser premièrement l'autel , puis faire la génuflexion , et ensuite se tourner vers le peuple, mais s'il arrive d'un des côtés de l'autel au milieu pour y dire Dominus vobiscum, il fait premièrement la génuflexion , puis baise l'autel en se relevant , et se tourne

DE MESSE BASSE. 93

vers le peuple. La seconde , que lorsqu'il dit Dominus vobiscum , ou chose semblable, il ne se tourne qu'à demi vers le peuple, se retirant un peu au côté de l'évangile , sans tourner le dos au S. Sacrement ; et étant retourné au milieu . il fait une autre génuflexion.

XI. Il la fait encore avant que dédire Munda cormeum}et après qu'il l'a achevée, quand il va lire l'évangile.

XII. Après l'évangile , lorsqu'il arrive au milieu de l'autel.

XIII. Après l'oblation de l'hostie , avant'que d'aller au côté de l'épître mettre du vin et de l'eau dans le calice, et étant de retour au milieu de l'autel avant l'oblation du calice.

XIV. Avant que de laver ses mains et après, ce qu'il fait hors les degrés , ou un peu hors de l'autel du côté de l'épître , ayant la face vers le peuple , s'étant auparavant tourné delà droite à la gauche , afin de ne pas tourner le dos au S. Sacrement.

XV. Avant que de se tourner pour dire Orale fratres , et alors il ne fait pas le tour entier ;

mais il revient par le même côté , et fait la génuflexion.

XVI. Après avoir pris la puriiication: ensuite de quoi il prend le calice , va au côté de l'épître recevoir l'ablution des doigts à l'ordinaire ; et étant revenu au milieu, il fait la génuflexion, et prend le calice et l'ablution en la manière accoutumée.

XVII. Après avoir accommodé le calice , avant que d'aller au côté de l'épitre dire Tan- tienne appelée communion.

XVIII. Après avoir dit lit Mlssa est, ou s'il

94 DE LA MESSE BASSE.

faut dire Benedicamus Domino , après Dominas vobiscu.ni \\ fait la génuflexion , et le dit la face tournée vers l'autel.

XIX. Pour donner la bénédiction , il baise l'autel , et dit Benedicat vos o.nnipotens Deus , sans incliner la tête , parce que aussitôt après il fait la génuflexion , et s'étant retiré un peu au côte de l'évangile, il poursuit Pater et Filiusf et spiritus sanclus ; après quoi il n'achève pas le tour , et ne retourne pas aussi au milieu de l'autel , mais au coiu de l'évangile , où, san3 faire la génuflexion , il dit le dernier évangile à l'ordinaire.

XX. ïl ne fait pas le signe de la croix sur l'autel , mais bien sur le livre ou sur la carte , s'il y en a une , et sur soi.

XXI. À ces paroles, Et Verbum caro factura est , il fait la génuflexion un peu tourné ver3 le S. Sacrement; ce qu'il observeroit encore au premier évangile , et même àl'épître, s'ilarri- voit qu'il y prononçât quelques mots auxquels il fallût faire la génuflexion.

XXII. L'évangile étant dit , avant que de prendre le calice pour s'en aller , il fait la génuflexion , et en descendant il prend garde à ne pas tourner le dos au S. Sacrement.

XXIII. Etant descendu au bas des degrés , il fait la génuflexion à deux genoux sur le pavé , comme en arrivant , et ne reçoit son bonnet qu'au même lieu il l'a quitté : puis il se couvre et s'en retourne à la sacristie.

XXIV. S'il donne la communion durant la Messe, lorsque tenant entre ses mains le S. Sa- crement , il dit Ecce Agnus Dei , il a comme à l'ordinaire , le dos tourné au milieu de l'autel.

DE LA MESSE CASSE. 95

ARTICLE XV.

De la Messe basse qu'on célèbre devant un Cardinal en quelque lieu que ce soit , ou devant un Nonce et Légat Apostolique dans les lieux de sa Légation , un Archevêque en sa Province , un Evéque en son Diocèse , et un Abbé béni dans son Monastère.

ï . iji le Prêtre allant à l'autel passe devant un des Prélats que nous venons de nommer , il lui fait une iucliuation profonde, ta tête décou- verte , s'il ne porte pas le calice ; ou s'il le porte, il lui fait une inclination médiocre la tête cou- verte ; mais il est plus à propos que le calice et le missel soient préparés sur l'autel avant que le Célébrant y arrive , afin de ne point faire attendre le Prélat.

II. Après avoir préparéle calice et le missel, s'ils ne l'étaient déjà , il descend au bas des degrés du côté de l'évangile , supposé que le Prélat soit au milieu de l'autel , ou au côté de l'épître , et il se tient debout tant soit peu tourné vers le Prélat , jusqu'à ce qu'il lui fasse signe de commencer ; et alors le Célébrant fait une inclination profonde au Prélat sans changer da place, puis il se tourne vers l'autel, et fait aussi une inclination profonde à la croix , ou la génu- flexion si le S. Sacrement y est , et commence la Messe.

III. Au Confiteor, au lieu de dire vobisfra- tres , et vosfratres , il dit tibi Pater , et te Pater, «'inclinant profondément vers le Prélat. S'il y

Ç)6 DE MESSE BASSE.

avoit plusieurs Prélats , l'usage est de dire au pluriel , vobis Patres , et vos Patres,

IV. Après avoir dit Oremus , il fait une incli- nation profonde au Prélat , et va au milieu de l'autel , au-dessous du plus bas degré , il commence l'oraison Aufer à nobis, etc. qu'il commence en montant les degrés, et continue le reste à l'ordinaire, excepté ce qui est marqué ci-après.

V. A la fin de l'évangile , il ne dit pas Per Evangelica dicta , et ne baise point le livre , parce qu'il doit être porté au Prélat par son Aumônier, s'il est en surplis, ou à défaut, par le Clerc , comme il sera dit en son lieu. S'il y avoit plusieurs Prélats , on neporteroitlelivre qu'au plus digne ; et s'ils étoient tous égaux en dignité , on ne le porteroit à aucun , et le Prêtre ne le baiseroit pas.

VI. Le Célébrant ayant dit la première oraison après YAgnus Dei , baise l'autel au milieu , et ensuite l'instrument de la paix qui lui est présenté , disant Pax tecum. S'il y a plusieurs Prélals , on commence par donner la paix au plus digue , et s'ils sont tous égaux , on commence par celui qui occupe la première place , ou qui est le plua près de l'autel.

VII. Après avoir dit Benedicat vos omnipo- tens Deus , et s'être tourné , il fait uue inclina- tion profonde au Prélat , comme lui demandant permission de bénir , et puis il poursuit Pater et Filius f et Spiritus sanctus , donnant la bénédiction du côté le Prélat n'est pas.

VIII. Sitôl qu'il a achevé le dernier évangile , il se tourne au même lieu il l'a dit vers le

Prélat ,

DE LA MESSE BASSE. 97

Prélat, et lui fait une inclination profonde , comme au commencement d j la Messe.

IX. Retournant à la sacristie , s'il passe par- devant le Prélat , il lui fait la même révérence qu'en venant à l'autel.

X. S'il célèbre devant un Légat hors du lieu de sa Légation , un Archevêque hors de sa province , ou un Ëvêque hors de son diocèse , mais que ce soit dans une chapelle domestique , il observe tout ce qui vient d'être marqué ; mais si c'est dans une église publique qu'il célèbre devant eux , il fait toutes les actions de la Messe comme s'il n'y avoit aucun Prélat, si ce n'est qu'il peut leur faire présenter l'ins- trument de la paix , et les saluer d'une incli- nation médiocre avant et après la Messe , si c'est la coutume. Il peut aussi observer la même chose quand il célèbre la Messe en présence de quelques grands Princes ou Prin- cesses : que si en quelque lieu l'usage est de présenter l'évangile à baiser aux hommes de cette qualité , on leur doit porter un autre livre que celui dont se sert le Prêtre , lequel baise toujours le sien à l'ordinaire ; mais il ne le faut jamais présenter aux femmes , ni au Seigneur du lieu , ni à un Commandeur de Malte , par le décret de la S. R. C. du 17 septembre 161 1 , ni même à un Vicaire Apos- tolique , s'il n'est Évêque , par le décret du 8 mars 171 5 : et dans celui du 2 septembre 1659 , il est établi que si l'Évêque assiste à une Messe célébrée pontificalement par un Abbé , on lui doit faire baiser le livre des évangiles s'il est l'Evêque diocésain. Pour ce qui regarde le3 Rois et les Reines , et autres Princes

Tom. I. E

9& DE LA MESSE BASSE.

Souveraios , on doit suivre la coutume louable des lieux , qu'on peut apprendre de leurs Chapelains.

ARTICLE XVI.

Sommas re des Cérémonies de la Messe basse.

RÉVÉRENCES.

Jli, y a trois sortes de révérences en général, La première s'appelle prostration , ce qui se fait en prosternant tout le corps à terre; ce que le Célébrant , avec les Ministres sacrés, pratique le Vendredi-Saint au commencement de l'office et le Samedi- Saint pendant qu'on chante les litanies. La seconde , est la génuflexion que le Prêtre fait ordinairement d'un seul genou , et quelquefois de tous les deux. La troisième est l'inclination , dont il y a trois espèces. La pre- mière est l'inclination profonde, en laquelle le Prêtre baisse la moitié du corp3 , en telle sorte qu'il puisse toucher les genoux de l'extrémité des mains. La seconde , l'inclination médiocre qu'on fait en courbant à demi la tête et les épaules. Et la troisième, l'inclination de tête, qui est de trois sortes ; savoir , la plus grande , la moyenne , et la plus petite. La plus grande inclination de tête se fait en baissant la tête sur le devant , et penchant aussi tant soit peu les épaules. L'inclination de tête moyenne se fait en baissant la tête notablement saas pencher les épaules. La plus petite incliuation de tête consiste à baisser légèrement la tête.

DE LA MESSE BASSE. . 99

INCLINATION DE TETE.

î. Le Prêtre fait la plus grande inclination de tête , quand il a accommodé le calice au milieu de l'autel , avant que d'aller revoir les signets du missel au côté del'épître , et il observe le môme dans la suite de la Messe , en pareilles occasions ; savoir , toutes les fois qu'il va au milieu de l'autel , ou qu'il s'en retire , ou qu'il passe par- devant , si la rubrique ne l'obligea quelque autre inclination plus grande , ou à baiser l'autel.

II. Au Gloria Patrl du psaume Judica ; à celui de l'introït , et celui du Lavabo.

III. A ces mots du Gloria in excelsis : D?o ; adoramus te ; Gratias agimus tlhi ; Jesu Christe ; Suscipe deprecationem nostram , Jesu Christe.

IV. Toutes le9 fois qu'il dit Oremus.

V. Au saint nom de Jésus.

VI. A ces mots du symbole : In unum Deum ; Jesum Christian ; Simul adorât ur.

VII. A ces deux mots de la préface , Deo nos?ro ; après Gratias agamus.

VIII. Aux deux Mémento , il demeure la tête inclinée durant la mémoire mentale des vivans et celle des morts.

IX. A Tibi gratias agens , tant avant la consécration de l'hostie , qu'avant celle du calice.

X. A Per eumdem Christum , avant Nobïs ijuoque peccatoribus.

XI. En Carême à Humlliate capita vestra Peo,

E2

100 DE LA MESSE BASSE.

XII. Achevant ces paroles , Benedicat vos omnipotens Deus.

Pendant que le S. Sacrement est exposé sur l'autel , on lui adresse les inclinations qu'on f'eroit vers la croix s'il n'étoit pas présent.

Le Prêtre fait l'inclination de tête moyenne au nom de Marie ; il fait la plus petite incli- nation de tête aux noms des Saints dont on dit la Messe , ou desquels on fait mémoire parti- culière à l'office , et enfin à celui du Pape : on fait toujours vers le livre ces deux sortes d'inclinations.

INCLINATION MEDIOCRE.

I. À la croix 5 à Deus tu conversus , jusqu'a- près Oremus de l'oraison Aufer à nobis,

II. A l'oraison Oramus te Domine , étant arrivé à l'autel.

III. A In spiritu numilitatis. v

IV. A Suscipe sancta Trinitas.

V. A Sanctus , jusqu'à Benedictus exclusi- vement.

VI. Lorsqu'il profère les paroles de la con- sécration.

VIL A Agnus Dei , jusqu'à la fin.

VIII. Aux trois oraisons avant la communion.

IX. A Domine non sum dignus , et pendant qu'il communie.

X. APlaceat tibi sancta Trinitas , jusqu'à la fin de cette oraison.

INCLINATION PROFONDE.

I. A la croix de la sacristie , lorsqu'il part pour aller à l'autel.

DE LA MESSE BASSE. loi

II. Arrivant à l'autel , s'il n'y a que la croix

dessus.

III. Étant descendu de l'autel , avant que de commencer la Messe , si le S. Sacrement n'y

est pas.

IV. Disant le Confiteor , et jusqu'à ce qu'il ait répondu Amen , après que le Servant a achevé Misereatur tut , etc.

V. A Munda cor meum ; Jubé Domine be- nedicere ; Dominus sit , etc.

VI. A Te igitur , au commencement du canon , jusqu'à Petimus inclusivement.

VII. A Supplices te rogamus , jusqu'à ut quotquot , inclusivement.

VIII. A la fin de la Messe, au bas des degrés , avant que de prendre son bonnet , s'il n'y a point de tabernacle repose le S. Sacrement.

IX. Arrivant à la sacristie , devant la croix.

X. Il est à remarquer, touchant les différentes inclinations ci-dessus rapportées , qu'encore que les rubriques du missel semblent ne pres- crire qu'une inclination de tête , lorsque le Prêtre profère les paroles de la consécration , et quand il dit YAgnus Dei , et Placeat tibi sancta Trinitas ; néanmoins on infère d'ailleurs avec raison , que cette inclination de tête doit être accompagnée de celle des épaules, qu'on appelle médiocre : car pour la première, il est évident que le Prêtre ne peut avoir les coudes appuyés sur l'autel , comme la rubrique le prescrit au même lieu, sans pencher aussi les épaules j et pour les deux autres, la rubrique insérée dans le canon , disant absolument que le Prêtre est incliné , ou qu'il s'incline aux susdites paroles , elle fait assez connoître par-là

E 3

102 LA MESSE BASSE.

qu'elle ne restreint pas cette inclination à celle de la tète ; mais qu'elle entend parler de l'inclination médiocre, qui est ordinairement exprimée par le nom commun d'inclination. On iufère aussi que l'inclination de tète qui est prescrite par la rubrique , lorsque le Prêtre se retire de l'autel après la Messe , doit être accompagnée de celle des épaules et du corps , qu'on appelle profonde ; vu que la raison et l'usage reçu requièrent une môme inclination en quittant l'autel qu'en y arrivant .* or, selon ]a rubrique du missel, le Prêtre s'incline profon- dément arrivant à l'autel , et l'Evêque même , revêtu pontificalernent , fait dans la même occasion une profonde révérence à l'autel , salon le Cérém. 1. 2. c. 8.

Le Célébrant/ait le signe de la croix sur soi ,

I. Au commencement de la Messe , disant In nomine Patris , etc.

II. A ces mots Adjutorium nostrum. IÏL A Indulgentiam.

IV. A l'introït , excepté aux Messes des Morts , dans lesquelles il le fait sur le missel , sans le toucher de la main droite.

V. A la fin du Gloria in excelsis.

VI. Aux deux évangiles , il le fait avec le pouce de la main droite , au front , à la bouche , et sur la poitrine.

VII. A la fin du Credo.

VIII. A la fin de la préface , disant Benedic tus qui venit , etc.

IX. A ces paroles du canon , Omni bene- dictione cœlesti , etc.

DE LA MESSE BASSE. î OS

X. A ces paroles , Da propitius pacem , etc. du Libéra nos , avec la patène.

XI.D'isantCorpusDominijiOSlriJesuChrisli. il le fait avec le S. Sacrement et avec le calice , disant Sanguis Domini noslri , etc.

Jl étend les mains et les élève jusqu'aux épaule* , les rejoignant ensuite devant la poitrine ,

î. A Oremus , toutes les fois qu'il le dit , même avant Aufer à nobis.

II. A ces roots Gloria in excelsis; les joignant à Deo.

III. A Dominus vobiscum . toutes le9 fois qu'il le dit tourné vers le peuple , ce qui arrive quatre fois. I. Avant les oraisons. 2. Avant l'offertoire. 3. Avant les oraisons dites post-- communions, 4. Avant Ite Missa est , ou Benedicamus Domino , ou Requiescant in pace , selon la qualité de la Messe.

IV. A ce mot Credo , les rejoignant ensuite à In unum Deum.

V. A ces mots Orate fratres.

VI. A Veni sanctificator.

VII. A Sursum corda , il élève les mains jusqu'à la poitrine ; et un peu plus haut à Grattas agamus , selon le cérémonial du Pape.

VIII. A Te igitur , au commencement du canon.

IX. A l'un et à l'autre Aîemento.

X. A Fiat dilectissimi Filii tui.

XI. A Benedicat vos cmnipotens Deus , les joignant à Deus.

E 4

104 DE LA MESSE BASSE.

// tient les mains jointes sur V Autel ,

I. A Oramus te Domine , jusqu'à quorum reliquiœ hic sùnt exclusivement.

II. A In spiritu humilitatis.

III. A Suscipe sancta Trinitas.

IV. A Te igitur clementissime Pater , jusqu'à petimus inclusivement.

V. A l'adoration de rhostieavantl'élévalion.

VI. A Supplices te rogamus , jusqu'à ces mots ut quotquot inclusivement.

VII. Aux trois oraisons avant la communion-

VIII. A Placeat tibi sancta Trinitas,

Il baise l'Autel ,

I. A Quorum reliquiœ hic suntr

II. Toutes les fois qu'il doit se tourner pour dire Dominus vobiscum , ce qui arrive quatre fois , comme il a été dit ci- dessus.

III. Avant Orate fratres.

IV. A accepta habeas , au commence- ment du canon.

V. A Ex hac altaris participatione , après la consécration.

VI. S'il doit donner la paix , avant que de dire Fax tecum.

VIL A la fin de la Messe , après avoir dit Placeat , encore qu'il ne donnât pa9 ensuite la bénédiction , comme aux Messes des Morts.

DE LA MESSE BASSE. I05

II a les mains ouvertes et élevées jusqu'aux épaules ,

I. Aux oraisons qu'il dit au commencement de la Messe , et à celles qu'on appelle secrètes et post-communion.

II. A la préface.

III. A la plus grande partie du canon.

IV. Au Pater noster.

Il tient les mains séparées sur V Autel ,

I. Toutes les fois qu'il doit baiser l'autel , ou faire la génuflexion.

II. A l'épître , si ce n'est qu'il les tienne sur le livre.

III. A ces paroles de la préface , Per omnla sœcula sœculorum , et Dominus vobiscum.

IV. À Per omnia sœcula sœculorum , avant le Pater.

Il a la main gauche sur l'Autel ,

I. Lorsque la droite est occupée à faire quelque chose , si ce u'est en certains cas qu'on la doit poser sur le livre, ou au-dessous de la poitrine , suivant ce qui a été dit en l'art. 3 , n. 4.

II. Toute» les fois qu'il fait la bénédiction sur l'hostie, ou sur lo calice, ou sur les deux- ensemble.

III. A Nobis quoque peccatoribus.

IV. A Libéra nos quœsumus Domine.

V. Depuis le premier Miserere nobis de

E 5

106 M L4 KÊSSE BASSE.

YAgnus Dei , jusqu'à Dona nobis pacem in- clusivement.

Il a la main droite sur l'Autel ,

I. Toutes les fois que la gauche est occupée à tourner les feuillets.

IL A Domine non sum dignus, si ce n'est quand il frappe sa poitrine.

// élève les yeux ,

I. A Munda cor meum.

II. A Suscipe sancte Pater.

III. A Offerimus tibi Domine, durant l'oraisoo entière.

IV. A Veni sanclificator.

V. A Suscipe sancta Trinitas.

VI. A Dto nostro dans la préface , après Gratins agamus Domino.

VII. A Te igitur au commencement du canon ,

VIII. A Et elevatis oculis , avant la consé- cration de l'hostie.

IX. Aux deux élévations du S. Sacrement , il a toujours les yeux dessus.

X. A Benedicat vos , à la fin de la Messe- La prononciation est de trois sortes , haute f

médiocre , et basse.

I.A PRONONCIATION BASSE.

I. A cette prière Au fer à nobis ; Orcmus te Domine , etc.

II. A Munda cor meum , etc. Jubé Domine benedicere , etc. Fer Evangelica dicta , etc.

DE LA MESSE BASSE. 3 0?

III. Depuis qu'il a dit l'offertoire, jusqu'à la préface exclusivement , excepté à ces deux mots Oratefratres.

IV. Durant le canon , jusqu'à Per omnia sœcula sœculorum ; avant le Pater , excepté à ces trois mots Nobis quoque peccatoribus.

V. Depuis qu'il a dit le Pater , jusqu'à l'an- tienne dite communion exclusivement , excepté à Per omnia secula , etc. à Pax Domini , etc. à Agnus Dei , etc. et à ces quatre mots Domine non sum dignus.

VI. A Placeat libi sancta Trinitas , etc.

PRONONCIATION MEDIOCRE.

I. A Oratefratres.

II. A Sanctus , etc. Benediclus , etc.

III. A Nobis quoque peccatoribus.

IV. A Domine non sum dignus.

A tout le reste la prononciation est haute , comme il est marqué au litre 16 des Rubriques générales.

ARTICLE XVII. De l'Office du Serrant.

Ce qu'il doit faire avant que le Prêtre s'habille.

I. Vjelui qui veut servir la sainte Messe , doit avant toutes choses laver ses mains , s'il ne les a lavées peu de temps auparavant , et puis , s'il est Clerc , se revêtir d'uc surplis , après

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II. Après sa prière, il prépare ce qui est Messe , si cela n'eît déjà ant par les oraemens qu'il dis- n. 1. il étend sur une table : j;Qt le derrière à moitié ; ^^Alus précieuses, illa.- ^■Dg et bien avant sur la table, coule à terre , et il ne la ie par la doublure , Yet les mains par dedans dre ou la transporter. 2. Il et la met en travers sur nie en croix La ceinture en travers 'aube . relevée par- ir l'aube, repliant l'on peut sans manche , rant par-dernere idre garde que terre d'on bon fret de plus à la Mon mouchoir . ^Hbt propres

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IV. Si l'autel n'est pas découvert , il ôte le tapis de dessus , ou s'il est attaché ( ce qui n'est pas à propos ) , il le roule contre les gradins . et nettoie la Dappe avec les vergettes s'il est besoin ; puis il dresse la carte qu'on appelle le canou , au pied du Crucifix , et l'évangile de 5. Jean contre le gradin , au côté de l'évangile ; et à celui de l'épitre la carte dite Lavabo , et un pupitre. '*-

V. 11 a soin aussi qu'il y ait une baguette avec une bougie attachée au bout pour allumer les cierges , et un éteignoir pour les éteindre.

VI. Si quelques-uns veulent communier , il a soin de mettre sur la crédence une boîte il y ait de petites hosties , et une nappe de communion , si cela n'est déjà préparé ; n'étant pas convenable de se servir du voile du calice , ni de l'essuie main , ni de la manche du surplis ,

our communier.

L VII. S'il fait grand froid , il saura du Prêtre

1 désire qu'on mette un rechaud sur l'autel ;

il a besoin de lumière pour lire dans le

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^au côté du livre.

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108 DU SERVANT

l'avoir baisé , disant cependant tout bas cette oraison , Indue me , Domine , norum homi- nem , qui secundàm Deum creatus est , in justitia et sanctitate veritatis. Ensuite il est bien à propos qu'il se mette à genoux pour offrir à Dieu l'action sainte qu'il va faire , unissant sou intention à celle de l'Eglise et à celle du Prêtre.

II. Après sa prière, il prépare ce qui est nécessaire pour la Messe , si cela n'est déjà fait , commençant par les ornemens qu'il dis- pose en cette façon, i. Il étend sur une table la chasuble , repliant le derrière à moitié ; mais si elle est des plus précieuses, il la laisse étendue tout du long et bien avant sur la table, de peur qu'elle ne coule à terre , et il ne la touche , s'il se peut , que par la doublure , mettant pour cet effet les mains par dedans lorsqu'il la veut étendre ou la transporter. 2. Il plie l'étole en quatre, et la met en travers sur la chasuble. 3. Il met le manipule en croix par- dessus l'étole. 4. La ceinture en travers' aussi pliée en quatre. 5. L'aube , relevée par- derrière. 6. L'amict étendu sur l'aube, repliant les cordons par-dessus. 7. Enfin , si l'on peut avoir commodément un surplis sans manche , il le met sur l'amict , le relevant par- derrière comme l'aube ; et il faut prendre garde que les ornemens soient élevés de terre d'un bon demi-pied pour le moins. Il met de plus à la main droite un bonnet carré et un mouchoir . si le Prêtre n'en a point qui lui soient propres : mais il ne doit jamais les mettre sur le livre.

III. Ensuite il prépare les burettes , si elles ne sont déjà préparées , remplissant l'une dfe

DE LA MESSE BASSE. I0()

vin et l'autre d'eau , et chisissant pour le vin celle qui est marquée pour cela ; puis il les couvre avec le petit essuie main , si elles n'ont point d'autre couvercle , et les met dans un bassin; il prépare aussi une sonnette , et met toutes ces choses sur la crédence , ou en quelque autre lieu commode à côté de l'épître , et non pas sur les gradins de l'autel.

IV. Si l'autel n'est pas découvert , il ôte le tapis de dessus , ou s'il est attaché ( ce qui n'est pas à propo3 ) , il le roule contre les gradins , et nettoie la nappe avec les vergettes s'il est besoin ; puis il dresse la carte qu'on appelle le canon , au pied du Crucifix , et l'évangile de S. Jean contre le gradin , au côté de l'évangile ; et à celui de l'épître la carte dite Lavabo , et un pupitre. •"•*-

V. 11 a soin aussi qu'il y ait une baguette avec une bougie attachée au bout pour allumer les cierges , et un éteignoir pour les éteindre.

VI. Si quelques-uns veulent communier , il a soin de mettre sur la crédence une boîte il y ait de petites hosties , et une nappe de communion , si cela n'est déjà préparé; n'étant pas convenable de se servir du voile du calice , ni de l'essuie main , ni de la manche du surplis , pour communier.

VII. S'il fait grand froid , il saura du Prêtre s'il désire qu'on mette un rechaud sur l'autel ; et s'il a besoin de lumière pour lire dans le Missel , il allumera une bougie dans un chan- delier au côté du livre.

VIII. Remarquez , i . qu'en toutes les actions qu'il fait seul , il doit toujours se servir de la main droite , et jamais de la gauche , si ce

IIO DU SERVANT

n'est quand la droite est occupée , ou qu'elle D'est pas suffisante toute seule ; et quand il fait quelque chose de la droite seule , il tient cependant la gauche étendue et appuyée sur sa poitrine.

IX. Remarquez , 2. qu'allant et venant par l'Eglise , il doit marcher modestement , et tenir les bras croisés sans coDtraiute sur la poitrine. S'il passe devant le grand autel , et que le Saint Sacrement soit dans le tabernacle , il fait la génuflexion , et s'il n'y est point , il fait seulement une inclination profonde à la croix qui est dessus ; mais il n'en fait aucune aux autres , quoiqu'on y dise la Messe , si ce n'est que le Saint Sacrement y soit présent , devant lequel il fait toujours la génuflexion ; ou s'il n'y a quelque insigne relique d'nn Saint , qui soit solennellement exposée au jour dont ou fait l'officié, auquel cas il doit faire une inclination profonde.

X. Remarquez, 3. que lorsqu'il fait quelque révérence , il ne la doit pas faire comme en chemin faisant , mais en s'arrêtant et se tour- nant vers la chose qu'il salue ; et quand il fait la génuflexion d'un genou , il ne doit pas tenir la tête toute droite, ni aussi faire une inclina- tion de tête ensuite ; mais il doit incliner un peu en même temps et d'une même action la tête et les épaules ; ce qu'il faut toujours observer eu semblables occasions.

DE MESSE BASSE. I I I

ARTICLE XVIII.

Ce qu'il doit faire lorsque le Prêtre s'habille.

I. 1.je Prêtre étant tout prêt de s'habiller, le Servant reçoit sa robe ou son manteau long , avec son chapeau , s'il eu a , et les met dans quelque lieu commode destiné à cela ; puis il lui présente le missel, pour y marquer la Messe qu'il doit dire ; ensuite il l'accompagne au lavoir , à l'entrée duquel il ôte la poussière de dessus sa soutane avec des vergettes, princi- palement vers le collet , et si les souliers sont crottés , il les nettoie avec un torchon , ou bien il lui donne des pantoufles , s'il y en a ; puis il le laisse laver les mains , s'il y a quelque fon- taine , et ensuite il lui présente Pessuie-main ; faisant eu tout cela, s'ilsepeut commodément, une inclination médiocre avant et après , aussi bien qu'en toutes les autres rencontres il lui rend quelque service. S'il n'y avoit pas de fontaine , il mettrait une serviette sous son bras gauche , et preudroit de la main gauche un bassin , et de la droite lui verseroit de l'eau sur les mains avec une aiguière ou autre vaisseau , qu'il baiseroit à demi avant et après 5 ce qu'il observe toutes les fois qu'il présente ou qu'il reçoit quelque chose , sans lui baiser néan- moins la main.

II. Pendant que le Prêtre essuie ses mains , il va prendre la bo'te au pain , et étant à sa gauche , il la lui présente toute ouverte et un peu penchée , soutenant de la droite avec le

112 DU SERVANT

couvercle les hosties qui en sortent , afin qu'il en prenne une ; puis il l'aide à se vêtir des ornemens l'un après l'autre en la manière qui suit. Premièrement, il ajuste par derrière le surplis du Prêtre, puis l'amict, dont il relève les deux coins sur les épaules , après que le Prêtre l'a fait joindre autour du cou , en sorte qu'il couvre entièrement son collet , de quoi il l'avertit respectueusement, s'il l'oubliait, sans s'ingérer de l'enfoncer lui-même.

III. Ensuite il l'aide à prendre l'aube , la mettant sur lui proprement , ou au moins élevant les manches , premièrement la droite , et puis la gauche , afin qu'il y passe les bras plus aisément. Il se retire derrière lui pour lui donner la ceinture , et si l'aube est trop longue , il la relève autour de la ceinture , en sorte qu'elle soit également élevée de terre , environ un travers de doigt seulement. Il lui présente des épingles , s'il en a besoin pour les manches ; puis étant à sa droite , il lui offre un mouchoir pour mettre à sa ceinture.

IV. Après , étant passé à &a gauche , il lui présente le mauipule , qu'il baise un peu plus bas que la croix du milieu , et lui donne une épingle pour l'arrêter , s'il n'y a pas des cor- dons pour cela. Ensuite il lui offre Pétole , comme il a fait du manipule , prenant garde par derrière que la croix soit au milieu du cou , et pour l'en assurer davantage , il y touche légèrement du bout des do'gts , encore qu'elle fût justement au milieu. Enfin , il lui donne , s'il peut commodément , la chasuble, en sorte que le Prêtre s'en trouve revêtu sans se baisser ; et pour cet effet , il la lui présente

DE LA MESSE BASSE. Ij3

de côté, écartant la partie du devant d'avec celle de derrière , qu'il élève ensuite un peu pendant que le Prêtre se ceint avec les cor- dons de la chasuble -, puis il considère si tout est proprement accommodé.

ARTICLE XIX.

De la sortie àe la Sacristie pour aller à l'Autel.

I. J-je Servant étant assuré que rien ne manque à l'autel , nettoie le bonnet du Prêtre , s'il ne l'a fait auparavant , et le lui présente à sa droite , tournant l'ouverture en bas ; puis il prend le missel qu'il soutient des deux mains par le bas , le haut étant appuyé sur sa poitrine , et la tranche tournée vers sa gauche ; et fait un peu derrière lui une incli- nation profonde à la croix de la sacristie , et une médiocre au Prêtre.

II. Il marche devant le Prêtre d'un pas grave et modeste , les yeux baissés et la tête nue , le devançant de deux ou trois pas.

III. S'il va au grand autel , et que la sa- cristie soit derrière , il sort par le côté de l'évangile , et rentre par le côté de l'épître , lorsqu'il y a ouverture des deux côtés.

IV. S'il doit passer par quelque porte qu'il faille refermer , il marche le premier et se tient près de la porte pour la fermer après que le Prêtre est passé , et qu'il lui a fait une in- clination j s'il y a quelque pa3 à monter ou à

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descendre , il le lui montre , si c'est quelque personne de dehors qui ne le sache pas.

V. S'il passe devant le grand autel , il fait , à côté du Prêtre , un peu derrière lui , uue inclination profonde ou une génuflexion , selon ce qui est porté ci-dessus art. 17 n. 9 ; maîâ il ne fait aucune révérence aux autres autels , ni aux personnes qu'il rencontre en son chemin , sinon dans les mêmes cas que le Prêtre la doit faire , comme il a été remarqué ci-dessus , en l'art. 2. de la Messe basse ; à quoi il faut seulement ajouter , 1 . que lorsque ïe Prêtre se met à deux genoux en passant devant quelque autel pour adorer le Saint Sacrement à l'élévation ou à la communion , le Servant s'agenouille à sa droite , un peu derrière lui , ayant reçu auparavant son bonnet , qu'il lui rend après qu'il s'est levé et qu'il a fait la génuflexion avec lui. 2. Qu'en passant devant un Cardinal , ou Légat Apostolique , ou l'Archevêque de la Province , ou l'Evêque Diocésain , il fait la génuflexion , ou , si c'est la coutume , une inclination profonde , quoique le Prêtre n'en fasse qu'une médiocre quand il porte le calice.

VI. Si l'entrée de l'autel est du coté de l'épître , il se retire un peu en arrière quand il arrive , afin de laisser entre lui et le marche- pied , un passage libre au Prêtre , auquel il fait pour lors une inclination médiocre.

VU. Étant arrivé au bas des degrés ou du marchepied de l'autel (s'il n'y a point d'autre degré ) , il se place à la droite du Prêtre ; reçoit son bonnet de la main droite , le baisant à demi , et le mettant après dans sa main

DE LA MESSE BASSE. 1 1 S

gauche , puis il fait la génuflexion sur le pavé > si Je Saint Sacrement est sur l'autel , ou une inclination profonde , s'il n'y est pas ; car quoi- que selon les rubriques du missel , tit. f\. n. 7. le Diacre et le Sous-Diacre fassent toujours la génuflexion à la croix de l'Autel à la Messe solennelle, et qu'on pût de inférer la même obligation pour le Clerc qui sert la Messe basse , néanmoins selon l'usage communément reçu , il ne fait qu'une inclination profonde à la croix , lorsque le Saint Sacrement n'est pas sur l'autel.

VIII. Remarquez, qu'il doit faire une sem- blable inclination ou génuflexion dans la suite de la Messe , toutes les fois qu'il passe devant le milieu de l'autel ; s'il y a néanmoins plu- sieurs degrés , il fait ordinairement la génu- flexion sur le dernier; mais lorsqu'il transporte ]e missel d'un côté de l'autel à l'autre , il descend seulement sur le second et y fait la révérence , et s'il n'y a que le marchepied 7 il la fait toujours sur le pavé.

IX. Ensuite il monte à l'autel , non par le devant , mais par le côté de l'épître , et il pose le livre fermé sur le coussin ou pupitre , tournant l'ouverture vers le milieu de l'autel ; puis il met le bonnet en quelque lieu propre . mais non sur la crédence , et beaucoup moins sur l'autel , l'on ne doit mettre aucune chose qui ne serve au sacrifice de la Messe > ou à l'ornement de l'autel, suivant la rubrique gén. tit. 20. S'il y a plusieurs degrés qui soient fort lougs , le Servant monte pour lors à l'autel par le devant, un peu après le Prêtre , afin de ne pas marcher de pair avec lui.

Ïl6 DU SERVANT

X. Si les cierges ne sont pas allumés , il prendre de la lumière à la lampe qui est de- vant le Saint Sacrement, ou à quelque autre destinée à cet effet ; mais non aux cierges des autels l'on célèbre la Messe , sans quelque nécessité particulière ; et il allume le cierge du côté de l'épître le premier. S'il manque quelque chose à la crédence , il y pourvoit au plutôt ; puis s'il y a un balustre autour de l'autel , il le ferme , et si quelque Laïque se place au côté de l'épître ou de l'évangile , en sorte qu'il soit trop proche du Prêtre , ou qu'il le voie en face , il le prie de se mettre derrière lui au-dessous des degrés; ce qu'il doit encore plus soigneusement observer à l'égard des femmes.

XI. Il se met à genoux sur le pavé au-dessous des degrés du côté de l'évangile , un peu der- rière le Prêtre , et il observe dans la suite de la Messe , de ne se mettre jamais à genoux du côté est le missel.

XII. Il évite tant qu'il peut de faire du bruit ? soit en marchant, soit en crachant, soit même en priant ; et si d'autres en font , il les avertit doucement par signes ou par paroles , de se tenir dans le silence et le respect que requiert une si sainte action.

XIII. Il ne doit point lire durant la Messe; mais il peut s'entretenir dans quelques pensées et affections pieuses sur les mystères qui y sont représentés , ou en d'autres prières , prenant garde néanmoins de ne pas appliquer si fort son esprit à quoi que ce soit , qu'il en puisse être diverti de l'attention nécessaire pour se bien acquitter de son office.

DE LA MESSE BASSE. U7

XIV. Il jette les yeux de fois à autres sur les cierges , pour voir s'ils n'éteignent ou s'ils ne coulent point ; à quoi il tâche de remédier au plutôt.

XV. Il ne quitte point le Prêtre depuis le commencement de la Messe jusqu'à la fin , sans mettre quelque autre en sa place pour Je servir ; s'il s'apercevoit néanmoins qu* quelque chose manquât pour le Sacrifice , et qu'il ne pût la faire apporter par d'autres , il Piroit quérir lui-même, au temps que le Prêtre n'auroit pas besoin de lui.

XVI. Il répond au Célébrant distinctement et posémeut , attendant toujours qu'il ait en- tièrement achevé les paroles auxquelles il doit répondre ; et il observe en cela un ton de voix intelligible , ni trop haut ni trop ba3 ; mais à peu près comme celui du Prêtre.

XVII. Il ne fait point d'inclination au Cé- lébrant lorsqu'il se tourne vers le peuple pour

dire Dominus vobiscum ou Oratefratres , mais il fait une inclination de tête à la croix ou à l'autel aux endroits marqués en l'article sui- vant , et lorsqu'il y a deux Servans , ils doi- vent tâcher d'être uniformes en cela et dans les autres actions qui leur sont communes ; comme aussi de répondre tous deux ensemble sans s'attendre l'un l'autre.

I 18 OU SERVAIT

ARTICLE XX.

Du commencement de la Messe jusqu'à l'Offertoire.

î. LjEServantétant à genoux les mains jointes, fait une inclination profonde en même temps que le Célébrant fait la génuflexion ou l'incli- nation ; puis il formé comme lui le signe de la croix sur soi , tournant le dedans de la main droite vers sa face ; et quand le Célébrant dit In nomine Patris , il touche du bout des doigts son front ; Et Filii , sa poitrine ; Et Spiritds sancfi, son épaule gauche , et puis sa droite ; et quand le Prêtre dit Amen , il rejoint les matas devant sa poitrine, ayant le pouce droit croisé sur le gauche , et le bout des autres doigts étendus et levés en haut.

If. Il observe toujours les mêmes choses quand il tient les mains jointes et lorsqu'il fait le signe de la croix , excepté aux deux évan- giles, comme il sera dit ci-après. Or il fait le signe de la croix toutes les fois nue le Prêtre le fait sur soi avec la maiu eu avec la patèûe , et il tient les mains jointes durant toute la Messe , quand elles ne sont pas occupées.

III. Il répond durant le psaume Judica en la manière qui est portée au missel dans l'or- dre de la Messe. Au Gloria Patri , il incline la tête vers la croix; et à ces mots Adjutorium nostrum , etc. il fait le signe de la croix sur soi ; et rejoint les mains en répondant Qui fecit cœlum et terram.

DE LA MESSE BASSE. I

IV. Le Célébrant ayant dit le Confiteor , le Servant ne répond pas Amen , mais il dit im- médiatement après Misereatur, tut , etc. un peu incliné et tourné vers lui ; et quand il dit le Confiteor, il est incliné profondément , et tourné vers l'autel ; en disant Et tibi Pater , Et te Peter , il se tourne un peu vers le Célébrant sans séparer les mains. A ces paroles Meâ culpd , il frappe trois fois sa poitrine de la main droite avec l'extrémité des doigts joints ensemble , tenant la gauche étendue sur sa poitrine , au-dessous de l'endroit il frappe.

V. Il demeure incliné jusqu'à la riu du Misereatur que dit le Prêtre , auquel il ré- pond Amen ; puis il se relève et fait le signe de la croix lorsqu'il dit Indulgentiarn , répon- daut à la fin Amen. Il s'incline médiocrement lorsque le Prêtre dit Deus tu conversus , etc. et lui répond en cette posture , ne se redres- sant point que le Prêtre n'ait dit Oremus.

VI. Il se lève en même temps que le Prêtre monte à l'autel , et de la main droite il relève tant soit peu le devant de son aube , et s'il y a plusieurs degrés , il se met à genoux sur le plus bas ; mais s'il n'y a que le marchepied , il demeure à genoux sur le pavé , comme il étoit auparavant.

VII. Il fait le signe de la croix au commen- cement de l'introït , puis il tient les mains jointes , incline la tête vers la croix au Gloria Patri , et répond au Kyrie , au Dominus vobis- cum , et à la rin des oraisons , sans s'incliner.

VIII. Il est à remarquer que pour ne se point troubler au Kyrie , le Servant doit se souvenir qu'il faut répondre.. deux fois Kyrie et deux

Ï20 DU SERVANT

fois Christe ; savoir , Kyrie eleison à la pre- mière et à la dernière fois , et les deux autres fois Christe eleison.

IX. Durant le Gloria in excelsis , il incline la tête six foÏ3 en même temps que le Prêtre ; savoir, au commencement du Gloria, quand il dit Deo , à ces paroles Adoramus te , Gratias agimus tibi , Jesu Christe , Suscipe depreca- tionem nostram , et au dernier Jesu Christe , faisant le signe de la croix à la fin comme lui. Aux oraisons il incline pareillement la tête autant de fois que le Célébrant prononce Oremus } ou le nom de Jésus , celui de la Sainte Vierge , celui du Saint dont on fait l'office ou mémoire particulière , et le nom du Pape , ce qu'il observe encore durant l'épître et l'évan- gile. Quant au nom de Jésus , il s'incline tou- jours vers la croix , comme à Gloria Patri et à Oremus ; mais à tous les autres il s'incline devant soi, sans se tourner de côté ni d'autre. Dans l'oraison A cunctis et dans sa post-com- munion , il n'incline la tête qu'au nom de Marie , et non pas au nom des autres Saints dont il est fait mention , parce que ce n'est qu'une mémoire commune. Dans ces inclina- tions de tête , il pratique exactement ce qui a été marqué pour le Célébrant dans l'art. 16.

X. Lorsqu'en Carême et auxQuatre-Temps le Célébrant dit avant les oraisons Flectamus genua , le Servant répond Levate , et est incliné médiocrement , depuis que le Célébrant a dit Flectamus genua , jusqu'à la fin de l'oraison. A la fin de chaque prophétie ou épître , il répond Deo gratias , excepté à la fin de la cinquième leçon de Daniel qu'on dit aux

samedis

DE LA MESSE BASSE. 121

samedis des Quatre-Temps ; il ne se lève point pour aller transporter le livre jusqu'à ce que le Prêtre ait achevé la dernière épîfre , laquelle il ne dit qu'après Dominus vobiscum et les oraisons suivantes.

XI. Le Servant ayant répondu Deo grattas après l'épître , se lève incontinent , et va tout droit par le pavé au milieu de l'autel faire une inclination ou une génuflexion, selon la règle ci dessus rapportée 5 puis il monte par le plus court chemin au coin de l'épître , et si le Célébrant fait la génuflexion à quelque verset du graduel , il la fait aussi. S'il y a une prose après le graduel , ou un trait qui soit long, il se lève seulement vers la fin pour monter au coin de l'épître.

XII. Il attend debout un peu derrière le Prêtre jusqu'à ce qu'il ait quitté le livre , et alors il le ferme mettant le pouce de la main gauche daus l'endroit il l'a trouvé ouvert, et le porte aiusi fermé avec le coussin ou le pupitre qu'il tient aussi des deux mains par- dessous à la hauteur de la ceinture , faisant une révérence convenable au milieu de i'autel , et passant: par le second degré , s'il y en a plusieurs , ou par le pavé , s'il n'y a que le marchepied.

XIII. Ayant posé le missel au coté de l'évangile , il l'ouvre au même endroit qu'il l'avoit trouvé ouvert , en sorte qu'il soit tourné vers le milieu de l'autel ; puis , s'étant un peu écarté du livre, il répond du même lieu au commencement de l'ê\ argile , et fait une inclination de tête au nom de Jébva qui se

Tom. /. F

1%% DU SERVANT

lencontre d'ordinaire dès les premiers mots dt* texte sacré.

XIV. Ensuite il descend et va au bas des degrés du côté de Pépître , faisant en passant la révérence convenable, et étant debout , les mains jointes , la face tournée du côté de l'évaDgile , il répond au Célébrant quand il a achevé ; que s'il est obligé de s'incliner à quelques paroles de l'évangile , avant que d'être arrivé au côté de l'épître, il s'arrête au lieu il se trouve.

XV. Quand le Prêtre dit Initium pu Sequentia sancti Evangelii , etc. il fait le signe de la croix comme lui , avec le dedans du pouce droit au fiont , à la bouche , et sur la poitrine , répondant Gloria tibi Domine , sans faire d'inclination. Si le Célébrant prononce le nom de Jésus ou des Saints dont il a été parlé ci- dessus n. 9 , le Servant fait autant de fois inclination , comme il a été dit au même lieu ; et si le Prêtre fait la génuflexion , il la fait avec lui , non pas vers le livre , mais vers la croix ; et à la fin de l'évangile , il répond Laus tibi Christe , sans faire aucune inclination. Il ré- pond de même à la fia de la dernière partie de la passion qui tient lieu de l'évangile , ex- cepté au Vendredi- Saint.

XVI. L'évangile étant rini , il se met à ge- noux , et si le Célébrant dit le Credo , il incline la tête aux mêmes endroits que lui 5 savoir , à Deum y à Jesum Chrisfum , et à Adoratur ; et lorsqu'il dit Et incûrnalus est de Spiritu Sancto , etc. il s'incline profondément , et à la fin il fait le signe de la croix avec lui , et lorsqu'il dis Et vitam venturi , etc.

DE LA MESSE BASSE. 123

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ARTICLE XXI.

De l'Offertoire jusqu'au Canon.

I. J-JE Servant, s'il est revêtu d'un surplis , ayant fait inclination à VOremus de l'Offertoire , se lève , monte à l'autel , salue le Prêtre et en reçoit le voile , passant la main gauche sous la droite du Prêtre, et mettant sa main droite à l'extrémité du voile après celle du Prêtre ; après qu'il a ainsi reçu le vcile, il le baise à demi , salue le Prêtre , et ayant plié le voile en trois plis , il le met contre le gradin , de manière qu'il n'y ait pas du danger que les cierges y découlent dessus ; c'e^t pourquoi s'il y a peu d'espace, il replie encore la iongueur du voile. Il va ensuite à la crédence , ou bien au lieu sont les burettes , lesquelles il découvre , et laissant l'essuie-main , il porte seulement le bassm avec les burettes dedans, prenant garde qu'elles ne tombent, et les dis- posant en sorte que leurs anses soient tournées en dehors vers le Célébrant; puis étant monté par le côté de l'épître , il met le bassin sur le coin de l'autel sans faire aucune révérence , et prend des deux mains les burettes qu'il tient élevées sur le bassin , de peur qu'elles ne dégouttent sur l'autel.

IL Lorsque le Prêtre approche , il lui fait une inclination médiocre , et lui présente la burette du vin , la baisant à demi , et non pas 4a main du Prêtre ; puis il prend de la droite la burette de l'eau qu'il tenoit en sa gauche ,

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124 DU SERVANT

et reçoit avec celle-ci la burette du vin , qu'il baise comme auparavant. Ensuite il présente la burette de l'eau , ainsi qu'il a fait de celle du vin , sans la remuer pendant que le Prêtre la bénit , et l'ayant reçue de la main droite , il fait une inclination médiocre au Prêtre.

III. Remarquez qu'en présentant et recevant les burettes , il les tient par le pied , afin que sa main soit toujours au-dessous de celle du Célébrant, vers lequel les anses des burettes doivent être tournées. Il faut qu'il prenne bien garde de ne pas présenter la burette de l'eau pour celle du vin , surtout quand le vin est blanc ou fort pailler.

IV. Peadant que le Prêtre offre le calice , le Servant laisse la burette de l'eau dans le bassin sur l'autel , et reporte celle du vin à la crédence ; y ayant pris l'essuie-main , il revient à l'autel. Il lient l'essuie-maia plié en la main gauche , de manière qu'un de ses bouts soit tout entier entre le petit doigt et l'annulaire , qu'une partie de l'autre bout soit entre l'indice et le doigt du milieu ; il met en cette même main gauche le bassin , qu'il tient avec le pouce , et prend de la droite la bu- rette de l'eau par l'anse , si elle en a , ou bien par le pied , et ayant fait une inclination au Célébrant , lorsqu'il s'approche de lui , il baise à demi la burette et verse l'eau sur les doigts du Prêtre , saus faire aller la burette de côté et d'autre , et attend pour cesser qu'il lui fasse quelque signe , soit en élevant un peu les doigts , soit autrement ; puis il baise la bu- rette, l'appuie sur une extrémité du bassin , le hausse un peu sans se presser , afin que le

DE LA MESSE BASSE. 125

Prêtre prenne plus aisément l'essuie-main j et lorsqu'il l'a pris , le Servant le laisse aller par le bout qu'il tenoit avec l'indice et le doigt du milieu. Pendant que le Prêtre essuie ses doigts , il a soin de tenir le bassin bien droit , comme aussi quand il l'a haussé. Quand le Prêtre a achevé d'essuyer ses mains ; il le salue , s'in- cline médiocrement vers la croix au Gloria Patri , et se retire à la crédence.

V. Remarquez qu'il donne à laver hors de l'autel devant le coin de l'épître , tenant la burette élevée au-dessus du bassin environ huit pouces , et le bassin comme à la hauteur de la ceinture du Prêtre , et à quelque distance de l'autel , de peur que l'eau ne rejaillisse dessus.

VI. Ayant versé toute l'eau du bassin dans un vaisseau à ce destiné , ou au défaut dans quelque lieu à l'écart , et non pas contre la muraille, il rapporte les burettes dans le bassin sur la crédence , il replie l'essuie-main comme auparavant. S'il y a une cuvette pour mettre les burettes , il ne doit pas la porter sur l'autel , mais la laisser sur la crédence. Ensuite , il retourne à l'autel au côté de l'épî- tre , tenant la clochette en sa main , évitant qu'elle ne sonne , et s'étant agenouillé il la met auprès de soi.

VII. Si l'on doit donner la communion dans la Messe à un autel il n'y ait point de tabernacle , il va à la crédence pendant que le Prêtre dit l'offertoire , et met autant de petites hosties dans le couvercle de la boîte elles sont enfermées , qu'il y a de Communians ;

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126 DU SERVANT

puis il les présente incontinent au Prêtre , aria qu'il les offre avec la grande,

VliJ. 11 répond Suscipiat, etc. après Orate fratres, quand le Prêtre est entièrement tourné vers l'autel ; et si le Servant n'est pas encore retourné en sa place, il doit pour lors se mettre à genoux au lieu il se trouve , et répondre Suscipiat , etc. Il ne s'incline point pendant cette prière et ne dit point Amen à la fin.

IX. Au commencement de la préface , il répond comme il est porté au Missel, et incline la tête à Deo nostro , après Grattas agamus.

X. Aux trois Sanctus , il ne frappe pas sa poitrine , mais étant incliné médiocrement il tinte de la main droite trois fois distinctement la clochette , sonnant deux coups à chaque fois , et après la troisième il continue jusqu'à Benedictus exclusivement , pendant lequel ayant mis la clochette sur le marchepied , il fait le signe de la croix avec la droite en même temps que le Célébrant.

ARTICLE XXII.

Depuis le commencement du Canon , jus- qu'après la Communion,

I. JLje Célébrant ayant dit Benedictus, etc. le Servant se lève san3 faire inclination, et prend la baguette est la bougie , avec laquelle ayant pris de la lumière au cierge qui est sur l'autel du côté de l'épître, il allume le cierge qui est destiné pour l'élévation ; sans tourner

DE LA MESSE BASSE. I.17

ie dos à l'autel ; puis ayant quitté la baguette, il va par le pavé faire une révérence conve- nable au milieu de l'autel, et ensuite il se met à genoux sur le marchepied derrière le Prêtre , un peu du coté de Pépître pour ne le point empêcher en ses génuflexions. S'il y a deux cierges pour l'élévation , et que ce soit la cou- tume de les allumer tons deux aux jours de fêtes , il allume celui de l'épître le premier.

II. Quand le Célébrant est sur le point de faire la génuflexion pour adorer l'hostie , il lève le derrière de sa chasuble de la main gauche , etquandle Prêtre a fait la seconde génuflexion, il quitte la chasuble san3 la baiser ; pendant ces deux génuflexions il tinte la clochette à plusieurs coups de suite , mais durant l'élé- vation de l'hostie il la tinte à trois coups bien distingués. Il observe les mêmes choses à l'élévation du calice , et pendant que le Prêtre <51ève l'hostie ou le calice, il adore le saint Sacrement , étant médiocrement incliné.

III. Remarquez que le Servant ne doit point sonner la clochette à Sanctus , ni à l'élévation, lorsqu'on fait en même temps quelque office public dans un lieu proche , d'où le Célébrant peut être vu par ceux qui assistent à cet office.

IV. L'élévation du calice étantfinie, et ayant remis la clochette à sa place , il se lève, fait la génuflexion au bas des degrés , et se remet à la place il étoit pendant le Sanctus , et y demeure à genoux jusqu'à la communion du Célébrant.

V. Il fait le signe de la croix sur soi quand le Prêtre le fait en disant Omni benedictione uxlesti ' ; et encore après, quand il le fait avec

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128 DU SERVANT

la patène. Il frappe une fois sa poitrine à Nobis quoque'peccatoribus , sans s'incliner, et trois fois à i'Agnus Dei , et au Domine non sum dignus , étant médiocrement incliné.

VI. S'il faut donner la paix , suivant ce qui a été dit art. 10. n. 9. de la Messe basse , il se lève aussitôt après VAgnusDei , va prendre sur la crédence l'instrument de la paix de la main droite , et un voile ou linge de la main gauche (s'il n'est pas attaché au même instrument ) , il monte à la droite du Prêtre il se met à genoux , tenant la main droite avec 1 instrument sur l'autel , et quand le Cé- lébrant baise l'autel , il lui présente l'instru- ment à baiser , et le Prêtre lui ayant dit Pax tecum , il répond Et cum spiritu tuo ; puis il se lève , fait au même lieu la génuflexion au S. Sacrement , et va tout droit présenter cet instrument à ceux qui le doivent baiser , l'es- suyant chaque fois auparavant de la main gauche avec le voile ou avec le linge , parti- culièrement si ce sont des Prélats ou des Princes , ou autres personnes de grande con- dition ; et lorsqu'il fait baiser l'instrument , il dit à chacun Pax tecum , sans faire aucune révérence avant , mais seulement après selon la qualité des personnes; puis il reporte l'ins- trument avec le voile sur la crédence.

VII. Pendant la communion du Célébrant il s'incline profondément. Si quelques-uns doi- vent communier, il étend devant eux un linge blanc aussitôt que le Célébrant a pris le pré- cieux Sang ; puis s'étant mis à genoux à sa même place , il dit tout haut le Confiteor , comme au commencement de la Messe ti et

DE LA MESSE BASSE. lZfy'

répond Amen à la fin du Misereatur et d'/«- dulgentiam , faisant le signe de la croix à Jndulgentiam. Il frappe trois fois sa poitrine au Domine non sum dignus.

VIII. Si ce sont des Clercs en surplis qui doivent communier , et qu'il y ait plusieurs degrés à l'autel , après que le Prêtre a dit Jndulgentiam , il les avertit (s'il est besoin) de faire la génuflexion deux à deux sur le pavé j et de monter ensuite et se mettre à genoux sur le bord du plus haut degré , et il leur présente la nappe de la communion. S'ils ne sont pas en surplis et s'il n'y a pas de balustre , il les fait demeurer sur le payé au bas des degrés ; ce qu'il observe encore à l'égard des Laïques.

IX. Si le Servant communie avec d^utres , il se met le premier en rang , si ce "n'est que quelqu'un des Communians fût d'un ordre supérieur , et il fait la génuflexion comme les autres , avant que de monter. S'il communie tout seul , il se lève aussitôt que le Prêtre a dit Indulgentiam , fait la génuflexion au milieu de l'autel sur le dernier degré , et se met à genoux sur le bord du plus haut ( s'il est Clerc ) , non pas tout à fait au milieu , mais un peu du côté de l'épître. Lorsque le Prêtre lui présente la sainte Hostie , il tient la tête droite , les yeux modestement baissés , et avance tant soit peu le bout de la langue sur la lèvre d'en bas , et l'ayant reçue , il descend les degrés , fait une inclination ou génuflexion , suivant la règle ordinaire , et va à la crédence.

X. Si personne ne communie , il se lève aussitôt que le Célébrant ramasse les fragment,

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*30 DU SERVANT

et sans saluer l'autel , il va prendre le bassin avec les burettes , comme à l'offertoire , ex- cepté que les anses des burettes doivent être pour lors tournées vers lui. Il monte ainsi au coin de l'épître , ayant fait la génuflexion en arrivant, il met d'abord le bassin sur l'autel , puis il prend la burette du vin , et s'étant avancé vers le Prêtre autant qu'il faut pour verser commodément du vin , sans s'approcher trop près de lui , il demeure profondément in- cliné vers l'autel, pendant que le Prêtre prend le précieux Sang. Après il se relève , fait une inclination médiocre au Prêtre , et verse du vin dans le calice , tenant cependant la burette élevé trois ou quatre doigts au-dessus , sans la tourner en rond , et la baisant à demi avant et après ; puis aussitôt que le Prêtre lui fait signe de cesser en élevant le calice , il redresse la burette avant que de la retirer , et ayant fait la révérence au Prêtre , il va au coin de l'épître il prend la burette de l'eau avec la main gauche , retenant toujours celle du vin daûs la droite.

XI. Quand le Célébrant vient vers lui , portant le calice pour purifier ses doigts dessus , il lui fait une inclination médiocre , et ayant baisé à demi la burette , il verse posément et tout droit sur les doigts au milieu du calice, premièrement le vin par le petit conduit de la burette, si elle en a ; puis l'ayant mise aussitôt dans le bassin , il prend de la main droite la burette de l'eau qu'il baise à demi , et verse l'eau de la même façon que le vin dans le calice, jusqu'à ce que le Prêtre lui fasse signe en élevant un peu les doigts ou le

DE LA MESSE BASSE. JÎI

calice. Ensuite il baise derechef la burette , fait une inclination médiocre au Célébrant , et reporte le bassin avec le reste à lacrédence, il remet tout comme auparavant.

ARTICLE XXIIL

Depuis la Communion jusqu'à la fin.

ï. .Lje Servant monte au côté de l'évangile , ayant pris le livre, il le porte fermé au côté de i'épître , il le met sur le coussin ou le pupitre , comme au commencement de la Messe , le laissant ouvert au même endroit qu'il étoit auparavant , si ce n'e3t qu'il puisse facilement trouver le feuillet le Prêtre doit lire la communion et les oraisons suivantes 5 il prend ensuite le voile, le baise à demi ;et le 1 ui présente à peu près comme il l'a reçu 3 il salue ensuite le Prêtre , puis il éteint le cierge de l'élévation, et plie la nappe de la communion , si l'on s'en est servi ; après il va se mettre à genoux au côté de l'évangile , faisant toujours eu passant ]a révérence convenable au milieu de l'autel.

II. En Carême, il incline la tête lorsque le Prêtre dit Humiliate capita vestra Deo , et pendant l'oraison qui suit.

III. A la bénédiction il s'incline médiocre- ment , et fait le signe de la croix sur soi; puis il se lève , et répond de sa place au commen- cement du secoud évangile , il fait les mêmes signes de croix qu'au premier ; puis il pasge au côté de I'épître sur le pavé , il se tient debout ; à ces paroles Et Verbum caro factum

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î32 DU SERVANT

est , il fait la génuflexion au milieu , et ayant répondu Deo gratias , il va premièrement éteindre le cierge qui est au côté de l'évangile , puis l'autre , faisant en passant la révérence requise 5 ensuite il prend le missel et le bonnet du Prêtre , sans le faire attendre que le moins qu'il est possible.

IV. Quand le Prêtre laisse le missel ouvert après les oraisons , à cause qu'il faut dire un autre évaDgile que celui de S.Jean, le Servant se lève aussitôt qu'il a répondu Deo gratias avant la bénédiction, et va prendre lelivre avec le coussin ou le pupitre , et se met à genoux sur le marchepied un peu du côté de l'évangile pour y recevoir la bénédiction , après laquelle il se lève et porte le livre sur l'autel au coin de l'évangile , il répond au Prêtre ; puis il passe du côté de l'épître , et fait le reste com- me ci-dessus.

V. Il descend au bas des degrés du côté de l'épître , soutenant le misselde la maiu gauche , et tenant de la droite le bonnet du Prêtre 5 puis ayant fait l'inclination ou la génuflexioDjComme en arrivant à l'autel, il lui présente le bonnet, et avance trois pas devant lui , marchant ainsi jusqu'à la sacristie , et observant toutes les mêmes choses qu'il a faites en venant.

VI. Lorsqu'il est entré dans la sacristie, il s'arrête devant la croix qu'il salue profondé- ment avec le Prêtre , étant à son côté gauche un peu derrière lui ; puis il le salue , et après avoir mis le livre à sa place , il l'aide à se dés- habiller , et arrange les ornemens de la même façon qu'il est dit ci-dessus ; art, 17. n. 2. er*

de la messe basse. i35

sorte qu'ils soient tous disposés pour un autre Prêtre qui voudra s'habiller.

VII. Si le Prêtre veut laver ses mains , il le conduit au lavoir comme au commencement , et s'il a une robe ou un manteau long , il le lui met ensuite sur les épaules , lui présentant son bonnet ou son chapeau en le saluant. Enrin il plie son mouchoir , et le met au lieu à ce destiné.

VIII. Il retourne encore à l'autel , s'il y a quelque chose à ranger , ou bien il en avertit le Sacristain ; puis il quitte son surplis , s'il est Clerc j et fait quelque prière avant que de s'en aller.

IX. Si pour quelque cause raisonnable on donne la communion après la Messe , le Servant allume deux cierges de l'autel , s'ils ne sont déjà allumés, il étend la nappe de la commu* nion devant les Communians, se met à genoux du côté de l'épître , et fait le reste qui est porté ci-dessus. Après que le Prêtre a donné la bé- nédiction à ceux qui ont communié , il répond Amen. Ensuite il présente de l'eau au Prêtre pour purifier ses doigts sur un bassin ( si ce n'est qu'il y ait sur l'autel un vaisseau particu- lier avec de l'eau dedans pour y tremper les doigt3 ) , et il a soin de verser l'eau de l'ablution dans la Piscine sacrée , puis il éteint les cierges, présente le bonnet au Prêtre , et retourne à la sacristie.

X. Si au défaut de sacristie , ou même de table pour mettre les ornemens , le Prêtre est contraint de les quitter à l'autel , il les doit mettre au côté de l'évangile , et non pas au milieu.

I 34 &U SERVANT

ARTICLE XXIV.

Ce qu'on doit observer lorsqu'il y a deux Servans à la Messe.

I. vJuand le Prêtre est habillé , le premier Servant qui tient le missel , se met à sa droite , et le second à sa gauche , et ils saluent tous deux ainsi la croix de le sacristie , et ensuite le Célébrant ; puis le second marche le premier les mains jointes , etc.

H. Si le Prêtre entre à l'autel par le côté de l'évangile , le second Servant en y arrivant se retire un peu en arrière pour laisser passer le Célébrant entre lui et le marchepied , et lui fait une inclination lorsqu'il passe ; s'il entre par le côté de l'épître , c'est au premier à observer ce qui vient d'être dit.

III. Le Prêtre étant arrivé au bas de l'autel, le premier Servant reçoit son bonnet , et le second demeure au côté de l'évangile.

IV. Ils répondent ensemble du même ton que le Prêtre, sans anticiper l'un sur l'autre.

V. Le premier Servant transporte le missel du côté de l'épître à celui de l'évangile , sans s'y arrêter pour répondre au Célébrant , et le second le rapporte du côté de l'évangile à celui de l'épître, sans changer de place ensuite avec l'autre , de même que celui-ci n'en doit pas changer au premier évaDgile après avoir mis le livre sur l'autel.

VI. Le premier présente seul le vin et l'eau au Prêtre à l'offertoire 5 mais lorsqu'il rapporte

DE LA MESSE BASSE. 1 55

les burettes à la crédence , le second y vient en même temp3 , et prend le bassin de la main gauche et la burette de la droite ; et le premier ayant pris l'essuie main , ils vont tou3 deux ensemble au coin de l'épître sans saluer l'autel , le premier étant à la droite du second ; et quand le Célébrant vient à eux , ils lui font une incli- nation médiocre , puis le second lui verse de l'eau sur les doigts, comme il est ditci dessus, et le premier tenant des deux mains l'essuie- main plié , le présente au Prêtre quand il est temps, le baisant auparavant à demi, et laissant aller sur les doigts du Prêtre les plis de l'essuie- main qu'il ret'.entseulemeut par les deux bouts ; quand le Prêtre le quitte, il le baise encore à demi , puis ils lui font tous deux ensembe une inclination , et vont à la crédence , ayant mi3 les burettes et l'essuie-main , comme ils étoient auparavant , ils se mettent à genoux dans leurs places ordnaires.

VII. Au Sanctus , le premier Servant sonne la clochette , aussi bien qu'à l'élévation.

VIII. Si c'est la coutume d'allumer un cierge de chaque côté pour l'élévation aux jours de fêtes , ils se lèvent tous deux au commencement du canon , sans faire la révérence à l'autel , et chacun allume le cierge qui est de son côté ; puis se réunissant tous deux au bas des degrés , ils font ensemble au milieu l'inclination de la génuflexion , selon la règle générale , et se mettent à genoux sur le plus haut degré , derrière le Prêtre , laissant entre eux quelque espace pour ne le point empêcher dans ses génuflexions.

IX. A l'élévation ils lèvent chacun de leur

I 36 BU SERVANT

côté l'extrémité de la chasuble du Prêtre , observant ce qui est porté ci- dessus, et quand l'élévation est faite , ils se lèvent , se tournent en face , et font en bas la génuflexion \ puis ils vont à leurs places.

X. Après la communion , le premier donne seul le vin et l'eau au Prêtre ; puis le second qui e3t au côté de l'évangile, transportée livre au côté de l'épître ; et s'il y a deux cierges al- lumés pour l'élévation , ils les éteignent en même temps , et s'étant remis à genoux , ils observent pour tout le reste. ce qui est porté ci-dessus; et aucun d'eux ne tient la carte de l'évangile de S. Jean lorsque le Célébrant la lit.

ARTICLE XXV.

Ce qu'il y a de particulier à observer quand on sert la Messe à un Autel ou le Saint Sacrement est exposé.

1. JLje Servant reçoit le bonnet du Prêtre dès qu'il entre au lieu le S. Sacrement est exposé , et étant arrivé au bas des degrés , il se met à deux genoux avec lui sur le pavé , inclinant profondément la tête.

IL II présente les burettes du vin et de l'eau sans les baiser , mais il fait les révérences accoutumées au Célébrant.

III. Pour donner à laver , il attend au côté de l'épître au bas des degrés que le Prêtre sois tourné vers le peuple , et pour lors il lui verse l'eau sur les doigts.

DE LA MESSE BASSE. l5y

î V. Après la Mes3e il n'éteint pas les cierges , mais il pread ie bonnet du Prêtre , et «'étant mis à deux genoux comme au commencement , au bas des degrés , il se lève , et ne lui pré- sente le bonnet qu'au même lieu il l'a reçu de lui.

ARTICLE XXVI.

Ce qu'il y a de particulier pour le Servant aux Messes des Défunts.

I. J.L ne fait pas le signe de la croix au com- mencement de l'introït.

II. Quand le Prêtre n'a dit qu'une oraison , c'est une marque qu'il dira la prose Dies irœ , etc. c'est pourquoi il ne doit se lever pour tourner le livre , que sur la fin de la même prose , quand le Célébrant dit Oro supplex et acclinis , etc.

III. Il ne baise point les burettes ni les autres choses qu'il présente au Prêtre , quoiqu'il lui fasse les révérences ordinaires.

IV. Il ne frappe point sa poitrine aux trois Agnus Dei , et il ne donne .point l'instrument de la paix à baiser.

ï 38 DU SERVANT

ARTICLE XXVII.

D'un Clerc servant la Messe devant un Car- dinal , ou Légat dans le lieu de sa Légation , ou devant l'Archevêque de la Province , ou VEvéque Diocésain , ou un Abbé béni dans son Monastère , ou un Prince Souverain , ou du sang Royal.

I. Il fait la génuflexion au Prélat , ou une inclination profonde au Prince en arrivant à l'autel , en même temps que le Célébrant les salue ; et de plus toutes les fois qu'il passe devant eux , quoiqu'il doive éviter d'y passer autant qu'il est possible , particulièrement s'ils sont proches de l'autel.

II. Il faitaussi toujours la génuflexion quand il passe devant le milieu de l'autel, et lorsqu'il y arrive, ou qu'il s'en retire , afin de ne pas faire plus d'honneur au Prélat qu'à la Croix.

III. Il se met à genoux au commencement de la Messe du côté le Prélat , ou bien le Prince n'est pas.

IV. Au Misereafur et au Confiteor , il se tourne vers le Célébrant à l'ordinaire , et non pas vers le Prélat.

V. Après l'épître , ayant porté le livre au côté de l'évaDgile , il demeure debout au bas des degrés du même côté, et l'évangile étaDt fini, il prend le même livre qu'il présente à baiser au Prélat sans lui faire aucune révé- rence auparavant , mais après il lui fait une génuflexioa , puis il reporte le livre sur l'autel ,

DE LA MFSSE BASSE. I ?0,

l'ouvre au même endroit , et passe au côté de l'épître , faisant les révérences convenables. Si néanmoins il y avoit un Chapelain revêtu d'un surplis , le Servaut lui laisseroit présenter le livre à baiser , et se tiendroit pour lors à sa place ordinaire.

VI. S'il y a quelque Prélat présent plus considérable que l'Evêque diocésain , on lui porte le livre à baiser , sans le présenter à aucun autre ; que s'ils sont plusieurs d'égale dignité , on ne le présente à personne , et le Célébrant même ne le baise pas ; c'est pour- quoi le Servaut se tient alors durant l'évangile au coté de l'épitre.

VII. Pour ce qui est d'un Prince , si c'est la coutume de lui donner à baiser le livre des évangiles , on doit lui en présenter un autre que celui du Célébrant , lequel eu ce cas doit toujours baiser le sien.

VIII. L'Agnus Dei étant dit, s'il faut donner la paix, il observe ce qui est couché ci-dessus, art. 22. n. 6.

IX. La Messe étant finie, il salue le Prélat ou le Prince, comme au commencement, si ce n'est qu'ils s'en allassent avant la fin du second évangile , auquel cas il se tourne pour les saluer quand ils passent.

X. S'il sert la Messe en présence d'autres Prélats ou Princes que les précédeus ; il se comporte comme s'ils n'y étoient pas , si ce n'est qu'il leur fait une iuclination en passant devant eux ; et si c'est la coutume , il leur pré- sente à baiser l'instrument de paix , mais non pas le livre des évangiles , qu'on ne doit porter qu'aux personues ci-dessus spécifiées. On doit

*40 DU SERVANT

dire le même d'une Princesse de très-grande considération.

ARTICLE XXVIII.

D'un Aumônier ou Chapelain servant l'Êvéque à la Messe basse , soit dans son Diocèse / soit ailleurs.

I. JLj'Évéque disant la Messe basse doit être assisté de deux Prêtres , ou au moins d'un qui soit revêtu d'un surplis.

II. L'autel doit être préparé avant que l'Evé- que y arrive , et les ornemens mis au milieu; savoir, la chasuble, l'étole, la croix pectorale ( si ce n'est que l'Evéque l'ait au cou ) , la ceinture , l'aube et l'amict. Ces ornemens doivent être de la couleur convenable à l'office du jour , proprement accommodés , et cou- verts , s'il se peut , d'une toilette ou écharpe de la couleur des autres ornemens.

III. Si le S. Sacrement étoît exposé sur l'autel l'Evéque doit célébrer, il faudroit préparer une table ou crédence du côté de l'évangile pour y mettre les ornemens , et l'Evéque les prendroit un peu à côté , et non pas au milieu de l'autel , si ce n'est qu'il aimât mieux les prendre à la sacristie , ce qui seroit plus à propos 5 et en ce cas on porteroit le manipule à l'autel.

IV. On doit toujours mettre sur l'autel au côté de l'évangile , le manipule séparé des autres ornemens, aussi bien que l'anneau , de

DE LA MESSE BASSE. 141

peur qu'il ne se perde , supposé que l'Evêque ne l'ait pas déjà en sa main droite.

V. Aux Messes des Morts , le manipule doit être mis avec les autres ornemens , et l'Evêque le prend alors avant la croix pectorale.

VI. Il faut aussi préparer du côté de l'épître une petite table ou crédence couverte d'une nappe blanche sans croix ni chandeliers , et sur cette table un calice avec le purificatoire , la patène, et deux hosties dessus (si c'est la coutume ) , la palle , le voile et la bourse des corporaux par-dessus. De plus les burettes pleines de vin et d'eau dans un petit bassin sans essuie-main , et un autre grand bassin avec un vase ou aiguière ou il y ait de l'eau et trois serviettes pour essuyer les mains aux trois diverses fois que l'Evêque les lave , ou au moins une grande serviette au lieu des trois autres.

VU. On y doit encore préparer un bougeoir ou chandelier à manche avec une bougie (si l'Evêque s'en sert ) , une clochette , et même le missel avec son coussin , ou le pupitre , s'il y a assez de place , si non on le met sur le côté de l'épître ; et on peut couvrir ce qui est sur la crédence d'uue écharpe , pourvu qu'elle soit de la couleur des ornemens.il est aussi à propos qu'il y ait un tapis sur le marchepied de l'au- tel , et un carreau sur le plu3 bas degré.

VIII. L'Evêque , revêtu de son camail et de son rochet , qu'il doit avoir pris dans sa chambre ou dans la sacristie, étant arrivé au lieu il doit célébrer la Messe , se met à genoux sur un carreau au bas de3 degrés de l'autel , et fait sa prière , pendant laquelle son Chapelain et ses autres Officiers sont à genoux à ses côtés sur

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le pavé ; et si l'Evêque veut lire les préparations à la Messe , l'un d'eux tient à sa droite le missel devant lui ,et un autre le bougeoir avec la bou- gie allumée à sa gauche ( s'il a coutume de s'en servir ). Sa prière étant finie , il se lève et se couvre , si le S. Sacrement n'est pas exposé ; et le Chapelain ayant fait mettre le missel et le bougeoir sur le côté de l'épître , il lui ôte sa croix ordinaire et son camail 5 et le carreau ayant été retiré par un de ses domestiques , il lave les mains , son Ecuyerou autre domesti- que présentant le bassin et l'aiguière , et le Chapelain la serviette qu'il a prise sur l'aiguiè- re, i 1 la remet après que l'Evêque a essuyé ses mains. S'il y a deux Clercs pour le servir outre l'Aumônier, ils lui doivent donner à laver, et pendant cette action tous les Officiers de l'Evêque sont à deux genoux.

IX. L'Evêque ayant lavé ses mains, le Cha- pelain monte à l'autel ou il fait la génuflexion à la croix, encore que le S. Sacrement ne soit pas présent , ce qu'il observe durant la Messe toutes les fois qu'il vient à l'autel ou qu'il en part, ou qu'il passe par-devant , pour la raison ci-dessus rapportée , art 27. n. 2. Il découvre les ornement; et les porte des deux mains l'un après l'autre à l'Evêque , qu'il salue chaque t'ois d'une demi génuflexion avant que de les lui présenter , et d'une autre après : il a soin de les faire bien ajuster sur lui.

X. Il seroit à propos que l'Evêque se décou- vrît lui-même et donnât son bonnet à son Cha- pelain ou à quelque autre de ses domestiques, quand on lui présente l'amict ; et qu'il ne se recouvrît pas pendant qu'il prend les orne-

DE LA MESSE BASSE. I45

métis , à cause qu'il dit les oraisons propies à chacun j si néanmoins il a coutume d'être cou- vert pendant qu'il s'habille , le Chapelain a soin de le faire couvrir par un des Acolites , s'il y en a, ou par un des domestiques aussitôt qu'il a prÎ3 quelque ornement.

XI. L'Evêque étant revêtu de tous ses orne- mens , le Chapelain lui donne l'anneau ( s'il ne l'a déjà ) en le baisant , et ensuite la main de l'Evêque et ayant pris sur l'autel le manipule , il se met à genoux à son côté gauche un peu derrière lui sur le pavé , et lui répond.

XII. Toutes les fois que l'Evêque fait la génuflexion , le Chapelain lui soutient le bras pour l'aider à se relever.

XIII. Le Chapelainqui a le manipule se lève pendant que l'Evêque dit Indulgentiam , et l'ayant baisé à côté , il le lui présente à baiser à la croix , et le met au bras après qu'il a dit Indulgentiam, lui baisant en même temps la main , et il l'attache en sorte qu'il ne puisse glisser ; puis il se remet à genoux.

XIV. L'Evêque ayant achevé les prières qu'on dit au pied de l'autel , le Chapelain se lève et monte avec lui , élevant son aube et sa soutane par-devant ; et quand l'Evêque baise l'autel , le Chapelain fait derrière lui la gé- nuflexion.

XV. L'Evêque allant au côté de l'épitre pour dire l'Introït , le Chapelain se met au même coin hors du marchepied , s'il le peut commo- dément, etse tenant proche du missel, il montre à l'Evêque ce qu'il doit dire , avec la main droite qu'il baise à demi avant et après ; il tourne aussi les feuillets quand il en e3t besoin , et si

î44 DU SERVANT

l'Evêque désire se servir du bougeoir , il le tient avec la bougie allumée , ou le fait tenir par le premier des Acolites , s'il y en a, sinon il le met sur l'autel proche du livre lorsqu'il ne peut commodément le tenir durantia Messe.

XVI. Après l'épitre , cju and l'Evêque va au milieu de l'autel dire Munda cor meum , le Chapelain prend le livre avec le coussin ou le pupitre ,1e porte au côté de l'évangile ,ou il le met tout ouvert , et il tient le bougeoir au côté gauche de l'Evêque , s'il s'en sert.

XVII. Après que l'Evêque a dit l'évangile, le Chapelain prend le missel des deux main3 , et lui fait baiser le commencement du texte de l'évangile , puis il l'approche avec le coussin ou le pupitre près du corporal.

XVIlï. Immédiatement après l'évangile , s'il n'y a point de Credo , ou s'il y a Credo , aprè3 ceâ paroles £f homo fadas est , le Chapelain va à la crédence , ou il prend le calice couvert de son voile avec la bourse dessus , et le porte sur l'autel au côté de l'épitre, faisant la génu- flexion en partant et en arrivant , puÏ3 il tire le corporal , l'étend au milieu de l'autel , et met la bourse vers le côté de l'évangile , sans faire retirer l'Evêque de sa place. Si l'évaogile est long , il peut faire ces choses pendant que l'Evêque le lit , lorsqu'il n'y a point de Credo, afin de ne le pas faire attendre à l'offertoire.

XIX. Il découvre le calice , ôtant le voile qu'il plie à l'ordinaire , puis la palle , et après il prend la patène et l'hostie qu'il présente à l'E vêque, baisant le bord de la patène, et la main de l'Evêque de la même façon que le Diacre fait à la Messe solennelle. S'il y a deux hosties

sur

DE LA MESSE BASSE. I4S

sur la patène , il retire celle que l'Evêque désigne.

XX. Ensuite il nettoie le calice avec le puri- ficatoire , et ayant reçu la burette du vin de l'un des Acolytes ( s'il y en a ), ou de quelqu'un des domestiques de l'Evêque , il met du vin dans le calice ; puis il prend la burette de l'eau qu'il présente à l'Evoque en lui disant un peu incliné , Benedicite Pater Reverendissime , et l'Evêque ayant fait la bénédiction dessus , il verse quelques gouttes d'eau dan3 le calice , rend la burette à celui qui la lui a donnée , et présente le calice à l'Evêque , baisant le pied du calice et la main du Prélat.

XXI. L'Evêque lave ses mains au côté de l'épître , de la même manière que nous avon3 dit ci- dessus au n. 8. Le Chapelain lui ôte l'anneau , s'il est nécessaire , et le lui remet après avec les respects ordinaires ; ensuite il passe au coté de l'évangile pour tourner les feuillets , se tenant toujours en cette action un peu tourné vers l'Evêque , et plus éloigné de l'autel que lui.

XXII. Vers la fin de la préface , il a soin que deux Clercs (s'il y en a), sinon deux des domestiques de l'Evêque, aillent prendre des flambeaux à la sacristie ou ailleurs, et viennent se mettre à genoux sur le pavé au deux côtés de l'autel devant les degrés , ayant fait aupara- vant la génuflexion au milieu ; ils demeurent seulement jusqu'à l'élévation du calice , après laquelle ils se lèvent, font la génuflexion à l'autel, comme en arrivant, et retournent à la sacristie ils éteignent leurs flambeaux ; mais si l'Evêque devoit donner la communion, ils

Tom. I. G

146 DU SERVANT

demeureroïent jusqu'à ce que le ciboire fût remis dans le tabernacle.

XXHI. Quand l'Evêque prend l'hostie pour la consacrer , le Chapelain se met à genoux à ça gauche plutôt qu'à sa droite , tant à cause du livre qu'à cause du manipule , auquel il doit

Sorter la main pendant l'élévation du calice j . découvre le calice et remet la palle par- dessus, quand il en est besoin , et se relève après l'élévation du calice.

XXIV. Durant le Pater , il passe à la droite de l'Evoque pour lui présenter la patène , la- quelle il baîse premièrement, et puis la maiu de l'Evêque 5 et il demeure au même lieu jus- qu'après l'Agnus Dei, et pour lors il retourne à la gauche.

XXV. A la communion de l'Evêque il passe au côté de l'épître , et quand il est temps , il ôte la palle de dessus le calice , et donne à l'Evêque le vin et l'eau pour la purification et l'ablution : puis il se retire , et fait laver les main3 de l'Evêque comme ci-dessus.

XXVI. Aussitôt que l'Evêque s'est lavé , le Chapelain prend le livre avec le coussin ou le pupitre , et le porte au côté de l'épître ; et après avoir montré à l'Evêque l'antienne dite communion , il retourne au côté de l'évangile et nettoie le calice avec le purificatoire, qu'il met dessus , puis la patène et la palle ; après il plie le çorporal et le met dans la bourse , couvre le calice avec le voile , et le porte sur la cré^ dence , faisant la révérence à l'autel en passant.

XXVII. Quand l'Evêque dit l'évangile à la fin de la Messe , le Chapelain tient la carte ou il est écrit , s'il est nécessaire pour la commo- dité du Prélat.

DE LA. MESSE BASSE. 147

XXVIII* S'il y a un adtre évangile à dire «ue celui de S. Jean , le Chapelain ayant pris le missel peur le porter au côté de l'évangile , se met à genoux sur le marchepied pour re- cevoir la bénédiction.

XXIX. L'Evêque ayant dit l'évangile, va au milieu de l'autel , il fait une inclination , comme aussi le Chapelain qui descend avec lui au bas des degrés , il lui ôte ses orne- mens, etles remet sur l'autel l'un après l'autre , saluant l'Evêque et l'autel toutes les fois qu'il s'en approche, ou qu'il s'en retire , et lui don- nant ensuite son camail et sa croix ordinaire, s'il la lui avoit ôtée, et son bonnet. L'Evêque s'étant m'i3 à genoux sur un carreau , il lui tient le missel ouvert pendant qu'il fait son action de grâces , et le bougeoir, s'il est besoin; ou bien il les fait tenir par un Acolite , s'il y en a , et a soin de reporter les orcemens à la sacristie , ou de les y faire reporter.

XXX. Si l'Evêque doit donner la commu- nion , et que le tabernacle soit sur l'autel , le Chapelain ayant dit ou fait dire le Cor.fiteor , ouvre le tabernacle seulement , et durant la communion il accompagne l'Evêque , tenant la patène de la main droite, et relevant l'aube et les habit3 de l'Evêque de la main gauche , et il ferme ensuite le tabernacle.

XXXI. S'il y a deux Chapelains , ils s'aident l'un l'autre , et le plus aucien est d'ordinaire It. la droite de l'E\êque du coté de l'épître.

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i [8 Dl SUIVANT

ARTICLE XXIX.

De deux Clercssen ant à la Messe d'un Eiéque toitdedoRS , soi; hors desomdiocèse,

I. \.jy qu'il v ado particulier pour eux, outre ce qui est marqué ci- dessus , Ml qu'ils aident

l'Aumônier ou Chapelain à transporter les or- nemens , s'il est besoin . de la sacristie sur l'autel . et à préparer au côté de l'épitre une credeiico usse: grande pour y ranger tout ce qu'il faut.

II, Cette crédence doit rire couverte de ton? côtés d'une nappe blanche sans croix ni chan- deliers ; le calice doit être au milieu tout pré paré , et au côté droit vers l'autel , les burettes avec le bassin sans essuie main, et de l'autre uu grand bassin , une aiguière pleine d'eau , et par- dessus une grande aen iette pliéo pour es- suyer les mains de l'Evêque , ou même au lieu de celle là, trois autres serviette* médiocre- ment grandes. De plus la clochette ; et si l'An monter le juge à propos . on y peut mettre le missel avec le coussin ou le pupitre . au cas qu'il y ait asse: de place , et un chandelier à manche avec sa bougie b!anche ; et ou couvre tout cela d'une toilette ou écharpe de la cou- leur des oruemens.

HT. Us étendent ua tapis sur le marchepied de l'autel , mettent un carreau violet sur te plus bas degré, et avertissent le sacristain de

tenir prêts deux flambeaux pour L'élévation* | V. Ils tout la génuflexion eu passant devant

DE LA MESSE BASSE. I [9

la croix de l'autel ou l'Evèque célèbre la Messe; quoique le S. Sacrement ne soit pas présent ; et ils saluent aussi l'Evèque d'une génuflexion toutes les fois qu'ils s'approchent, ou se reti- rent de lui , ou qu'ils passent par-devant.

V. Tout étant préparé et l'Evèque arrivant à l'autel , ils se tournent vers lui , et le salueDt comme il a été dit. Ensuite le premier Servant se présente à l'Aumônier pour tenir le missel, s'il est besoin , pendant que l'Evèque y lit les préparations pour la Messe : ce qu'il fait étant à genoux presque devant l'Evèque un peu à sa droite , et soutenant le missel ouvert appuyé sur son front ; cependant le second Servant allume les cierges de l'autel, savoir quatre aux fêtes solennelles , et deux aux autres fêtes moins solennelles et aux fériés , si ce n'est qu'en quelques lieux on ait accoutumé d'en allumer toujours quatre.

VI. L'Evèque ayant lu les préparations , le premier Servant se lève . lui fait la génuflexion , et ayant remis le missel sur la crédence ou sur l'autel , il prend aussitôt l'essuie main, et le second l'aiguière avec le grand bassin, et tous deux se mettent à genoux pour lui donner à laver. Le second Servant verse l'eau posé- ment sur les mains de l'Evèque, tenant de la droite l'aiguière élevée trois ou quatre doigts au-dessus, et soutenant de lagauchele bassin au-dessous. Le premier est cependant à la droite du second , et tient des deux mains la serviette pliée qu'il présente en la baisant et l'étendant sur les mains de l'Evèque, lesquel- les il baise après qu'elles sont essuyées; ce qu'il fait à peu près en la manière que le Diacre

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ï50 DU SERVANT

baise le8 mains du Prêtre , quand il reçoit l'encensoir de lui ; puis il baise la serviette comme auparavant.

VII. Ensuite ils se lèvent , et font la génu- flexion à l'Evêque , aussitôt le premier ayant pris les ornemens sur l'autel , les pré- sente à l'Aumônier , ou bien les ajuste pro- prement sur l'Evêque , lorsque l'Aumônier l'en a revêtu 5 et l'autre étant à côté de l'Evê- que, lui ôte son bonnet carré de dessus la tête , à mesure qu'on lui met quelque ornement ( si l'Evêque a coutume d'être couvert pendant ce temps-là ) , et il lui remet aussitôt après , prenant garde à le poser droit saBs tourner la calotte.

VIII. Il est à remarquer qu'on ne donne pas le manipule avec les autres ornemens , et qu'a- près la ceinture on donne la croix pectorale , puis l'étole , et on ne la croise point par-devant. Aux Messes des Morts le manipule doit être mis avec les autres ornemens , et on le présente à l'Evêque avant la croix pectorale.

IX. Depuis le commencement de la Messe jusqu'à l'offertoire -, les Clercs n'onf rien de particulier à observer.

X. A l'offertoire ils donnent à laver à l'Evê- que avec l'aiguière et le grand bassin , comme ils ont fait au commencement de la Messe au bas du marchepied.

XI. Après le Sanctus , ils foût ensemble la génuflexion au milieu de l'autel , et sans allu- mer les cierges de l'élévation, ils vont prendre deux flambeaux. Le premier porte son flam- beau de la main droite , et le second le tient de la gauche ; et étant arrivés au milieu de î'auteî

DE Lk MESSE BASSE. l5t

ail bas des degrés , ils font ensemble la génu- flexion , puis se mettent à genoux sur le pavé de part et d'autre vis-à-vis des deux coine de l'autel.

XII. L'élévation du calice étant faite , si l'Eveque ne doit pas donner la communion , ils se lèvent , reportent leurs flambeaux , et étant revenus , ils font encore la génuflexion au milieu de l'autel; puis se mettent à ge- noux en leurs places ordinaires, et donnent à laver à l'Eveque pour la troisième et dernière fois après Poblation , en la même manière qu'ils ont fait auparavant.

XIII. L'Eveque ayant fini la Messe , ils aident l'Aumônier à le déshabiller, portant les ornemens sur l'autel ; ensuite l'un met le car- reau au bas du marchepied ; et si l'Eveque veut lire les prières de l'action de grâces qui sont au missel , l'un d'eux le tient ouvert de- vant lui , comme au commencement , et l'autre transporte à la sacristie tous les ornemens , remettant l'argenterie , s'il y en a , entre les mains du Sacristain ; puis si l'Eveque doit sortir bientôt de l'Eglise , ils attendent qu'il ait fait ses prières ; pour le conduire au lieu il a pris son rochet , après quoi ils le sa- saluent et quittent leurs surplis.

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1>)2 de la messe solennelle.

SECONDE PARTIE.

De la Messe Solennelle.

I. vjomme le missel romain ne fait mention que de deux sortes de grandes Messes , Tune solennelle qu'on célèbre avec tous les officiers sacrés et non sacrés , tit. 2. n. 5. et l'autre qu'on dit seulement avec un ou deux Acolytes , lit. 6. n. 8. 5 il est bien à propos d'observer cette distinction dans la célébration des Messes hautes ; de sorte que si l'on ne peut avoir tous les officiers nécessaires pour la Messe solen- nelle , on se contente plutôt de la chanter avec un ou deux Acolytes , que de la célébrer avec une partie des autres Officiers. Si toutefois il ne manquoit que le Cérémoniaire, le Thurifé- raire pourroit suppléer à son défaut.

II. Lorsqu'on chante la Messe sans Officiers sacrés , il faut , suivant la Rubrique , qu'un Acolyte ou un Clerc , revêtu seulement d'un surplis , chante l'épître au lieu ordinaire, sans baiser ensuite la main du Célébrant ; et que le Prêtre chante l'évangile au même lieu il le dit aux Messes , et à la fiu ïte Missa est , ou Benedicamus Domino ; et de plus en Carême Humiliate capita vestra Deo ; mais il dit ces dernières paroles , aussi bien que Benedicamus Domino , étant tourné vers l'autel.

III. Les préparatifs que le Sacristain doit faire pour la Messe solennelle , sont marqués dans la première partie du second tom. art. 2.

DE LA MESSE SOLENNELLE. 1 55

ARTICLE PREMIER.

De la préparation du Célébrant et de ses Ministres.

I. J_j'heure étant venue et le sigDal donné pour les Officiers , ils se rendent à la sacristie, après une courte prière , s'ils ne l'ont déjà faite à l'église , ils lavent leurs mains et se revêtent des ornemens qui leur sont préparés. Le Cérémoniaire , le Thuriféraire et les Aco- lytes prennent des surplis , et ceux-ci aident le Diacre et le sous-Diacre à s'habiller. Il est à propos que les Ministres sacrés , prenant leurs ornemens , récitent les oraisons qui sont marquées pour chacun daas le missel , et qu'ils baisent l'amict, l'étoleetle manipule; mais ils ne doivent prendre ce dernier qu'après que le Prêtre est entièrement habillé. Le Sous-Diacre ayant pris ses ornemens , va porter le calice sur la crédence , étantaccompagné à sa gauche du Cérémoniaire, qui étend avec lui le' grand voile sur le calice : ils font en arrivant dans le sanctuaire et en se retirant , la génuflexion.

II. Le Célébrant ayant fait ses préparations et lavé ses mains , s'approche des ornemens ; le Diacre et le Sous-Diacre lui font alors une inclination médiocre, puis le revêtent de tous les ornemens sacerdotaux ; et quand ils l'ont tout à fait habillé , ilsprennentleurs manipules.

III. Pendant que les Officiers s'habillent , on sonne le dernier coup , et le Clergé se rend en diligence à la sacristie , si elle est assez

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I$4 DE LA MESSE SOLENNELLE,

spacieuse , sinon au lieu accoutumé , chacun se revêt de surplis , et les Chapiers prennent des chapes par-dessus. Cependant le Thurifé- raire prépare son encensoir; et les Acolites , après avoiraidé les Ministres sacrés à s'habiller, vont allumer les cierges de l'autel.

IV. Si le Clergé et les Officiers de l'autel doivent aller séparément au chœur, ainsi que l'on observe aux fêtes moins solennelles , comme il est amplement déclaré ci-après , part. 4. art. i. le Supérieur, ou celui qui le représente s donne aussitôt le signal pour partir , et le Clergé va au chœur , faisant aupa- ravant une inclination profonde à la croix de la sacristie , deux à deux , les moins dignes les premiers , selon l'usage plus ordinaire des lieux ; et ayant fait la géuuflexion à l'autel , ilà se saluent par une inclination médiocre en se séparant pour aller en leurs places aux deux côtés du chœur , sans saluer ceux qui les ont précédés ; et le Supérieur , ou le plus digne du Clergé étant arrivé à sa place , tous font une courte prière à genoux, après laquelle ils s'asseyent et se couvrent au signal qui en est donné. Peu de temps après , les Chapiers ayant salué comme les autres la croix de la sacristie, viennent au chœur deux à deux les mains jointes , les moins dignes les premiers , se dé. couvrant dès qu'ils sont à la vue du Clergé , qui se lève aussitôt et demeure debout pendant qu'ils vont faire la génuflexion proche l'autel y ou seulement une inclination profonde , si le S. Sacrement n'y est pas , comme l'observent aussi les Chanoines ; et ils font ensuite leur prière sur le dernier degré , s'ils entrent par

DE LA MESSE SOLENNELLE. 1 55

Je côté du chœur , selon l'usage plus ordinaire daus les chœurs distans de l'autel , comme ceux de France , dont nous parlons seulement ici , réservant à traiter des autres au lieu ci- dessus allégué. Après , s'étant levés et ayant fait derechef la génuflexion , ils saluentle chœur en entrant d'une inclination médiocre de paît et d'autre, commençant par le côté de l'épître, à quoi le chœur répond par un salut récipro- que 5 et lorsqu'ils sonten leurs places, tout le Clergé s'assied et se couvre avec eux , jusqu'à l'arivée des Officiers de l'autel.

V. Quand le Célébrant est habillé , il met ] un peu avant que de partir , de l'encens dans l'encensoir , le diacre tenant la navette de la main gauche , et lui présentant de la droite la cuiller qu'il baise par le bout du manche , et puis la main du Célébrant , auquel il dit la tête inclinée , Benedicite Pater Révérende ; et le Célébrant prend trois fois de l'encens , et en met a j tant de fois dans l'encensoir, à savoir , au milieu , à droite , et à gauche , disant à la première fois , Ab Mo benedicaris ; à la 2.e In cujus honore ; à la 3.e , Cremaberis , Amen. Ensuite , ayant rendu la cuiller au Diacre, que celui-ci reçoit en lui baisant la main et puis la cuiller, il fait le signe de la croix sans rien dire, ayant pendant toute cette action la main gauche sur la poitrine. Après il reçoit son bonnet que le Diacre lui présente avec les baisers accou- tumés tant du bonnet que de la main, et alors ildescend surle pavé au milieu de ses Ministres, ayant à sa droite le Diacre , le Thuriféraire , et le premier Acolyte ; et à sa gauche le Sous-Diacre, le Cérémoniaire , et le secouer

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l56 DE MESSE SOLENNELLE.

Acolyte , tous découverts et rangés en droite ligne devant la croix de la sacristie qu'ils sa- luent par une inclination profonde dès que les Chapiers sont entrés au chœur, et que le signal pour partir est donné ; et puis les Ministres font une inclination médiocre au Célébrant , à laquelle il répond par une inclination de tête d'un côté et d'un autre. Si la sacristie étoit trop étroite , le Thuriféraire et les Acolytes salueroient la croix derrière le Célébrant et les Ministres sacrés , après quoi le Célébrant se tourneroit tout à fait vers ses Ministres pour recevoir d'eux et pour leur rendre le salut.

VI. Remarquez i. que lorsque les Ministres présentent quelque chose au Célébrant revêtu de ses ornemens , ils baisent premièrement la chose , et puis sa main ; et quand ils reçoivent quelque chose de lui , ils baisent première- ment sa main et ensuite la chose , selon le Cérémonial , liv. i, c. 18. On excepte de cette règle les Messes des défunts , dans lesquelles on omet toute sorte de baisers, et celles qu'on dit en présence du S. Sacrement exposé, par- ticulièrement pour ce qui regarde l'encense- ment et quelques autres cas marqués ci-après en leur propre lieu. C'est aussi l'usage de ne baiser qu'à demi le bonnet du Célébrant lors- qu'on le lui présente , ou qu'on le reçoit de lui. Pour les Ministres entre eux , quand ils se donnent quelque chose , ils s'abstiennent de toute sorte de baisers.

VII. Remarquez 2. que les Acolytes doivent porter leurs chandeliers droits et également élevés ; celui qui est au côté droit , tenant le sien de la main droite par le nœud , et de la

DE LA MESSE SOLENNELLE. I 57

gauche par le pied , et au contraire, celui qui est au côté gauche, teoant le sien delà gauche par le nœud , et de la droite par le pied , et si en se tournant ils changent de côté , ils chan- gent aussi en même temps de main , en telle sorte qu'ils aient toujours la main qui est en dehors au nœud , et celle qui est en dedans au pied , lequel ils doivent tenir environ à la hauteur de la ceinture. De même quand ils portent des flambeaux , celui qui est au côté droit doit tenir le sien de la droite , et celui qui est au côté gauche doit tenir le sien de la gauche, tous deux ayant l'autre main qui est libre , appuyée sur la poitrine.

VIII. Remarquez 3. que lorsque le Thurifé- raire porte son encensoir avec quelque solen- nité , marchant processionellement , il le tient de la main droite , ayant le pouce dans le gros anneau , et le doigt annulaire dans le petit , par lequel il élève un peu la chaînette du couvercle , afin que le feu se conserve mieux , et de la gauche il porte la navette par le pied $ elle doit être fermée et l'ouverture tournée vers sa poitrine , et tenant ainsi l'un et l'autre des deux mains également élevées à la hauteur de la poitrine , en sorte que l'encensoir ne touche pas ses vêtemens. Mais quand il porte l'encensoir au Célébrant pour faire bénir l'en- cens , soit à la sacristie , soit à l'autel , il tient l'encensoir de la main gauche , et de la droite la navette à moitié ouverte , laquelle il pré- sente toujours de cette main au Diacre ou au Prêtre assistant ; puis ayant fait une inclination médiocre au Célébrant , la main droite appuyée sur sa poitrine , il lève de cette main le cou-

1 53 DE LA MESSE SOLENNELLE.

vercîedeson encensoir, en tirant l'anneau de la chaînette qui y est jointe , et de la même main il prend toutes les autres chaînettes en- semble par le milieu , élevant ainsi l'encensoir proche de la navette , et demeurant debout la tête inclinée , et la main gauche appuyée sur sa poitrine, pendaut que le Célébrant met de l'encens et le bénit (s'il le faut bénir ); aprè» quoi, etnon pas plutôt, il abaisse le couvercle de l'encensoir , salue le Célébrant comme auparavant , reçoit de la gauche la navette du Diacre , auquel il donne de la droite seule l'encensoir, si le Célébrant doit pour lor9 encenser; sinon il reçoit de la main droite la navette sans quitter l'encensoir , et ayant salué le Célébrant avec le Cérémoniaire , comme il a fait en arrivant , il se retire et se dispose pour marcher , prenant de la gauche la navette et de la droite l'encensoir , ainsi qu'il a été dit ci-dessus.

IX. Remarquez 4. que lorsqu'il y a no Prêtre- Assistant, il prend un surplis , prévoit la Messe , et la marque avec les signets du missel ; et s'étant revêtu d'une chape , quand le Célébrant est habillé , il lui présente la cuiller poui mettre de l'encens dans l'encen- soir (le Diacre étant pour lors au côté gauche entre le Célébrant et le Sous- Diacre ) , puis il fait les révérences convenables à la croix et au Célébrant , après lui avoir donné son bonnes avec les baisers accoutumés.

DE LA MESSE SOLENNELLE. I 5<)

ARTICLE II.

De la sortie de la Sacristie et de l'arrivée à l'Autel.

I. J_iE Thuriféraire marche seul le premier , tenant de la main droite l'encensoir avec so- lennité , et de la gauche la navette fermée ; les deux Acolytes le suivent portant leurs chan- deliers , puis le Cérémoniaire sans bonnet et les mains jointes ; ensuite le Sous Diacre , après lui le Diacre , et enfin le Prêtre , ces trois derniers ayant la tête couverte et les mains jointes , et tous marchant posément , et la vue modestement baissée.

II. Si la sacristie est derrière l'autel , et qu'il y ait une porte de chaque côté, le Célé- brant et tous les Ministres sortent par la porte qui est au côté de i'évangile , et s'en retour- nent après la Messe par la porte qui est au côtédel'épître; quoique le Clergé doive sortir par les deux portes, et rentrer de même.

III. S'ils passent devant quelque autel 011 l'on dise la Messe , depuis la consécration jusqu'à la communion , ils font la génuflexion d'un seul genou dans le même ordre qu'ils gardent en marchant , excepté le Célébrant qui la fait ayant le Di.icre à sa droite et le Sous-Diacre à sa gauche ; que si l'on y élève le S. Sacrement , ils demeurent à deux genoux jusqu'à ce que le calice soit remis sur l'autel ; puis s'étant levés , îis font une autre génu- flexion et se couvrent aussitôt. S'ils passent

l6o DE LA MESSE SOLENNELLE.'

devant un autel le S. Sacrement soit exposé dans un soleil , ils se mettent à deux genoux , et adorent le S. Sacrement, inclinant profon- dément la tête ; en ce cas ils ne se couvrent que lorsqu'ils sont sortis du lieu il est exposé , comme ils s'étoient aussitôt découverts en y entrant. S'ils passent devant le grand autel , ils font tous la génuflexion à la croix , excepté le Célébrant qui ne fait qu'une inclina- tion profonde 5 mais si le S. Sacrement y est présent , quoique enfermé dans le tabernacle ou suspendu au-dessus , le Célébrant fait tou- jours la génuflexion. Devant les autres autels ils ne font aucune inclination à la croix , ni à aucune image , si ce n'est au grand Crucifix de l'église qu'on garde par dévotion en cer- taines chapelles, suivant la coutume de quel- ques lieux , et aux insignes reliques des Saints dont ont fait l'office ce jour-là , si elles sont exposées avec solennité , comme il a été dit plus amplement dans l'art. 2. n. 5. de la Messe basse. Quant aux personnes considérables qu'ils peuvent rencontrer en leur chemin , voyez ce qui e6t dit au même lieu n. 8. et ci- après art. i3.

IV. S'iltt passent devant le chœur ou par- dedans, dès que le Thuriféraire et les Acoly- tes paroissent à l'entrée , le Clergé se lève et se découvre , et ils le saluent de part et d'autre d'une inclination médiocre , commençant par le côté de l'épître , et ceux du même ordre seulement leur rendent le salut, après quoi les susdits ministres se retirent aux deux coins de l'autel , sans faire aucune révérence ea passant , et demeurant tournés en face les uns

DE LA MESSE SOLENNELLE. l6l

vers les autres , le Thuriféraire étant pour lors à la gauche du premier Acolyte. Ensuite le Célébrant et les Ministres sacrés à ses côtés saluent le chœur par une inclination médiocre, et reçoivent de tout le Clergé un semblable salut: puis ils vont dans le même ordre au milieu de l'autel sans se couvrir, et l'un après l'autre , s'il est éloigné ; quand ils sont arrivés , les petits Officiers se joignent à eux en droite ligne , comme à la sacristie. Alors le Célébrant présente son boDnet au Diacre , lequel l'ayant reçu avec les baisers ordinaires , le donne avec le sien au Cérémoniaire , quand il le vient prendre , après avoir fait la génuflexion. Celui- ci se place au côté de l'évangile , il reçoit le bonnet du Sous- Diacre, et en même temps tous font la génuflexion sur le pavé proche le dernier degré de 1,'autel , les deux Ministres sacrés soutenant d'une main les coudes du Cé- lébrant, et tenant l'autre appuyée sur leur poitrine; ce qu'ils observent toujours en pa- reille occasion , si ce n'est qu'ils aient une main occupée, comme lorsqu'ils soutiennent la chasuble durant l'encensement, et quand le Sous- Diacre tientlapatène; mais s'iln'yapoint de tabernacle , le Célébrant fait seulement une inclination profonde , et les Ministres sacrés ne lui soutiennent point les coudes.

V. Si le Célébrant, les Ministres de l'autel et les Chapiers vont au chœur processionel- lement avec tout le clergé par la grande porte d'en bas , comme il est convenable aux fêtes solennelles , ainsi qu'il est marqué ci-après part. 4. art. 1. le Thuriféraire , les Acolytes et le Cérémoniaire ayant salué la croix de la sa-

î£)2 DE LA MESSE SOLENNELLE."

cristie par une inclination profonde , marchent les premiers dans l'ordre accoutumé , et vont faire la génuflexion devant le milieu de l'autel proche le dernier degré ; puis ils se séparent , comme nous avons dit ci-dessus, le Cérémo- niaire se retirant à la droite du second Acolyte au côté de l'évangile. Le Clergé suit deux à deux , ainsi qu'il a été spécifié dans l'art, pré- cédent, n. 4. Les Chapiers marchent immé- diatement après , observant ce qui a été dit au même lieu , excepté qu'à l'entrée du chœur ils saluent l'autel, et puis le Clergé , se sépa- rant ensuite avec inclination mutuelle , et se rangeant des deux côtés le long des bassey chaires, ils demeurent debout la tête dé- couverte. Enfin les Officiers sacrés viennent l'un après l'autre , et le Célébrant s'étant avancé à l'entrée au milieu de ses deux Minis- tres , ils se découvrent tous trois , et saluent le chœur à l'ordinaire , après quoi ils continuent leur chemin vers l'autel dans le même ordre qu'ils sont venus , sans se recouvrir. Aussitôt qu'ils sont passés , les Chapiers vont en leurs places devant le lutrin , ils se mettent à ge- noux, comme fout tous les autres près de leurs sièges , et après une courte prière les Chapiers et les Chantres se lèvent et commencent l'in- troït. Cependant le Célébrant étant arrivé à l'autel , se comporte avec ses Ministres comme il a été dit au n.° précédent.

VI. Remarquez 1. que ceux qui viennent à l'autel de quelque lieu hors de son enceinte , comme du chœur, ou de la sacristie, ou qui ïe quittent pour aller en quelqu'un de tes lieux, doivent toujours faire la génuflexion en

DE LA MESSE SOLENNELLE. T 6.1

parlant de l'autel , ou en y arrivant , encore qu'ils n'arrivent pas au milieu de l'autel; et cette génuflexion se fait sur le pavé , si le con- traire n'est marqué en son propre lieu ; mais ceux qui vont d'un côté de l'autel à l'autre , sans sortir de son enceinte, la font sur le bord du degré devant lequel ils se trouvent , soit à la Messe, soit aux autres offices , excepté les petits Officiers qui la font sur le pavé , s'il n'est autrement spécifié en son lieu.

VII. Remarquez 2. que s'il y a un Prêtre Assistant , il va à l'autel la tête couverte et les mains jointes , à la droite du Diacre , et qu'il salue le chœur et l'autel à la droite du Célé- brant , les deux Ministres sacrés étant pour lor9 à sa gauche. Si le S. Sacrement n'est pas sur l'autel , il fait seulement une inclination pro- fonde à la croix, comme le Célébrant; et s'il y est présent , il fait la génuflexion ; ce qu'il observe toutes les fois qu'il pcisse devant le milieu de l'autel , se comportant pour le reste en la manière qui a été rapportée ci-dessus n. touchant le Diacre ; et celui-ci se tient cependant à la gauche du Célébrant avec le Sous- Diacre qui est à sa gauche, et uo peu retiré derrière lui.

164 DE LA MESSE SOLENNELLE.

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ARTICLE III.

Du commencement de la Messe jusqu'à l'Introït.

I. I_Jès que le Célébrant et ses Ministres ont salué l'autel , le Thuriféraire va se mettre à genoux du côté de l'épître , et le Cérémoniaire à sa gauche, après avoir porté les bonnets sur le banc. Les Acolytes portent en même temps leurs chandeliers sur la crédence , puis se mettent à genoux près de la même crédence et répondent tout bas au Prêtre , faisant les signes de croix , les inclinations, etc. comme les Ministres sacrés.

II. Le Célébrant étant entre les deux Mi- nistres sacrés , commence la Messe d'une voix médiocre , en la manière ordinaire , excepté qu'il se tourne un peu vers le Diacre et le Sous-Diacre quand il dit Et vobis fratres , et vos fratres , demeurant cependant incliné, et eux tout droits. Les Ministres lui répondent d'un ton semblable , font le signe de la croix lorsqu'il le fait sur soi , et s'inclinent médio- crement vers lui pendant qu'ils disent Mise- reatur , et profondément vers l'autel durant le Confiteor , se tournant un peu vers le Célé- brant à ces paroles Et tibi Pater , et te Pater , sans se relever 5 puiss'étant redressés à Indul- gentiam , ils s'inclinent derechef médiocre- ment avec le Célébrant à Deus tu conversus , etc. jusqu'après Oremus.

III. Sitôt que le Célébrant a dit Oremus , il

DE LA MESSE SOLENNELLE. l6S

monte à l'autel avec les deux Ministres sacrés, qui lèvent uu peu le devant de son aube et de sa soutane d'uue main , tenant l'autre sur la poitrine; ce qu'ils font toujours en pareille occasion. Alors les Ministres intérieurs et tous ceux du choeur qui étoient à genoux , se lèvent, et ces derniers observent durant le reste de laMesse les cérémonies particulières du chœur qui sont marquées ci-après part. 4* art»

IV. Le Célébrant étant monté à l'autel, le baise au milieu , disant l'oraison accoutumée, et les deux Ministres sacrés ayant les main» jointes, font cependant la génuflexion à ses côtés; le Cérémoniaire et le Thuriféraire à sa droite , qui sont venus pour faire bénir l'en- cens, la font en même temps en bas vers le coin de l'épître ; ce qu'ils observent toujours en semblable occasion. Ils montent ensuite sur le marchepied , et saluent le Célébrant avec le Diacre. Le Célébrant , sans quitter le milieu de l'autel , met de l'encens dans l'en- censoir, et le bénit en la manière ci-dessus exprimée, art. i. n. 5. Puis le Diacre ayant salué le Célébrant et rendu la navette avec la cuiller dedans au Thuriféraire, reçoit de lui l'encensoir, et le tenant de la main droite par le haut des chaînettes , et de la main gauche parle bas, il baise le haut des chaînettes qu'il met ensuite dans la gauche du Célébrant et le bas dans sa droite, laquelle il baise en l'éle- vant un peu avec les deux mains, sans lui faire aucune inclination avant ni après. Le Célé- brant s'étant tourné aussitôt vers l'autel, l'en- cense en la manière exprimée au nombre sui- vant, et durant cette action les Ministres

l(i6 DE LA MESSE 50LENNELLF.

sacrés élèvent un peu d'une main le derrière de sa chasuble de chaque côté vers les épau- les ; ayant l'autre main appuyée sur leur poi- ttiûe , et ils font toujours la génuflexion en même temps qu'il fait la révérence au milieu de l'autel , se tenant un peu écartés de lui. Le Cérémoniaire ôte le pupitre et le missel de dessus l'autel , quand il faut , et le remet ensuite, faisant sur le marchepied , avec les Ministres sacrés la géuuflexion. Pour ce qui regarde le Thuriféraire , ayant donné son encensoir au Diacre , il descend du côté de l'épître , il ne fait la génuflexion que la première fois que le Célébrant la fait durant l'encensement.

V. Le Célébrant ayant reçu l'encensoir du Diacre , fait une inclination profonde à la croix , ou la génuflexion s'il y a un tabernacle , te- nant les extrémités des deux mains appuyées sur le bord de l'autel , sans toucher , s'il se peut , ses ornemens , ni le devant de l'autel avec l'encensoir ; et s'étant relevé 5 il encense la croix de trois coups vers le milieu , sans lien dire durant tout l'encensement ; puis ayant fait derechef l'inclination ou la génu- flexion , il encense de trois coups , dans une égale distance , le dessus de l'autel vers la partie de derrière , en marchant depuis le mi- lieu jusqu'au coin de l'épître , étant arrivé , il donne deux coup:» d'encensoir au côté de l'autel , l'un plus bas en baissant la main, et l'autre plus haut en la relevant ; et se tournant vers la croix , il encense de trois coups comme en demi cercle le dessus de l'autel vei s la partie de devant 5 depuis le même côté de l'épîtrâ

DE LA MESSE SOLENNELLE. l6'/

jusqu'au milieu , ayant fait derechef la ré- vérence convenable , il encense aussi de trois coups dans une égale distance le dessu3 de l'autel vers la partie de derrière , depuis le milieu jusqu'au coin de l'évangile , étant, il encense le même côté de l'autel de deux coups , le premier en bas , et le second en haut , comme il a fait à celui de l'épître ; et se tournant vers la croix, sans sortir du même lieu , mais avançant seulement le bras et le pied droit vers le milieu , il encense de trois coups en demi cercle l'autre partie de dessus de l'autel ; puis retirant le pîed droit qu'il avoiî avancé, et abaissant un peu la main, il encense de trois coups dans une égale distance le de- vant de l'autel , en marchant depuis le côté de l'évaDgile jusqu'au milieu , ayant fait , comme auparavant, la révérence convenable, il encense de trois coups l'autre partie du de- vant de l'autel , depuis le milieu jusqu'au coin de l'épître , il rend l'encensoir au Diacre , qui le reçoit , baisant premièrement la main droite du Célébrant , laquelle il soutient de ses deux mains ; puis retenant avec la droite le bas des chaînettes , et les prenant avec la main gauche par le haut qu'il baise en même temps, il descend aussitôt au bas des degrés , et encense le Célébrant.

VI. S'il y a des reliques sur l'autel enchâs- sées en des reliquaires eiLtre les chandeliers , ou des images de Saiuts en bosses et séparées du tabernacle , le Célébrant ayant enceosé la croix , encense du même lieu , sans aucune inclination , premièrement les reliques ou ima-. Ces qui sont au côté de l'évangile, commençant.

1-68 DE LA MESSE SOLENNELLE:

par celles qui sont les plus proches de la croix , et donnant seulement deux coups d'ensensoir , quoiqu'il y eût plus ou moins de reliquaires ou d'images de chaque côté de l'au- tel, puis ayant fait de rechef l'inclination à la croix , ou la génuflexion au Saint Sacrement, encense de la même façon celles qui sont au côté de l'épître ; et sans faire d'autres ré- vérences, il continue l'encensement du même côté de l'autel, ainsi qu'il a été dit au nombre précédent.

VII. L'encensement de l'autel étant fini, le Sous Diacre descend sur le pavé ,où il demeure devant le coin de l'épine, pendant que le Diacre encense le Célébrant en la manière ordinaire, c'est-à-dire , de trois coups , avec une inclination profonde avant et après, la- quelle, le Cérémoniaire qui est à sa droite et le Thuriféraire qui est à sa gauche , tous deux un peu retirés derrière, font en même temp3 que lui. Ensuite le Thuriféraire ayant reçu du Diacre l'encensoir , va le porter au lieu des- tiné à cela , et retourne aussitôt à la crédence , si ce n'est qu'il soit occupé ailleurs au défaut du Cérémoniaire.

VIII. Remarquez, i. que la rubrique du missel , tit. 4* n. 6. qui porte que le Célébrant fait la génuflexion toutes les fois qu'il passe par-devant le milieu de l'autel est le taber- nacle du Saint Sacrement, ne se doit entendre que durant l'encen9ement, selon le sentiment commun des Auteurs ; comme aussi lorsqu'il est dit au tit. 1 7. n. 4. des rubriques générales , que les Ministres font toujours la génuflexion avec le Célébrant 5 cela s'entend seulement.

DE LA MESSE SOLENNELLE. 169

de ceux qui sont pour lors à ses côtés , suivant l'usage communément reçu, si ce n'est que le contraire soit expressément spécifié en son propre lieu.

XI. Remarquez 2. qu'outre le cas ci-dessus exprimé , les Ministres sacrés doivent faire la génuflexion durant la Messe , 1. toutes les fois qu'ils passent par devant la croix de l'autel , si le contraire n'est exprimé en son propre lieu. 2. Quand de leurs places ils montent aux côtés du Célébrant qui eotau milieu de l'autel , ou que de ses côtés ils descendent derrière lui en leurs places, il font la génuflexion au lieu d'où ils partent , sans en faire au lieu ils arrivent , même après la consécration , ou lorsque le S. Sacrement est exposé. 3. Quand de quel- qu'autre part que des côtés du Célébrant , ils vont en leurs places au milieu de l'autel der- rière le Célébrant , ou qu'ils en partent pour aller ailleurs , ils doivent faire la génuflexion en leurs places , lorsqu'ils y arrivent ou qu'ils en partent , si ce n'est qu'ils marchent con- jointement avec le Célébrant ; car en ce cas ils ae font point de génuflexi.on pour se confor- mer à lui 4. Quand ils vont d'un côté du célé- brant , qui est au milie»:! de l'autel , à l'autre côté, ils font la génuflex'.on à ses deux côtés et non point au milieu, soit avant, soit après la consé- cration; mais quand ils vont d'un coin de l'autel à l'autre , ils font seulement la génuflexion en pasant au milieu , sans en fai re aux extré- mités ,même après la consécration, ou en pré- sence du S. Sacrement exposé. 5. De ces règles générales on excepte quelques cas paiticuliers, «avoir , au commencement de la Messe , le Tom. J. H

I70 DE LA MESSE SOLENttELE.

Célébrant baisant l'autel , quoiqu'il ne fasse pas la géouflexion , les Ministres sacrés la font néanmoins à ses côtés 3 parce que c'est la pre- mière fois qu'ils arrivent devant la croix. De plus , le Sous- Diacre portant le livre des évan- giles à baiser au Célébrant , ne fait en passant aucune révérence à la croix , ni même au S. Sacrement exposé ; et lemême ayant porté la patène à la fin du pater , fait la génuflexion en partant du coin de l'autel , et non pas en arri- vant à sa place. 6. Les Ministres sacrés font toutes lesdites génuflexions durant la messe solennelle , encore qu'il n'y ait que la croix sur l'autel sans tabernai.^ , et que le Célébrant ne fasse qu'une inclination profonde.

X. Remarquez 3. que tous les autres Minis- tres inférieurs doivent à proportion observer les règles rapportées au nombre précédent touchant les génuflexions qu'ils font à l'autel durant la Messe , excepté qu'ih les font ordi- nairement sur le pavé. A quoi il faut ajouter que comme ils sont du corps des Ministres de l'autel, ils doivent plutôt se conformer au Cé- lébrant et aux Ministres sacrés , qu'à ceux du chœur , sinon en quelques cas ci- après spéci- fiés. I. ïls font les signes de croix que le Célé- brant fait sur soi. 2. Ils s'inclinent comme lui vers la croix à ce mot Oremus, avant les orai- sons, comme aussi au nom de Jésus, et devant eux aux autres paroles auxquelles le Célébrant fait inclination de tête , observant là-dessus ce qui a été marqué pour le Célébrant dans l'art. 16. 3. Us s'inclinent médiocrement au Sanctus jusqu'à Benedictus , à YAgnus Dei, et au Do- mine non sum dignus. 4 Us frappent leur poi-

DE LA MESSE SOLENNELLE. I7I

trîneà cesdeux derniers , aussi bien qu'à Nobis quoque peccatoribus , et à Mea culpa du Con- fiteor. Ils s'asseyent seulement ( sans se cou- vrir) lorsque le Célébrant et les Ministres sacré 3 sont assis, et d'abord que quelqu'un d'eux se lève , ils se lèvent en même temps; néan- moins le Cérémoniaire ne s'assied point durant la Messe , quoique tous les autres soient assis; mais il se tient debout proche des Officiers sacrés pour les avertir quand ils doivent se dé- couvrir , ou se lever de leurs siéges.6.Ils font la génuflexion d'un seul genou , lorsque le Cé- lébrant la fait endisant certains versets , comme Adjuva nos Deus , etc. Veni sancte Spiritus , etc. Et procidentes adoraverunt cum. Et pro~ cidens adoravit eum. Et incamatus est } etc. Et Verbum caro factum est. Or , afin que les Acolytes et le Thuriféraire puissent plus aisé- ment se conformer en toutes ces choses au Cé- lébrant , ils doivent, soit debout soit à genoux être un peu tournés vers l'autel pendant qu'ils sont en leurs places proche delà crédence. 7. Quand le cœur chante quelques-uns des sus- dits versets , comme Adjuva nos Deus , etc. Veni sancte Spiritus , etc. Et incamatus est , etc. , ils se conforment au chœur , se mettant pour lors à deux genoux, encore que le Célé- brant et les Ministres sacrés fussent assis, comme ils le sont d'ordinaire à ces paroles Et incamatus est, etc. Ils s'y conforment encore se tenant à genoux , non-seulement au com- mencement de toutes les Messes, mais encore durant les oraisons , et depuis Sanclus jusqu'à Fax Domini, aux Messes' des Morts et des Fériés majeures, dont il est parlé en l'article

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172 DE LA MESSE SOLENNELLE.

•uivant n.° 9, si ce n'est pendant qu'ils sont occupés à faire quelque chose de leur office, comme l'est ordinairement le Cérémoniaire , lequel pour cet effet se tient debout en la plu- part des choses qui sont ici marquées. 8. Ils ont les mains jointes depuis le commencement de la Messe jusqu'au premier encensement; depuis l'introït jusqu'à ce que le Célébrant ait achevé le Kyrie; pendant que le Célébrant dit le Gloria, l'évangile et le Credo; durant les oraisons que chante le Célébrant au com- mencement et à la fin de la Messe ; pendant que le Célébrant dit Oremus , et lit ensuite l'offertoire ; durant la préface ; depuis la con- sécration jusqu'après la communion ; à la bé- nédiction 5 durant le dernier évangile, et pen- dant tout le temps qu'ils sont à genoux , s'ils ont les mains libres. De plus le Cérémoniaire a les mains jointes lorsqu'il assiste le Célébrant à l'autel , ou qu'il conduit quelqu'un des Offi- ciers qui les a jointes, ou qu'il marche dans l'enceinte du sanctuaire , soit à la Messe, soit à quelqu'autre office solennel, s'il n'est oc- cupé à tenir quelque chose, le Thuriféraire et les Acolytes observent la même règle , suivant laquelle on doit entendre tout ce qui est dit ailleurs sur ce sujet. Hor3 des cas ci- dessus spécifiés , tous les Ministres inférieurs ont les bras modestement croisés sur la poi- trine.

XI. Remarquez 4. que lorsqu'il y a un Prêtre Assistant , il demeure à la droite du Cé- lébrant pendant le Confileor , lui répondant et faisant les mêmes actions que les Ministres sacrés qui sont tous deux à la gauche ; ensuite

DE LA MESSE SOLENNELLE. Ijt

il monte avec lui à l'autel, élevant de la main gauche le devant de son aube et de ses habits, et ayant fait une révérence convenable à l'au- tel, lorsque le Célébrant le baise, il se retire au coin de l'épître, proche du livre, pour céder la place au Diacre qui fait: bénir l'encens , et assiste à l'encensement à l'ordinaire, pendant lequel le Prêtre Assistant retire, quand il faut, le livre de dessus l'autel, et le remet ensuite, avec les révérences requises avant et après ; le Cérémoniaire demeurant pour lors en sa place auprès du Thuriféraire.

ARTICLE IV.

De l'Introït , Kyrie, Gloria in excelsis , etc. jusqu'à VEpltre.

Jlje Célébrant étant tourné vers l'autel au coin de l'épître , lit tout seul d'une voix mé- diocre l'introït , ayant à sa droite le Diacre sur le second degré, et le Sous-Diacre à la droite du Diacre sur le pavé, supposé que le grand autelait trois degrés aux côtés, aussi bien qu'an devant, comme il les doit avoir. Le Cérémo- niaire se tient proche du livre , et tourné vers l'autel, pour indiquer au Célébrant ce qu'il doit dire. Après l'introït le Célébrant dit au même lieu, alternativement avec ses iMinistres, les Kyrie; quand il les a finis, ils se retirent derrière lui, et puis ils demeurent jusqu'à ce que le chœur chante le dernier Kyrie, ou 8îîi r68te encore )us(iue-là un temps assez no- table pour aller s'asseoir ( ce qui arrive seule-

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174 DE LA messe solennelle.

méat aux grandes fêtes , le chant est plus solennel ) , ils s'y en vont sans faire aucune inclination ni génuflexion à l'autel avant que de partir, et ils s'asseyent, comme il est dit ci-après n. /(• H faut cependant remarquer que le Célébrant ne doit s'asseoir qu'après que le chœur a cessé de chanter l'introït.

II. Pendant qu'on chante au chœur le der- nier Kyrie eleison, si le Célébrant et ses deux Ministres sacrés ne sont pas assis, le Diacre et le Sous-Diacre partent, étant en droite ligne l'un derrière l'autre, pour aller tous trois en- semble au milieu de l'autel, le Diacre par le second degré il étoit, et le Sous-Diacre par le pavé, sans faire de génuflexion, et iU de- meurent ainsi l'un derrière l'autre. Que s'il n'y a pas plusieurs degrés , ils se tiennent écar- tés l'un de l'autre dans une égale distance. S'ils étoient assis , ils se découvrent , et le Diacre et le Sous-Diacre ayant mis promptement leurs bonnets sur le banc, le premier reçoit, avec les baisers convenables, celui du Célébrant qui est encore assis; puis tous deux lui fout uns inclination médiocre, et vont avec lui l'un après l'autre par le plus long chemin a l'autel, ils font la génuflexion en arrivant au milieu sur le dernier degré ; mais s'il n'y a point de tabernacle, le Célébrant fait seule- ment une inclination profonde; après quoi les deux Ministres sacrés élèvent ses vêtements, savoir, le Diacre jusqu'au second degré, il monte avec lui et y demeure, et le Sous-Diacre jusque sur le plus bas degré seulement, d'où il descend aussitôt en sa place ordinaire sur le pavé.

DE LA MESSE SOLENNELLE. I?5

ÎIÏ. Le dernier Kyrie étant chanté , le Célé- brant entonne à haute voix le Gloria in excel- sis Deo , â'il le faut dire , et le chœur continue à chanter le reste. Lorsque le Célébrant dit Deo , tant lui que tous les autres font une in- clination de tête , ensuite les deux Ministres sacrés font la génuflexion et montent ensemble aux côté» du Célébrant , le Diacre à la droite , et le Sous- Diacre à la gauche , oùils continuent l'hymne avec lui sans le prévenir , faisant les mêmes inclinations que lui, et le signe de la croix à la fin.

IV. Après que le Célébrant a dit l'hymne , s'il veut s'asseoir comme il est à propos qu'il le fasse, au moins aux jours de fêtes comman- dées , il fait , avec ses deux Ministres, la révé- rence à l'autel 5 puis ils vont au côté de l'épître , l'un après l'autre, s'il y a une distance consi- dérable jusqu'à leur siège ; ou si le chemin est court, les Ministres sacrés vont à côté l'un de l'autre, suivis du Célébrant, et étant arrivés au siège qui leur est préparé, le Célébrant s'assied, les deux Ministres levant en même temps le derrière de sa chasuble, et le Diacre lui présentant le bonnet en la manière accou- tumée ; ensuite ils prennent tous deux leurs bonnets, font une inclination médiocre au Cé- lébrant, et s'étant salués d'une petite inclina- tion , ils s'asseyent à ses côtés, levant chacun le derrière de leur dalmatique et tunique, et se couvrent. Ils prennent garde de ne pas aller s'asseoir pendant que le chœur chante quel- ques versets du Gloria , auquel le Clergé se découvre et s'incline ; et si cela arrivoit lors- qu'ils sont en chemin, ils devroient s'arrêter

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I?6 DE LA MESSE SOLENNELLE.

et s'incliner vers l'autel ; mais depuis qu'ils sont assis, ils se découvrent seulement, tenant leurs bonnets d'une main sur le genou droit , et s^inclinent en ce cas comme le Clergé, de quoi le Cérémoniaire les avertit par une incli- nation. Le reste du temps ils demeurent cou- verts , ayant les mains étendues sur les genoux.

V. Lorsque le Célébrant et les Ministre» «acres sont assis, les Acolytes et le Thurifé- raire s'asseyent aussi en leurs places sans se couvrir, tenant les bras croisés sur la poitrine, s'inclinant comme le Célébrant et les Minis- tres sacrés.

VI. Vers la fin de l'hymne , à ces paroles Curtt sancto spiriiu , le Célébrant et les Ministres sacrés, sans faire le signe de la croix, se dé- couvrent et retournent à l'autel comme il a été dit ci-dessus n. 2. , le Cérémoniaire marchant le premier, et le Diacre se retirant un peu en arrière quand il est arrivé devant le coin de l'épître sur le pavé , afin de laisser le passage libre au Célébrant, auquel il fait uue inclina- tion de tête; ce qu'il faut toujours observer en pareille occasion. Les Acolytes et le Thurifé- raire se lèvent en même temps que les Minis- tres sacrés , et demeurent debout en leurs places; et si le Célébrant passe devant eux, ils lui font une inclination médiocre. Si le Cé- lébrant ne s'assied pas, les deux Ministres sacrés demeurent debout à ses côtés et un peu derrière , s'inclinant avec lui aux mêmes ver- setâ que le chœur; et lorsqu'on chante le der- nier, ils font tous deux ensemble la génuflexion, puis descendent en leurs places ordinaires l'un derrière l'autre. Les Ministres inférieurs ne

DE LA MESSE SOLENNELLE. I77

s'asseyent point en ce cas , ni même lorsqu'un seul des Ministres sacrés est debout , quoique le chœur soit assis , comme il a été remarqué ci-dessus.»

VU. L'hymne étant finie , le Célébrant baise l'autel et chante Dominus vobiscum ; puis il va au coin de l'épitre , les deux Ministres sacrés vont en même temps , marchant en droite ligne l'un derrière l'autre , sans faire de génu- flexion en partant du milieu , ni d'inclination au Célébrant quand il se tourne vers eux ; ce qu'ils observent en semblables occasions. Ils demeurent durant les oraisons que chante le Célébrant, ayant toujours les mains jointes , et s'inciinant aux mêmes endroits que lui , sans répondre toutefois Amen; ce qu'ils observent en toutes les autres choses auxquelles le chœur répond, Le Cérémoniaire est à côté du livre, il montre au Célébrant les oraisons qu'il doit dire, et tourne les feuillets , s'il est besoin; savoir , de la main droite , étant au coté de l'épitre, et de la gauche au côté de l'évangile. Le3 deux Acolytes avec le Thuriféraire sont debout en leurs places , tenant les mains join- tes , et s'inclinaat , quand il faut , comme les Ministres sacrés.

VIII. Lorsqu'on doit, dire Fleciamus genua , c'est au Diacre à le chanter en fléchissant le premier les deux genoux ; puis le Sous- Diacre chante Levate en se relevant le premier , et tous , excepté le Célébrant , fléchissent les deux genoux en leurs places , et s'étant re- levés , demeurent inclinés pendant l'oraison que chante le Célébrant.

IX. Aux Messes des fériés de l'Avent , du

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Carême , des Quatre-Temps et des Vigiles dans lesquelles le jeûne est prescrit de droit com- mun ; comme aussi aux Messes des Morts, tous les Ministres inférieurs de l'autel , et tous ceux qui sont au chœur demeurent à genoux durant les oraisons que chante le Célébrant, tant au commencement qu'à la fin de la Messe ; comme aussi depuis le Sanctus inclusivement , jusqu'à Pax Domini exclusivement. On excepte de cette règle les vigiles de Noël , de Pàque , de le Pentecôte , les Quatre-Temps de la Pentecôte , et le Jeudi- Saint.

X. S'il y a un Prêtre Assistant , après que le Célébrant a été encensé , il se met à son côté droit hors du marchepied , la face tournée vers le côté de l'évangile , et montre au Célébrant le commencement de la Messe , faisant avec lui le signe de la croix et les inclinations qu'il faut faire. 11 indique au Célébrant le Gloria in excelsis , s'il le doit dire ; puis il retourne au coin de l'épître , il s'incline aux mêmes versets que lui , et fait le signe de la croix à la fin. Si le Célébrant s'assied au Kyrie ou au Gloria , il marche après lui et se place à la droite du Diacre sur son siège , étant tourné à demi vers l'autel , et la tête couverte , se dé- couvrant et s'inclinant de même que le Célé- braut. Sur la fin , ils se lèvent avec les Ministres sacrés , salue le Célébrant , comme il doit avoir fait avant que de s'asseoir , et retourne sans autre révérence par le plus court chemin au côté de l'épître , il montre au Célébrant les oraisons qu'il doit dire , et ensuite l'épître, le graduel , etc. jusqu'à l'évangile.

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ARTICLE V.

De l'Epitre, Graduel , etc. jusqu'à l'Evangile.

I. Au commencement de la dernière oraison , s'il y en a plusieurs , le Cérémoniaire , ou à son défaut le Thuriféraire prend le livre des épîtres sur la crédence , et le tenant par les côtés en sorte que l'ouverture soit à sa droite , il le porte fermé au Sous-Diacre qui le reçoit des deux mains par le bas , ayant l'ouverture du livre en sa gauche , et appuyant le haut sur sa poitrine , avec une inclination réciproque , avant et après; puis s'étant retourné vers l'autel, il demeure en sa place jusqu'après ces paroles Jesum Christum de la conclusion de l'oraison , auxquelles il s'incline vers la croix ; ou jusqu'à Qui vivis , ou autre semblable , et alors il va faire la génuflexion au milieu de l'autel sur le plus bas degré , ayant le Cérémo- niaire à 3a gauche , qui l'accompagne dans toute cette action ; puis étant de retour à sa place , il chante l'épître à haute voix, tenant lui-même le livre, ou bien s'il y a un pupitre il y met le livre , et tient les deux mains étendues dessus. S'il chante ces paroles Ut in nomine Jesu omne genu flectaiur , etc. qui se rencontrent dan3 l'épître des Messes de la Croix, et du dimanche des Rameaux, il fléchit les genoux, comme aussi le Cérémoniaire qui est à sa gauche , et les Ministres inférieurs avec tous ceux du chœuc en leurs places hisqu'à Infernorum inclusivement. Si le Célébrant

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i80 DE LA MESSE SOLENNELLE:

n'est pas empêché pour lors à dire le graduel ou le trait , il se met aussi à genoux au milieu de l'autel sur le bord du marchepied, ayant le Diacre à sa gauche : mais lorsqu'il dit lui-même les susdites paroles à l'épître , il fléchit un seul genou avec le Diacre qui est à sa droite.

II. Dès que le Sous-Diacre commence i'épî- tre , le Diacre monte à la droite du Célébrant , un peu derrière lui , et il ne retourne point à sa place que le Célébrant n'ait achevé ce qu'il y a à lire : cependant le Célébrant lit la sienne d'une voix médiocre , et le reste jusqu'à Manda cor meum exclusivement. Le Diacre s'incline, fléchit les genoux avec le Célébrant , tourne les feuillets quand il faut, et répond à la fin de l'épître Deo gratias. Le Célébrant demeure au même lieu jusqu'à ce qu'il ait béni le Sous- Diacre.

III. L'épître étant achevée , l'en commence à chanter au chœur le graduel et ce qui suit ; et le Thuriféraire va mettre du feu dans l'en- censoir , puis revient à l'autel avant le dernier verset du graduel ou du trait, faisant en sortant et en rentrant la génuflexion sur le pavé.

IV. Le Sous-Diacre ayant fait la génuflexion au milieu de l'autel , et étant accompagné du Cérémouiaire , comme ci-devant , va par le plus long chemin au coin de l'épître , d'où le Diacre s'est retiré un peu auparavant , et il se met à genoux sur le bord du plus haut degré devant le Célébrant, lequel lui présente sa main droite à baiser, qu'il met à cet effet sur le haut du livre des épîtres, tenant la gauche sur l'au- f el , et puis il lui donne sa bénédiction sans rien

DE LA MESSE SOLENNELLE.' l8f

dire ; ensuite le Sous-Diacre se lève et rend le livre au Cérémoniaire qui le porte à la cré- dence , si ce n'est que le même livre serve au9si pour l'évangile , auquel cas il le retient pour le donner au Diacre dès que le Célébrant aura commencé l'évangile.

V. Si le Célébrant n'a pas achevé délire le trait ou la prose , lorsque le Sous-Diacre arrive, il continue de lire ce qui reste. Le Sous-Diacre attendant au même lieu jusqu'à ce que le Célébrant ait achevé , pour se mettre à genoux et baiser sa main.

VI. Remarquez que s'il y a dans la Messe plusieurs épîtres , comme il arrive aux Quatre- Temps et en quelques autres jours , on les doit chanter au lieu et au ton ordinaire de l'épître , avec une génuflexion avant et après visa-vis le milieu de l'autel; mais le seul Sous- Diacre baise la main du Célébrant après la der- nière qu'il doit tou-ours chanter ; et si d'autres que lui chantent les premières , comme il est convenable, il demeure cependant au côté du Diacre , de la même façon qu'à l'introït , sans faire aucune révérence lorqu'il y va , ou qu'il se retire derrière. Pour les prophéties qu'on chante avant la Messe les veilles de Pâques et de la Pentecôte , ou y observe le ton propre des leçons 5 avec une iuflexion particulière à la fin.

VII. Le Sous-Diacre ayant reçu la béné- diction du Célébrant , prend le missel qui est sur l'autel , le ferme et le porte avec le coussin ou le pupitre, passait par-derrière le Diacre, et faisant la génuflexion au milieu de l'autel j puis ayant mis le livre sur le coin de l'évan-

l82 DE LA MESSE SOLENNELLE.

gîle , il se retire à côté et comme derrière le livre sur le second degré , il répond au Prêtre.

VIII. Le Célébrant après avoir béni le Sous- Diacre ,va au milieu de l'autel , il dit Munda cor meum , etc. puis étant arrivé au livre , il dit d'une voix médiocre l'évangile avec les cé- rémonies ordinaires , sans baiser néanmoins le livre à la fin ni dire Per Evangelica dicta yetc, ce qu'il ne fait qu'après que le Diacre a chanté l'évangile. Le Sous-Diacre lui répond , faisant les mêmes signes de croix sur soi avec le pouce , et les mêmes inclinations et génuflexions que lui. Il dit à la fin Laus tibi Christe , et approche le missel au milieu de l'autel , laissant assez, d'espace pour mettre le corporal , puis il fait la génuflexion et descend sur le pavé derrière le Célébrant, il demeure debout jusqu'à ce qu'il faille aller chanter l'évangile. Le Célé- brant demeure pareillement debout entre le coin de l'évangile et le milieu de l'autel, jus- qu'à ce qu'il ait béni le Diacre.

IX. Sitôt que le Célébrant a commencé l'évangile , le Diacre qui est demeuré au coin de l'épître , descend sur le pavé, et reçoit du Cérémoniaire le livre des évangiles, delà même manière qu'il a été dit pour le Sous-Diacre ; puis il fait la génuflexion sur le milieu du plus bas degré , ensuite il monte à l'autel, et met au milieu le livre fermé et tendu , et ayant fait la génuflexion au même lieu , il va se mettre entre le Célébrant et le Sous- diacre pour as- sister à l'évangile, lequel étant achevé,iî répond Laus tibi Christe , et descend ensuite derrière le Célébrant sur le second degré , sans faire aucune génuflexion.

DE LA MESSE SOLENNELLE. l85

X. Si l'on citante quelque prose ou séquence , et que le Célébrant De veuille pas s'asseoir, il demeure debout avec ses deux Ministres qui sont derrière lui , comme il a été dit, jusqu'à ce qu'il faille bénir l'encens pour l'évangile. Mais s'il va s'asseoir , il observe , avec ses Mi- nistres, les mêmes choses qui sont prescrites ci-dessus après le Kyrie et le Gloria, excepté qu'ils doivent retourner tous trois assez à tempspour bénir l'encens et faire le reste avant que le chœur ait cessé de chanter.

XI. Aux fériés du Carême , le Célébrant se tient à genoux avec ses Ministres sur le bord du marchepied lorsque le chœur chante le verset Adjuvanos Deus, etc. mais il est à propos qu'il ait lu auparavant en diligence son évan- gile, et mis de l'encens dans l'encensoir , et que pendant qu'on chante le susdit verset , le Diacre dise Munda cor meum , afin qu'ensuite il n'ait qu'à prendre le livre des évangiles pour rece- voir la bénédiction, et que par ce moyen il y ait moins d'interruption dans la Messe. On doit aussi , pour la même raison , en user de la sorte aux Messes votives du Saint-Esprit l'on chante le verset Veni sancte Spiritus, etc.

XII. Lorsqu'il y a un prêtre Assistant, le Diacre demeure à sa place derrière le Célé- brant , pendant que le Sous-Diacre chante l'épître ; et quand celui-ci vient recevoir la bénédiction du Célébrant, le Prêtre Assistant fie retire un peu au coin de l'épître pour lui faire place ; après quoi il porte lui-même le missel par le plus court chemin au côté de l'évangile, il répond au Célébrant; puis il approche le livre vers le milieu de l'autel san3

l84 SB LA ME3SE SOLENNELLE.'

faire aucune révérence, et se tient au même lieu, à la gauche du Célébrant, jusqu'à l'é- vangile que le Diacre doit chanter. Le Sous- Diacre demeure pendant tout ce temps-là sur le pavé derrière le Célébrant , lequel il suit à l'évangile lorsqu'il le lit , sans monter toutefois sur les degrés de l'autel.

ARTICLE VI.

De VEvangile que le Diacre chante , et du Symbole.

I. iV vant le dernier verset du graduel ou du trait qu'on chante au chœur , le Célébrant met et bénit l'encens en la manière ordinaire, après quoi le Thuriféraire va avec le Céré- moniaire se joindre aux Acolytes, et tous quatre se disposent pour aller à l'évangile. Le Diacre se met à genoux sur le bord du marchepied, et dit un peu incliné, Munda cor meum , etc. Ensuite s'étant levé il prend le livre des évangiles de dessus l'autel, et se remet à genoux sur le miiieu du marchepied; un peu tourné vers le Célébrant pour lui de- mander sa bénédiction , disant d'une voix in- telligible, Jubé Domine benedicere. Le Célé- brant s'étant tourné vers lui , dit les mains jointes, Dominus sit in corde tuo , etc. Et à la fin quand il dit In nomine Palris, etc. il met la main gauche sur sa poitrine, et fait le signe de la croix sur le Diacre de la droite qu'il lui donne aussitôt à baiser , la mettant sur le haut du livre que le Diacre lui présente à cet effet»

DE MESSE SOLENNELLE. 1 SS

Après quoi le Diacre se lève et descend sur ie pavé à la droite du Sous- Diacre.

II. Pendant que le Célébrant bénit le Diacre, le Thuriféraire ayant à sa gauche le Cérémo- niaire , et portant son encensoir avec solennité, comme il est marqué art. i. n. 8. et les deux Acolytes tenant leurs chandeliers , vont devant le milieu de l'autel pour faire la génuflexion 8ur le pavé derrière le Diacre et le Sous- Diacre, en même temps que ceux-ci la font sur le dernier degré ; ensuite tous vont au côté de l'évangile en cet ordre. Le Cérémoniaire qui a fait la génuflexion à la gauche du Sous- Diacre, marche le premier, puis le Thurifé- raire , ensuite les Acolytes, et après euxle Sous- Diacre les mains jointes à la gauche du Diacre qui porte son livre des deux mains parle bas, ayant l'ouverture du livre en sa gauche, et il le porte droit devant la poitrine, sans l'y ap- puyer. Etant arrivé au côté de l'évangile, Bs se placent de cette sorte : Le Cérémoniaire et le Thuriféraire se retirent proche le plus bas degré de l'autel, ayant la face tournée vers le Septentrion ou la partie qui le représente; les Acolytes se mettent à l'opposite , ayant la face- tournée vers eux; le Sous- Diacre, se place entre les deux Acolytes, et le Diacre devant lui, ayant le Cérémoniaire à sa droite, et le Thuriféraire à sa gauche , tous deux un peu derrière lui, selon le cérémonial. Le Diacre donne aussitôt le livre ouvert au Sous-Diacre, et celui-ci le reçoit et le soutient des deux mains par le bas devant sa poitrine , appuyant le haut sur son front, selon la commodité du Diacre. Si c'est la coutume du lieu de chanter

l86 DE LA MESSE SOLENNELLE.

l'évangile sur un pupitre , le Diacre met soa livre dessus , et le Sous-Diacre se place der- rière , touchant des mains les côtés du livre, sans faire d'inclination ni de génuflexion.

III. Le Célébrant, après avoir donné la bé- nédiction au Diacre, fait une inclination de tête à la croix, et va aussitôt au coin de l'épi- tre, il se tourne vers le Diacre lorsqu'il commence à chanter Dominus vobiscum, et il demeure ainsi les mains jointes jug qu'à ce qu'il ait été ensensé après l'évangile.

IV. Sitôt que le chœur a cessé de chanter, le Diacre entonne Dominus vobiscum ; puis quand il dit Initium ou Sequentia sancti Euan- gelii , etc., ayant la main gauche étendue sur le livre , il fait avec le pouce droit le signe de la croix sur le commencement du texte de l'évangile, etaprèssur son front, sursa bouche, et sursa poitrine, ayant alors sa main gauche étendue au-dessous de l'endroit il fait le signe de la croix. Le Célébrant et tous les autres du Clergé font aussi en même temps le signe de la croix sur leur front , sur leur bouche , et sur leur poitrine, excepté le Sous-Diacre , les Acolytes et le Thuriféraire ; le Cérémoni- aire avertit auparavant par une inclination le Célébrant de faire ces signes de croix, il l'avertit de même des inclinations qu'il faut faire durant l'évangile au nom de Jésus, de Marie, et du Saint dont on fait la fête. Quand le chœur répond Gloria tibi Domine , ce qu'il doit faire fort posément, le Cérémoniaire ayant reçu du Thuriféraire l'encensoir fermé, le présente au Diacre, lequel ensence de trois coups le livre, i. au milieu, 2. à la droite du

DE LA MESSE SOLENNELLE. 1 87

livre, 5. à la gauche, faisant avant et après une inclination profonde au livre , ce qu'obser- vent en même temps le Cérémoniaire et le Thuriféraire ; puis le Diacre ayant rendu l'en- censoir au Cérémoniaire, poursuit l'évangile les mains jointes , après que le chœur a ré- pondu Gloria tibi Domine ; et le Cérémoniaire rend l'encensoir au Thuriféraire.

V. Lorsque le Diacre profère le- nom de Jésus durant l'évangile , il s'incline vers le livre; et le Célébrant, le Cérémoniaire, le Thuriféraire , avec tous ceux du chœur , s'in- clinent vers l'autel. Us observent le même quand il faut fléchir le genou ; car le Diacre le fait vers le livre , et tous les autres vers l'autel ; mais au nom de Marie , et aux autres auxquels il faut s'incliner durant l'évangile, tous le font vers le livre. Le Sous-Diacre toutefois et les Acolytes ne font aucune in- clination ni génuflexion durant l'évangile.

VI. Le Diacre ayant achevé de chanter l'é- vangile, en indique le commencement auSous- Diacre, et s'étant un peu retiré à gauche, le Sous Diacre va droit au Célébrant, auquel il porte le livre ouvert et élevé sans lui faire au- cune révérence en arrivant, ni même à l'autel en passant au milieu , encore que le S. Sacre- ment fut exposé; puis il indique avec la main droite au Célébrant le commencement de l'é- vangile, et le lui fait baiser; et ayant aussitôt fermé le livre , il lui fait une inclination mé- diocre, s'étant un peu retiré de lui; ensuite il descend au bas des degrés, il fait la génu- flexion avec les autres, ayant à sa gauche le Cérémoniaire auquel il rend le livre , et puis

l88 DE MESSE SOLENNELLE.

se tient tourne' devant l'autel vis-à-vis du Cé- lébrant ; ou bien il porte lui-même le livre à la crédence, s'il n'y a point de Cérémoniaire , et retourne aussitôt en sa place derrière le Célé- brant, où il fait la génuflexion sur le degré, s'il arrive au milieu.

VII. Pendant que le Sous-Diacre porte le livre à baiser au Célébrant, les autres Minis- tres s'arrangent sur le pavé devant l'autel eu demi cercle 5 le Thuriféraire s'écarte un peu pour laisser passer les Acolytes qui se placent au milieu ; le Cérémoniaire qui s'en va le premier vers le côté de l'épître , s'y place à la droite du premier Acolyte, le Thuriféraire se tient entre le Diacre et le second Acolyte; et lorsque le Sous-Diacre est descendu de l'autel à la droite du Cérémoniaire , ils font tous ensemble la génuflexion. Le Diacre de- meure au même lieu pour ensenser le Célé- brant , ayant le Thuriféraire à sa droite, lequel est un peu retiré derrière, et fait avec lui une inclination profonde avant et après l'encense- ment. Cependant les Acolytes retournent en- semble à la crédence , ils mettent leurs chandeliers ; et le Diacre , après avoir encensé , rend l'encensoir au Thuriféraire, et monte à sa place derrière le Célébrant. Le Thuriféraire demeure derrière le Sous-Diacre, jusqu'à ce que le Célébrant ait entonné le Credo ; il fait aussitôt après le génuflexion , reporte son en- censoir au lieu ordinaire, saluant le chœur , s'il passe par-devant, et après qu'il a ôté le charbon de l'encensoir , il retourne à la cré- dence , il demeure pendant qu'on chante îe symbole , mais si on ne le dit pas , il fait la

DE LA MESSE SOLENNELLE. I 89

génuflexion après que le Célébrant a dit l'Oe- mus de l'offertoire , et s'en va à la crédence. S'il y a prédication ou prône à la Messe , on le doit faire immédiatement après l'évangile.

VIII. Sitôt que le Célébrant a été encensé ,' il va au milieu de l'autel , il chante à haute voix Credo in unum Deum , s'il le faut dire , et le chœur continue le reste. A ce mot Deum , tous font une inclination de tête , ensuite les deux Ministres sacrés ayant fait la génuflexion en leurs places , montent ensemble au côté du Célébrant* et continuent avec lui le symbole. Au verset Et incarnatus est , etc. ils font comme lui la génuflexion d'un seul genou , sans s'ap- puyer néanmoins sur l'autel , ce qu'ils obser- vent toujours en semblable occasion ; et à la fin ils font le signe de la croix , puis demeurent debout sur le marchepu d , un peu retirés au- dessous de lui j ou bien ils vont s'asseoir, obser- vant ce qui a été dit au Gloria in excelsis.

IX.S'i!s sont assis quand on chante au chœur Et incarnatus est , etc. ils se découvrent et s'inclinent médiocrement sans se lever ; mais aux trois Messes de Noël, et à la fête de l'An- nonciation , ils vont se mettre à genoux sur le plus bas degré du côté de l'épître, s'inclinant comme il a été dit. S'ils ne sont pas assis , ils font une inclination de tête à la croix dès qu'on chante Descendit de cosiis ; puis descendent sur le second degré et se mettent sur le bord du marchepied , s'inclinant au susdit verset Et incarnatus est , etc. Ensuite ils se lèvent ,' et s'ils ne doivent pas s'asseoir , ils remontent survie marchepied , font une inclination à la proix , et demeurent debout.

Ip,0 DE LA MESSE SOLENNELLE.

X. Quand on a chanté Et incarnat us est , etc. le Diacre , s'il est assis , se lève , laisse son bonnet en sa place , salue le Célébrant avec une inclination médiocre , et va à la crédence , ayant reçu du Cérémoniaire la bourse du corporal , il la porte fermée et élevée à la hauteur des yeux , ayant l'ouverture tournée vers sa face ; et étant arrivé par le pavé au milieu de l'autel , il fait la génuflexion sur le plus bas degré , et monte à l'autel , il étend le corporal en la manière qui a été dite art, 2. n. 12. de la Messe basse. Ensuite il fait la gé- nuflexion au même lieu , et revient par le plu s court chemin au côté droit du Célébrant , et avant que de s'asseoir il le salue , comme au commencement, le bonnet à la main avec le Sous-Diacre , lequel est cependant demeuré debout en sa place, auc'si bien que les autres Ministres inférieurs, jusqu'à ce que le Diacre soit de retour et assis. Si le Célébrant ne va s'asseoir qu'après le verset Et incarnatus est , etc. le Diacre le précède à la façon ordinaire , et lui ayant présenté son bonnet, il va porter la bourse à l'autel, comme il a été dit. Mais si le Célébrant ne va point s'asseoir , le Diacre étant remonté avec lui sur le marchepied , fait la génuflexion et descend par le plus court chemin à la crédence , il prend la bourse et la porte à l'autel , comme ci-dessus , sans saluer le Célébrant , lequel se retire un peu avec le Sous- Diacre vers le côté de l'évangile ; pour donner commodité au Diacre d'étendre le corporal et de placer la bourse au côté de l'évangile; après quoi celui-ci ayant fait la gé- jQuflexion , et s'étant un peu retiré vers le côté

DE LA MESSE SOLENNELLE. 10,1

de l'épître, le Célébrant et le Sous- Diacre se remettent comme ils étoient auparavant , et tous trois demeurent ainsi debout jusqu'à la fin du symbole.

XI. Lorsque le chœur chante le pénultième verset du symbole , si le Célébrant et ses deux Ministres sont assis , i!s se lèvent et retournent à l'autel en la manière qui a été dite au Gloria in excelsis. Mais s'ils sont debout à l'autel , le3 susdits Ministres font alors la génuflexion sur le marchepied ils sont , et descendent en leurs places derrière le Célébrant.

XII. Si l'on ne dit pas le Credo , le Sous- Diacre porte la bourse à l'autel avec le calice après que le Célébrant a chanté Oremus , ainsi qu'il sera dit ci-après.

XIII. S'il y a un Prêtre Assistant , il se retire dès que le Diacre a reçu la bénédiction , et va au coin de l'évangile hors du marchepied , il attend , la face tournée vers l'autel, que le Diacre commence l'évangile ; et alor3 il se tourne vers lui , faisant sur soi les signes de croix au commencement, comme les autres , et les inclinations au nom de Jésus , aussi bien que les génuflexions vers la croix. L'évangile étant achevé , il demeure au coin de l'autel du même côté, la face tournée à demi vers la croix , jusqu'à ce que le Célébrant ait été encensé ; puis étant monté sur le marchepied, il lui in- dique ce qu'il doit dire ; et s'il y a Credo , lorsque le Célébraut l'a entonné , il se retire au coin de l'évangile , il fait les mêmes in- clinations , génuflexions , et signes de croix que lesOfficiers sacrés. Ensuite , sil'ou va s'asseoir, il fait la révérence convenable à l'autel , comme

|'<)2 DE IA MESSE SOLENNELLE.

le Célébrant qu'il su?t immédiatement se com- portant pour le reste , ainsi qu'il a été dit ci- dessus art. 4. n. 10. il se découvre et s'incline médiocrement à ces paroles Et incarnatus est , etc. mais il demeure couvert et assis pendant que le Diacre porte la bourse à l'autel ; et quand le Célébrant y retourne vers la fin du symbole , il le suit par le plus long chemin , faisant der- rière lui sur le pavé la révérence à l'autel ; et passant incontinent à sa gauche , il lève , en montant avec lui, le devant de ses habits, au lieu du Sous-Diacre qui demeure à sa place ordinaire.

ARTICLE VII.

De l'Offertoire jusqu'à la Pré/ace.

ï. JLje symbole étant achevé , ou , s'il ne le faut pas dire, le Célébrant ayant été encensé après l'évangile , entonne Dominus vobiscum et Ore- mus , et dit ensuite l'offertoire que le chœur chante en même temps. Les deux Ministres sacrés ayant fait une inclination de tête à ce- mot Oremus , font aussitôt la génuflexion en leurs places ; ensuite le Diacre monte à la droite du Célébrant, et le Sous- Diacre va à la cré- deuce, il ôte le petit voile qui couvre le calice , et le donne à plier au second Acolyte, ensuite le Cérémoniaire , ou à son défaut le premier Acolyte, lui étend le grand voile sur les épaules , en telle sorte que la partie qui penche du côté droit soit plus longue que l'autre j le Sous-Diacre prenant le calice à nu

de

DE LA MESSE SOLENNELLE. 10,3

de la main gauche par le nœud , le couvre et tout ce qui est dessu9 avec le bout du grand voile qui pend à son côté droit , mettant en- core la main droite par- dessus tout cela ,• de peur que rien ne tombe. Il monte de la sorte à l'autel par les degrés du côté de Pépître à la droite du Diacre , sans faire aucune révé- rence ; il lui met entre les mains sur l'autel le calice ainsi couvert du grand voile , dont il retire en même temps sa maia.

II. Le premier Acolyte accompagne le Sous- Diacre au coin de l'épître , portant le bassin et les burettes du vin et de l'eau sans couvercle essuie main , et après que le calice a été découvert , il met le bassin sur l'autel.

III. Le Diacre ayant pris d'une main le calice et de l'autre le grand voile qui est dessus , ôte la palle qu'il met contre le gradin , et reçoit des maius du Sous- Diacre la patène avec l'hostie , qu'il présente ( avec les baisers ordinaires ) au Célébrant , lequel offre lui seul l'hostie en la manière accoutumée , et met ensuite la patène â sa droite sur l'autel.

IV. S'il y a plusieurs hosties à consacrer , le Cérémoniaire , ou quelque autre à son défaut, les porte sur l'autel dans un ciboire , un peu avant que le Sous-Diacre y arrive. Le Diacre ayant ouvert le ciboire avant que de présenter la patène , le met sur le corporal , et pendant que le Célébrant offre l'hostie , il le tient un peu élevé ; puis il le couvre et le met sur le derrière de la pierre sacrée , en sorte qu'il n'empêche point de découvrir commodément le calice.

V. Sitôt que le Diacre a reçu la patène , le Tom. I. I

194 Ȕ Lk MESSE SOLENNELLE.

Sous-Diacre nettoie le calice avec le purin%' catoire , de la même manière que le Prêtre à la Messe basse, i. part. art. 7. n. 10., puis il donne l'un et l'autre au Diacre , lequel prend le calice de la main gauche par le nœud , et y verse du vin de la burette que lui a présentée le Sous Diacre , laquelle celui- ci reprend après de la main gauche ; et ayant reçu aussitôt de l'Acolyte la burette de l'eau , il l'élève un peu pour la montrer au Célé- brant , lui disant avec inclination de tête % Benedicite Pater révérende. Alors le Célé- brant met la main gauche sur l'autel , et de la, droite fait le signe de la croix sur la burette 4e l'eau , disant l'oraison Deus qui humanas substantiœ ? etc. et le Sous-Diacre verse in- continent quelques gouttes d'eau dans le ca-r lice , puis il rend les deux burettes à l'Acolyte , qui les rapporte dans le bassin à la crédence, S'il y a quelques gouttes séparées dans le calice , le Diacre les unit avec le vin en le tournant un peu , ou bien il les essuie avec le purificatoire 5 ensuite il le prend de la droite au-dessous du nœud , et de la gauche par le pied, et le présente ainsi au Célébrant % avec les baisers ordinaires; puis il l'offre avec lui , ayant la main gauche sur sa poitrine, et tenant de la main droite le pied du calice , pu le bras droit du Célébrant , jusqu'à la fin de l'oraison Offerimus tibi Domine etc. qu'il dit comme lui les yeux élevés ; après quoi il couvre le calice de la palle.

VI. Ensuite le Diacre met la patène en la main nue du Sous Diacre , et la couvre 4e l'extrémité du voile qui pend à son côté

DE LA MESSE SOLENNELLE. Il} 5

droit. Le Sous Diacre l'ayant reçue , en telle sorte que le dedans soit tourné vers lui , l'appuie sur sa poitrine ( ce qu'il observe toujours en marchant , ou faisant quelque action ) , et il descend par le plus court che- min en sa place ordinaire au milieu de l'autel sur le pavé , ayaut fait la génuflexion sur le dernier degré , ii demeure debout , tenant la patène couverte du voile , tournée vers lui , comme il a été dit , et élevée à la hauteur de ses yeux , jusques à ces paroles de l'oraison dominicale , dimitte nobis débita nostra , etc. sans faire aucune génuflexion pendant tout ce temps- là, sinon lorsqu'il doit partir de sa place au Sanctus , pour monter à l'autel , et durant l'élévation.

VII. Quand on ne dit pas le Credo , le Cé- lébrant ayant dit Oremus pour l'offertoire , le Sous-Diacre porte à l'autel la bourse avec le calice , et le Célébrant s'étantun peu retiré vers le côté de l'évangile , le Diacre prend la bourse des deux mains et étend le corporal sur l'autel , faisant la génuflexion avant et après , puis il présente la patène au Célébrant, et fait avec le Sous-Diacre les autres choses ci-dessus rapportées.

VIII. Si le peuple vient à l'offrande , cela se doit faire immédiatement après que le Cé- lébrant a dit l'offertoire avant l'oblation de l'hostie et du calice , et alors ayant fait une inclination de tête à la croix avec ses Minis- tres qui sont demeurés en leurs places der- rière lui , il descend sur le plus bas degré, ou même jusqu'au balustre , selon la disposition des lieux , faisant en ce cas avec ses Ministres

la

10,6 DE LA MESSE SOLENNELLE.

îa révérence requise au bas des degrés de l'autel , avant que de le quitter. Durant cette action il se tient debout et découvert, ayant à sa droite le Diacre qui lui présente , avec les baisers ordinaires , l'instrument de la paix qu'il a reçu du Cérémoniaire , et à sa gauche le Sous-Diacre qui tient le bassin le peu- ple met ses offrandes. Cela étant achevé , le Célébrant, sans donner la bénédiction, monte à l'autel , faisant en ba3 la révérence conve- nable , s'il étoit allé jusqu'au balustre , et le Sous- Diacre ayant fait la génuflexion , porte le bassin à la crédence, il prend en même temps le calice qu'il porte à l'autel , comme il a été dit ci-dessus.

IX. Après que le Célébrant a dit Veni Sanctificator , etc. il met de l'encens dans i'encensoir, disant cette prière. Per interces- irionem , etc. et faisant la bénédiction dessus à ce mot benedicere. Ensuite le Célébrant ayant iceçu l'encensoir du Diacre en la manière ci- dessus spécifiée , art. 3. n. 4. il encense (avant de faire aucune génuflexion , quand même le S. Sacrement seroit exposé ) le calice et l'hostie ensemble , faisant trois signes de croix dessus avec l'encensoir , puis abaissant la main trois tours alentour ; savoir, les deux premiers de &a droite à sa gauche , et le troisième de sa gauche à sa droite 5 s'arrêtant un moment après chacun de ces trois derniers afin de les distinguer ; le Diacre tient pour lors sa main droite sur le pied du calice , et élève un peu de sa gauche le derrière de la chasuble vers les épaules. Le Célébrant dit pendant cet encensement la prière suivante qu'il partage

DE LA MESSE SOLENNELLE. I97

ainsi. Au premier signe de la croix il dit Incensum istud , au 2.e à te benedictum , au 3.e ascendat ad te Domine. Au premier tour Et descendat super nos , au 2.e misericordia , au 3.e tua. Ensuite le Célébrant ayant fait la révérence convenable à l'autel, et le Diacre la génuflexion , celui-ci retire la calice du milieu de l'autel vers le côté de l'épître , sans l'ôter néanmoins , s'il est possible de dessus le corporal , et le Célébrant encense la croix de trois coups ; après quoi le Diacre remet le calice au milieu de l'autel , et fait ensuite une. seconde génuflexion avec le Célébrant , lequel encense les reliques , s'il y en a , et puis l'autel comme au commencement de la Messe , disant cependant cette prière qui est dans le missel , Dirigatur Domine oratio , etc. dont il distribue tellement les paroles à chaque coup d'encen- soir, qu'elles puissent suffire durant tout l'en- censement. Il dit à la fin en rendant l'encensoir au Diacre , Accendat in nobis , etc. et il de- meure tourné vers lui jusqu'à ce qu'il ait été encensé. Le Cérémoniaire et le Thuriféraire observent en cette occasion les mêmes choses qui ont été ci-dessus marquées au premier encensement , art 3. n. 4. excepté que le Cérémoniaire , après que le Célébrant a mis de l'encens dans l'encensoir , s'en va faire la génuflexion derrière le Sous-Diacre , et monte ensuite à l'autel du côté de l'évangile pour ôter le pupitre et le missel quand il faut , et le remettre ensuite faisant les génuflexions sur le marchepied avec les Ministres sacrés.

X. Sur la fin de l'encensement de l'autel les deux Acolytes vont ensemble au côté de

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J$8 DELA MESSE SOLENNELLE*

l'épitre ; le premier portant de9 deux mairie l'essuie-maiii plié , se place au dessus du Thu- riféraire , laissant entre eux deux l'espace qu'il fautpour le Diacre, le second portant le bassin de la inaiu gauche , et la burette à l'eau de la droite , se place à la gauche du Thuri- féraire : ils saluent profondément avec le Diacre le Célébrant avant et après l'encense- ment , puis s'étaut approché du Célébrant, le second lui verse l'eau , et le premier étend sur ses doigts l'essuie- main qu'il retient tou- jours par un bout, celui-là baisant à demi la burette , et celui-ci Tessuie-main avant eS après , et tous deux l'ayant salué , et s'étant inclinés vers l'autel pendant qu'il dit Gloria Patri , retournent à la crédence , ils re- mettent les burettes dans le bassin , et l'essuie- maiu dessus comme auparavant. Le Célébrant poursuit cependaDt la Messe à l'ordinaire et aussi posément qu'il est requis pour donner le temps au Diacre d'encenser le chœur et de retourner à sa place un peu avant le Sanctus. Le Cérémoniaire demeure durant tout ce temps-là à la gauche du Célébrant , pour tourner les feuillets du livre quand il est né- cessaire , et à Orate fratres , le Sous-Diacre répond Suscipiat , etc. tenant la patène appuyée «ur sa poitrine.

XI. Dès que le Diacre a encensé le Célé- brant , il va encenser le chœur, portant l'en- censoir des deux mains , et ayant à sa gauche le Thuriféraire qui marche un peu devant lui, avec la navette à la main, pour mettre de l'encens s'il est besoin. Il fait avec lui la génuflexion sur le pavé derrière le Sous-Diacre,

DE LA MESSE SOLENNELLE- IQQ

et entrant an chœur , il salue d'une in- cliuation médiocre tout le Clergé , qui lui rend le salut , étant debout et découvert j puis il va par le côté de l'épître encenser le» Chapiers , chacun de deux coups avec incli- nation médiocre avant et après , et ensuite sans s'arrêter il encense le côté de l'épître qu'il salue auparavant d'une inclination commune à tous ; et étant arrivé au bout, il se tourne à gauche sans faire d'inclination à l'autel, et va faire la génuflexion derrière les Chapiers ; puis il salue et encense de même façon le côté de l'évangile, après quoi il se tourne à droite et salue le chœur de part et d'autre, commen- çant par le côté de l'épître qu'il a encensé le premier. Ensuite il va faire la génuflexion à la droite du Sous-Diacre , et l'encense de deux coups avec inclination mutuelle avant et après , le Sous-Diacre s'étant alors tourné vers lui , et tenant la patène appuyée sur sa poitrine. Le Diacre rend aussitôt l'encensoir au Thuriféraire , et monte à sa place il fait la génuflexion en arrivant , et s'étant tourné à droite , il est encensé de deux coups» par le même Thuriféraire , qui le salue d'une inclination médiocre avant et après , à quoi le Diacre répond par une inclination de tête. Puis le Thuriféraire encense les deux Aco- lytes chacun d'un coup , tout de suite , avec une mutuelle inclination de tête ; et si du sanctuaire il est , il peut voir aisémeut le peuple , il l'encense de trois coups , le pre- mier au milieu , le second à la droite du peuple , et le troisième à la gauche avec les inclina- tions convenables ; après quoi ayant fait la

200 DE LA MESSE SOLENNELLE.

génuflexion à l'autel et salué le chœur , s'il passe par- devant , il va à la sacristie mettre du feu dans l'encensoir et avertir qu'on allume les flambeaux pour l'élévation.

XII. Remarquez i. que suivant le cérémo- nial, liv. i. ch. 23. dans les églises cathédrales et dans les collégiales , le Diacre encense les Dignités et le3 Chanoines selon leur rang , chacun de deux coups, séparément, avec une inclination avant et après , comme il a été dit des Chapiers au nombre précédent ; puis il encense les Bénéficiers inférieurs d'un coup seulement , avec une inclination , ou particu- lière , ou commune à tous, selon l'usage des lieux , et les autres sans s'arrêter. Dans les autres églises on observe , à l'égard des Officiers de l'autel et des Chapiers , tout ce qui a été dit ci- dessus; et pour le reste du Clergé , on suit la coutume louable des lieux , en plu- sieurs desquels , excepté le Supérieur , et autres personnes considérables , qui sont en- censés de deux coups après les Chapiers , on encense tous les autres sans s'arrêter , en la manière ci-dessus exprimée, afin que l'encen- sement du chœur soit achevé avant la fin de la préface. Voyez ce qui en est dit ci-après , part. 4. art. 6. de l'encensement.

XIII. Remarquez 2. que s'il y a un Prêtre Assistant, il montre au Célébrant l'offertoire ; et quand le Célébrant encense le côté de l'évangile, il ôte le missel et le remet ensuite, faisant avant et après les révérences convena- bles à l'autel. Il se tourne vers le Diacre quand il est revenu du chœur , et est encensé avant le Sous-Diacre , avec une inclination réciproque

DE MESSE SOLENNELLE. 201

avant et après. Le Cérémoniaire doit en ce cas accompagner le Diacre à l'encensement du chœur , et l'encenser lui-même au retour, quand il est monté à sa place ; puis ayant rendu l'encensoir au Thuriféraire , il se retire vers la crédence au milieu des Acolytes , et est encensé comme eux.

ARTICLE VIII.

Depuis la Préface jusqu'à l'Oraison Dominicale.

1. JL endant la préface les deux Ministres sacrés étant debout derrière le Célébrant , font les mêmes inclinations que lui , et avant le» deux derniers mots ils font la génuflexion eu leurs places , et montent à ses côtés , le Diacre à la droite et le Sous-Diacre à la gauche, ils disent , inclinés comme lui , trois fois Sanc- tus , etc. ce que font aussi les Ministres infé- rieurs en leurs places. A Benedictus , tous se redressent et font le signe de la croix , excepté le Sous-Diacre , qui tient durant tout ce temps-là la patène appuyée sur sa poitrine , et tourne avec la main gauche le feuillet du livre avant que de se retirer. Ensuite les Ministres sacrés ayant fait la génuflexion, le Sous-Diacre des- cend au bas des degrés à sa place ordinaire , et le Diacre passe à la gauche du Célébrant pour tourner les feuillets du livre , faisant derechef en arrivant la génuflexion , sans la faire au milieu ; ce que les Ministres sacrés observent toujours quand ils passent d'un coté

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2<>2 DE LA MESSE SOLENNELLE;

du Célébrant à l'autre , comme il a été ci-de-» vaut remarqué , art. 3. n. 9.

II. Le Cérémoniaire ayant fait la génuflexion à la gauche du Célébrant, en même temps que les Ministres sacrés l'ont faite en leurs places vers la fin de la préface , va à la sacristie , saluant le cœur, s'il passe par -devant, e| pourvoit à ce que tout soit bientôt prêt pour l'élévation. La préface étant achevée , le chœur chante le SancLus , jusqu'à Benedictus exclusi- vement , et cependant on sonne la grosse cloche de l'église , si c'est la coutume , ou bien le premier Acolyte sonne seulement la clochette de l'autel , comme aux Messes basses , pendant que le Célébrant dit le Sanctus.

III. Ensuite les deux Acolytes ayant fait Ie9 révérences convenables à l'autel , et puis au chœur, s'ils passent par- devant, vont à la sacristie prendre des flambeaux , sans allumer les cierges qui servent pour l'élévation aux Messes basses. Ils retournent incontinent après à l'autel , étant précédés du Cérémoniaire, qui marche à la gauche du Thuriféraire , portant l'encensoir de la main droite et la navette de la gauche ; et tous quatre s'étant rangés eu droite ligne à l'entrée du chœur, ils le saluent à l'ordinaire , et vont faire dans le même ordre- la génuflexion à l'autel sur le pavé derrière le Sous-Diacre; puis ils se mettent à genoux, le Cérémoniaire et le Thuriféraire au côté de l'épître sur le pavé , comme au commeucement de la Messe , et les deux Porte flambeaux vis- à-vis les deux coins de l'autel , ou bien aux deux côtés sur le pavé , la face tournée l'un vers l'autre , s'il est nécessaire pour la commodité

DE LA MESSE SOLENNELLE. 303

des communians, conformément au cérémo- nial , liv. 2. chap. 8.

IV. Quand il y a plusieurs Clercs au chœur , il est plus à propos que deux d'entre eux por- tent les flambeaux que les Acolytes ; et si à raison de la solennité de la fête on en doit porter quatre , ou six , il faut autant de Clercs pour cela , doot les moins dignes marchent les premiers , tous saluent le chœur deux à deux après le Cérémoniaireet le Thuriféraire , s'ils passent par devant ; puis à mesure qu'ils arri- vent devant l'autel, ils s'écartent sans faire la génuflexion , en sorte que les plus dignes soient au milieu ; et ayant fait tous ensemble la génuflexion , ils se mettent à genoux sur le pavé , formant une ligne droite , ou bien ils vont au côté de l'autel , comme il a été dit , et pour lors les plus dignes en doivent être les plus proches , au-dessous néanmoins du Thuriféraire et du Cérémoniaire.

V. Le chœur ayant achevé de chanter Sanctus , se met à genoux , et les Acolytes aussi , s'ils sont à la crédence , sans attendre que les Poite-flambeaux soient arrivés. Cepen- dant le Célébrant continue la Messe à l'ordi- naire , et lorsqu'il dit Quam oblationem , le Diacre fait la génuflexion , et paste de la gauche du Célébrant à sa droite, il «'age- nouille : ce que le Sous- Diacre fait aussi en même temps sur le plus bas degré , tenant ia patène appuyée sur sa poitrine , jusqu'à ce qu'il se relève. DuraLt l'élévation de l'hostie et du calice , le Diacre élève de la maiu gauche le bas de la chasuble du Célébraut, sans la baiser a\ant ni après, et quand le Célébrant a

IG

204 DE LA MESSE SOLENNELLE.

remis l'ho3tie sur l'autel et qu'il l'a adorée, le Diacre se 1ère avec lui pour de'couvrir le ca- lice , puis se remet aussitôt à genoux pendant l'élévation du calice ; après quoi il se relève pour le couvrir avant que le Célébrant fasse la génuflexion, laquelle il fait avec lui ; et re- tourne au côté de l'évangile il fait une autre génuflexion , et tourne le3 feuillets du livre quand il est besoin , fait les signes de croix que le Célébrant fait sur soi , et s'incline comme lui excepté à Supplices te rogamus , et aux oraisons avant la communion , dont il sera parlé ci- après.

VI. S'il y a un ciboire sur l'autel avec des hosties à consacrer , le Diacre étant arrivé à la droite du Célébrant , fait la génuflexion , puis le découvre et le met au côté du calice proche de la grande hostie ; et quand le Célébrant la met sur l'autel après l'élévation, le Diacre se lève incontinent et couvre le ciboire qu'il remet à sa place , faisant ensuite la génuflexion avec le Célébrant , lequel attend un peu pour lui donner le loisir de faire auparavant le9 choses susdites 5 puis le Diacre découvre le calice , et fait le reste comme ci- dessus.

VII. Le Thuriféraire ayant un peu avant la consécration fait mettre de l'encens dans l'en- censoir par le Cérémoniaire , s'il y en a un , ou en ayant mi8 lui-même sans aucune béné- diction , encense à genoux l'hostie et le calice de trois coups chacun durant l'élévation , avec une inclination profonde avant et après. Cependant le Cérémoniaire , ou le premier Acolyte , sonne la clochette , et l'on ne chante rien au chœur , mais on adore en silence le

DE LA MESSE SOLENNELLE. 20 5

S. Sacrement , quoiqu'on puisse jouer des orgues d'un ton grave et dévot , selon le cé- rémonial , liv. it ch. 28.

VIII. Le Célébrant ayant fait la génuflexion après l'élévation du calice , tous se lèvent avec lui , et le chœur chante Benedictus qui venit , etc. faisant le signe de la croix. Les Porte-flam- beaux , le Cérémoniaire et le Thuriféraire s'étant joints , font ensemble la génuflexion au-devant de l'autel derrière le Sous-Diacre^ le Cérémoniaire «'étant ensuite placé à sa gauche , les autres saluent le chœur , s'ils passent par-devant, et vont porter les flam- beaux et l'encensoir dans la sacristie , ou autre lieu commode. Aux Messes il y a commu- nion du clergé ou du peuple , et en celles le chœur se tient à genoux durant les orai- sons , comme il a été dit ci- devant art. 4* n. 9. les Porte-flambeaux demeurent à genoux en leurs places avec les flambeaux allumés jusqu'après la communion , et le Thuriféraire va seul quitter son encencoir , avec les révé- rences convenables.

IX. Lorsque le Célébrant dit Per quem hœc omnia , etc. le Diacre passe à la droite du Célébrant avec les génuflexions requises aux deux côtés , découvrant néanmoins le calice en arrivant avant que de faire la seconde génuflexion ; et pendant que le Célébrant fait les signes de croix avec l'hostie , disant Per ipsum et cum ipso , etc. le Diacre appuie deux doigts de sa main droite sur le pied du calice , selon le cérémonial , liv. 1. ch. 9 sans incliner la tête à ces paroles Omnis honor et gloria ; et l'hostie étant remise sur le corporal , il couvre

206 DE LA MESSE SOLENNELLE.

le calice , fait la génuflexion avec le Célébrant , et demeure à sa droite jusqu'au commence- ment du Pater.

X. Le Cérémoniaire ayant fait sur le pavé la génuflexion quand le Diacre la fait pour passer à la droite du Célébrant , monte à l'autel à sa gauche , et fait la génuflexion avec lui dès que le calice est découvert. Il demeure au même lieu jusqu'à Pax Domini , etc. s'il n'est obligé d'en partir plutôt pour aller au défaut d'un autre recevoir le voile du Sous-Diacre à la fin du Pater.

XI S'il y a un Prêtre Assistant, il demeure proche du livre jusqu'après YAgnus Dei , tournant les feuillets , montrant au Célébrant ce qu'il doit dire, quand il est besoin , faisant comme lui les génuflexions , les inclinations de tête et les signes de croix , et frappant sa poitrine à Nobis quoque peccatoribus. 11 se retire néanmoins au côté de l'évangile pour faire place au Sous-Diacre au Sanctus et à YAgnus Dei , qu'il dit avec le Célébrant et les Ministres sacrés , étant médiocrement incliné comme eux vers la croix. Il se met à genoux au même côté du Célébrant un peu avant la consécration , et ne se relève qu'après l'élé- vation du calice , s'il n'y en a quelque néces- sité. Cependant le Diacre demeure à la droite du Célébrant et tant soit peu derrière , depuis le Sanctus jusqu'au Pater, suivant les rubri- ques du missel , tit. n. il* et tit. 8. n. 8.

DE LA MESSE SOLENNELLE. 207

ARTICLE IX. De V Oraison Daminicale jusqu'à la fin.

.1 L-iORSQUE le Célébrant commence le Pater noster , le Diacre fait la génuflexion , et va derrière lui ; et à ces paroles : Et dimitte nobis débita nostra , il fait la génuflexion avec le Sous-Diacre , chacun en sa place, et montent tous deux au côté de l'épître , le Diacre ayant reçu la patène que le Sous-Diacre lui présente sur l'autel , il l'essuie avec le puri- ficatoire , et la tenant des deux mains par les côtés , il la baise par le bord d'en haut , puis la présente au Célébrant en lui baisant la main , pendant que le chœur répond sed libéra nos à malo. Cependant le Sous- Diacre ayant donné la patène au Diacre, quitte le voile qu'il portait , et le laisse entre les mains du Thu- riféraire , lequel ayant fait aussitôt la génu- flexion avec le Sous- Diacre , va le plier à la crédence , et l'autre retourne à sa place der- rière le Célébrant , sans y faire une seconde révérence , suivant la rubrique du missel , lit. 10. n. 8.

II. Lorsque le Célébrant fait le sigae de la croix sur soi avec la patène , tous les Ministres de l'autel qui n'ont pas les mains occupées, le font avec lui , puis le Diacre découvre le calice et fait la génuflexion avec le Célébrant , et quand la particule est mise dans le calice , il le recouvre et fait derechef la génuflexion avec le Célébrant et avec le Sous -Diacre , qui est

208 DE LA MESSE SOLENNELLE.

monté de l'autre côté h ces paroles Fax Do± mini , après avoir fait la génuflexion en sa place. Alors le Célébrant dit à l'ordinaire YAgnus Dei entre les deux Ministres sacrés, qui le disent aussi en frappant leur poitrine, et étant inclinés comme lui vers le S. SacremeDt. Ce- pendant le chœur chante YAgnus Dei , et ensuite l'antienne appelée communion, pourvu que le Célébrant ait pris le Sang de Notre- Seigneur , et qu'il n'y ait personne à commu- nier, auquel cas le chœur est assis et couvert durant cette antienne.

III. Après que le Célébrant a achevé YAgnus Dei , le Sous-Diacre fait la génuflexion et descend à sa place ordinaire , il demeure debout. Le Diacre s'étant mis en même temps à genoux à la droite du Célébrant , attend la paix ayant les mains jointes , et sur la fin de la première oraison , lorsque le Célébrant est prêt de baiser l'autel, il se lève et le baise avec lui hors du corporal sans mettre les mains sur l'autel ; puis approchant sa joue gauche de celle du Célébrant, il reçoit de lui la paix par un baiser avec une inclination médiocre avant et après , le Célébrant lui mettant les mains par-dessus les bras, et lui disant Pax tecum ; et le Diacre étendant ses mains par-dessous et répondant Et cum Spiritu tuo ; ce que tous les autres observent en donnant et en recevant la paix. Le Célébrant ne fait point la génuflexion avant de donner la paix au Diacre , ni après l'avoir donnée ; le Diacre l'ayant reçue fait la génuflexion au même lieu devant le S. Sacre- ment , descend à la droite du Sous-Diacre sur le pavé , et lui donne la paix en la manière

DE LA MESSE SOLENNELLE. 209

susdite , sans lui faire aucune inclination auparavant , mais seulement après ; et le Sous- Diacre la reçoit , lui faisant une inclination avant et après. Le Diacre monte aussitôt au côté du livre il fait la génuflexion en arrivant , et sert le Célébrant sans s'incliner comme lui aux oraisons Domine Jesu, et Perceptio , etc.

IV. Le Sous-Diacre ayant reçu la paix , fait la génuflexion au même lieu , et ayant à sa gauche le Cérémoniaire qui le précède un peu , à son défaut le Thuriféraire , va au chœur sans le saluer et y donne la paix au premier de chaque rang , le saluant seulement , après et non pas auparavant , et commençant toujours par les plus dignes, comme il est plus amplement raporté ci-après part. 4. art. 7. Puis s' étant écarté tant soit peu de l'endroit il a achevé de donner la paix vers le milieu , il salue le chœur , commençant par le côté de l'épître , et retourne par celui de l'évangile à l'autel , il fait la génuflexion au milieu sur le dernier degré , et donne la paix à celui qui l'a accompagné , lequel la donne aux autres Ministres inférieurs , qui sont debout dans le sanctuaire , mais non pas à ceux qui sont à genoux. S'il doit donner la paix à quelques-uns avec un instrument , il observe ce qui est dit ci-après art. i4« n. 17.

V. Cependant le Sous-Diacre ayant fait de- rechef la génuflexion sur le dernier degré , monte à la droite du Célébrant , il ne fait point d'autre génuflexion en arrivant, si ce n'est que le Célébrant la fit. Pour lors il s'iucline médiocrement vers le S. Sacrement, et frappe sa poitrine comme le Diacre au Domine non

3s ÏO DE LA MESSE SOLENNELLE.

mm dignus ; et pendant que le Célébrant éaâM munie sous l'une et l'autre espèce , ils de- meurent tous deux profondément inclinés vers l'autel ; mais non pas durant l'espace qui est entre l'une et l'autre communion. Les Minis- tres inférieurs observent les mêmes choses en leurs places , excepté ceux qui tiennent les flambeaux. Le Sous-Diacre découvre le calice lorsque le Célébrant commence à séparer ses mains , et fait la génuflexion aussi bien que le Diacre avec le Célébrant.

VI. Si le Sous Diacre n'est pas revenu du chœur après que le Célébrant a pris le précieux: Corps de Notre-Seigneur , le Diacre fait la génuflexion et passe à la droite du Célébrant $ y étant arrivé , il découvre le calice (lorsque le Célébrant commence à séparer ses mains), et fait avec lui la génuflexion : ensuite il luipré^ sente la purification et l'ablution ; mais quand le Sous- Diacre arrive , il lui cède la place et lui laisse achever le reste de son office, retournant en même temps au livre avec les génuflexions accoutumées aux deux côtés , si ce n'est qu'il y eût communion du Clergé ou du peuple, car en ce ca3 le Diacre demeureroit à la droite du Célébrant, et le Sous- Diacre ayant fait la génuflexion en bas monteroit à la gauche , ils observeroient avec les autres ce qui est prescrit ci-après part. 4- art. 8. de la com- munion générale.

VII. Lorsque le Célébrant est sur le point de prendre le Sang de Notre-Seigneur , le premier Acolyte , ou à son défaut le Thurifé- raire porte sur le côté de l'épître les burettes dans le bassin , sans faire aucune génuflexion }

DE LA MESSE SOLENNELLE. 21 J

fet les présente l'une après l'autre au Sous- Diacre qui verse du vin dans le calice quand le Célébrant le lui présente pourla purification } puis s'étant retiré au coindel'épître, et ayant reçu de l'Acolyte la bureite de l'eau de la main gauche , il verse le vin et l'eau de la droite , rendant pour cet effet la burette du vin à l'Acolyte dès qu'il s'en est servi , et ob- servant en cette action les révérences requises au Prêtre avant et après , et les baisers des burettes seulement , comme il a été dit en l'office du Servant de la Messe basse. Ensuite ayant pris la palle qu'il porte appuyée sur la poitrine , il change de place avec le Diacre, lequel transporte le livre fermé sur le pupitre au coté de l'épître , faisant tous deux l'un derrière l'autre la génuflexion seulement au milieu : et en même temps le second Acolyte ayant pris le petit voile du calice qui est sur la crédence , le porte sur l'autel au côté de l'évangile , faisant au milieu la génuflexion tant en allant qu'en revenant.

VIII. Le Diacre ayant ouvert le livre à l'en- droit où est l'antienne appelée communion , la montre au Célébrant , et après que le Célé- brant a achevé de la lire , il se retire derrière lui sur le second degré. Le Sous Diacre étant arrivé au côté de l'évangile , essuie le calice avec le purificatoire qu'il met ensuite dessus ; après il le couvre de la patène et de la palle , plie le corporal qu'il met dans la bourse ; puis ayant mis le voile sur le calice et la bourse par- dessus , il le prend de la gauche par le nœud , tenant la droite dessus , et le porte ainsi à la crédence par le plus court chemin , faisant la

212 DE MESSE SOLENNELLE.

génuflexion seulement au milieu sur le dernier degré , et ensuite il retourne derrière le Diacre , il fait la génuflexion , si c'est au milieu, mais non pas si c'est au côté de l'épître.

IX. S'il y a un Prêtre Assistant, aussitôt que VAgnus Dei est dit , il fait la génuflexion avec les Ministres sacrés qui se retirent en leurs places , pendant qu'il va par le plus court chemin à la droite du Célébrant il se met à genoux attendant la paix qu'il reçoit après la première oraison , en la manière qui a été dite ci-dessus n. i. Ensuite il la donne premiè- rement au Diacre , puis au chœur , et enfin à celui qui l'a accompagné ; après quoi il monte à la gauche du Célébrant , observant en tout cela ce qui a été dit n. t\. Cependant le Diacre ayant reçu la paix du Prêtre Assistant , fait la génuflexion en sa place, et étant descendu sur le pavé du côté de l'épître , il la donne au Sous-Diacre ; puis tous deux ayant fait la génu- flexion sur le plus bas degré , montent aux côtés du Célébrant , savoir , le Diacre à la gauche , et le Sous- Diacre à la droite. Mais lorsque le Prêtre Assistant étant revenu du chœur fait la génuflexion en bas pour monter au côté à<î l'évangile , les deux Ministres sacrés la font aussi en même temps , le Sous- Diacre descendant en bas à sa place ordinaire , et le Diacre passant à la droite du Célébrant , auquel en ce cas il donne la purification et l'ablution, selon le cérémonial , 1. i. c. 9. et 10. Si néan- moins le Sous-Diacre avoit déjà commencé à donner la purification quand le Prêtre Assistant retourne au livre , il continueroit , et le Diacre se retireroit à sa place ordinaire. Ensuite le

DE LA MESSE SOLENNELLE. 2IÎ

Prêtre Assistant porte le livre du côté de l'épî- tre par le plus court chemin , avec une révé- rence convenable au milieu , les Ministres sacrés faisant en même temps la génuflexion derrière lui ; puis le Sous-Diacre monte au côté de l'évangile pour accommoder le calice ; le Diacre suit le Célébrant au côté de l'épître, sans monter à sa droite , et le Prêtre Assistant demeure au livre comme à l'introït.

ARTICLE X.

Depuis L'Antienne appelée Communion jusqu'à la fin de la Messe»

I. JLje Célébrant ayant lu au coin de l'épître la communion , va au milieu de l'autel , suivi du Diacre qui est sur le second degré , puis il baise l'autel , chante Dominus vobiscum , et étant aussitôt tourné au livre , il chante l'orai- son ou les oraisons , lui et tou3 les autres observant les mêmes choses qui ont été dites ci dessus aux oraisons avant l'épître.

II. En Carême , aux Messes de la férié , le Célébrant ayant dit le dernier Oremus pour l'oraison sur le peuple , le Diacre se tourne à droite vers le peuple sans faire aucune génu- flexion , et chante les mains jointes et les yeux baissés , Humiliate capita vestra Deo ; puis se tourne aussitôt par le même côté vers l'autel , et pendant que le Célébrant , qui n'a point dit de son côté Humiliate capita vestra Deo , chante cette oraison ; tous ( hormis lui ) ont îa tête inclinée.

III. L'oraison , ou les oraisons étant entiè-

2! 4 DE LA MESSE SOLENNELLE.

renient finies , le Cérémoniaire ferme le livre,' et le Célébrant, suivi de ses deux Ministres l'un derrière l'autre, va au milieu de l'autel , et l'ayant baiâé, chante Dominus vobiscum , à la façon ordinaire , sans dire ensuite Ite Alissa est ; mais il demeure toujours tourné vers le peuple jusqu'à ce que le Diacre l'ait chanté ; il se tourne pour cela vers le peuple , après avoir fait la génuflexion ; et le dos tourné ver» le Célébrant , il chante Ite Missa est ; le Sous- Diacre demeure cependant tourné vers l'autel sans s'incliner. Si au lieu d'Ite Missa est , il faut dire Benedicamus Domino , le Diacre le chante étant tourné vers l'autel , dès que le Célébrant a dit Dominus vobiscum ; le Célé- brant dit de son côté Benedicamus Domino.

IV. Le Diacre ayant dit Ite Missa est , ou Benedicamus Domino , 3e retire un peu vers le côté de l'épître , et se met à genoux sur le bord du marchepied ; ce que le Sous- Diacre fait aussi , étant monté en même temps à la gauche du Diacre , sans faire auparavaDt la gé- nuflexion en sa place. Le chœur ayant répondu Deo gratias , le Célébrant dit Placeat tibi Sancta Trinitas , etc. et donne ensuite la bé.* nédiction de la même manière qu'aux Messes basses , chacun s'inclinanl en la place il est , et faisant sur soi le signe de la croix. Tous les Ministres de l'autel sont pour lors à geaonx , mais le chœur est debout, si ce n'est qu'il ait été à genoux durant les oraisons ; car en ce cas il y demeure encore durant la bénédiction.

V. Aussitôt que la be'nédiction est donnée, tousse lèvent , et les Ministres sacrés vont au coin de l'évangile , oùils se comportent comme

DE MESSE SOLENNELLE. 21 5

au premier évangile. Tous ceux du chœur , aussi-bien que les Ministres de l'autel , font avec le pouce les mêmes sigues de croix que le Célébrant fait sur soi 5 et lorsqu'il dit Et Verbum caro factura est, ou autres paroles auxquelles on fléchit le genou , lui et ses deux Ministres sacrés font la génuflexion vers le livre , et tous les autres vers la croix , sans sortir de leur place. S'il est nécessaire pour la commodité du Célébrant que le Sous- Diacre soutienne îa carte est l'évangile, il doit la tenir des deux mains , et la quitter lorsqu'il l'ait la génuflexion.

WL S'il y a un autre évangile à dire que l'ordinaire de S. Jean , dès que le Diacre a achevé Ite Mlssaest , ou Benedicamus Domi- no , le Sous-Diacre fait la génuflexion en sa place et monte au côté de Pépître , il prend le livre fermé avec le coussin ou le pupitre ; puis ayant reçu la bénédiction à genoux à la gauche du Diacre, sans faire le signe de la croix , il porte le livre sur le coin de l'évangile , et l'ouvre au lieu il faut , répondant à la fia Deo grattas , et laissant le livre fermé sur l'autel , si ce n'est que le Célébrant doive chanter quelques oraisons après la Messe , comme il est dit au nombre suivant.

VU. Remarquez qu'on ne doit ajouter dans la Messe aucune oraison ou prière sans ordre exprès des Supérieurs ecclésiastiques , mais ei c'est la coutume du lieu de dire immédiate- ment après la Me3se quelques antiennes et .©raisons pour le Roi , ou pour les nécessités publiques , le chœur chante les antiennes pen fiant mie le Célébrant dit Je deruier évangile ;

ai6 DE LA MESSE SOLENNELLE.

et lorsque le Célébrant dit : Et Verbum caro factura est , ceux du chœur ne font point la génuflexion, s'ils n'ont pas achevé de chanter ; mais seulement les Officiers de l'autel. Après l'évangile , le Célébrant et ses deux Ministres sacrés vont au côté de l'épître , marchant ensemble l'un derrière l'autre par le chemin ordinaire, et faisant seulement une inclination de tête à la croix quand ils passent au milieu. Si le Célébrant a dit un évangile particulier , le Sous-Diacre rapporte le livre , descendant à sa place , et il le donne au Cérémoniaire qui le porte sur l'autel au coin de l'épître, le Célébrant étant arrivé , chante les versets ( s'il en doit dire ) , et l'oraison ou les oraisons tout de suite d'un ton férial , sous une seule et courte conclusion , ayant toujours les mains jointes , et les Ministres sacrés demeurant derrière lui.

VIII. S'il n'y a point d'oraisons à chanter après la Messe, le Célébrant ayant dit l'évan- gile , retourne au milieu de l'autel , étant entre ses deux Ministres , il fait avec eux une inclination de tête à la croix , puis ils descen- dent tous trois au bas des degrés de l'autel , le Célébrant et le Sous-Diacre se tournant à droite , et le Diacre à gauche. Cependant le Cérémoniaire et le Thuriféraire qui ont les bonnets des Officiers sacrés , vont avec les Acolytes portant leurs chandeliers , au milieu de l'autel sur le pavé , ils tâchent d'arriver en même temps que le Célébrant et ses deux Ministres , et s'étant rangés de part et d'autre en droite ligne , ils font tous la révérence con- venable à l'autel , comme au commencement

de

DE LA MESSE SOLENNELLE. 2\J

de la Messe ; puis le Thurife'raire donne au Diacre son bonnet et celui du Célébrant, et le Cérémoniaire qui est à la gauche du Sous- Diacre lui présente le sien. Enfin tous se tour- nent ensemble , et vont à la sacristie dans le même ordre qu'ils sont venus, le Thuriféraire marchant pour lors les main3 jointes. S'ils passent par- devant le chœur, ou par-dedans , ils le saluent à l'entrée , ou dès qu'ils en sont assez proches et qu'il l'ont en vue. Si néan- moins le Clergé et les Officiers de l'autel sont venus ensemble et tout de suite de la sacristie , ils s'y en retournent de la même façon , sans se saluer les uns les autres en partaut du chœur , mais seulement en arrivant à la sa- cristie.

IX. Lorsque le Clergé entre dans la sacris- tie , il salue deux à deux la croix , puis il se range en haie de part et d'autre , si le lieu le peut permettre , en sorte que les plus dignes soient les plu3 proches de la croix ; et quand le Supérieur ou celui qui le représente est entré , tous le saluent , et observent le même à l'égard des Officiers et du Célébrant , s'ils viennent ensuite , à quoi ceux-ci répondent par une inclination convenable , et la tête dé- couverte ; puis le Clergé quitte le surplis. Pour les Officiers , soit qu'ils viennent immédiate- ment après le Clergé , soit qu'ils viennent sé- parément et avant les autres ; ils s'avancent près de la croix de !a sacristie , et se rangent au-devant en droite ligne de part et d'autre, en sorte que les plus dignes soient au milieu et plus proches des Ministres sacrés , et lors- que le Célébrant est arrivé entre ses deux Tom. I, K

al8 DE LA MESSE SOLENNELLE.

Ministres , tous saluent la croix , et puis le Céle'brant , en la même manière qu'ils ont fait en partant de la sacristie. Ensuite le Sous- Diacre, accompagné du Cérémoniaire, va à la crédence pour reporter le calice , faisant avant et après les génuflexions convenables» Le Cérémoniaire a soin en même temps de rapporter à la sacristie les livres et autres choses qui sont sur l'autel et sur la crédence, ?i le sacristain ou quelque autre n'est chargé de le faire. Pendant ce temps-là le Diacre aide le Célébrant à se déshabiller , lui don- nant à baiser les ornemens qu'il a baisés en s'habillant , et lui faisant une inclination quand il est entièrement dishabillé.

X. Cependant les Acolytes , après avoir éteint les cierges de leurs chandeliers , vont aussitôt éteindre ceux de l'autel en cette sorte. Ils marchent ensemble les bras croisés , et font la génuflexion sur le pavé devant le mi- lieu de l'autel. Ensuite , ayant pris les étei- gnoirs , ils montent sur le marchepied chacun de son côté , ils éteignent les cierges : savoir, le premier ceux du côté de l'épître, et le second ceux du côté de l'évangile , com- mençant tous deux en même temps par ceux qui sont les plus éloignés de la croix , et con- tinuant tout de suite par les autres ; puis ayant mis les éteignoirs au lieu ils les ont pris , ils font la génuflexion en bas devant l'autel , comme ils ont fait en arrivant , et retournent à la sacristie pour aider les Ministres sacrés à se déshabiller. Le Thuriféraire se tient prêt pour conduire le Célébrant au lavoir et lui présenter sa robe ou son manteau, etc. comme

DE LA MESSE SOLENNELLE. 2J£

fait le Servant après la Messe basse. Enfin tous se retirent après avoir fait leur prière.

XI. Lorsqu'il y a un Prêtre Assistant , il reçoit la be'uédiction à genoux à la droite du Diacre , et puis assiste au dernier évangile comme au premier/S'il y a un autre évangile que celui de S. Jean qu'on dit ordinairement , aussitôt que le Diacre a chanté lie Missa est, ou Benedicamus Domino , il prend le livre fermé avec le coussin , et ayant reçu la béné- diction à genoux , comme ci-dessus , sans faire le signe de la croix , il porte le livre sur le coin de l'évangile , et l'ouvre au lieu il faut ; puis l'évangile étant achevé , il ferme le livre et le laisse au milieu ; ou si le Célébrant doit dire quelques oraisons immédiatement après , il le rapporte au côté de l'épître , faisant au milieu l'inclination à la croix derrière le Célé- brant , en même temps que lui. Le Sous- Diacre reçoit la bénédiction à genoux sur sou degré, et suit le Célébrant au côté de l'évan- gile san3 monter. Ensuite le Prêtre Assistant ayant fait une inclination à la croix à la droite du Célébrant, descend avec lui , salue l'autel et le choeur , et retourne à la sacristie à la droite du Diacre, comme il a fait eu venant.

ARTICLE XI. De la Messe solennelle pour les Morts,

I. JLjes Ministres de l'autel ne baisent ni la main du Célébrant , ni aucune des choses qu'ils lui présentent, ou qu'ils reçoivent du lui.

520 DE LA. MESSE SOLENNELLE

tant à la Messe qu'à l'absolution pour les Morts ; quoiqu'ils lui rendent toujours les saluts or- dinaires à la sacristie et à l'autel; ce qu'ils ne se font pas les uns aux autres , ni même au chœur quand ils passent par-devant , soit en entrant, soit en sortant; ce que ceux du chœur observent pareillement , s'abstenant de tous les saluts accoutumés entre eux.

II. Le Célébrant ne met point d'encens dans l'encensoir avant que de partir de la sacristie , et le Thuriféraire marche les mains jointes , suivi des Acolytes qui portent leurs chandeliers à Potdinaire.

III. Après la confession les deux Ministres «acres ne montent pas avec le Célébrant sur le marchepied , mais ils élèvent à l'ordinaire ses vêtemens , savoir , le Diacre jusque sur le se- cond degré , et le Sous-Diacre sur le plus bas seulement; et quand le Célébrant baise l'autel , 1I3 font la génuflexion en leurs places l'un derrière l'autre ; puis ils vont ensemble au côté de l'épître pour assister à l'introït, auquel on ae fait point le signe de la croix sur soi , et l'on n'encense point auparavant l'autel , ni le Célébrant.

IV. Tout le chœur , même les Chantres et les petits Officiers de l'autel , sont à genoux durant les oraisons que le Célébrant chante , comme aussi depuis le commencement du Sanctus jusqu'à Fax Domini exclusivement , et depuis la dernière oraison de la postcom- inumon, jusqu'au dernier évangile exclusi- vement.

V. Le Sou9-Diacre ayant chanté l'épître et fait ensuite la génuflexion au milieu du plua

POUR LES MORTS. 22 1

bas degré , rend le livre à celui qui le lui a donné , et transporte le missel au côté de l'évangile, sans baiser auparavant la inain du Célébrant, ni recevoir sa bénédiction. S'il faut distribuer les cierges au chœur , selon la cou- tume des lieux (ce qu'on observe particulière- ment aux Messes plus solennelles , comme ea celle des Obsèques , et en quelques autres il y a absolution ) , cela doit se faire après l'épître ou durant la pro3e , et on les tient seulement allumés durant l'évangile , et depuis l'élévation jusqu'à la communion inclusive- ment , et après la Messe durant l'absolution.

VI. Le Diacre avant que d'aller chanter l'évangile ne demande point la bénédiction , et ne baise pas la main du Célébrant ; mai3 il dit seulement , quand il faut , Munda cor meum, etc. ce qu'il fait commodément au ver- set Oro supplex , etc. de la prose ou séquence , quand on la chante. Si le Célébrant est pour lors assis entre ses deux Ministres sacrés , le Diacre se lève au susdit verset , salue le Célé- brant , et va seul à l'autel par le plus long che- min, et ayant fait la génuflexion sur le dernier degré , il monte et se met à genoux au lieu ordinaire, il dit Munda , etc. Lorsqu'il se lève pour aller prendre le livre sur l'autel , le Sous-Diacre , le Cérémouiaire et les Acolytes sans chandeliers et les mains jointes , viennent au-devant de lui par le pavé ; et étant descendu sans tourner le dos au Célébrant il fait avec les autres la génuflexion dans l'ordre accoutumé , après avoir fait inclination à cesmotsP/'e Jesu ; ensuite tous vont au côté de l'évangile, le Cé- rémoniaire marchant le premier , puis le Diacre

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222 DE LA MESSE SOLENNELLE

à la droite du Sous-Diacre , et enfin les Aco- lytes. Le Thuriféraire demeure cependant en sa place ordinaire , parce qu'on n'encense point 3e livre ni le Célébrant , lequel , s'il est assis , monte au coin de l'épître par le plus court chemin lorsque le Diacre est sur le point de commencer. Durant l'évangile, les deux Aco« lytes demeurent aux côte's du Sous-Diacre, les mains jointes , faisant les signes de croix au commencement , et les inclinations au nom de Jésus , comme les autres , parce qu'ils ne sont point alors occupés. L'évangile étant fini , le Célébrant , va au milieu de l'autel , sans baiser le livre , que le Sous Diacre ferme aussitôt et rend au Cérémoniaire ; puis tous s'en retour- nent comme ils sont venus , et ayant fait la génuflexion devant le milieu de l'autel , les Ministres sacrés se mettent en leurs places derrière le Célébrant , et les deux Acoîyte9 vont à la crédence. Le Thuriféraire part en même temps pour aller préparer le feu dans l'encensoir.

VIL Le Célébrant ayant chanté Oremus avant l'offertoire , le Diacre et le Sous- Diacre font la génuflexion à leur place , le premier monte à la droite du Célébrant à l'ordinaire , et le second va prendre le calice couvert du petit voile et de la bourse qu'il porte sur l'autel sans aucun voile sur ses épaules. Le Diacre prend la bourse et étend le corporal , comme aux autres Messes solennelles. Le Sous-Diacre ôte le petit voile , que le second Acolyte re- porte après à la crédence ; pui3 il verse l'eau san9 demander la bénédiction , et il ne tient point la patène derrière le Célébrant j mais le

POUR LES MORTS. 225

Diacre la met à moitié sous le corporal , cou- vrant le reste avec le purificatoire.

VIII. Remarquez que si le Clergé va à l'of- frande , aussi bien que le peuple , suivant la coutume des lieux , les Ministres sacrés font la génuflexion à l'ordinaire derrière le Célé- brant après qu'il a dit Oremus , et montent aussitôt sur le marchepied , savoir le Diacre au côté de l'épïtre , et le Sous- Diacre à celui de l'évangile ; et le Célébrant ayant lu l'of- fertoire, fait une inclination de tête à la croix , et se tourne , s'avançaDt un peu vers le bord du marchepied ; pui3 le Diacre lai donne , sans aucun baiser , l'instrument de la paix qu'il a reçuduCérémoniaire, et descend avecle Sous- Diacre sur le plus bas degré , ayant fait tous deux la génuflexion à l'autel et une inclination médiocre au Célébrant , ils baisent l'image , étant montés sur le second degré , et mettent îa monnaie qu'ils ont reçue dans le bassin que le Cérémoniaire ou quelque Acolyte tient pour lors. Ensuite ils se retirent sur le dernier de- gré , et ayant fait derechef les mêmes révé- iences à l'autel et au Célébrant , ils montent à ses côtés , le Diacre passant à sa droite et le Sous-Diacre à sa gauche , lequel tient le bassin pour recevoir les offrandes. Les Chapiers , s'il y en a , et tous les autres du chœur avec les Ministres inférieurs de l'autel selon leur lang , viennent deux à deux à l'offrande , chacun baisant l'image , et mettant dans le bassin du Sous- Diacre la monnaie qu'il a re- çue , sans omettre avant et après les révérences convenables à l'autel et au Célébrant. Après l'offrande du Clergé , le Célébrant descend

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2Î*4 DE LA MESSE SOLENNELLE.

sur le dernier degré pour recevoir celle du peuple , ou s'il est nécessaire , il va jusqu'au balustre , et le reste se fait à l'ordinaire.

IX. Le Sous- Diacre ayant rendu la burette de l'eau à l'Acolyte , passe à la gauche du Célébrant, faisant la génuflexion au milieu de l'autel ; et le Célébrant ayant mis et béni l'en- cens , comme aux autres Messes , il encense de la même façon l'hostie et le calice , et en- suite l'autel, les deux Ministres sacrés soulevant sa chasuble par-derrière ; puis il est encensé , et l'Evêque diocésain , s'il est présent , ainsi qu'il est dit ci-après en son propre lieu.

X. Immédiatement après l'encensement, le Diacre ayant reçu l'essuie-main du premier Acolyte, et le Sous-Diacre la burette et le bassin du second, ils donnent à laver au Célébrant avec une inclination médiocre avant et après ; puis ayant rendu les choses susdites aux Aco- lytes , ils se retirent derrière le Célébrant , et vont avec lui en leurs places ordinaires au milieu de l'autel, le Diacre répond Susci- piat à Orate fratres 5 après quoi , s'il n'y a point de Cérémoniaire , il assiste le Célébrant durant les secrètes , et retourne derrière lui au commencement de la préface , pendant la- quelle , et le Sanctus qui suit, lui et le Sous- Diacre , aussi bien que les Ministres inférieurs , se comportent de même qu'aux autres Messes solennelles.

XI. Quand le Diacre fait la génuflexion à ces paroles Quam oblatlonem ; pour passer de la gauche du Célébrant à sa droite , le Sous- Diacre fait la génuflexion en sa place , et monte au côté de Pépître , il se met à genoux sur

POUR LES MORTS. 225

le plus haut degré , étant tourné vers le côté de l'évangile , et ayant reçu l'encensoir du Thuriféraire , lequel y a mis de l'encens sans aucune bénédiction , il encense le S. Sacre- ment de trois coups à chaque élévation , avec une inclination profonde avant et après. Le Thuriféraire se tient cependant à genoux à la -droite du Cérémoniaire , il fait les mêmes révérences que le Sous-Diacre. Après l'élé- vation du calice , le Sous-Diacre rend l'en- censoir au Thuriféraire et retourne à sa place derrière le Célébrant , il fait en arrivant la génuflexion , et demeure debout jusqu'à Pax Domini , le Diacre seul faisant la génu- flexion à sa place et montant à l'autel à ces paroles Et dimitte nobis , pour présenter la patène au Célébrant. Le Thuriféraire ayant reçu l'encensoir , le reporte au lieu ordinaire , et les Porte-flambeaux demeurent à genoux jusqu'à la communion inclusivement.

XII. A YAgnus Dei , Les Ministres sacrés sont à l'ordinaire aux côtés du Célébrant , et le disent avec lui sans frapper leur poitrine. On ne donne point la paix , et les susdits Ministres changent aussitôt de place avec le9 génuflexions requises aux deux côtés , le Diacre passant à la gauche du Célébrant, et le Sous- Diacre à la droite , l'un et l'autre font leur office comme aux autres Messes. Le Diacre dit Requiescant in pace , le Célébrant le dit aussi tout bas , toujours au pluriel , le Diacre ne se tourne point alors vers le peuple , et il ne se met point ensuite à genoux avec le Sous- Diacre , paice que le Célébrant ne donne point de bénédiction à la lia de la Messe ; mais aus>

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220* DE LA MESSE SOLENNELLE

sitôt que le Célébrant a baisé l'autel , ils mofr» tent sans faire la génuflexion au coin de l'évan- gile j ils assistent pendant qu'il dit l'évangile de S. Jean ; puis ils se retirent à l'ordinaire sans saluer le chœur.

XIII. Si l'on doit faire après la Messe l'abso- lution pour les Morts , on observe ce qui est marqué ci -après en son propre lieu. S'il y a quelque oraison funèbre , on doit la faire après la Messe avant l'absolution , et celui qui la fait ne demande point la bénédiction , ni ne dit point la Salutation Angélique ; mais ayant fait le signe de la croix , il commence et poursuit son discours sans interruption. Le Célébrant y assiste avec la chape et les Ministres sacrés avec leurs ornemens sans manipules.

ARTICLE XII.

De la Messe solennelle en présence du Saint Sacrement exposé.

I. (Iuoique le cérémonial desÉvêques,liv.î. c. 12. n. 8. nous avertisse qu'il est convenable de ne point célébrer de Messes solennelles à l'autel est le S. Sacrement, même enfermé dans le tabernacle ; et qu'au cas qu'on y doive célébrer , il est à propos de le transporter au- paravant sur un autre autel : néanmoins parce que la coutume contraire est introduite depuis long-temps en divers lieux , et que selon le même cérémonial on peut être quelquefois pbligé de célébrer devant le Saint Sacrement

EN PRÉSENCE DU 3. SACREMENT. 2*7 exposé . comme a" 1«-Aâ e^* , x îo. ritc-pioM «t durant son octave , et pendant les prières des Quarante - Heures , il est nécessaire de spécifier les cérémonies particulières qu'il y faut observer, outre celles qui sont communes aux autres Messes solennelles , que nous sup- poserons ici sans les répéter.

II. L'autel doit être orné comme en un jour de fête de la première classe , ou de la seconde pour le moins. Il faut laisser la croix sur l'au- tel , par le décret de la S. R. C. du 4 mai 1 707. Il faut y mettre au moins six cierges , ou uu plus grand nombre , si l'on peut ; tous lesquels , et même ceux qui sont aux environs de l'autel doivent être allumés pendant la Grand'Messe et les autres offices solennels.

III. De9 que les Officiers de l'autel entrent au chœur, ils se découvrent , et ayant salué le chœur à l'ordinaire , ils vont à l'autel ils font la génuflexion à deux genoux sur le pavé ; inclinant la tête profondément; mais après ils ne la font plus que d'un genou , si ce n'est pendant qu'on encense le S. Sacrement. Apre* la confession , le Célébrant et les deux Minis- tres sacrés étant montés sur le marchepied , font d'abord la génuflexion sans en faire d'au- tre , lorsque le Célébrant baise ensuite l'autel à ces paroles Quorum reliquiœ hic sunt. Sur quoi ils doivent observer cette règle générale, que toutes les fois qu'ils arrivent au milieu de l'autel , ou qu'ils en partent , ou qu'ils passent par-devant , même en compagnie du Célébrant , soit à côté, soit derrière lui, ils fout la génu- flexion d'un seul genou ; mai3 lorsqu'ils mon- tent à l'autel pour dire avec le Célébran: le

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228 DE LA MESSE SOLENNELLE

quelque autre chose , ils font seulement la génuflexion au lieu ils ont accoutumé de la faire dans les Messes solennelles le S. Sa- crement n'est pas exposé. De plus le Célébrant fait la génuflexion et se retire un peu au côté de l'évangile , en se tournant à demi vers le peuple pour dire Dominus vobiscum et Orale fratres ; mais pour lors les Ministres sacrés demeurent en leurs places sans se remuer. Que si le Célébrant, après avoir dit Dominus vobiscum , doit aller au côté de i'épître , alors les ^Ministres sacrés font seulement la génu- flexion quand il la fait , étant retourné au milieu de l'autel pour en partir incontinent après.

IV. Le Thuriféraire et le Cérémoniaire s'étant avancés au côté de Pépître pour faire bénir l'encens , font en arrivant la génuflexion au S. Sacrement ; et le Célébrant ayant baisé l'autel, se retire tant soit peu au côté de l'é- vangile sans faire la génuflexion, et bénit l'en- cens comme aux autres Messes , mais le Diacre ne baise rien : puis le Célébrant et ses deux Ministres , sans faire la génuflexion , descendent sur le second degré , et se mettent à genoux sur le bord du marchepied. Alors le Thurifé- raire, qui est aussi descendu sur le même degré avec les Ministres sacrés , présente son encen- soir au Diacre, et ayant fait la génuflexion , il se retire au côté de I'épître il se met à genoux 6ur le pavé pendant l'encensement du S. Sacrement , comme font aussi en leurs places tous les autres Officiers de l'autel , sans s'inciiner toutefois ni avant ni après, ce- «ju'ila observent encore quand on l'encense à

EN PRÉSENCE DU S. SACREMENT. 22g

l'offertoire. Le Diacre ayant reçu l'encensoir du rnuriferahc, le duuux: oauo aucun baiser au Célébrant , lequel encense le S. Sacrement de trois coups gravement, les distinguant par une petite pause , et faisant une inclination profonde avant et après avec ses deux Ministres sacrés, qui ont soin de relever un peu , mais également, sa chasuble ; ensuite s'étant relavé } il monte à l'autel , et ayant fait la génuflexion sans encenser la croix , il commence par le côté de l'épître l'encensement de l'autel ( parce que , selon le3 intructions données à Rome pour l'exposition du très-saint Sacre- ment , et publiées par ordre de Clément XII, il ne doit point y avoir des reliques , ni des statues des Saints placées sur l'autel , lorsque le S. Sacrement y est exposé. ) Après qu'il a achevé l'encensement de l'autel , il rend l'en- censoir au Diacre , et aussitôt sans tourner le dos à l'autel , il descend sur le pavé , ou au moins hors le marchepied, et ayant la face tournée vers le peuple , il est encensé par le Diacre avec les inclinations accoutumées 5 puÎ3 étant remonté par le même chemin au coin de l'épître , sans faire aucune révérence , il com- mence l'introït. 11 est à remarquer que le Cé- lébrant est encensé au même lieu après l'offer- toire , et qu'il y lave et essuie ses mains , ayant toujours la face tournée ver3 le peuple , mais après l'évangile il est encensé comme aux autres Messes.

'. V. Le Célébrant ne s'assied point , et les Mi- nistres sacrés demeurent à ses côté au Gloria et au Credo , comme il a été dit ci-dessus art. 4, q, 6. Le chœur néanmoins peut s'asseoir j mais

S3ô DE LA MESSE SOLENNELLE

Il doit toujours être découvert tant à la Messe

qu'aux Veprco oolcnnclloe , oololi le cei^JUO-

nial , liv. 2. c. 33.

VI. Le Sous-Diacre à la fin de l'épître , et le Diacre avant l'évangile , baisent à l'ordinaire la main du Célébrant ; comme aussi le Diacre en lui donnant la patène et le calice à l'offer- toire , et derechef la patène après l'Oraison Dominicale , baise ces choses et la main du Célébrant de la même manière qu'il fait aux autres Messes. Mais hors ces cas , les Ministres ne baisent ni la main du Célébrant , ni les choses qu'ils lui présentent, ou qu'ils reçoivent de lui , comme on l'infère du cérémonial, 1. 1. chap. 25. et liv. 2. chap. 33.

VII. Si après l'évangile le Célébrant veut faire une exhortation , il doit la faire debout et découvert sur le marchepied au côté de l'évan- gile , les deux Ministres sacrés étant aussi debout à sa droite sur les degrés. Si l'on fait l'exhortation dans la chaire ordinaire , il faut remettre le S. Sacrement dans le tabernacle , ou le couvrir d'un voile.

VIII. Quand le chœur est prêt de chanter le verset Et incarnatus est , etc. le Célébrant fait la génuflexion et descend avec ses deux Ministres sur le second degré , et se met à genoux sur le bord du marchepied , et étant remonté , il fait avec eux une seconde génu- flexion. Ensuite le Diacre va par le plus court chemin prendre la bourse à la crédence , fai- sant au retour la géuuflexion sur le plus ba9 degré ; puis étant monté , il étend à l'ordinaire le corporal sur le milieu de l'autel , d'où le Célébrant se retire tant soit peu à côté pour

EN PRÉSENCE DU S. SACREMENT. 23/

lui donner moyen de l'étendre commodément 5 après quoi le Diacre fait la génuflexion et se tient à la droite et un peu au-dessous du Célé- brant , lequel se remet au milieu sans faire la génuflexion pour lors , non plus qu'auparavant, parce qu'il ne quitte pas entièrement le milieu de l'autel.

IX. A l'offertoire le Diacre et le Sous Diacre se comportent de même qu'aux autres Messes solennelles , le Célébrant bénit l'encens , et sans faire la génuflexion encense l'hostie et le calice en la manière accoutumée , après quoi il fait la génuflexion et descend sur le second degré ; puis s'étant mis à genoux sur le bord du marchepied, il encense le S. Sacrement comme il a été dit ci-dessus au n. 4. excepté qu'allant se mettre à genoux , il tient l'encensoir à la main , et qu'encensant le S. Sacrement , il commence l'oraison Dirigatur Domine , etc. laquelle il continue à l'ordinairedurant l'encen- sement de l'autel. Le Diacre ne retire point le calice du milieu , parce qu'il n'y a aucun dan- ger de le renverser avec l'encensoir, puisqu'on n'encense pas la croix ; et le Thuriféraire ayant fait à l'ordinaire la génuflexion sur le dernier degré après la bénédiction de l'encens , se retire au côté de l'épître, ilse met à genoux, aussi- bien que les autres Ministres de l'autel.

X- Le Sous- Diacre avant que d'être en- censé, fait la génuflexion en sa place , lorsque le Diacre la fait à son retour du chœur à sa droite ; ensuite il se retire un peu au côté de l'évangile il est encensé , et étant retourné au milieu , il fait une seconde génuflexion , le Diacre la fait en même temps , et se retire sur

232 DE LA MESSE SOLENNELLE

le pavé vers le côté de l'épître il est encensé à l'ordinaire par le Thuriféraire ; puis il monte à sa place au milieu , y fait en arrivant la génu- flexion , et y demeure debout durant la préface. Si le Thuriféraire doit encenser le peuple, sui- vant ce qui a e'té dit ci-dessus art. 7. n. 1 1 . il le fait étant un peu retiré au côté de l'évangile pour ne pas tourner le dos au S. Sacrement.

XI. Quand le Célébrant fait la génuflexion pour aller au côté de l'épître recevoir la der- nière ablution, les deux Ministres sacrés, qui sont à ses côtés , la font avec lui ; puis le Sous- Diacre va au coin de l'épître pour lui donner le vin et l'eau , et le Diacre se retire un peu vers le coin de l'évangile il se dispose à transporter le missel , faisant à l'ordinaire la génuflexion au milieu derrière le Célébrant lorsqu'il la fait , étant retourné au milieu de l'autel , et le Sous-Diacre tâche de la faire ea même temps sur le dernier degré , pour aller ensuite accommoder le calice au côté de l'é- vangile eu la manière accoutumée.

XII. Le Diacre dit lie Missa est , tourné à demi vers le peuple hors du milieu de l'autel au côté de l'évangile , de la même manière que le Célébrant , et il fait , avant que de se tourner, la génuflexion au milieu. Le Sous-Diacre la fait en même temps à sa place , puis il monte sur le second degré à la gauche du Diacre , ou ils reçoivent tous deux à genoux la bénédiction , et assistent au dernier évangile , comme aux autres Messes solennelles.

XIII. Le Célébrant ayant achevé l'évangile, retourne au milieu de l'autel entre ses deux Ministres, et tous trois ayant fait la génuflexion,

EN PRÉSENCE DU S. SACREMENT. 2%3

descendent en bas sans tourner le dos au S. Sacrement, le Célébrant et le Sous-Diacre se retirant à cet effet un peu vers le côté de Pe'vangiie , et le Diacre vers le côté de l'e'pître ; puis ils font avec les autres Ministres inférieurs la géuuflexion à deux genoux sur le pavé , comme ils ont fait en arrivant ; et s'étant levés , ils reçoivent leurs bonnets et s'en retournent de la même façon qu'ils sont venus ; se cou- vrant seulement à la sortie du chœur. Si l'on doit chanter après la Messe quelque prière pour le Roi, ou pour les nécessités publiques , selon ce qui a été dit ci-dessus art. 10. n. 7. l'évangile étant fini , les deux Ministres sacrés descendent en leurs places derrière le Célé- brant , et vont au côté de Pépître , faisant comme lui la génuflexion en passant au milieu , étant retournés après les oraisons , ils font une autre génuflexion , et tout le reste qui a été dit.

XIV. Si l'on doit exposer le S. Sacrement avant la Messe , et ensuite le resserrer , ou bien faire quelque procession , il faut observer ce qui est dit ci-après en son propre lieu. Les autres choses particulières au Célébrant , qui ont été ici omises , ou rapportées seulement en général , sont amplement déduites en la Messe basse devant le S. Sacrement, part. 1. art. i4- Et pour le reste qui regarde la Messe solen- nelle , on doit suivre ce qui a été dit ci-dessua de la Messe solennelle ordinaire.

234 DE LA MESSE SOLENNELLE

ARTICLE XIII.

De la Messe solennelle en présence de VÈvéque Diocésain hors de sa Cathédrale , etc.

I. A vant que l'Evêque vienne à l'église, le Sacristain lui prépare au côté de l'évangile , s'il se peut , entre l'autel et le chœur , un siège élevé par-devant et aux côtés , de trois degrés couverts de tapis , avec un carreau tout proche pour s'agenouiller , quand il faut , s'il ne désire pas pour cela descendre de son siège. Il dresse encore en bas devant l'autel , un ac- coudoir ou pie-Dieu couvert d'un tapis violet , avec un carreau de même couleur, sur lequel l'Evêque s'agenouille en arrivant et en sor- tant , pour faire sa prière ; comme aussi , s'il veut , durant la Messe , à l'élévation et à quel- ques autres endroits ci-après marqués n. 16. 5i c'est la coutume de donner la paix à l'Evêque avec un instrument , comme on le pratique en plusieurs églises de France , le Cérémoniaire met sur la crédence cet instrument , auquel doit être attaché un petit voile de soie ou de lin pour l'essuyer avant que de le présenter à baiser. Il prépare de plus un beau missel qu'un Clerc soutient, quand il faut, devant l'Evêque durant la Messe , et un bougeoir avec son cierge qu'un autre Clerc tient cependant allumé à son côté , si c'est la coutume , ou e'il le désire.

EN PRÉSENCE DE l'ÉvÊQUE. 235

II. L'Ëvêque diocésain doit être reçu à la porte de l'église , par le Clergé en surplis avec l'eau bénite , tous lui faisant une révérence convenable , quand il arrive : et le Supérieur ou le plus digne du Clergé lui ayant aussitôt présenté l'aspersoir avec les baisers accoutu- més , il prend de l'eau bénite , et en donne aux autres ; puis il va , suivi du Clergé , devant l'autel repose le S. Sacrement , et ensuite devant le grand autel , s'il est différent de celui- , faisant sa prière à genoux devant l'un et l'autre. Cependant le Clergé ayant fait sa prière derrière l'Evêque , se retire au chœur , chacun prend sa place. Si l'Evêque entrant dans l'église n'a pas son camail et son rocbet, il va les prendre dans la sacristie, après avoir fait sa prière devant le S. Sacrement , et il revient ensuite devant le grand autel , comme il a été dit.

III. Aussitôt que l'Evêque entre au chœur , le Célébrant et ses Ministres sortent de la sacristie et vont à l'autel ( si ce n'est qu'on n'eût pas encore achevé quelque office ) , et après avoir salué l'autel , ils saluent l'Evêque lors- qu'il est relevé de sa prière ; savoir , le Célé- brant par une inclination profonde , et tous les Ministres par une génuflexion ; et ils observent le même durant la Messe toutes les fois qu'ils passent devant lui.

IV. L'Evêque étant arrivé au bas des degrés du milieu de l'autel, le Célébrant se met à sa gauche au-dessous de lui , et les Ministres sacrés se retirent à la gauche du Célébrant , un peu derrière lui. L'Evêque commence la Messe ; et le Célébraut et ses Ministres lui

U.Z6 £>E LA MESSE SOLENNELLE

répondent , se tournant vers lui quand ils disent Et tibi Pater , et te Pater.

V. Après que l'Evêque a dit Indulgentiam , etc. le Célébrant et ses Ministres le saluent, s'étant un peu écartés des degrés de l'autel pour le laisser passer à son siège, il poursuit Deus tu conversus vivijicabis nos, etc. jusqu'à Au fer à nobis, etc. exclusivement. Cependant le Célébrant s'étant avancé devant le milieu de l'autel , continue la Messe à l'ordinaire entre ses deux Ministres, et avant que de monter sur le marche pied , il salue derechef avec eux l'Evêque, s'il est assez proche de l'autel. Si l'Evêque ne désiroit pas commencer la Messe et faire la confession , quoiqu'il soit à propos qu'il le fasse toujours , le Célébrant la com- menceroit de la même manière qui a été dite pour la Messe basse en présence de l'Evêque diocésain ; et ses Ministres ne se conforme- roient pas à lui dans les révérences qu'il feroit pour lors à l'Evêque , d'autant qu'elles sont toutes particulières au Célébrant.

VI. Le Diacre ayant fait la génuflexion à la droite du Célébrant, quand il baise l'autel à ces paroles Quorum reliquiœ hic sunt, va , ac- compagné du Cérémoniaire à sa gauche , et du Thuriféraire à sa droite , trouver l'Evêque à son siège ; et l'ayant salué avec eux en bas par une génuflexion; il lui fait bénir l'encent , lui présentant la cuiller avec les baisers accou- tumés, et disant Benedicite Pater Reverendis* sime , ou, s'il étoit Cardinal, Eminentissime , pendant que le Thuriféraire tient à genoux l'encensoir ouvert devant l'Evêque 5 ensuite ayant rendu la navette au Thuriféraire , et salué

EN PRÉSENCE DE L'EVEQUE. 2%J

l'Evêque comme ea arrivant , ils retournent tou9 trois à l'autel, le Diacre ayant reçu l'encensoir du Thuriféraire, le présente au Célébrant, qui fait l'encensement à l'ordinaire. Il fait bénir l'encens de la même façon après l'offertoire avec les susdits Ministres ; mais avant l'évangile, le Cérémoniaire fait bénir l'encens pendant que le Diacre dit Alunda cor meum , etc. et si l'Evêque a auprès de soi un Prêtre Assistant en surplis, il se sert toujours de lui pour bénir l'encens , et pour être encensé , et en ce cas le Diacre ne vient point trouver l'Evêque pour ce sujet, mais seulement le Thuriféraire et le Cérémoniaire ; ce qu'il suffit d'avoir dit en ce lieu pour tous les autres.

VII. Après l'encensement de l'autel , le Diacre encense le Célébrant de deux coups ; mais non pas l'Evêque , lorsqu'il n'est pas revêtu des ornemens pontificaux , comme de la mitre et de la chape, car en ce cas il ne doit être encensé qu'une seule fois à la Messe , savoir, après l'offertoire, encore qu'il fût Car- dinal et Légat, selon le cérémonial, liv. i. chap. 23.

VIII. L'Evêque étant en son siège , lit, quand il faut , les quatre choses suivantes dans le mis- sel, qu'un de ses Aumôniers ou quelque Clerc soutient sur sa tête devaot lui , pendant qu'un autre tient à côté le bougeoir avec le cierge allumé, s'il a coutume de s'en servir, i, Il Ht debout et découvert l'introït, le Kyrie, et le Gloria in excelsis , en même temps que le Cé- lébrant les dit. 2. Il lit assis et couvert , l'épître , le graduel, Y Alléluia, la séquence ou le trait jusqu'à l'évangile. 3. Il lit debout le Symbole ,

•fc38 DE LA MESSE SOLENNELLE

l'offertoire et le Sanctus. 4. Il lit debout VAgnus Deiy et l'antienne appelée communion. Pour ce qui est des cercles que les Chanoines doivent faire devant l'Evêque dans le3 Messes il assiste, savoir , l'introït jusqu'après le Gloria , si on le dit ; au Credo , au Sanctus, et à VAgnus Dei, ils ne se pratiquent pas aux églises U n'y a point de Chanoines , ni aux Messes des Morts , ni au Vendredi-Saint en quelque lieu que se soit.

IX. Quoique l'Evêque ait son siège près de l'autel, le Célébrant peut néanmoins s'asseoir à l'ordinaire avec ses Ministres au Gloria , au Credo s etc. Les Clercs qui suivent l'Evêque s'asseyent sur les degrés de son trône , ou ea quelque autre lieu commode , et quand le Cé- lébrant retourne de son siège au milieu de l'autel , il fait avec se3 Ministres les révérences convenables à l'Evêque , après avoir salué l'autel.

X. Le Sous-Diacre étant accompagné du Cérémoniaire à sa gauche, fait la génuflexion a l'autel, puis à l'Evêque, avant que de chan- ter l'épître ; et l'ayant achevé il fait la génu- flexion à l'autel , et va devant l'Evêque , étant à deux genoux, il appuyé son livre sur ceux de l'Evêque, dont il baise la main, et reçoit la bénédiction , et non pas du Célébrant j puis ayant fait la génuflexion au bas du trône de l'Evêque, il retourne à l'autel il quitte son livre entre les mains du Cérémoniaire.

XI. Le Diacre ayant reçu du Cérémoniaire le livre des évangiles , le porte sur l'autel , sa- luant l'Evêque en passant , comme il a été die du Sous - Diacre ; et ayant mis le livre sue

EN PRÉSENCE DE L-'ÉVEQUE. 239

l'autel et fait la génuflexion, il va trouver l'Evêque, baise sa main à genoux, et se retire après lui avoir fait la révérence , puis il va dire Mundacor meum, etc. sur le dernier degré de l'autel , selon le cérémonial, I. 2. c. 8. et étant monté, il prend le livre, fait la génuflexion ,et descend eu bas au côté de l'épître, il attend qu'il soit temps de partir. Ensuite ayant fait la génuflexion à l'autel, il va avec les autres dans l'ordre accoutumé devant l'Evêque, tous étant à genoux, comme en droite ligne, si le lieu le permet, le Diacre qui est un peu plus avancé que les autres , demande à l'Evêque sa bénédiction, disant Jubé Domine benedicere , et l'ayant reçue sans baiser sa main ; tous se lèvent, font la génuflexion à l'Evêque, et vont au lieu destiné pour chanter l'évangile , ils se placent comme aux autres Messes , sans tourner le dos ni à l'autel ni à l'Evêque.

XII. L'évangile étant achevé, le Sous-Diacre,' sans faire aucune révérence , porte le livre à baiser à l'Evêque ; puis l'ayant soîué par une génuflexion, comme font les autres s'ils passent devant lui, il s'en retourne en la manière ac- coutumée , le Célébrant ne baisant point le livre et u'étant point enceusé; après quoi, et non pas plutôt, le Célébrant entonne le Credo ou Dominus vobiscum. S'il y avoit quelqu'autre Prélat prient plus considérable que l'Evêque diocésain , comme un Cardinal , on le donne à baiser seulement au plus digue , et s'ils sont plusieurs d'égale dignité avec l'Evêque diocé- sain, on ne le présente à personne. Cérém. I. 1. c. 3o.

XIII* S'il y a sermon durant la Messe, le

240 DE LA MESSE SOLENNELLE

Célébrant s'assied entre ses deux Ministres sur son siège ordinaire, comme au Gloria ; et si ensuite le prédicateur publie des Indulgen- ces accordées par l'Evêque, selon ce qui est porté au cérémonial, liv. 1 . ch. 2 2. le Célébraut, pendant cette publication et la confession que le Diacre fait auparavant , demeure debout et découvert au coin de l'épître , comme lorsqu'on chante l'évangile , ayant de plus la tête inclinée , et tou3 les autres sont à genoux en la manière ci-après exprimée au n. 19.

XIV. Le Sous-Diacre , avant que de mettre l'eau dans le calice , se tourne vers l'Evoque , tenant la burette de l'eau élevée pour la lui faire voir , et faisant une demi-génuflexion , il lui dit Benedicite Pater Reverendissime , ou s'il est Cardinal Eminentissime , et l'Evêque la bénit de son siège : mais si le Sous-Diacre étant à l'autel , ne pouvoit être commodément aperçu, de l'Evêque, il iroit devant son siège , accom- pagné du Cérémoniaire pour faire bénir l'eau , observant les révérences requises, tant en allant qu'en revenant.

XV. Après l'oblation du calice , le Diacre , accompagné du Thuriféraire et du Cérémo- niaire, va faire bénir l'encens à l'Evêque , comme il a été dit ci- dessus n. 6. et étant retourné à l'autel au côté de l'épître, il reçoit l'encensoir du Thuriféraire, et le donne au Célébrant qui encense l'autel comme aux au- tres Messes. Ensuite la Diacre encense le Cé- lébrant de deux coups seulement ^ puis il va encenser l'Evêque de trois coups avec les ré- vérences convenables, et reçoit de lui la bé- nédiction j après il encense à l'ordinaire le

chœur ,

EN PRESE1SCE DE l'ÉvÊQUE. 24 1

chœur, et il est lui-même encensé par le Thuriféraire , comme aussi les Acolytes et le peuple. Si l'Evêque avoitun Prêtre Assistant , ce seroit à celui ci à l'encenser, après quoi il seroit lui-môme eDcensé par le Diacre , qui continueroit ensuite l'encensement du chœur , comme il a été dit.

XVI. Un peu avant l'élévation, l'Evêque se met à genoux sur un carreau en sa place , ou bien il descend de son trône et s'agenouille devant l'autel sur un accoudoir qu'on prépare auparavant ; et en ce cas le Sous-Diacre ne s'agenouilleroit pas au milieu de l'autel , mais un peu vers le côté de l'épître , et les Porte- flambeaux pourroient se retirer pour une plus grande commodité aux deux côtés de l'autel , ayant la face tournée l'un vers l'autre , suivant ce qui a été dit ci-dessus , art. 8. n. 3. Après l'élévation l'Evêque retourne en son siège , s'il en est descendu , si ce n'est aux Messes de3 Morts et des fériés privilégiées , dont il a été

Sarlé ci-dessus art. 4. n. 9. auxquelles l'Evêque emeure à genoux , comme ceux du chœur , depuis Sanctus inclusivement , jusqu'à Pax Domini inclusivement , et pendant les oraisons que le Célébrant chante ; ce qu'il observe en- core à certains versets , comme Adjuva nos Deus , etc. Veni sancte Spiritus , etc.

XVII. Le Sous Diacre ayant reçu la paix du Diacre , va , accompagné du Cérémoniaire, la porter à l'Evêque , lui disant comme aux autres, Pax tecum , et ne le saluant point auparavant , mais seulement après ; puis il la porte au chœur en la manière ordinaire : mais si c'est la cou tume du lieu de donner la paix à l'Evêque avec

Tom. I. L

242 DE LA MESSE SOLENNELLE

on instrument , le Diacre , après avoir donné la paix au Sou3-Diacre , reçoit du Ce'rémoniaire l'instrument de la paix , et l'ayant baisé , le donne au Sous- Diacre qui le porte des deux mains , élevé à la hauteur de la poitrine , et le présente à baiser à l'Evêque , l'essuyant aupa- ravant avec le voile qui y est attaché; puis il le rend au Cérémoniaire, et observe le reste qui a été dit.

XVIII. Si l'Evêque a auprès de soi quelque personne considérable qui lui serve de Prêtre Assistant, celui-ci va à l'autel , et reçoit seul la paix du Célébrant, laquelle il porte après à l'Evêque , comme il a été dit du Sous-Diacre , ou avec le baiser , ou avec l'instrument qu'il baise et essuie auparavant. Ensuite le Sous- Diacre vient recevoir du même Prêtre Assis- tant le baiser de paix qu'il donne après au chœur , puis au Diacre et au Cérémoniaire, Mais si le Célébrant avoit un Prêtre Assistant , il iroit recevoir la paix du Prêtre Assistant de l'Evêque , et la distribueroit ensuite au chœur , puis au Diacre, au Sous-Diacre, et au Céré- moniaire.

XIX. Le Célébrant ayant dit Placeat , et baisé l'autel , ne donne pas la bénédiction , mais il fait une inclination à la croix avec ses deux Ministres qui sont en leurs places l'un derrière l'autre , et se retire avec eux au côté de l'épître , il demeure debout sur le se- cond degré , la face tournée vers le côté de l'évangile , et profondément incliné , ayant le Diacre à sa gauche , et le Sous-Diacre à la gau- che du Diacre , tons deux à genoux sur leurs degrés ordinaires, pendant quel'Evêquedonne

EN PRESENCE DE l'ÉveQUB. 245

îabéuédiction, soit de son siège, soit du milieu de l'autel, ce qui dépend de sa volonté. Si le siège épiscopal étoit au côté de l'épître , le Célébrant recevroit la bénédiction au côté de l'évangile , ayant le Diacre à sa droite , et le Sous- Diacre à la droite du Diacre , en la ma- nière qui a été dite. Si l'£>êque renvoyoit au Célébrant à donner la bénédiction, ce qui ne semble pas néanmoins convenable , alors le Célébrant ayant dit BenecUcat vos omnipotent Deus , à l'ordinaire , et s'étant tourné, feroit une inclination profonde à l'Evèque , et puis donnerait la bénédiction du côté il n'est pas.

XX. Après la bénédiction de l'Evèque , le Célébrant va avec ses deux Ministres , pour dire l'évangile au lieu accoutumé , faisant en passant l'un derrière l'autre une inclination au milieu ; et aussitôt qu'il a achevél'év angile , il se tourne vers l'Evèque et le salue avec ses deux Minis- tres , puis s'étant retourné vers l'autel , il attend que l'Evoque soit parti , et ensuite il va au miiieu de l'autel avec tous ses Ministres , et retourne en la manière ordinaire à la sacristie. Les Ecclésiastiques qui sont au chœur doivent accompagner l'Evèque quand il s'en va, ou au moins une partie d'entre eux , s'il est nécessaire 'tfue les autres demeurent au chœur pour dire quelque office immédiatement après la Messe.

XXI. Remarquez i. qu'on doit observer toutes les mêmes choses à l'égard d'nu Arche- vêque dans sa province , d'un Légat Apostoli- que dans le lieu de sa Légation , et d'un Car- dinal en tous lieux , pourvu qu'ils soient eu rochet et en camail j si toutefois le Légat et le

L 2

^44 DE LA MESSE SOLENNELLE

Cardinal ne sont pas Prêtres , le Célébrant doit donner la bénédiction à la fin de la Messe , en la manière qui a été ci-dessus marquée sur la fin du n. 19!

XXII. Remarquez 2. que si PÉvêque diocé- sain , ou quelqu'un des autres ci-dessus nommés assistoit à la Messe revêtu pontificalement avec la mitre et la crosse (ce qui n'est par ordinaire) , outre toutes les cérémonies ci-dessus décrites , on l'encenseroit avant l'introït immédiatement après le Célébrant , comme aussi après l'évan- gile , à l'exclusion du Célébrant qui n'est point encensé ; et après la Messe , le Célébrant et ses Ministres ayant salué l'autel , salueroient ensuite le Prélat , qui demeure en son trône pour y quitter ses ornemens 5 et comme en ce cas il doit toujours avoir un Prêtre Assistant, celui-ci feroit à la bénédiction de l'encens , à l'encensement de l'Evoque , et à la paix , ce qui a été dit aux n. 6. 1 5. et 18.

XXIII. Remarquez 3. que si au contraire l'Evêque diocésain , ou quelqu'un des autres Prélats susdits n'étoit qu'en habit long , sans rochet et sans camail ( ce qui n'est pas conve- nable , et ne devroit jamais arriver ) , on lui rendroit moins d'honneur , que lorsqu'il est dans l'habit propre de sa dignité , et l'on se contenteroit de le saluer en entrant à l'autel et à la fin de la Messe , de lui porter le livre à baiser après l'évangile , et de l'encenser de trois coups à l'offertoire immédiatement après le Célébrant.

XXIV. Remarquez ^e lorsqu'un Evêque hors de son diocèse , ou un Archevêque hors de sa province , assiste en rochet et en camail

EN PRÉSENCE DE L'ÉVEQUE. 2^h

à la Me8se solennelle , on observe seulement les choses suivantes : I . Il n'est pas ordinaire- ment placé dans le sanctuaire , mais dans un des sièges les plus honorables du chœur. 2. Le Célébrant et ses Ministres le saluent par une inclination profonde au commencement et à la fin de la Messe , avant que de saluer chaque côté du chœur. 3. Le Diacre l'encense à l'of- fertoire immédiatement après le Célébrant , lequel est encensé de trois coups , aussi bien que lui. 4. Le Sous-Diacre lui porte la paix en la manière spécifiée au n. 17. avant que de la donner aux Chapiers. On observe à peu près les mêmes cérémonies à l'égard d'un Prince Souverain ou autre grand Prince ou Princesse , auxquels toutefois on ne présente jamais la paix qu'avec un instrument. Pour les Prélats inférieurs , comme Abbés bénis hors de leur monastère , et les Seigneurs ou Magistrats considérables , il suffit , si la coutume n'oblige à faire autrement , de les encenser de deuxcoups , et de leur porter la paix après les Chapiers. Voyez ce qui a été dit sur ce même sujet en la Messe basse, art. i5. n. 10.

XXV. Remarquez 5. quant aux révérences qu'on doit faire à l'Evêque et aux autres pen- dant la Messe , 1 . que le Célébrant , soit en la Messe solennelle, soit en la Messe basse , ne doit faire la génuflexion ni aux Prélats , ni aux Princes , mais seulement au Pape , et aux autres une inclination profonde. 2. Que les Ministres sacrés, et tous les Ministres inférieurs font la génuflexion à l'Evêque diocésain revêtu de rochet et de camail , comme aussi à l'Arche- vêque dans sa province , à un Légat Apostolique

L 5

246 DE LA MESSE SOLENNELLE

dans le lieu de la légation, et à un Cardinal en tous lieux ; mais aux autres Evêques ils font seulement une inclination profonde , si ce n'est quand ces Prélats officient. Les Réguliers font en pareille occasion les mêmes génu- flexions que les Ministres sacrés , et selon la S. C. des Rits , les Chanoines des églises collé- giales les doivent faire aussi, si la coutume n'est contraire. 3. Que selon l'usage commu- nément reçu , et le sentiment de quelques Cérémoniaires intelligens, tous ceux du chœur qui sont Prêtres, ou qui ne l'étant pas sont re- vêtus de chapes , font seulement une inclination profonde à l'Evêque diocésain et aux autres , en quelque habit qu'ils soient. 4. Si l'Evêque diocésain n'est pas placé dans un trône proche de l'autel , mais dans la première chaire du chœur, les Ministres de l'autel le saluent seu- lement au commencement et à la fin, et lors- qu'ils vont le trouver à son siège durant la Messe, auquel cas ils saluent aussi le chœur après l'Evêque , toutes les fois qu'ils y entrent , ou qu'ils eu sortent. , selon la règle générale. Que s'il est placé près de l'autel , et qu'on n'entre point dans le chœnr pour aller à son siège , comme il arrive dans les églises de France , les chœurs sont distans de l'autel, il suffit en ce cas de saluer l'autel , si l'on passe par-devant, et l'Evêque quand on l'aborde ou qu'on le quitte, sans saluer le chœur.

XXVI. Remarquez 6. qu'aux Messes des Morts qu'on célèbre en présence de l'Evêque diocésain , et des autres ci-dessus nommés , on observe à proportion les mêmes cérémonies, excepté celles qu'on retranche dans les autres

EN PRESENCE DE i/EVEQUE. 247

Messes solennelles pour les Morts, i. Il fait la confession avec le Célébrant. 2. Il bénit seule- ment l'encens à l'offertoire sans les baisers ordinaires de la cuiller et de la main , et il est seul encensé après le Célébrant. 3. il se met à genoux sur l'accoudoir devant l'autel aux oraisons , et depuis le Sanctus inclusivement , jusqu'à Pax Domini exclusivement , comme il a été dit n. 16. 4. Il ne bénit point l'eau ; on ne lui porte point la paix ; il ne donne point la bénédiction à la fin de la Messe 5 on ne publie point d'Indulgence , et le reste se fait à l'ordinaire.

L4

248 DES VEPRES SOLENNELLES.

TROISIÈME PARTIE.

De l'Office Divin.

ARTICLE PREMIER.

Des Vêpres solennelles , depuis le commence- ment jusqu'au Capitule.

I. 1_j'heure étant venue et le signal donné , les Officiers et le Clergé se rendent à la sa- cristie, comme il a été dit à la Messe solennelle? part. 2. art. 1. n. 3. , et tous prennent le surplis, par-dessus lequel l'Officiant et les Chapiers se revêtent de chapes un peu avant le départ du Clergé. Cependant les deux Acolytes vont ensemble allumer les cierges du grand autel , et l'Officiant avant que de prendre la chape , ou le Préfet du chœur , ou autre à ce député , annonce tout haut l'office avec les mémoires et les autres choses particulières qu'on y doit observer ; puis le signal étant donné pour partir , le Clergé va au chœur , ainsi qu'il a été dit au même lieu que nous avons cité.

II. Si l'Officiant et les Chapiers vont pro- cessionnellement avec le Clergé par la grande porte qui est au bas du chœur vis-à-vis de l'autel , comme il est convenable aux fêtes plus solennelles , les deux Acolytes , suivis du Cérémoniaire , ayant salué la croix de la sa-

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cristie par une inclination profonde , marchent les premiers la tête nue, ceux-là portant leurs chandeliers , et celui-ci son bonnet dans les mains ; puis ils font la génuflexion à l'entrée du choeur , et se rangent en haie la face l'un vers l'autre devant la chaire de l'Officiant , le Ce- rémoniaire étant à la droite du premier Aco- lyte. Le Clergé vient après deux à deux , le3 moins dignes les premiers , faisant une génu- flexion au même endroit du chœur , se séparant ensuite aux deux côtés avec une inclination mutuelle, sans saluer ceux qui les ont précédés , et demeurant debout , tournés en face près de leurs sièges. Les Chapiers suivent de même deux à deux , s'ils sont plusieurs, tous ayant la tête couverte , le9 mains jointes , excepté les deux qui accompagnent l'Officiant , lesquels soutiennent sa chape par-devant d'une main, tenant l'autre appuyée sur leur poitrine; ils se découvrent en arrivant , et ayant fait deux à deux la génuflexion au même lieu , si le S. Sacrement est sur l'autel , ou seulement une inclination profonde , s'il n'y a que la croix , ils saluent le chœur de part et d'autre, commen- çant par les plus dignes du côté de l'épître , après quoi ils se rangent proche des Acolytes devant la chaire de l'Officiant , lequel ayant fait à son tour les mêmes révérences à l'autel et au chœur , au milieu des plus dignes Cha- piers, monte à son siège; et alors tous les Cha- piers avec les Acolyte9 s'étant tournés vers lui , le saluent d'une inclination médiocre ou pro- fonde , à proportion qu'il les surpasse plus ou moins en dignité , à quoi il répond par une moindre inclination j ils observent tous les

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mêmes choses en semblable occasion. Ensuite le3 Acolytes se retirent les premiers , passant au milieu des autres pour porter leurs chan- deliers aux deux coins de l'autel, ils étei- gnent leurs cierges , faisant avant et après la génuflexion sur le pavé , vis à-vis le milieu de l'autel , et saluant le chœur au retour lorsqu'ils vont en leurs places. Cependant les Chapiers s'étant retirés devant leurs sièges , font avec tout le chœur une courte prière à genoux ; et le Cérémoniaire ayant fait signe à l'Officiant par une inclination , tous se lèvent , s'asseyent, et se couvrent avec lui.

III- Si le Clergé n'est pas immédiatement suivi des Officiers , il va au chœur en la ma- nière ci- dessus , sans être précédé des Aco- lytes , et le plus digne du chœur étant arrivé à sa place , tous font leur prière à genoux , pui» s'asseyent et se couvrent , comme il a été dit» Peu de temps après que le Clergé est assemblé au chœur , le3 Chapiers et les Acolytes s'étant rangés en droite ligne aux cotés de l'Officiant dans la sacristie , si le lieu le permet , font avec lui une inclination profonde à la croix ; puis ils s'inclinent médiocrement vers lui , à quoi il répond par une inclination de tête, ensuite les Acolytes suivis du Cérémoniaire marchent les premiers , et après eux les Chapiers deux à deux , et l'Officiant le dernier entre les deux plus dignes , lesquels se comportent comme il a été dit ci-dessus, supposé qu'ils entrent au chœur par la même porte d'en bas vis-à-vis l'autel ; mais s'ils y entrent par le côté du chœur , suivant l'usage plus ordinaire , ils vont droit à l'autel, se découvrant lorsqu'ils en sont

DES VÊPRES SOLENNELLES. a Si

proches , sans saluer le Clergé en passant. Les Acolytes se placent en arrivant devant les deux coins de l'autel pre3 du plus bas degré , et le Cérémoniaire se tient à la gauche du premier. Les Chapiers , s'ils sont plus de deux , se rangent de part et d'autre devant l'autel , et ceux qui sont du côté par l'Officiant doit passer , s'écartent un peu des degrés pour lui laisser le passage libre et aux autres Chapiers , auxquels ils se joignent d'abord qu'ils sont arrivés, faisant tous en droite ligne la révérence requise à l'autel; puis ils se mettent à genoux sur le dernier degré ils font leur prière , pendant laquelle tout le Clergé qui s'est levé dès leur arrivée à l'autel ( si ce n'est que le chœur en fût fort éloigné ) , se tient debout et découvert jusqu'à ce qu'ils soient assis en leurs places. Après cette prière ils se lèvent , saluent derechef l'autel comme auparavant , et ensuite le chœur de deux côtés en y entrant , et vont la tête découverte dans le même ordre qu'ils sont venus de la sacristie , jusqu'au siège de l'Officiant, celui-ci étant monté, tousses Officiers le saluent , et se retirent en leurs places , les Acolytes portant leurs chandeliers au coin de l'autel, comme il a été ditau nombre précédent, et les Chapiers s'asseyant , après avoir fait au milieu devant leurs sièges la révérence à l'autel. Si néanmoins la chaire de l'Officiant étoit proche de l'autel , selon la situation des chœurs qui n'en sont pas distans , comme l'on voit eu Italie , les Acolytes ne le conduiroient pas à son siège , selon le cérémo- nial , 1. 2. c. 3. mais ayant fait en arrivant la génuflexion sur le pavé , ils salueroient tous

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deux du même lieu le chœur de part et d'autre ; sans tourner le dos à l'autel, et porteroient ensuite leurs chandeliers aux deux coin3 de l'autel , ils éteindroient leurs cierges , puis se retireroient en leurs places pendant que l'Officiant et les Chapiers feroient leur prière à genoux sur le deroier degré , comme il est plus amplement déclaré ci-après part. 4. art. 1. nous nous réservons à parler des autres choses particulières à cette situation de chœur qui n'est pas ordinaire en France.

IV. Le chœur étant demeuré assis environ l'espace d'un Pater, pendant lequel chacun ouvre son diurnal ou bréviaire et prévoit les Vêpres , le Cérémoniaire qui est placé dans une des basses chaires , assez proche de l'Offi- ciant, se lève le premier, et lui fait une incli- nation médiocre pour l'avertir de commencer, et alors tous se lèvent avec lui , et s'étant tour- nés vers l'autel , ils diseDt tout bas le Pater et VAve. Ensuite l'Officiant ayant mis son bonnet sur le pupitre qui est devant lui, ou entre les mains du Cérémoniaire, chante d'un tonde voix convenable, Deus in adjutorium meum intende, faisant en même temps le signe de la croix sur soi, et touchant de la main droite à chaque parole, premièrement le front, puis la poitrine , ensuite les épaules, joignant après les mains. Cependant le Cérémoniaire élève un peu le côté droit de la chape de l'Officiant , s'il le peut commodément.

V. Pendant le verset Gloria Patri, etc. tous demeurent inclinés médiocrement , vers l'autel et quand on chante Sicut erat , etc. le jGétémoniaire va inviter le premier Chapier

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par une inclination médiocre à venir annoncer l'antienne j à quoi celui-ci répond par une in- clination convenable , et salue ensuite le Cha- pier qui est proche de lui ; puis il fait avec le Cerémoniaire la révérence à l'autel, et vont tous deux devant l'Officiant qu'ils saluent en arrivant comme il a été dit ci-dessus n. 2. et après que le chœur a dit Alléluia ou Laustïbi Domine , etc. le Chapier lui annonce l'antienne d'une voix médiore, laquelle ayant été en- tonnée par l'Officiant, ils le saluent comme auparavant , et s'en retournent ensemble comme ils sont venus , observant les même3 révérences qu'ils ont faites en partant.

VI. Remarquez 1. que lorsque le Cérémo- niaire conduit quelqu'un durant les Offices divins, il marche ordinairement à sa gauche et un peu devant lui, et le salue avant et après par une incliuation proportionnée à sa dignité, à quoi l'autre répond par un salut convenable. 2. Que toutes les fois que le Céré- moniaire ou autre passe devant l'Officiant , il le salue en la manière qui a été dite au lieu ci- dessus allégué.

VII. Le chœur ayant achevé de chanter l'an- tienne , deux Chantres ou Choristes entonnent devant le pupitre le premier psaume jusqu'à la médiation , suivant le ton marqué dans l'an- tiphonier; et alor3 tous s'étant assis, se cou- vrent, et ceux du côté est l'Officiant achè- vent le verset. Néanmoins dans les chœurs il y a plusieurs Clercs peu expérimentés au chant, il est plus à propos de faire chanter le premier verset tout entier de chaque psaume par les mêmes Choristes , afin de donner le ton

5^4 ^ES VEPRES SOLENNELLES.

aux autres , et quoiqu'en ce cas ceux du côté de l'Officiant n'aient pas chante' le reste du premier verset , ils laissent toutefois chanter le second verset à ceux de l'autre côté ; ce que ceux-ci observent de même à proportion dans le psaume suivant , et ainsi des autres.

VIII. Au Gloria Patri de chaque psaume , l'Officiant et tous les autres se découvrent sans se lever, et s'inclinent me'diocrement , tenant de la droite leur bonnet appuyé sur le genou , jusqu'à Sicut erat exclusivement ; de quoi le Cérémoniaire avertit chaque fois l'Officiant par une inclination médiocre , qui sert eu même temps de signal aux autres. Dès que l'on com- mence Sicut erat , les deux Chantres ou Cho- ristes , qui sont assis de chaque côté du chœur , se lèvent , saluent de leurs places leurs plus pro- ches voisins ( ceux-ci leur rendant le salut en se découvrant sans se lever ) , et ils viennent au milieu devant le lutrin , après avoir salué les Chapiers, ils se saluent l'un l'autre, et fontia génuflexion à l'autel, et le verset étant entiè- rement achevé, ils répètent tous seuls les premiers mots de l'antienne , que le chœur poursuit jusqu'à la fin ; ou si l'on joue de l'orgue , ils récitent cependant d'une voix intelligible toute l'antienne; et après qu'ils ont entonné le premier verset de chaque psaume, ainsi qu'il a été dit ci-dessus , ils font la génuflexion au même lieu , et après avoir salué les Chapiers, ils se saluent l'un l'autre en se séparant , et en- suite les plus proches voisins de leurs places en y arrivant, si ce n'est que ceux-ci allassent avec eux chanter au lutrin , car en ce cas ils ne le salueroient ni avant ni après.

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IX. Pendant qu'on répète chaque antienne , le Ce'rémoniaire va avertir, par une inclination, de tête , l'un des Choristes qui doit annoncer l'antienne suivante , et le conduit devant l'un des plus dignes du chœur , du côté qu'il faut l'annoncer: sur quoi il est à remarquer, i.Que le Cérémoniaire commence par celui des Chantres qui n'e9t pas du côté de l'Officiant , continuant ainsi alternativement , et qu'aux fêtes plus solennelles , dans quelques églises, il conduit les deux Choristes ensemble , quoi- qu'il n'y en ait qu'un qui annonce l'antienne. 2. Que le Cérémoniaire et les Choristes sa- luent en arrivant d'une inclination médiocre celui à qui on adresse l'antienne; à quoi celui- ci répond par une inclination convenable , s'étant levé et découvert , si ce n'est qu'on n'eût pas eûcore achevé de chanter l'antienne précédente , auquel cas il se découvre seule- ment à leur arrivée et se recouvre , jusqu'à ce que l'antienne étant achevée , il se lève avec tous ceux qui sont du même côté , excepté l'Officiant , s'il y est , et le Supérieur, comme aussi les Prêtres , si celui à qui on annonce l'antienne n'est que dans les ordres inférieurs ; et après que l'antienne a été annoncée par le Choriste , et ensuite entonnée par un des plus dignes du chœur, ils le saluent derechef, et celui-ci s'assied aussitôt , et tous ceux du même côté avec lui , pendant que le Cérémoniaire reconduit le Choriste devant le lutrin en la manière qui a été dite du premier Chapier. 5. Que le Cérémoniaire ne doit faire annoncer l'antienne qu'à ceux qui la peuvent entonner comme il faut , de quoi il doit être auparavant

256 DES VÊPRES SOLENNELLES.

bien informé 5 et si quelque Prêtre externe en surplis se rencontre dans les premières places, il est à propos qu'il sache de lui s'il agrée qu'on lui annonce une antienne. Que si par mégarde le Choriste s'adressoit à quelqu'un qui ne la pût entonner , celui-ci devroit d'abord lui faire signe de s'adresser au suivant.

X. Vers la fin du dernier psaume , les deux Acolytes quittent leurs bonnets en leurs pla- ces , et s'étant un peu avancés vers le milieu , ils saluent le chœur de part et d'autre les bras croisés , commençant par le côté est l'Offi- ciant , et vont ensemble faire la génuflexion sur le pavé proche le dernier degré devant le milieu de l'autel ; puis étant montés chacun de son côté aux coins de l'autel , ils allument leurs cierges , et remettent aussitôt les ba- guettes au lieu elles étoient , et avant que de prendre leurs chandeliers ils découvrent l'autel , repliant le tapis égalemeut contre le gradin.

XI. Les Acolytes ayant pris leurs chan- deliers , demeurent debout au même lieu tournés en face et inclinés pendant qu'on chante le verset Gloria Patri , si ce n'est que l'antienne qui suit fût fort courte, comme aux dimanches ordinaires de l'année ; car en ce cas ils tâcheroient de se trouver au bas des degrés vis-à-vis le milieu de l'autel durant le Gloria Palri , et s'ils y arrivoient auparavant , ils feroient en arrivant la génuflexion , puis ils demeureroient tournés et inclinés vers l'autel jusqu'à Sicut erat. Ensuite ayant fait la génu- flexion sur le pavé devant le milieu de l'autel , ils saluent le chœur comme auparavant , et

DES VEPRES SOLENNELLES. 2 57

vont devant la chaire de l'Officiant , qu'ils sa- luent s'il se peut en même temps que les Cha- piers 3 lesquels ayant fait la génuflexion un peu auparavant en leurs places , y sont conduits par le Cérémoniaire en la manière qui a été dite ci-dessus du premier Chapier. Puis ils se tournent tous en face les uns vers les autres; savoir , les deux Acolytes proche de l'Officiant, le Cérémoniaire à la droite du premier Aco- lyte , et ensuite les Chapiers selon leur rang ; ce qu'ils observent toutes les fois qu'ils sont ensemble devant la chaire de l'Officiant.

ARTICLE II.

Depuis le Capitule jusqu'à la fin de Vêpres.

I. J_ja dernière antienne étant entièrement chantée , tous ceux du chœur se lèvent et se tournent vers l'autel , et l'Officiant chante à haute voix , les mains jointes , le capitule,ayant devant soi le bréviaire appuyé sur le pupitre , ou soutenu , s'il est besoin , parle Cérémoniaire. Le chœur ayant répondu à la fin Deo gratias , le premier Chapier fait une inclination conve- nable à l'Officiant et lui annonce l'hymne , et après que l'Officiant Ta entonnée , les Acolytes et les Chapiers avec le Cérémoniaire le saluent tous ensemble et se retirent en leurs places , ceux-là passant les premiers entre les autres et allant auparavant mettre leur3 chandeliers sur le balustre , s'il y en a , ou sur le plus bas degré de l'autel , auquel cas ils font la génu-

258 DES VEPRES SOLENNELLES.

flexion avant et après au milieu sur le pavé , et saluent le chœur lorsqu'ils y entrent.

II. Pendant la première strophe des hymnes Veni Creator Spiritus et Ave maris Stella , les Chapiers et le chœur sont à genoux , l'Offi- ciant même s'y met aussi après qu'il a entonné le premier verset ; mais les Acolytes demeu- rent pour lors debout. Ensuite tous s'étant levés , les Acolytes et les Chapiers se retirent comme il a été dit au nombre précédent.

III. Vers la fin de l'hymne , ou plutôt , s'il est besoin , le Thuriféraire sort du chœur avec les révérences requises au chœur et à l'autel , et va à la sacristie prendre l'encensoir , dans lequel le Sacristain doit avoir préparé du feu, et il attend jusqu'à ce qu'il faille partir. En ce même temp3 les deux derniers Chapiers , s'il y en a plusieurs , sont conduits au milieu du chœur par le Cérémoniaire , ou après avoir fait la révérence convenable à l'autel , ils chantent le verset en la manière accoutumée , le chœur étant cependant tourné vers l'autel ; puis ils saluent derechef l'autel et retournent en leurs places ; mais s'ils ne sont que deux Chapiers, le Cérémoniaire conduit ensuite le premier d'entre eux devant l'Officiant ; et s'ils sont en plus grand nombre , il y mène le plus digne de tou3 , pendant que le chœur chante le ré- pons du verset , pour lui annoncer l'antienne de Magnificat. Cependant les autres Chapiers demeurent debout en leurs places, et quand le premier est retourné, ils s'asseyent tous et se couvrent comme ceux du chœur , pendant qu'on chante l'antienne , si l'office est double , les seuls Clercs qui chantent au lutrin étant pour lors debout et découverts.

DES VEPRES SOLENNELLES. 209

IV. Si le chœur n'est pas distant de l'autel , les Acolytes demeurent en leurs places durant le Magnificat , et n'accompagneDt point l'Offi- ciant à l'encensement ; mais s'il est séparé , suivant la situation ordinaire des chœurs de France, ils vont sur la fin de l'antienne pren- dre leur3 chandeliers avec les révérences convenables au chœur et à l'autel pour venir devant l'Officiant , comme ils on t fait à l'hymne : et après que le chœur a achevé l'antienne , tous se lèvent en même temps que les Cha- piers entonnent solennellement le Magnificat jusqu'à la médiation , ou jusqu'à la fin du premier verset , selon ce qui a été dit ci-decsus art. 1. Puip ayant mis leurs bonnets sur leurs sièges et fait la révérence à l'autel , ils sont conduits par le Cérémoniaire devant l'Officiant qu'ils saluent , s'il se peut, avec les Acolytes , qui tâchent d'y arriver en même temps que les autres.

V. L'Officiant salue aussitôt de sa place , pour lui et pour -ses Officiers, les deux côtés du chœur, commençant par celui il est ; à quoi tout le Clergé ne doit pas manquer de répondre par une inclination au moins mé- diocre ; puis l'Officiant ayant quitté son bon- net , descend de son siège et va à l'autel les mains jointes entre les deux plus dignes Cha- piers, qui lèvent sa chape chacun de son côté , le Cérémoniaire et les autres Chapiers , s'il y en a , marchant devant les mains jointes après les Acolytes , dans le même ordre qu'ils sont venus au chœur ; et à mesure qu'ils appro- chent de l'autel , ils s'écartent de part et d'autre , et se rangent en droite ligne proche

^6o DES VÊPRES SOLENNELLES.

le dernier degré , le Thuriféraire qui pcirte la navette et l'encensoir s'étant joint en même temps à eux entre l'un des Acolytes et les Chapiers , ils font tous la révérence requise à l'autel, savoir , les Ministres inférieurs tou- jours la génuflexion , et l'Officiant avec les Chapiers une inclination profonde , si le Saint Sacrement n'y est pas ou la génuflexion s'il est présent, quoiqu'enfermé dans le tabernacle.

VI. Ensuite l'Officiant monte à l'autel entre les deux plus dignes Chapiers, et le baise au milieu , ceux-ci ne faisant pour lors aucune inclination ni génuflexion ; le Cérémoniaire la fait alors en bas au milieu derrière le Cé- lébrant , et le Thuriféraire la fait en même temps en bas vers le coin de l'épître ; ils montent ensuite sur le marchepied de ce côté- , et tous les autres demeurent debout 9ans se remuer au bas des degrés, la face tournée vers l'autel. L'Officiant l'ayant baisé , comme il a été dit , se tourne vers le Thuriféraire , reçoit la cuiller du premier Chapier , que celui-ci lui présente avec les baisers accoutu- més , il met et bénit l'encens , le second Cha- pier soutenant cependant le côté droit de sa chape ; puis il enceuse l'autel en la manière qui a été marquée dans la Messe solennelle , part. 2. art. n. 4. et 5. et les deux Chapiers qui sont à ses côtés lèvent de part et d'autre le devant de sa chape durant l'encensement , et observent le reste qui a été dit dans le même article , aussi bien que le Cérémoniaire et le Thuriféraire.

VII. L'encensement de l'autel étant achevé , le premier Chapier reçoit au coin de l'épître ,

DES VEPRES SOLENNELLES. 26 1

sur le second degré , l'encensoir des mains de l'Officiant avec les baisers ordinaires , et le rend aussitôt au Thuriféraire ; puis l'Officiant étant retourné au milieu de l'autel entre les deux Chapiers , fait avec eux une inclination de tête à la croix , et descend au bas des degrés , tous les Officiers font sur le dernier degré la même révérence à l'autel qu'ils ont faite en arrivant , le Thuriféraire étant pour lors à la gauche du premier Acolyte , et le Ce'rémoniaire à la droite du second. Ensuite ils vont au chœur qu'ils saluent en y entrant , et condui- sent l'Officiant en sa place dans le même ordre qu'ils l'ont conduit à l'autel.

VIII. Remarquez 1. que si l'Officiant doit sortir hors du chœur pour encenser quelque autre autel , ou relique , ou image , selon la coutume des lieux , les Acolytes doivent mar- cher devant , et les Chapiers ensuite dans l'ordre ci- dessus exprimé. 2. Que l'Officiant encense premièrement l'autel repose le Saint Sacrement , du moins selon l'usage de Rome , ainsi que l'enseigne Gavantus ; puis le grand autel , et ensuite celui devant lequel on chante l'office , s'ils sont différens , et qu'il observe en tout les mêmes cérémonies , ex- cepté qu'il ne bénit l'encens qu'à l'autel qu'il encense le premier. 3. Que si l'on doit en- censer quelque image ou relique sur un autel, on l'encense de trois coups sans encenser l'autel.

IX. L'Officiant étant revenu à sa place , le premier Chapier prend l'encensoir des mains du Thuriféraire , et l'encense de trois coups avec une inclination convenable avant et après,

362 DES VÊPRES SOLENNELLES*

à laquelle l'Officiant répond par une inclina tiou de tête; et cependant le Thuriféraire lève le côté droit de la chape du premier Chapier , et fait le3 mêmes inclinations que lui. Pour tous les autres Officiers , ils se tournent eu chœur dès que l'Officiant est monté à sou siège , sans lui faire d'inclination avant l'encen- sement , mais seulement après avec le premier Chapier pour se retirer en leurs places , ex- cepté les Acolytes, s'il y en a , lesquels de- meurent toujours la face l'un vers l'autre devant la chaire de l'Officiant.

X. S'il y a quelque personne de grande considération , soit Ecclésiastique , soit Laïque , qui doive être encensé avant les Chapiers et le reste du Clergé , suivant ce qui est dit ci- après part. 4'. art. 6. n. /[. le premier Chapier ayant encensé l'Officiant , va l'encenser de trois coups , étant conduit par le Cérémoniaire ; puis il retourne à sa place après avoir rendu l'encensoir au Thuriféraire , lequel encense premièrement les Chapiers de deux coups chacun, avec une inclination médiocre avant et après , et celui qui est encensé défère au- paravant cet honneur par une inclination de tête à celui qui doit être encensé immédiate- ment après lui. Ensuite il encense le Clergé et le peuple , ainsi qu'il a été dit à l'offertoire part. 2. art. 7. n. 1 1 . et 1 2. En quoi néanmoins il y a ceci de particulier à observer aux Vêpres solennelles, r. Que le Thuriféraire n'encense poiat les Acolytes , s'ils sont pour lors occupés à tenir leurs chandeliers devant l'Officiant , selon ce qui a été dit ci-dessus. 2. Que si pen- dant l'encensement on chante Gloria Pair /, etc.

263 DES VEPRES SOLENNZLLLS.

il s'arrête au lieu il se trouve , et demeure médiocrement incliné' vers l'autel jusqu'à Sicut erat , etc. exclusivement , comme aussi durant les paroles de l'antienne auxquelles on doit s'incliner. 3. Que si tout le choeur n'est pas encore encensé lorsqu'on commence à répéter l'antienne , ceux du côté qui a été entièrement encensé demeurent debout et dé- couverts aussi bien que ceux de l'autre qu'on encense encore, jusqu'à ce que l'encensement du Clergé soit achevé. 4- Que si l'encensement n'est pas achevé lorsque l'Officiant dit Domi- nus vobiscum avant l'oraison , le Thuriféraire doit cesser et se retirer en même temps , sa- luant le chœur et l'autel à l'ordinaire , et se tournant ver3 l'autel pour s'y incliner lorsque l'Officiant dit Oremus.

XL Vers la fin de l'antienne , le Cérémo- niaire conduit les Chapiers devant l'Officiant avec les révérences ci-dessus marquées ; et si les Acolytes ne sont pas déjà devant son siège , suivant ce qui a été dit au n. 4. i's y vont avec leurs chandeliers en même temps que les Chapiers, et le saluent tous ensemble : mais s'ils sont demeurés devant son siège de- puis l'encensement de l'autel , comme il est plus convenable dans les chœur3 qui en sont séparés , ils se tiennent la face l'un vers l'autre, sans saluer l'Officiant à l'arrivée des Chapiers ; et ceux-ci s'étaut aussi tournés en face , ils demeurent tous en cette posture durant l'orai- son et les mémoires suivantes , s'il y en a. Les Chantres qui sont au lutrin commencent ce- pendant les antiennes , et disent les versefs au même lieu , et l'Officiant chante bs orai-

264 DES VJEPRES SOLENNELLES.

sons , tous ceux du chœur étant tournés en face pendant les antiennes , et vers l'autel durant les versets et les oraisons.

XII. Sur la fin de la conclusion de la der- nière oraison , s'il y en a plusieurs , après ces mots : Jesum Christian, ou à ceux-ci : Qui vivis et régnas , les deux Chapiers qui ont dit le verset de l'hymue , vont chanter au même lieu Benedicamus Domino , saluant l'autel avant et après, comme aussi l'Officiant, lors- qu'ils le quittent, et quand ils retournent de- vant lui. Après qu'on a répondu Deo gratias, l'Officiant dit d'une voix médiocre Fidelium animœ , etc. et si l'on doit dire ensuite Com- piles , les Chapiers et les Acolytes lui font une inclination , et lui seul au nom de tous salue le chœur de part et d'autre , comme à Magnificat ( tout le Clergé se tournant alors vers lui pour lui rendre le salut ) ; ensuite il retourne avec eux à la sacristie dans le même ordre qu'ils sont venus , saluant l'autel en passant au lieu convenable , selon le rang qu'ils gardent en marchant. L'Officiant et les Chapiers se couvrent à la sortie du chœur , et se comportent en arrivant à la sacristie comme il a été dit au retour de la Messe.

XIII. Si l'on ne doit pas dire pour lors Complies , l'Officiant ayant dit Fidelium ani- mœ , etc. comme ci-dessus , et ensuite le Pater noster tout bas, ajoute d'une voix médiocre Dominus det nobis suam pacem , à quoi le chœur répond Et vitam œternam , Amen ; puis l'Officiant commence du môme ton l'antienne de la Vierge , que tout le chœur continue sans chanter , tous étant cependant debout ou

à

DES VÊPRES SOLENNELLES. 2C5

à genoux , selon que le temps le requiert 5 et l'Officiant ajoute dans la même posture le ver- set , disant ensuite l'oraison toujours debout ; puis d'un ton plus bas Divinum auxilium , etc. Après quoi il retourne avec ses Officiers à la sacristie, comme il a été dit au nombre précé- dent , soit avant le Clergé , s'ils ne sont pas venus ensemble, soit immédiatement après le Clergé , s'ils sont venus conjointement , obser- vant au retour dans la sacristie ce qui est rapporté à la fin de la Messe solennelle , art. 10. n. 9.

ARTICLE III.

Des Compiles.

I. »3i l'on dit Comptes immédiatement après Vêpres , suivant la coutume de plusieurs lieux, l'Officiant s'étant avancé assez près de la porte du chœur pour s'en retourner , le premier Chantre ou Choriste se tourne vers l'Hebdo- madier , et lui dit d'un ton convenable avec une inclination médiocre , Jubé Domine bene- dicere ; demeurant ainsi incliné jusqu'à la fin de la bénédiction, à laquelle le chœur répond Amen , étant tourné vers l'autel. Puis le même Chantre dit la petite leçon Fratres sobrii es- tote , etc. faisant la génuflexion à ces paroles Tu autem Domine , etc. et le chœur répond du même ton Deo gratias ; après quoi l'Hebdo- madier dit d'une voix médiocre Adjutorium , etc. faisant le signe de la croix avec tous ceux du chœur , ensuite il dit tout bas Pater nos fer . Tom. I. M

2b6 DES "VEPRES SOLENNELLES.

puis le Confiteor , etc. d'un ton grave et in- cliné médiocrement , se tournant vers le chœur à ces mots : Et vobis Fratres „et vosFratres ; et le cœur qui est tourné en face observe les mêmes cérémonies , disant après lui le Confiteor , et faisant avec lui le signe de la croix à Indulgentiam.

II. Ensuite l'Hebdomadier commence d'une voix haute Couverte nos , etc. Il peut alors , aussi bien que les Assistaus , faire un petit signe de croix avec le pouce droit sur sa poi- trine ; puis il dit Deus in adjutorium , etc. faisant le signe de la croix avec tous ceux du chœur qui sont tournés vers l'autel , et le reste comme à Vêpres , excepté i. que le pre- mier Choriste ne va point lui annoncer l'an- tienne Miserere ou Alléluia devant le premier psaume , ni l'hymne , ni l'antienne Salva nos avant le cantique Nunc dimittis ; mais il l'avertit seulement par une inclination mé- diocre sans quitter le lutrin , de les entonner quand il faut. 2. Que l'Hebdomadier n'en- cense point l'autel , et que les Acolytes ni les Chantres ne viennent point devant lui au capi- tule qu'il ditaprès l'hymne; mais aussitôt qu'il l'a achevé , et que le chœur a répondu Deo grattasses deux Chantres entonnent au milieu du chœur le répons In manus tuas , etc. faisant la génuflexion au même lieu avant et après»

III. Après que le chœur a répété l'antienne Salva nos , etc. si l'office n'est pas double ou si ce n'est pas dans une octave , on dit les p aères marquées à la fin des Complies, soit debout , soit à genoux, selon le temps ,1'heb- domadier disant tous les versets ,etle chœur

DES VÊPRES SOLENNELLES. 267

les répons , chacun s'ioclinant médiocrement au verset Benedicamus Patrem , etc. et après l'oraison à Benedicat , etc. auquel on fait de plus le signe de la croix. Ensuite l'Hebdoma- dier entonne l'antienne de la Vierge qu'on chante toujours à la fin des Complies, quoi- qu'on la récite seulement après les autres Heures , et tous cependant sont à genoux , excepté les dimanches depuis les premières Vêpres jusqu'aux secondes inclusivement, et durant le temps Pascal. Les deux Chantres disent le verset à genoux, si le chœur est en cette posture , et l'Hebdomadier dit l'oraison toujours debout ; puis il ajoute d'une voix mé- diocre Divinum auxilium , etc. et après avoir dit tout bas avec le chœur le Pater, Y Ave et le Credo y il dit, si c'est la coutume, l'oraison Sacro sanctœ , etc. que tous disent avec lui d'un ton grave , avec un Pater et un Ave à voix basse , et pour lors les Acolytes tenant leurs bonnets à la main, vont sans saluer le chœur éteindre les cierges de l'autel , faisant avant et après la génuflexion au milieu sur le pavé ; et enfin le signal étant donné par le Supérieur tous s'en retournent à la sacristie. IV. Remarquez I. qu'aussitôt que les Offi- ciers de Vêpres ont quitté leurs ornemens à la sacristie, ils retournent au chœur, le3 moins dignes les premiers, avec les révérences con- venables , sans se mettre auparavant à genoux pour faire aucune prière , et sans s'arrêter en chemin, sinon aux cas spécifiés ci-après dans le3 cérémonies du chœur, part. 4. art. 2. n. 10. 3. Que les Acolytes ayant fait avant tous la génuflexion devant le plus bas degré de l'autel ,

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^68 DES VÊPRES SOLENNELLES.

vont éteindre les cierges , à la réseve des deux plus éloignés de le croix, suivant la pratique ordinaire ; puis ayant fait derechef la génu- flexion au même lieu , ils saluent le chœur et se retirent en leurs places. 3. Que les Chapiers des Vêpres se placent à Compiles selon leur lang dans les sièges du chœur. 4- Que l'Offi- ciant ne se met pas au même siège il étoit à Vêpres, mais sur celui qui lui convient selon son rang , si ce n'est qu'il soit le Supé- rieur du lieu.

V. Si l'on dit Compiles quelque temps après Vêpres, et non pas tout de suite , l'on va au chœur de même qu'aux autres offices moins solennels dans lesquels le Clergé marche comme il est dit ci- après art. 6. , sans Acolyte9 et sans Officiers revêtus de chapes ; et après que tous ont fait en arrivant leur prière à genoux en leurs places , ils se lèvent et l'on commence l'office, sans s'asseoir ni se cou- vrir auparavant.

ARTICLE IV.

Des Vêpres solennelles devant le Saint Sacrement exposé.

I. L'autel doit être orné en la manière qui a été dite, part. 2. art. 12. il ne doit point y avoir par-dessus de tapis ; les Acolytes n'étei- gnent point les cierges de leurs chandeliers , et àComplies ils en laissent au moins six allumés sur l'autel.

DEVANT LE S. SACREMENT. 269

II. Les Officiers se découvrent dès qu'il» entrent au chœur, et tous demeurent décou- verts durant l'office, quoiqu'à raison de sa longueur ils puissent s'asseoira l'ordinaire.

III. A l'entrée et à la sortie du chœur tous font au lieu accoutumé la génuflexion à deux genoux, inclinant la tête profondément; mais durant l'office ceux qui vont de leurs places au milieu du chœur pour chanter soit les an- tiennes, soit les versets, ou qui passent d'un côté à un autre , font seulement la génuflexion d'un genou à l'ordinaire. On observe aussi les révérences accoutumées à l'égard du chœur quand on y entre , ou qu'on en sort.

IV. A Magnificat , l'Officiant étant arrivé au bas de l'autel au milieu des Chapiers , fait avec eux la génuflexion à deux genoux avec l'incli- nation profonde de tête , comme ils ont fait au commencement , et étant monté avec les deux plus dignes sur le marchepied , il fait avec eux la génuflexion d'un seul genou ; ce que font aussi le Cérémoniaire et le Thuriféraire qui montent après à l'ordinaire au côté de l'épître; puis l'Officiant baise l'autel , et s'étant un pen retiré vers le côté de l'évangile , il met et bénit l'encens à l'ordinaire , mais le premier Chapier ne baise ni la main de l'Officiant, ni la cuiller, ni lebout des chaînes del'encensoir, soitavant, soit après l'encensement.

V. Ensuite, sans faire aucune génuflexion , ils descendent tous trois sur le marchepied , ils se mettent à deux genoux, et le premier Chapier ayant alors reçu l'encensoir du Thu- riféraire, le donne à l'Officiant, lequel encen- se le S. Sacrement de trois coups, faisant une

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270 DES VEPRES SOLENNELLES

inclination profonde avant et après avec ses deux Chapiers , tous les autres Officiers qui sont proche de l'autel étant cependant à genoux sur le dernier degré sans faire aucune inclina- tion , ce que le Cérémoniaire et le Thuriféraire observent aussi , s'étant retirés aussitôt à leurs places sans faire auparavant aucune génu- flexion. L'Officiaût s'étant relevé , monte à l'au- tel, fait la génuflexion, et encense l'autel, comme il a été dit art. 3. de la Messe solennelle»

VI. L'encensement étant achevé , l'Officiant rend l'encensoir au premier Chapier qui le donne aussitôt au Thuriféraire 5 puis ils retour- nent tous trois au milieu de l'autel , ils font la génuflexion. Ensuite l'Officiant se retirant un peu vers le côté de l'évangile avec le second Chapier, et le premier vers le côté de l'épître pour ne pas tourner directement le dos à l'autel , ils descendent ainsi au bas des degrés de l'autel, ils font la génuflexion à deux genoux sur le pavé comme en arrivant , et retournent au chceuren la manière accoutumée.

VII. Hors les choses particulières ci-dessus marquées, on observe tout ce quia été dit aux deux premiers articles des Vêpres solen- nelles ordinaires ; et s'il faut exposer le S. Sa- crement avant Vêpres, ou le resserrer en- suite, on se comporte en la manière qui est touchée ci-après, part. 4. de l'exposition du S. Sacrement.

DEVANT l/ÉVEQUE DI0CE3ÀIN. 27I

ARTICLE V.

Des Vêpres solennelles devant lEvéquc Diocésain hors de sa cathédrale , etc.

I. JLiE siège de l'Evêque doit être disposé en la manière qui a été dite art i5. de la Messe solennelle.

II. 11 est reçu par le Clergé à la porte de l'église , ainsi qu'il a été dit au même endroit , et pendant qu'il fait sa prière devant l'autel , le Clergé se place au chœur , puis aussitôt qu'il monte en sa chaire , l'Officiant et les Chapiers partent de la sacristie , saluent l'au- tel, et font leur prière à l'ordinaire, et lors- qu'ils passent devant l'Evêque , l'Officiant et les Chapier8 le saluent par une inclination profonde , et les Ministres inférieurs par une génuflexion, ce qu'observent tous ceux qui entrent au choeur, ou qui en sortent, ou qui passent devant l'Evêque pendant qu'il est présent au chœur, les Chanoines lui faisant une inclination profonde, et les autres la gé- nuflexion. Dans plusieurs églises les Prêtres ne lui font qu'une inclination profonde ; il faut suivre l'usage louable des lieux.

III. L'Officiant avant que de chanter Deus in adjutorium , demande à l'Evêque la per- mission de commencer, en s'inclinant profon- dément vers lui. Ensuite il entonne ce verset et continue avec le chœur les Vêpres à l'or- dinaire, excepté i. que le capitule n'est pas chanté par l'Officiant, mais par un des Chan-

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2JT2 DES VEPKES S0LENNELLE9

très ou Chotistes devant le lutrin , si la cou- tume n'est contraire. 2. Que l'Evêque bénît l'encens avant le Magnificat , pendant que le chœur chante l'antienne , et s'il n'a point d'Ec- cle'siastique considérable qui lui serve de Prê- tre Assistant, le plus digne du chœur, revêtu seulement d'un surplis, lui présente la navette et la cuiller avec les baisers accoutumés, o. L'Officiaut est encensé de deux coups au coin de Pépître , comme à la Messe solennelle , et incontinent après lui l'Evêque est encensé par son Prêtre Assistant , ou au défaut par le premier Chapier qui a encensé l'Officiant. 4. Immédiatement après que les Chapiers ont chanté le verset Benedicamus Domino , et que le chœur a répondu Deo grattas , sans ajouter Fidelium animœ, etc. l'Evêque étant debout et couvert de son bonnet sans bâton pastoral, donne la bénédiction, de son siège, s'il est assez, exposé à la vue du peuple, sinon il la donne à l'autel , sans aucune publication d'In- dulgences; et s'il est Archevêque, il la donne découvert, faisant auparavant une inclination à la croix, qu'un de ses Chapelains tient à ge- noux devantlui, l'image du Crucifix étant tour- née de son côté . Cependant tous, excepté l'Offi- ciant, sont à genouxet demeurentprofondément inclinés ; ensuite les principaux du Clergé le conduisent au moins jusque hors de la porte de l'église.

IV. Si l'Evêque assiste à Complies, l'Heb- domadier dit au Confiteor : Et tibi Pater , Et te Pater, s'inclinant profondément vers l'Evê- que , au lieu de Et vobis Etatres , Et vos Fra- tres, et avant que de dire îndulgentiam , etc.

DEVANT L'EVEQUE DIOCESAIN. 273

H fait derechef une inclination profonde à l'Evêque , ce qu'il observe encore à la fin de Complies , avant que de dire Benedicat et custodiat omnipotens et misericors Dominus , etc.

V. On observe les mêmes choses à l'égard d'un Archevêque dans sa Province, d'un Lé- gat Apostolique daris le lieu de sa Légation , et d'un Cardinal en tous lieux, pourvu qu'ils aient au moins lerochet et le camail : mais si eux ou l'Evêque diocésain étoient seulement en manteau long ( quoiqu'ils ne doivent point assister en cet habit aux offices divins ) , il suffiroit de les saluer en entrant et en sortant, et de les encenser de trois coups après l'Offi- ciant ; et le reste de l'office se feroit comme en l'absence de l'Evêque.

VI. Si d'autres Evêques assistent à Vêpres étant revêtus de rochet et de camail, tous les saluent par une inclination profonde en en- trant et en sortant , et toutes les fois qu'ils passent devant eux, et le premier Chapier les encense de trois coups immédiatement après l'Officiant , qui est aussi encensé de trois coups ; ce qu'on observe encore envers les Princes , selon la coutume des lieux. On en useroit de même façon, selon le sentiment de quelques Cérémouiaires , envers les mêmes Prélats , s'ils n'étoient qu'en manteau long ; mais pour éviter cet inconvénient , il est à propos que dans les grandes sacristies on ait au moins un camail ou deux avec des rochets pour leur prêter en cas de besoin , et même quelques autres rochets pour les Abbés bénis qui se rencontrent, les- quels il suffit d'encenser de deux coups après

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274 DES MATINES SOLENNELLES.

les Chapiers , hors de leur propre église. On peut voir encore sur ce sujet ce qui est dit ci- après , part. 4. art. 6.

ARTICLE VI.

Des Matines solennelles.

I. jLjes Acolytes mettent leurs chandeliers avec les cierges éteints aux deux coins de l'autel , et ils allument , quand il est besoin , les cierges de l'autel, comme au commencement de Vêpres.

II. Le Clergé va au chœur sans être précédé des Acolytes , ni suivi d'aucuns officiers re- vêtus de chapes ; mais tous marchent seule- ment en surplis , deux à deux , les moins dignes les premiers , suivant l'usage le plus ordinaire; les Chantres vont selon leur rang et la coutu- me des lieux , et ils se placent devant le lutrin , ayant derrière eux un siège préparé , comme les Chapiers à Vêpres. Lorsque l'Officiant est arrivé à sa place , tous font ensemble une courte prière, et s'étant levés au signal que le Céré- moniaire donne à l'Officiant par une inclina- tion , ils disent aussitôt tournés vers l'autel , le Pater yV Ave et le Credo à voix basse.

III. Ensuite l'Officiant chante d'un ton con- venable Domine labia mea aperies, faisant un petit signe de croix avec le pouce droit sur sa bouche, la main étendue et tournée vers sa face , ce que tous ceux du chœur font en même temps ; et après qu'il ont répondu Et os meum emiuntiabit laudem tuam, l'Officiant dit du même ton , Deus in adjutorium > etct faisant

DES MATINES SOLENNELLES. 2? 5

le signe de la croix depuis le front jusqu'à la poitrine , comme au commencement de V êpres, ce que ceux du chœur font aussi, et répon- dent ensuite Domine ad adjuvandum , etc. Tous s'inclinent comme à Vêpres au Gloria Patriote, et se redressent à Sicut erat , etc. Et après qu'on a dit Alléluia , ou Laus tibi Domi- ne, les deux Chantres entonnent l'invitatoire et le psaume Venite exultemus, etc. à quoi le chœur, qui est encore tourné vers l'autel, ré- pond en répétant l'invitatoire à l'ordinaire, et quand on chante ces paroles , Venite , adoremus et procidamus ante Deum , tous , même l'Offi- ciant et les Chantres, font la génuflexion à deux genoux ; puis ils se relèvent etl'oa pour- suit Ploremus coram Domino , etc.

IV. Le psaume Venite exultemus étant achevé, et l'invitatoire répété en partie par les Chantres , le Cérémoniaire conduit le pre- mier Chantre, ou même tous les deux, selon la dignité de la fête et la coutume des lieux , devant l'Officiant pour lui annoncer l'hymne, pendant laquelle tous sont tournés en chœur , et sur la fin du dernier verset il le conduit derechef devant lui pour lui annoncer la pre- mière antienne , laquelle étant entièrement achevée , si l'office est double , le3 deux Chan- tres entonnent le premier verset du psaume , suivant ce qui a été' dit art. i. n. 7. et tout s'asseyent et se couvrent à la médiation.

V. Remarquez que les Chantres annoncent toutes les antiennes, et entonDent ensuite les psaumes de la même manière qui a été spé- cifiée au commencement de Vêpres , et que tout le chœur observe durant les p8aumes , le

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276 DES MATINES SOLENNELLES.

Gloria Patri , et les antiennes, les mêmes ce'- rémonies qui ont été décrites au même lieu.

VI. Lorsqu'on répète la dernière antienne de chaque nocturne, les deux Chantres, ac- compagnés du Cérémoniaire, vont au milieu du chœur , ayant fait la génuflexion, ils chantent le verset, durant lequel tous sont debout et tournés vers l'autel , et pendant que le chœur y répond , le Cérémoniaire va inviter par une inclination convenable celui qui doit dire la leçon , commençant toujours par les moins dignes ; et celui-ci ayant rendu le salut étant debout et découvert, salue ensuite ses plus proches voisins; puis il va le bonnet à la main devant le pupitre , il fait en arrivant avec le Cérémoniaire la génuflexion. Mais dans les chœurs les plus dignes sont les plu» proches de l'autel , comme sont plusieurs d'Ita- lie , celui qui va dire la leçon ayant fait la gé- nuflexion au milieu , salue le chœur avant et après la leçon.

Vif. Le chœur ayant achevé le répon3 du verset , l'Officiant commence à haute voix le Pater noster , qu'il poursuit à voix basse avec tout le chœur , jusqu'à ces paroles :Et ne nos inducas in tentationem, qu'il dit du même ton que les premières , à quoi le chœur ayant ré- pondu Sed libéra nos àmalo, l'Officiant dit tout haut l'absolution, à laquelle le chœur ayant répondu Amen, celui qui doit dire la leçon se tourne vers l'Officiant , sans tourner directe- ment , s'il se peut , le dos à l'autel , et étant médiocrement incliné vers lui , il dit d'un ton convenable Jubé Domne benedicere , sans se redresser jusqu'à ce que l'Officiant ait dit le*

DES MATINES SOLENNELLES. 277

paroles de la bénédiction; et alors le chœur qui étoit toujours demeuré debout tourné vers l'autel depuis le verset, ayant répondu Amen, s'assied et se couvre, demeurant ainsi durant la leçon et le répons suivant. Celui qui dit la leçon prononcetoutes les'paroles distinctement et dévotement avec le ton et les inflexions con- venables, et il tient les mains appuyées aux deux côtés du livre, ayant auparavant donné son bonnet au Cérémoniaire , lequel, s'il est besoin, tient cependant une grosse bougie al- lumée dans un chandelier à manche pour éclai- rer. Le Lecteur ayant achevé la leçon, conclut par ces paroles : Tu autem Domine miserere nobis , faisant en même temps la génuflexion , puis il retourne en sa place , saluant ceux qu'il a salués en partant, selon qu'il les rencontre.

VIII. Après la leçon les deux Chantres se lèvent, et commencent le répons que tout le chœur poursuit; puis ils disent tout seuls le verset de chaque répons , ou au moins celui de la troisième leçon , si d'autres sont nommés pour dire les deux précédens versets. Le chœur est cependant couvert et assis, et ne se découvre point sinon au Gloria Patri des troi- sièmes répons , auquel tous s'inclinent à l'or- dinaire ; et lorsque l'Officiant donne la seconde et la troisième bénédiction , tout le chœur se découvre sans se lever, quoique l'Officiant soit pour lors debout , étant un privilège particulier à l'Evêque de donner ses bénédictions assis , sans être obligé de se lever qu'aux premières de chaque nocturne avec tout le chœur.

IX. Remarquez qu'on pratique les mêmes cérémonies au second et au troisième nocturne

2?8 DES MATINES SOLENNELLES.

qu'au premier, à la réserve de9 choses suivan- tes, qu'on doit observer duraDt les leçons du troisième. Au commencement de la septième leçon , le chœur se tient debout, tourné vers le Lecteur, jusqu'à ce qu'il ait achevé les pa- roles de l'évangile, disant Et reliqua , sans faire aucun signe de croix sur le livre , ni sur soi , non plus qu'aux autres leçons. 2. Pendan t la huitième leçon , le Cérémoniaire fait ap- porter trois chapes, et vers la fin du répons, il les donne à lOfficiant et aux deux Chapiers. 3. Durant le même répons, ou plutôt , s'il est besoin, les deux Acolytes vont allumer leurs cierges préparés aux deux coins de l'autel , avec les mêmes cérémonies qui ont été mar- quées à Vêpres avant le capitule, art. j. n. 10. et ayant pris leurs chandeliers, ils viennent devant l'Officiant , ils lâchent d'arriver avec les deux Chapiers, un peu avant qu'il com- mence la dernière leçon. 4- Le huitième répon9 étant achevé , tous se lèvent et demeurent debout tournés en face durant la neuvième leçon pour le respect de l'Officiant, lequel la dit sans sortir de sa place , après avoir de- mandé la bénédiction au plus digne du chœur, comme les autres , n'appartenant qu'à l'Evê- que de s'adresser en cette rencontre immé- diatement à Dieu par ces paroles , Jubé Domi- ne benedicere , à quoi le chœur doit seulement répondre Amen. Lorsque l'Officiant dit Tu autem Domine , etc. il s'incline profonde'ment vers l'autel sans faire la génuflexion.

X. Le chœur ayant répondu Deo gratias , le premier chapier annonce à l'Officiant l'hymne Te Deum laudamus , et lorsqu'il l'a répété les

DES MATINES SOLENNELLES. 279

Chapiers et les Acolytes avec le Cérémoniaire le saluent et retournent en leurs places comme à l'hymne de Vêpres. Pendant le verset Te ergo quœsumus , etc. tous, même l'Officiant , se mettent à deux genoux vers l'autel, et en- suite se relèvent, se tournant en chœur comme auparavant.

XI. Si l'on est obligé de séparer Matines d'avec Laudes , comme on l'observe aux Ma- tines de Noël , l'Officiant dit après l'hymne Te Deum , l'oraison de l'office avec Dominus vobiscum avant et après , puis les Chapiers entonnent Benedicamus Domino , etl'Officiant , sans ajouter Fidelium anirhœ, etc. va dire la Messe. Mais si le chœur se retire après Ma- tines , l'Officiant ajoute Fidelium animas, etc. et le Pater, sans autre chose.

XII. Les Laudes sont toutes semblables aux Vêpres pour les cérémonies et le nombre des Officiers ; c'est pourquoi s'il y a plus de deux Chapiers à Vêpres, le Cérémoniaire fait en- core apporter durant l'hymne d'autres chapes au chœur pour ceux qui les doivent porter ; ou si la sacristie est proche , ils les y vont prendre eux-mêmes , retournant ensuite au chœur avec les révérences convenables , et se joignant aux deux autres devant le lutrin.

XIII. Si l'on dit Prime immédiatement après Laudes, l'Officiant ayant dit Fidelium animœ > etc. se relire avec ses Officiers de la même manière qu'à Vêpres lorsqu'on dit ensuite Complies; un autre du chœur eu surplis seu- lement et dans sa place ordinaire fait l'office de Prime. Que si Prime ne suivoit pas immé- diatement, l'Officiant diioit avant que de

280 DES MATINES SOLENNELLES.'

sortir, l'antienne de la Vierge , comme il fait à Vêpres lorsqu'on ne dit pas ensuite les Complies.

XIV. Remarquez qu'il n'y a rien de parti- culier à observer durant Matines et Laudes et les petites Heures en pre'sence du S. Sacrement exposé, ou devant l'Evêque diocésain , que ce quia été dit ci-dessus art 4- et 5. des Vêpres solennelles , d'où l'on peut aisément inférer comment l'on doit se comporter en ces ren- contres, sans qu'il soit besoin d'en faire ici d'autres remarques plus expresses.

ARTICLE VII. De l'Office des Morts en général.

ï. Lj'office des Morts a beaucoup de rapport aux offices des trois derniers jours de la Se- maine Sainte , particulièrement en la façon de le commencer et de le finir , et dans le retran- chement du Gloria Patri , des capitules , des hymnes, de l'encensement à Magnificat et à Benedictus , et d'autres choses qu'on omet pour mieux signifier le deuil qui est convenable à cet office. C'est encore pour cette raison que , selon l'usage le plus approuvé, on ne salue point le chœur lorsqu'on y entre , ou qu'on en sort; que l'Officiant et les chantres sont assis sur des bancs nus sans tapis ; et que ces derniers ne vont point annoncer les antiennes, mais les commencent eux-mêmes devant le lutrin , aussi bien que les psaumes et les versets. IL II n'y a point d'obligation générale de

DE L'OFFICE DES MûRTS. 2&£

dire l'Office des Morts , sinon au jour de la commémoration de tous les Défunts; et l'obli- gation de le réciter hors le temps Pascal, le premier jour de chaque mois qui n'est pas empêché par un office de neuf leçons , et tous les lundis seulemeQt de l'Avent et du Carême , excepté la Semaine Sainte , regarde particu- lièrement les églises cathédrales et les collé- giales , et ne s'étend pas aux autres ni aux per- sonnes qui les récitent hors du chœur. On peut néanmoins y être obligé d'ailleurs per des fon- dations particulières, pour l'acquit desquelles il est permis de le réciter dans les jours aux- quels, selon la rubrique du missel, on peut dire la Messe de Requiem. Onpourroit même encore, selon Gavantus et autres graves Au- teurs, le réciter en chœur en d'autres jours, auxquels il ne seroit pas permis de dire la Messe de Requiem , si la coutume du lieu n'étoit contraire; mais on doit au moins en excepter les fêtes de la première et seconde classe. Quant au jour de la déposition d'un Défunt, on peut toujours dire l'Office des Morts, si ce n'est le Vendredi- Saint et le jour de Pâques, dans lesquels on doit remettre ( si faire se peut) la sépulture au lendemain. On doit aussi le Jeudi-Saint et le Samedi-Saint ne dire qu'en particulier l'Office et les Prières des Morts, par un décret de la S. R. C. du ii août 1736. Si dans les autres fêtes princi- pales de l'année on ne peut commodément dif- férer la sépulture au jour suivant, on doit la faire sur le soir avec le ôusdit office , après que celui du jour est entièrement achevé.

III. Cet office n'a ni secondes Vêpres , ni

282 DE L'OFFICE DES MORTS.

Complies, ni petites Heures; et dan9 les chœurs l'on doit le réciter aux jours prescrits parla rubrique , on dit les Vêpres de3 Morts après celles de l'office ordinaire, quoiqu'il soit double, pourvu que le jour suivant désigné par la ru- brique ne soit pas empêché d'un office de neuf leçons , et même selon le décret de la S. R. C. du 23 mai 1 705 , si le premier jour du mois est libre , l'on doit dire les Vêpre3 des Morts après celles du jour précédent, quoiqu'il soit fête de commandement. On dit de même les Matines et Laudes des Morts après les Laude3 du jour. Pour l'Office des Morts qu'on dit ex- traordinairement , on le peut joindre de même à l'office ordinaire du jour lorsqu'il le suit immédiatement , si ce n'est dans le cas ci-dessus excepté ; mais quand on le dit séparément , soit dans le chœur, soit en particulier, il n'y a point d'obligation de dire avant ni après le Pater, le Rituel romain n'en faisant aucune, mention. Que si l'on divise Matines d'avec Laudes , en ce cas on doit dire à la fin les prières sans le psaume , avec l'craison ou les oraisons , afin de conclure cette partie de l'office d'une manière convenable.

IV. Si l'on chante Matines avant la Messe en présence du corps l'on ne doit pas dire Vêpres auparavant parce que le matin n'est pas un temps convenable pour les Vêpres; et quand on chante l'après-dîné Matines de trois leçons , on prend le nocturne du jour suivant auquel cet office appartient proprement , si ce n'est lorsqu'on le dit à l'enterrement d'un Défunt , auquel cas on prend toujours le premier noc- turne , si l'on n'en doit dire qu'un.

DE L'OFFICE DES MORTS. 283

V. On fait l'Office double des Morts au jour de la commémoration de tous les Défunts , le 2. novembre , et au jour du décès ou de la dé- position d'un Défunt , selon la rubrique i. de l'Office double n. i. A quoi le Rituel romain ajoute les 3.e 7-e et 3o.e jours d'après la dé- position (c'est-à-dire, selon quelques-uns, d'après la sépulture, mais selon le sentiment le plus commuu , et qui paroît le plus conforme aux rubriques , d'après le décès ) , avec l'an- niversaire. Quoiqu'on dise en d'autres jours le3 trois nocturnes , on n'y doit point doubler les antiennes ; que si au jour du décès , ou en quelqu'un des autres jours ci- dessus nommés on ne dit qu'un nocturne , on ne laisse pas de doubler les antiennes , comme on le peut in- férer du Rituel romain.

VI. Quand l'office est double , on ne dit qu'une oraison de3 huit qui sont couchées à la fin des Vêpres des Morts 5 savoir, Fidelium au jour de la commémoration de tous les Défunts, et les autres, selon que le titre de chacun le désigne , et l'on doit en ce cas leur donner la conclusion entière. Mais dans l'office commun qu'on dit au commencement du mois et aux fériés secondes de l'A vent et du Ca- rême, on dit les trois oraisons sous une seule et courte conclusion* On observe le même nombre et la même façon de conclure les oraisons dans tout autre office non solennel , mettant au premier et second lieu les oraisons particulières qu'on doit dire , et l'oraison F/- delium après toutes les autres. Pour les noms propres des personnes , on les exprime dans les oraisons l'on trouve la lettre N. mar- quée , et on les omet dans les autres.

£84 de l'office des morts.

VII. On dit toujours les prières prescrites après les Vêpres et les Laudes des Morts 5 et si l'on fait l'office pour un seul Défunt, on dit les versets et les répons des susdites prières au nombre singuler , aussi bien que l'oraison suivante ; et si c'est pour une femme ,1'on y observe le genre féminin ; mais on ne fait point d'autre changement dans tout l'office, non pas même aux deux versets Requiem œter- nam, etc. et Requiescant in pace , qu'on dit après l'oraison toujours en pluriel. Pour les psaumes Lauda et De profundis qui sont mar- qués dans les mêmes prières, on ne les omet qu'au jour de la commémoration des Morts, et au jour de la déposition d'un défunt ; on doit les dire aux autres offices , quoique dou- bles , par les décrets de la S. R .C. du 5 juillet 1698 et du 23 juin 1736.

VIII. On prépare dans la sacristie deux chandeliers avec des cierges pour les Acolytes, sans encensoir, et une chape, ou au défaut une étole de même couleur pour l'Officiant dontilsesert seulement à Vêpres et à Laudes , et non point à Matines, si ce n'est qu'il ait été obligé de la prendre auparavant, comme il arrive aux obsèques des Défunts , auquel cas il la peut retenir durant les Matines qu'on dit en cette occasion. On ne çlonne pointde chapes aux Chantres , si la coutume des lieux ne de- mande qu'on en use autrement. On n'a pas coutume d'exposer la représentation mortuaire aux Vêpres ni aux Matines des Morts.

IX. Si l'on doit dire les Vêpres ou les Ma- tines des morts immédiatement après les Vê- pres ou les Laudes du jour, dès que les Cha-

DE L'OFFICE DES MORTS. 285

pîers ont chanté Benedicamus Domino, le Sacristain change les oruemens de l'autel et des Officiers du chœur par le moyen de quel- ques Clercs, faisant raporter à la sacristie la chape de lOfficiant avec celles des autres; ce qu'il doit faire avec tant de diligence qu'on puisse commeucer bientôt après la première antienne de Vêpres ou de Matines , l'Offi- ciant omettant toujours en ce cas le verset Fidelium animœ , etc.

X. Les Matines de l'Office des Morts sont composées de trois nocturnes et de neuf leçons, mais dans l'office ordinaire durant l'année , on ne dit qu'un nocturne avec trois leçons, qu'on diversifie selon l'ordre de3 jours mar- qués dans le même office. La rubrique pres- crit seulement les trois nocturnes au jour de la commémoration de tous les Défunts, et au jour de la déposition; et en ce dernier cas le Rituel romain permet de ne dire qu'un nocturne avec cause raisonnable; ce qui a lieu à plus forte raison aux 5.e , y.e et 3o.e jours et à l'an- niversaire, si ce n'est que les Bienfaiteurs ou Fondateurs eussent demandé expressément les trois nocturnes. On dit l'invitatoire, selon la même rubrique, au jour de la commémoration de tous les Défunts , et au jour du décès ou de la dépositiou , lors même qu'on ne dit qu'un nocturne, comme il est porté dans le Rituel, et selon la coutume et le sentiment des meil- leurs Auteurs; on le dit toutes les fois que l'of- fice est solennel, et régulièrement quand on dit trois nocturnes. Quant aux répons Libéra me Domine de morte , etc. on le dit seulement au jour de la commémoration des Défunts ,et toutes les fois qu'on dit trois nocturnes.

286 de l'offcie D£» morts.

VI. On ne peut point re'citer dans le chœur ] après Compiles , le jour de tous les Saints, les Matines des Morts , on ne doit les dire qu'après les Laudes du jour, par le décret de la S. R. C. du 22 janvier 1701 ; on peut cependant dans les e'glises cathédrales , en présence de l'Evê- que, les dire le jour de tous les Saints, même avant Compiles, par le décret de la S. R. C. du 5 juillet 1698. Quant à ceux qui, hors du chœur , récitent l'Office Divin s ils peuvent dire le soir Matines et Laudes des Morts, après avoir dit les Matines et les Laudes du lende- main.

ARTICLE VIII.

Des Vêpres solennelles pour les Morts»

I. *3i on ne dit pas les Vêpres des Morts im- médiatement après celles du jour , mais en quelque autre temps , l'heure étant venue, les Acolytes allument les cierges de l'autel et ceux de leurs chandeliers, et le Clergé s'étant assemblé au chœur en la manière ordinaire , l'Officiant y va revêtu d'une chape, ou au moins d'une étole noire , selon le cérémonial , 1. 2. c. 10. et il est précédé des deux Acolytes et du Cérémoniaire , et après avoir fait une courte prière sur le dernier degré de l'autel , il va dan3 le même ordre à sa place sans saluer le chœur ea entrant; et dès qu'il y est arrivé , les deux Chantres commencent l'antienne Pla- cebo qu'on ne double pas non plus que les autres ; sinon aux jours ci- dessus marqua.

DE L'OFFICE DES MORTS. 287

II. Après l'antienne les deux Chantres en- tonnent le premier verset du psaume comme il a été dit aux Vêpres solennelles , art. i. nom. 7. et tout le chœur s'assied et se couvre à la médiation du même verset , demeurant en cette posture jusqu'à Magnificat , sans se dé- couvrir au verset Requiem œternam , qu'on dit à la fin des psaumes toujours au pluriel , et divisé en deux parties , comme le Gloria Patri. Les deux Chantres s'asseyent aussi devant le lutrin sur un banc nu , après qu'ils ont entonné le premier verset du psaume ; mais ils se lèvent à la fin de chacun pour répéter l'antienne et chanter la suivante , avec le premier verset du psaume.

III. Tous le3 psaumes étant finis , et la der- nière antienne répétée , les deux Chantres , sans quitter leur place , chantent le verset d'un ton particulier à cet office, et le chœur y ayant répondu , sans se lever ni se de'couvrir , sui- vant le cérémonial ci-dessus allégué, les Chan- tres commencent l'antienne de Magnificat , que tout le chœur continue étant assis , si on la double ; puis les deux Chantres entonnent le cantique Magnificat , durant lequel tous sont debout à l'ordinaire et l'Officiant n'en- ceDse point l'autel.

IV. Sur la fin du cantique, les deux Aco- lytes, sau3 saluer le chœur, vont allumer les deux cierges de leurs chandeliers , faisant avant et après la génuflexion à l'autel; puis ils vont avec leurs chandeliers devant l'Officiant qu'ils saluent en arrivant, et se tournent en face jusqu'à la fin de l'office. L'antienne étant répétée , tou3 se mettent à genoux durant les

288 de l'office des morts.

prières qui suivent, excepté les deux Acolytes. L'Officiant commence les prières par ces deux mots Pater noster , qu'il dit tout haut étant debout , et s'étant mis à genoux il continue le reste à voix basse jusqu'à ces paroles : Et ne nos inducas etc. qu'il dit du même ton que les premières , à quoi tout le chœur répond Sed libéra nos , etc. Ensuite chaque côté récite al- ternativement le psaume Lauda anima , etc. s'il le faut dire ; l'Officiant dit les versets sui- vans, auxquels le chœur répond jusqu'à la fin. Puis l'Officiant se lève pour dire le verset Do- minus vobiscum et l'oraison ou les oraisons, suivant la qualité de l'office, ajoutant à la fin le verset Requiem œternam dona eis Domine , et les chan très entonnent Requiescant in pace ; après quoi l'Officiant, sans ajouter autre chose, va à la sacristie, précédé des Acolytes et du Cérémoniaire , comme il est venu , et le Clergé se retire à l'ordinaire.

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ARTICLE IX.

Des Matines solennelles pour les Morts.

1. VJuand on ne dit pas Matines immédiate- ment après les Laudes du jour, le Clergé s'as- semble au chœur eu la manière qui a été dite ci-dessus art. 6. n. 2. des Matines ordinaires et après une courte prière à genoux , tous se lèvent , et deux Chantres commencent d'abord Pinvitatoire avec le psaume Venite exultemus , etc. si on le doit dire , le chœur y répondant debout est tourné vers l'autel.

II.

ue l'office des morts. 289

II. Les deux Chantres entonnent les an- tiennes , les psaumes et les versets à la fin de chaque nocturne devant le lutrin , et le chœur demeure assis et couvert depuis la médiation du commencement du premier psaume , jus- qu'à ce qu'il ait chanté le répons du verset qu'on dit avant les leçons ; et alors tous se lèvent et disent à voix basse le Pater noster, que l'Officiant n'annonce point. Puis le Lec- teur , qui a été conduit par le Cérémoniaire au milieu du chœur avec les révérences con- venables à l'autel , commence la leçon sans absolution , sans bénédiction , et sans titre , et la finit par une inflexion de voix particulière à cet office , sans dire Tu autem Domine , etc. Tout le chœur est assis pendant les leçons et les répons suivans , que les deux Chantres com- mencent ; et le Clergé poursuit , comme aux Matines ordinaires , sans y diviser le verset Requiem œternam , etc.

III. Si l'on dit les trois nocturnes , on ob- serve au second et au troisième les mêmes choses qu'au premier , et il n'est pas néces- saire que l'Officiant dise la dernière leçon , mais il est plus convenable qu'elle soit dite par un autre. Après la neuvième leçon l'on ne dit pas le répons Libéra me Domine de viis infer- ni , etc. qui suit immédiatement , mais cet autre Libéra me Domine de morte œterna , etc. qui est marqué après.

IV, Si l'on dit Laudes ensuite , le Cérémo- niaire a soin de revêtir l'Officiant d'une chape noire dès le commencement. Les Chantres entonnent l'antienne Exultabunt Domino , et la poursuivent avec le chœur , si l'office est Tom. L N

ago de l'office des morts.

double ; et Ton observe pour le reste les mêmes cérémonies qui ont été marquées à Vêpres dans l'article précédent.

V. Aux obsèques d'un Défunt le corps est présent , après qu'on a répété l'antienne de Benedictus , l'Officiant ne dit point le psaume De profundis ; mais seulement les versets et l'oraison Absolve ^etc. comme ils sont marqués dans le Rituel ensuite du répons Subvenite sancti t etc. qu'on chante en entrant à l'église t sans rien ajouter après cette oraison.

2$l

QUATRIÈME PARTIE.

Diverses Cérémonies particulières. ARTICLE PREMIER.

Quelques remarques touchant Ventrée du Clergé au Choeur , tant à la Messe qu'aux Vêpres solennelles.

ï. Xje Clergé peut aller au chœur eD deux manières , ï . conjointement avec tous les Offi. ciers revêtus de leurs ornemens , qui marchent le3 derniers. 2. Séparément des mêmes Offi- ciers , qui ne partent de la sacristie qu'après que le Clergé est assemblé au chœur. La pre- mière manière , qui est la plus solennelle , est aussi la plus convenable aux fêtes principales del'année , conformément au cérém. 1. 1 . c. 1 5. et au décret de la S. R. C. du la juin 1628. Sui- vant cette manière, il est à propos d'entrer au chœur par la grande porte d'en bas , qui est ordinairement vis-à-vis de l'autel , et tout le Clergé doit être assemblé dans une même sa- cristie avec les Officiers , afin de partir en même temps. Si néanmoins dans ces jours-là le Clergé chante au chœur quelqu'une des Heures ca- ïionicales immédiatement avant la Messe , ou les Vêpres , en ce cas les Officiers vont au chœur séparément du Clergé , et sont seule-

N a

292 DE L'ENTRÉE DU CLERGÉ

ment précédés de quelques Clercs (s'il y en a un nombre suffisant pour cela ) , lesquels mar- chent deux à deux après les Acolytes et le Cérémoniaire , conformément au même céré- monial , 1. 2. c. 3. La seconde manière est par- ticulièrement usitée aux fêtes moins solen- nelles 5 et on la doit encore observer lorsque !e Clergé et les Officiers sont assemblés en diverses sacristies , ou qu'on entre au chœur par une des portes qui sont à côté du chœur ou de l'autel , à cause de quelques inconvéoiens qui se rencontreraient en ces cas-là; si on en usoit autrement, surtout dans les chœurs qui sont distaus de l'autel.

II. La situation la plus ordinaire des chœur9 est de deux sortes , 1. les uns sont séparés et distans de l'autel, et les plus dignes du chœur en sont communément les plus éloignés , comme l'on voit dans les églises de France. 2. Les autres sont aux deux côtés et au-devant de l'autel sans aucune séparation, et les plus dignes du Clergé en sont les plus proches , comme l'on voit en plusieurs églises d'Italie. Or comme nous avons déjà parlé en la seconde et troisième Partie de cet Ouvrage au com- mencement de la Messe et des Vêpres solen- nelles, de ces deux différentes manières d'en- trer au chœur selon la situation ordinaire des chœurs de France , qui sont séparés et distans de l'autel , il reste seulement à ajouter ici quelques avis touchant la même situation du chœur, et quelques autres remarques particu- lières aux chœurs qui ne sont pas distans de l'autel.

III. Lorsque le chœur est fort éloigné de

AU CHŒUR. 293

l'autel , quoiqu'il soit au-devant , il n'est pas nécessaire que les Officiers de l'autel saluent le chœur , s'ils ne passent pas dedans , ou s'ils n'en approchent point , et on le pratique ainsi aux plus grandes e'glises de France. Pour lés Chapiers , il suffit en ce cas que le Clergé se lève et les salue quand ils entrent dans le choeur , après avoir fait leur prière devant l'autel.

IV. Quoique selon le cérémonial ,1. 1. c. 1 5. les plus dignes du Clergé doivent marcher les premiers au chœur, quand ils n'y vont pas processionnellement ; néanmoins parce que l'usage contraire est presque universellement reçu , nous avons proposé , aux lieux ci-dessus allégués , les moins dignes les premiers dans toutes les différentes manières d'entrer au chœur , et pour tous les offices , soit solen- nels , soit non solennels , afin d'éviter en ce point une trop grande singularité.

V. Si l'entrée de l'autel est étroite , les Aco- lytes et le Cérémoniaire se placent en arrivant devant les coins de l'autel , et les Chapiers qui suivent immédiatement , s'ils sont plusieurs , se rangent auprès d'eux , laissant entre eux et le dernier degré, l'espace nécessaire pour le passage des autres Officiers; puis ils s'avan- cent aux deux côtés de l'autel , si le lieu le permet , pour y faire tous en droite ligne la révérence convenable , on s'il est besoin, les petits Officiers la font derrière les autres. Pour les autres du Clergé , s'ils passent par quel- ques portes étroites , ils vont l'un après l'autre , le moins digne avant le plus digne.

VI. Dans les chœurs qui ne sont pas distans

N 5

3^4 DE l'entrée du clergé

de l'autel , et les plus dignes du Clergé en sont les plus proches , suivant l'usage de plusieurs églises d'Italie , i. les Officiers sa- luent l'autel avant le chœur, selon le cérémo- nial,!. 2. c. 17. et 3o, parce qu'ils rencontrent plutôt l'autel que les plus dignes du Clergé , par lesquels il faut toujours commencer à sa- luer le chœur. 2. Ils commencent à saluer le chœur par le côté de l'évangile qui est le plu9 noble en telle situation ( si ce n'est quand l'Of- ficiant est de l'autre côté ) , et toujours parles plus dignes. 3. Toutes les fois que les Minis- tres de l'autel passent durant la Messe au mi- lieu du chœur , ils saluent le Clergé de part et d'autre ; et lorsqu'ils passent seulement près d'un côté , ils ne saluent que ce côté-là. 4. Comme dans les chœurs situés de cette sorte il n'y a pas ordinairement d'autre entrée que celle qui est vis-à-vis de l'autel, les Chapiers allant à la Messe marchent immédiatement devant les Ministres sacrés. 5. A Vêpres l'Offi- ciant et les Chapiers se découvrent lorsqu'ils entrent au chœur , et sans le saluer , ils vont droit à l'autel , ayant fait avec les Officiers inférieurs la révérence convenable , ils se mettent à genoux sur le plus bas degré pour faire leur prière. Cependant les Acolytes ayant fait la génuflexion à l'autel , en même temps que l'Officiant et les Chapiers ont fait en arri- vant une inclination ou une génuflexion ; ils saluent du même lieu le chœur de part et d'autre sans tourner le dos à l'autel , commen- çant par le côté de l'évangile ; puis ils vont porter leurs chandeliers et éteindre leurs cierges aux deux coins de l'autel sur le dernier

AU CHOEUR. 295

degré , et se retirent en leurs places. 6. L'Offi- ciant et les Chapiers ayant achevé leur prière , se lèvent au signal du Cérémoniaire, et font derechef une inclination ou une génuflexion , comme ci -devant , puis sans tourner le dos à l'autel , ils saluent de part et d'autre le chœur , qui est debout et découvert. Ensuite les Cha- piers conduisent l'Officiant à son siège ; et l'ayant salué , ils vont } suivant l'usage le plus ordinaire des lieux, s'asseoir en leurs places qui sont préparées au milieu du chœur , ils font auparavant la révérence requise à l'autel; ou bien , selon le cérém. 1. 2. c. 3. ils demeu- rent debout devant la chaire de l'Officiant ( quoique tous les autres s'asseyent ) et vont en leurs places quand la première antienne de Vêpres a été annoncée à l'Officiant parle plus digne Chapier.

ARTICLE II.

Des Cérémonies du Chœur en général durant les Offices Divins.

I. Après la dévotion intérieure qu'on doit tâcher d'entretenir dans l'église par l'attention à la présence de Dieu , il n'y a rien de plus important pour la perfection du chœur , que l'uniformité dans les cérémonies ; c'est pour- quoi tous doivent être fort exacts à faire de même façon et en même temps les actions communes à tout le chœur , comme se dé- couvrir , se lever , s'asseoir , se couvrir , s'in- cliner, etc. N 4

296 DES CÉRÉMONIES DU CHŒUR

IL Un chacun doit veiller seulement sur soi- même, sans s'ingérer de corriger les autres qui manquent au cérémonies ou au chant; ce qui n'appartient qu'au Préfet du chœur , ou au Cérémoniaire, ou à celui qui est destiné pour cela. Si néanmoins quelqu'un apercevoit en l'un des deux qui sont tout proche de lui , quelque petite faute qu'il pût corriger imper- ceptiblement , il le pourroit faire par signes , ou en le touchant doucement.

III. On doit toujours s'asseoir avant que de se couvrir , et se découvrir avant que de se lever , se servant de la main droite pour cela, sur quoi il est à remarquer qu'on doit toujours être découvert quand on est debout , ou à genoux , et être couvert lorsqu'on est assis , excepté quand le S. Sacrement est exposé , ou quand il faut s'incliner à quelques paroles ou versets , auxquels on se découvre en même temps , appuyant son bonnet sur le genou droit et la main gauche sur l'autre 3 si ce n'est qu'on eût besoin de tenir celle-ci plus haute pour lire dans son bréviaire.

IV. Quand on est découvert , il faut tenir son bonnet à la main et ne le point mettre sur les bancs; et si l'on psalmodie pour lors , on appuie sur son bonnet le bréviaire ou diurnal dans lequel il est toujours bon de lire , s'il se peut , sans se fier à sa mémoire.

V. Lorsqu'on est debout ou à genoux, il ne faut point s'appuyer sur son siège; et quand on est assis , on doit tenir les pieds également posés à terre , sans les croiser , ni les trop écarter. Pour les mains , si elles ne sont pas occupées à tenir le bréviaire ou le diurnal , od

EN GÉNÉRAL. 2<j7

les croise modestement, la droite sur la gauche , devant la poitrine, sans user jamais de gants, ni de manchon.

VI. Aussitôt que le Clergé est assemble' au cbœur pour quelque office que ce soit , il fait une courte prière à genoux ; puis le signal étant donné par le plus digue du chœur , tous ee lèvent, et si l'office est solennel, comme la Messe et les Vêpres , ils s'asseyent jusqu'à l'arrivée des Officiers ( quand ils ne viennent pas ensemble ) , et alors ils se lèvent et leur iendent réciproquement le salut par une in- clination convenable ; les Clercs et ceux qui sont dans les ordres inférieurs s'inclinant plus profondément vers eux que les Prêtres et le* plus dignes du chœur , auxquels il suffit de saluer , par une inclination médiocre , les Of- ficiers sacrés. Si l'office n'est pas si solennel , comme Matines , les petites Heures et Com- pliers ( si on les dit séparément de Vêpres ) , le chœur ne s'assied point après la prière qu'il fait en arrivant ; mais il commence d'abord , demeurant tourné vers l'autel.

VII. Si quelqu'un entre au chœur après que le Clergé y est déjà assemblé , il se met à genoux devant l'autel au lieu désigné , il fait une courte prière ; puis il se lève, fait la génuflexion , salue le Célébrant , si c'est pen- dant la Messe , et qu'il puisse être facilemeut aperçu de lui , comme il arrive d'ordinaire lorsque le Célébiant est assis , ensuite il salue les deux côtés du chœur l'un après l'autre d'une inclination médiocre , commençant par le côté se trouve l'Officiant , lorsqu'il est au chœar ; et quand il n'y est pas , pa; celui

N 5

2Ç8 DES CÉRÉiMONIES DU CHŒUR

de l'épître , selon la situation des chœurs de France qui sont distans de l'autel ; et par celui de l'évangile , selon la situation ordinaire de» cîhœurs d'Italie , qui ne sont pas distans de l'autel, comme il a été dit en l'article précé- dent. Après cette salutation , à laquelle le chœur répond par une semblable ( excepté ceux qui sont d'un ordre supérieur ) , celui qui arrive va prendre place selon sou rang.

VIU. SiunÉvêqueou quelque grand Prince étoient au chœur, on les salueroit seuls les premiers , soit en arrivant , soit en sortant , et puis les deux côtés du chœur , selon l'ordre marqué au nombre précédent. Tout le Clergé les salueroit debout par une révérence conve- nable s'ils arrivoient au chœur quand il y est déjà assemblé ; ce que doivent faire aussi ceux qui passent devant eux pendant qu'ils sont au chœur 5 mais avec cette différence que les Chanoines et ceux qui sont revêtus de chapes , et même en plusieurs endroits les simples Prêtres saluent l'Evêque diocésain , comme aussi l'Archevêque dans sa Province , un Légat Apostolique dans le lieu de sa Légation , et un. Cardinal en tous lieux, par une inclination profonde , et les autres inférieurs les saluent par une génuflexion , selon la coutume des lieux , quand ces Prélats sont en rochet et en camail ; et seulement par une iuclination pro- fonde , s'ils n'étoient qu'en habit long, comme aussi les autres Evêques, quoique revêtus de iochet et de camail , et les Princes ou Prin- cesses , suivant ce qui a été dit part. 2. art* 1 3, a. a5.

IX. Si quelqu'un du Clergé entre au chœur

EN GENERAL. 299

pendant l'office lorsqu'on dit Deus in adjuto- rium, ou Gloria Patri , ou l'oraison, et durant la Messe lorsqu'on fait la confession , ou qu'on dit l'oraison , ou l'évangile, ou enfin quand on dit quelque chose à quoi le chœur est incliné , ou à genoux pour peu de temps , soit à l'office , soit à la Messe , il attend à l'entrée, se tenant dans la posture du chœur jusqu'à ce que cela soit achevé ; puis il fait sa prière , et les révé- rences ci- dessus spécifiées. Si néanmoins il avoit attendu quelque temps à genoux , il ne seroit pas nécessaire qu'il fît d'autre prière au milieu du chœur , mais seulement les révérences convenables à l'autel et au chœur.

X. Pendant la Messe et l'office des Morts , comme aussi durant les Matines des Ténèbres , et tout l'office du Vendredi-Saint , on ne salue point le chœur quand on y entre ou qu'onen sort, etl'onfaitseulementlesautres choses marquées ci-dessus. Mais quand le Saint Sacrement est exposé , on salue le chœur à l'ordinaire.

XI. Si quelqu'un est obligé de sortir du chœur avant la fin de l'office, ou de la Messe, il salue premièrement ses deux plus proches voisins ; puis il descend de sa place , s'il est dans les hautes chaires , ou s'écarte un peu de son siège , s'il est dans les basses , en sorte qu'il 6oit suffisamment exposé à la vue du Clergé , et il salue premièrement le côté le plus noble , et puis l'autre , selon ce qui a été dit n. 8. commençant toujours par les plus dignes ; ensuite il va faire la révérence convenable à l'autel , lorsqu'il en est plus proche , s'il doit passer auprès , comme il arrive d'ordinaire dans les chœurs distans de l'autel , dout nous

N 6

300 DES CÉRÉMONIES DU CHŒUR

parlons ici ; mais dans les chœurs qui ne sont pas séparés de l'autel , on fait premièrement la révérence à l'autel , vis-à-vis de sa place au mi- lieu du chœur , puis on salue le Clergé de part et d'autre , commençant par le côté est l'Officiant , s'il est au chœur , ou s'il n'y est pas , par celui de l'évangile. On doit pour la même iaison saluer l'autel avant le Clergé dans les chœurs distans de l'autel , quand on doit sortir par la porte d'en bas qui est vis-à-vis de l'au- tel , saluant toujours néanmoins le côté de l'épître avant celui de l'évangile , lorsque rofficiant n'est pas en celui-ci.

ARTICLE III.

Des Cérémonies du Chœur pendant la Messe solennelle.

I. LJepuis le commencement de la Messe jusqu'à ce que le Célébrant monte à l'autel , tous sont à genoux , chacun près de son siège, excepté ceux qui chantent actuellement au lu- trin , ou qui sont revêtus de chapes , ou qui sont privilégiés à raison de leur qualité, comme les Évêques , les Abbés , et les autres compris sous le nom de Prélats , qui ont droit de porter le rochet. Néanmoins aux Messes des Morts et des Fériés privilégiées , dont il a été parlé dans l'art. 4. n. g. de la Messe solennelle , ces der- niers sont pour lors à genoux , aussi bien que les autres , excepté les Chantres , et même ceux- ci sont à genoux avec tout le chœur dans les Cesses susdites , depuis le commencement du

PENDANT LA MESSE SOLENNELLE. Zol

Sanctus , jusqu'à Fax Domini exclusivement , et durant les oraisons que le Célébrant chante immédiatement avant l'épître , et après la com- munion jusqu'au second évangile exclusive- ment : mais pendant les oraisons qu'on dit en certaines fériés avaût les leçons ou prophéties , tout le chœur est debout.

II. Ceux qui ne chantent pas au lutrin font le signe de la croix au commencement de la Messe avec le Célébrant, et encore lorsqu'il dit Adjutorium nostrum , etc. Indulgentiam , etc. ils s'inclinent médiocrement au Conjiteor , frappent leur poitrine à Meâ culpd, et s'incli- nent derechef aux versets suivans, comme les Ministres sacrés.

III. Dès que le Célébrant monte à l'autel, ceux qui étoient à genoux se relèvent et de- meurent debout et découverts, étant tourné» en chœur ou en face (c'est-à-dire, ceux d'un côté vers ceux de l'autre), pendant qu'on achève de chanter l'introït et même jusqu'à ce que le Célébrant ait dit les Kyrie avec les Ministres sacrés, ou jusqu'à ce qu'il aille s'as- seoir, et alors tous ceux du chœur s'asseyent er se couvrent. Sur quoi il est à remarquer que ces paroles de la rubrique du missel , In choro non sedent qui actu cantant , s'entendent seu- lement de ceux qui commencent le chant de quelque partie de la Messe, ou qui chantent quelque verset deux à deux 5 c'est pourquoi hors de ces deux cas , les Chapiers doivent s'as- seoir quand le chœur est assis, selon le sen- timent des plus intelligens.

IV. Quand le Célébrant chante Gloria in excelsis Deo, le chœur est debout et décou^

Boa DES CÉRÉMONIES DU CHŒUR

vert, tourné vers l'autel, et incline la tête à ce mot Deo } puis il se tourne en face , demeurant debout jusqu'à ce que le Célébrant ait dit en- tièrement le Gloria avec ses Ministres.

V. Le Célébrant ayant achevé le Gloria in excelsis avec ses Ministres , ou s'allant asseoir ensuite , le chœur s'assied et se couvre , se dé- couvrant et s'inclinant médiocrement quand on chante Adoramus te ; Gratias agimus tibi JesuChriste; Suscipe deprecationem nostram; Jesu Christe ; puis il se lève, et fait le signe de la croix à la fin , lorsqu'on chante In glorid Dei Patris , etc.

VI. Lorsque le Célébrant se lève pour re- tourner à l'autel , s'il étoit assis , ou s'il ne l'étoit pas , dès qu'on commence le dernier verset du Gloria , le chœur se lève s'étanfc auparavant découvert, suivant la règle géné- rale rapportée en l'art, précédent n.3. , et il demeure tourné en face pendant qu'il achève le Gloria ; puis il se tourne vers l'autel , et demeure ainsi jusqu'à la fia de la dernière oraison , faisant les mêmes inclinations que le Célébrant.

VII. Quand le Diacre chante Flectamus genua 3tous font la génuflexion à deux genoux, et se relèvent lorsque le Sous -Diacre dit Levate.

VIII. Depuis le commencement de l'épître jusqu'à l'évangile exclusivement, le chœur est assis et couvert, excepté lesChapiers dans les deux cas ci- dessus spécifiés n. 3. et les autres qui sont au lutrin , lesquels sont debout et découverts, et lorsque le Sous-Diacre chante à l'épître ces paroles , Ut in nomine Jesu omne

PENDANT LA MESSE SOLENNELLE. 3o3

genu flectatur cœlestium , terrestrium , et in- fernorum ; comme aussi quand le chœur chante les versets Adjura nos Deus , etc. Veni sancte Sp'tritus , reple tuorum , etc. jusqu'à la fin , tous sont à deux genoux.

IX. Durant l'évangile tous se tiennent de- bout , découverts , et tournés vers le Diacre qui le chante , faisant comme lui le signe de la croix avec le dedans du pouce de la main droite , sur le front , sur la bouche et sur la poitrine , s'inclinant vers l'autel au nom de Jésus , s'il le profère , et vers lui à tous les autres auxquels on doit s'incliner, et fléchis- sant un seul genou vers l'autel quand il chante ces mots : Et Verbum caro factum est. Et procidentes adoraverunt eum. Et procidens adoravit eum. Mais à ces paroles de la Passion Emisit sphitum , et semblables , tous fléchis- sent les deux genoux , demeurent profonde- ment inclinés vers l'autel pendant l'espace d'un Pater , ou environ ; et ils se relèvent avec le Diacre , qui fait l'office d'Evangéliste.

X. L'évangile étant fini , ils demeurent tournés, comme auparavant vers l'autel , jus- qu'à ce que le Célébrant ait entonné le Credo, s'il le doit dire ; et ayant fait une inclination de tête à ce mot Deum . ils se tournent en face , font une inclination médiocre à Jesum Chrts- tum , et demeurent debout jusqu'à ce que le Célébrant ait achevé le Credo avec ses Minis- tres, ou qu'il aille s'asseoir ensuite, après quoi tous s'asseyeut et se couvrent ; et lorsqu'on chante Et incarnatus est , ils fléchissent les deux genoux , commencent à s'incliner à ces paroles Ex Maria Virgine , et le font profon-

3©4 DES CEREMONIES DU CHŒUR

dément à ces dernières, Et Homo factus est ; puis s'étant assis et couverts , ils se découvrent et s'inclinent médiocrement à ces mots simul adoratur. Enfin ils se lèvent et font le signe de la croix lorsqu'on dit Et vitam venturi , etc.

XI. Sur la fin du Credo, quand le Célébrant se lève pour retourner à l'autel, tous se lè- vent et demeurent tournés en face jusqu'à ce qu'il soit entièrement achevé; puis s'étant tournés vers l'autel, ils répondent à Dominus vobiscum, et font une inclination de tête à ce mot Oremus, que le Prêtre chante avant l'of- fertoire , et ensuite ils s'asseyent et se couvrent.

XII. Quand le Diacre entre au chœur pour l'encenser, le Clergé se lève, lui rend le salut,, et demeure tourné en face pendant tout l'en- censement , encore que le Célébrant com- mençât pour lors la préface; ensuite toua s'asseyent comme auparavant , si ce n'est que )a préface fût déjà commencée, depuis la- quelle on ne s'assied point jusqu'après la com- munion.

XIII. Durant la préface le chœur est tourné vers l'autel, et tous inclinent la tête à ces pa- roles Deo nostro , après Gratias agamus. La préface étant finie , ils se tournent en face et sont médiocrement inclinés , pendant qu'on chante le Sanctus jusqu'à Benedictus exclusi- vement , qu'on ne chante qu'après l'élévation du calice , et dès qu'on a achevé de chanter le Sanctus , tous se mettent à genoux tournés vers l'autel, et adorent en silence Notre-Sei- gneur pendant l'une et l'autre élévation, quoi- qu'on puisse pour lors jouer de l'orgue d'un ton grave et dévot, selon le cérém. liv. i»w chap. 28.

PENDANT LA MESSE SOLENNELLE. 3o5

XIV. Le Célébrant ayant remis le calice sur l'autel, fait ensuite la génuflexion, le chœur se lève en même temps que lui , et de- meure tourné en face pendant qu'on chante Benedictus,au commencement duquel chacun fait le signe de la croix sur soi ; et le verset étant achevé, tous se tournent vers l'autel jusqu'à Y Agnus Dei exclusivement, demeu- rant cependant debout ( excepté aux Messes ci-dessus spécifiées n. r.), faisant le signe de la croix avec le Célébrant à ces paroles Omni benedictione cœlesti, frappant la poitrine à Nobis quoque peccatoribus , et inclinant la tête à Oremus, que le Célébrant chante avant le Pater.

XV. Pendant qu'on chante Y Agnus Dei , le choeur est tourné en face et incliné médio- crement; et à ces paroles, Miserere nobis , et dona nobis pacem , chacun frappe sa poitrine. Cependant le chœur reçoit la paix de la ma- nière ci après exprimée.

XVI. Depuis la fin du dernier Agnus Dei jusqu'après la communion du Prêtre, le chœur est debout , tourné vers l'autel. 11 s'incline médiocrement et frappe la poitrine comme le Célébrant à Domine non sum dignus , si ce n'est qu'on n'eût pas encore achevé de chanter V Agnus Dei. Il s'incline de même quand le Prêtre communie, s'il est alors tourné vers l'autel.

XVII. Après la communion du Célébrant, et non pas plutôt, selon le cérémonial, l'on chante l'antienne dite communion , pendant laquelle le chœur est assis et couvert , si ce n'est qu'on donne pour lors la communion au

So6 DES CÉRÉMONIES DU CHŒUR

Clergé ou au peuple , auquel cas on se com- porte en la manière suivante. Dès que le Dia- cre commence le Confiteor , ou même dès que le Céle'braot se met à genoux , comme il fait lorsqu'on tire le ciboire du tabernacle , ceux du Clergé qui doivent communier se mettent à genoux deux à deux au milieu du chœur , et les autres qui ne communient pas se tiennent debout en leurs places , tournés vers l'autel , selon le cérémonial , 1. 2. c. 29. Mais quand le Célébrant se tourne avec le S. Sacrement , disant Ecce Agnus Dei, etc. tout le chœur se met à genoux , comme on l'infère du même cérémonial , ch. 3o. et il se relève seulement sur la fin de la communion pour chanter l'an- tienne appelée communion , comme il est dit ci-après art. 8. de la communion générale.

XVIII. Lorsque le Célébrant est sur le point de dire Dominus vobiscum , le chœur se lève et se tourne vers l'autel , demeurant en cette posture jusqu'à la fin de la Messe , si ce n'est dans les cas marqués au n. 1. il doit être à genoux.

XIX. Quand le Célébrant donne la bénédic- tion , tous s'inclinent médiocrement et font le signe de la croix sur eux. Ils font ensuite au commencement du dernier évangile , les mêmes signes de croix qu'ils ont fait au premier, et à ces paroles Et Verbum caro factura est , il font la génuflexion d'un seul genou comme le Célébrant: mais si durant cet évangile l'on chantoit au chœur quelque antienne ou verset pour le Roi , ou pour les nécessités publiques , suivant la coutume des lieux, comme il a été dit art. 10. n. 7. de la Messe solennelle , en ce

PENDANT LA MESSE SOLENNELLE. Zû?

cas tous seroient tournés en face , et ne feroient point les trois petits signes de croix au commencement de l'évangile, ni la génuflexion à la fin , si ce n'est qu'ils eussent déjà achevé de chanter.

XX. Après la Messe , si le Clergé ne s'en va pas processionnellement avec le Célébrant et les Officiers de l'autel , il leur rend le salut et demeure debout tourné vers eux jusqu'à ce qu'ils soient sortis du chœur , tous font une courte prière à genoux , et le signal étant donné par le plus digne du chœur, tous se lèvent et vont à la sacristie dans le même ordre qu'ils en sont venus.

ARTICLE IV.

Des Cérémonies du Chœur pendant Vêpres , Matines , Complies , etc.

I. i\. Vêpres , tous ayant fait la prière à genoux , d'abord qu'ils sont arrivés ; et puis s'étant assis eu leurs places , comme il a été dit en l'article précédent , ils se lèvent et se tournent vers l'autel au signal du Cérémo- niaire, disent tout bas le Pater et Y Ave , font le signe de la croix à Deus in adjutorium , s'in- clinent médiocrement à Gloria Patri jusqu'à Sicut erat exclusivement ; et après avoir dit Alléluia ou Laus tibi Domine) etc. ils se tour- nent en chœur ou en face.

II. Lorsque les Chantres ont entonné le commencement du premier psaume jusqu'à la

3û8 DES CÉRÉMONIES DU CHŒUR

médiation, tous s'asseyent et se couvrent , et demeurent ainsi durant tous les psaumes, se découvrant seulement, et s'inclinant médio- crement au Gloria Patri.

III. Quand on annonce une antienne à quel- qu'un du chœur , celui-là se lève et rend le salut avant et après par une inclination de tête à celui qui la lui annonce , et tou3 ceux du même côté seulement se lèvent aussi , excepté l'Officiant, et ils demeurent debout jusqu'à ce qu'il ait chanté le commencement de l'an- tienne, puis ils s'asseyent en même temps que lui. Si néanmoins pour quelque raison on annonçoit une antienne à quelque clerc ou même Diacre, les Prêtres qui seroient du même côté ne se lèveroient point.

IV. Pendant que l'Officiant dit le capitule , le chœur est debout tourné vers l'autel , et durant l'hymne il est tourné en face ; puÎ9 au verset suivant il se tourne derechef vers l'au- tel. Aux hymnes Veni Creator et Ave maris Stella, tous sont à genoux durant la première strophe, excepté les Acolytes qui tiennent pour lors leurs chandeliers , et l'Officiant ne s'y met qu'après avoir entonne le commence- ment de la même strophe. Tous observent le même à cette strophe 0 Crux ave spes unica, même au temps pascal , et à Tantum ergo sa- cramentum , si c'est devant le S. Sacrement , quoiqu'enfermé dans le tabernacle, comme aussi à cette autre de Laudes, O salutaris Hostia , etc. suivant la coutume des lieux.

V. Durant la dernière strophe de l'hymne, s'il y est fait mention des trois personnes de la Trinité par leurs noms propres ( et non

DURANT L'OFFICE DIVIN. 30O,

pa9 par d'autres nom3 , comme dan3 la der- nière strophe du Pange lingua ) , le chœur est incliné médiocrement, comme au G/or/a Patrij ce qu'on observe dans toutes les hym- nes, les versets et les antiennes les trois Personnes sont distinctement nommées. Il se découvre aussi et incline la tête au nom de Jésus , de Marie et du Saint dont on fait l'office.

VI. A l'antienne de Magnificat , avant et après, si l'office est double, le chœur s'assied et «e couvre dès que les premiers mots ont été entonnés par l'Officiant , ou qu'ils sont répétés par les Chantres, à moins qu'on n'ait pas encore achevé d'encenser le chœur ; néan- moins on doit être debout pendant tout le temps qu'on chante les antiennes majeures de l' Avent qui commencent par 0. Au Magnificat le chœur est debout tourné en face , et lorsque l'Officiant le salue de son siège avant que d'aller encenser l'autel , tous lui rendent le salut.

VII. Aux oraisons tous sont debout tournés vers l'autel. S'il y a des mémoires, le chœur se tourne en face durant les antiennes, et vers l'autel aux versets et oraisons, et dès que l'Officiant a dit Fidelium animœ , etc. s'il doit e'en retourner avec ses Officiers séparément du Clergé, tous se tournent vers lui pour lui rendre le salut avant son départ.

VIII. A Compiles le Chœur est debout tourné vers l'autel depuis Jubé Domne bene- dicere jusqu'au Confiteor exclusivement. Tous lont le signe de la croix à Adjutorium , etç.

3lO DES CÉRÉMONIES DU CHŒUR

Durant le Confiteor ils sont tournés en face ; et lorsqu'ils le disent ils sont médiocrement inclinés , se tournant vers celui qui fait l'office à ces paroles Et tibi Pater , et le Pater , et faisant le signe de la croix à Indulgentiam , etc.

Îmis tous se tournent vers l'autel jusqu'à Aile- uia ou Laustibi Domine , etc. et observent en cela et pendant les psaumes , l'hymne , le ca- pitule , le cantique Nunc dimitlis et l'oraison suivante, les mômes cérémonies qu'à Vêpres, à la réserve qu'on n'encense point l'autel. A l'antienne de la Vierge , qu'on chante seule- ment à la fin de cette heure , le chœur est tour- né vers l'autel et se tient à genoux , excepté les dimanches depuis les premières Vêpres jus- qu'aux secondes inclusivement , et tout le temps Pascal.

IX. A Matines , après la prière qu'on fait à genoux en entrant , le chœur est debout touruo vers l'autel depuis le commencement jusqu'à l'hymne exclusivement. Chacun fait un petit signe de croix sur sa bouche quaud l'Officiant dit Domine labia , etc. et un autre sur soi à l'ordinaire lorsqu'il dit Deusinadjutorium ,etc. Quand on chante ces paroles , Vende ador émus et procidamus ante Deum , tous , sans excep- tion , se mettent à genoux. Au Gloria Patri qui suit, ils s'inclinent médiocrement vers l'autel , et durant l'hymne ils sont tournés en chœur, faisant l'inclination ci-dessus marquée nombre 5.

X. Durant tous les psaumes le chœur est assis et couvert , observant ce qui a été dit ci- desaus n. 2. et 3. Aux versets qu'on dit à la fin

DURANT L'OFFICE DIVIN. Zll

de chaque nocturne , il est debout tourné vers l'autel jusqu'à la première bénédiction inclusivement.

XI. Aux leçons tous sont assis et couverts, se découvrant seulement sans s'incliner aux secondes et troisièmes bénédictions , quoique l'Officiant soit debout , et au Gloria Patri des troisièmes répons pendant lequel il s'incline. Mais à la première leçon du troisième noctur- ne , le chœur est debout tourné vers celui qui lit le texte de l'évangile, jusqu'à ces paroles Et reliqua , auxquelles il s'assied ; et durant la dernière leçon le chœur est aussi debout tourné en face pour le respect de l'Officiant qui la dit sans sortir de sa place , étant revêtu d'une chape qu'il prend lorsqu'on dit la hui- tième leçon.

XII. Pendant le Te Deum , le chœur est debout tourné en face ; mais il fléchit les deux genoux au verset Te ergo quœsumus , etc. En- suite on dit Laudes 3 durant lesquelles le chœur pratique les mêmes cérémonies qu'à Vêpres , excepté qu'on dit à la fin l'antienne de la Vierge sans la chanter.

XIII. Aux petites Heures , après la prière qu'on fait d'abord à genoux , le Clergé se tient debout la face vers l'autel jusqu'à l'hym- ne , pendant laquelle il est tourné en chœur ; et puis il s'assied durant les psaumes , obser- vant ce qui a été dit ci-dessus n. 8. et 9. Après qu'on a répété l'antienne , il se lève et se tourne vers l'autel , demeurant ainsi depuis le capitule jusqu'à la fin de chaque Heure , excepté à Prime qu'il est tourné en face du- rant le Confiteor ( comme il a été dit à Com-

5l2 DES CEREMONIES DU CHŒUR

plies ) , et qu'il est assis pendant la lecture âa martyrologue. Néanmoins le jour de Pâques il se tient debout à ces paroles Hac die , etc. jusqu'à ce qu'on annonce les calendes; et la veille de Noël il est aussi debout depuis le commencement jusqu'à ces paroles , In Beth- léem Judœ , auxquelles tous doivent fléchir les deux genoux , jusqu'à celle-ci Nativitas Domini nostri Jesu Christi secundàm carnem inclusivement, suivant l'usage commune'ment reçu pour la même raison pour laquelle on fléchit les genoux à ces paroles du dernier évangile Et Verbum caro factum est, et à ces autres du symbole Et incarnatus est , etc.

XIV. Remarquez i . qu'aux fériés majeures le chœur est à genoux durant les prières qu'on dit à la fin de chaque Heure jusqu'à Benedica- mus Domino exclusivement après la dernière oraison ; et l'Officiant seulement jusqu'à Do- minus vobiscum exclusivement avant la pre- mière oraison. On peut suivre toutefois en cela la coutume universellement reçue pour le chœur , qui est de ne se lever qu'après le verset Fidelium animœ , etc.

XV. Remarquez 2. que quand le S. Sacre- ment est exposé sur l'autel devant lequel on dit quelque office, on peut bien être assis au chœur à l'ordinaire comme le cérémonial le permet liv. 2. ch. 33. à cause de la longueur de l'office, mais l'on doit toujours demeurer dé- couvert; ce qu'il faut aussi observer quand le S. Sacrement est sur le corporal durant une Messe basse ; et s'il arrive cependant qu'on fasse l'élévation, ou que l'on administre la communion , tout le chœur doit pour lors se

tenir

DURANT L'OFFICE DIVIN. ZlZ

tenir debout et découvert , quoique pour éviter cet'e rencontre il soit fort à propos de ne point célébrer la Messe à un autel devant lequel on dit quelque office.

ARTICLE V. De V Aspersion de l'Eau bénite.

I. \_jomme selon le missel et le cérémonial , l'aspersion de l'eau be'nite se fait tous les di- manches (si ce n'est quand l'Evoque célèbre solennellement) , le Sacristain doit préparer de bonne heure dans la sacristie toutes les choses nécessaires à la bénédiction de l'eau, et le Célébrant , revêtu de l'aube et de l'étole de la couleur propre du jour, sans manipule, ou bien un autre Prêtre à ce député , revêtu seulement de surplis et d'une étole violette , selon le Rituel romain, fait cette bénédiction en la manière prescrite dans le missel , disant les oraisons qui y sont marquées , les mains jointes jusqu'à l'antienne Asperges me ou Vidi aquam exclusivement, à quoi un Clerc répond tenant un cierge allumé. Néanmoins le jour de Pâques et de la Pentecôte on ne fait point d'eau bénite aux églises il y a des fonts baptismaux ; mais l'on prend de celle qui a été faite le jour précédent , et qui doit avoir été mise à part avant qu'on mît les saintes huiles dans les fonts, pour en faire l'aspersion à l'ordinaire.

II. La bénédiction étant faite et le Clergé as3embléau chœur, le Célébrant se revêt par- Tom. I. O

âf4 l'aspersion

dessus l'aube et l'étole d'une chape de la cou- leur convenable à la Messe, sans manipule, et les Ministres sacrés qui doivent y servir pren- nent leurs orneraens ordinaires à la réserve du manipula ; le Thuriféraire porte le bénitier de la main droite au lieu de l'encensoir , et les Acolytes leurs chandeliers en la manière ac- coutumée. Tous étant ainsi préparés , ils sa- luent la croix de la sacristie et le Célébrant à l'ordinaire ; puis ils vont à l'autel en cette ordre : Le Thuriféraire marche seul le premier,

fortant comme il a été dit , le bénitier avec aspersoir dedans ; les deux Acolytes le sui- vent avec leurs chandeliers et leurs cierges al- lumés ; le Cérémoniaire vient après les mains jointes et la tête découverte , comme les trois précédens. Ensuite le Célébrant marche entre se3 deux Ministres sacrés , qui élèvent d'une main le devant de sa chape , ayant l'autre ap- puyée sur l'estomac ; et si l'entrée des portes est si étroite qu'ils ne puissent passer tous trois de front , le Sous-Diacre passe le premier ,et après lui le Diacre et le prêtre.

III. Ils saluent en passant le chœur et l'au- tel quand ils y arrivent , en la manière qui a été dite ci-dessus art. i. et au commencement de la Niesse solennelle ; puis le Célébrant et ses deux Ministres sacrés se mettent â genoux sur le plus bas degré , et. le Ministre de l'eau bénite à la droite du Diacre. Cependant le Cérémoniaire va porter lesbonnets sur le banc qui est à coté de l'épître , et les Acolytes posent leurs chandeliers sur la crédence , auprès de laquelle ils demeurent à genoux jusqu'à ce que les Ministres sacrés se lèvent 5 après quoi

de l'eau bénite. 3x5

ils se conforment au chœur , demeurant au même lieu durant toute l'aspersion.

IV. Le Ministre de l'eau bénite présente l'aspersoir au Diacre , sans aucun baiser , et le Diacre le donne au Célébrant en baisant l'aspersoir et puis sa main , si ce n'est que le S. Sacrement fût exposé , auquel cas il ne baiseroit ni l'un ni l'autre auprès de l'autel. Ensuite le Célébrant, sans se lever, commence seul l'antienne , Asperges me , ou si c'est an temps Pascal Viài aquam , que les Chantres continuent avec le chœur. Pendant que le Cé- lébrant chante le commencement de l'antienne , il jette par trois fois de l'eau bénite au-devant de l'autel ; savoir , au milieu , au côte' de l'é- vangile , et au côté de l'épître , les Ministres sacrés élevant cependant les côtés de sa chape. Ensuite étant encore à genoux , il s'asperse soi-même , faisant sur son front un petit signe de croix avec l'aspersoir ; puis s'étant levé , il asperse le Diacre et le Sous-Diacre , lesquels se lèvent aussitôt après. Si le S. Sacrement étoil exposé , il n'asperseroit point l'autel , pour la môme raison pour laquelle on ne fait point en ce cas le signe de la croix dessus ù l'évangile de S. Jean ; mais il feroit le reste à l'ordinaire.

V. Les Ministres s'étant levés , le Diacre reçoit l'aspersoir des mains du Célébrant, avec les baisers accoutumés , et le donne à l'Acolyte de l'eau bénite ; puis ayant tous salué l'autel ils vont au chœur la tête découverte, le Diacre et le Sous-Diacre s'étant tournés vers le Prêtre , en telle sorte que le premier demeure tou- jours à sa dr»k« et le second à sa gauche , le

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3i6 DE l'aspersion

Célébrant ayant les mains jointes comme au commencement. Et afin que les Ministres puissent éviter, en se tournant, la précipi- tation et la confusion, le Céle'brant doit se tourner fort posément , et s'écarter en même temps environ un ou deux pas des degrés de l'autel.

VI. Ils saluent le chœur en entrant ; puis ils vont droit au plus digne du Clergé, les Ministres sacrés élevant chacun de leur côte' le devant de la chape du Célébrant, lequel ayant reçu l'aspersoir du Diacre en la manière ordinaire, asperse le plus digne se'parément avec une inclination mutuelle avant et après , si c'est le Supérieur du lieu , ou autre per- sonne de considération ; ensuite il salue d'une inclination commune tout le premier côté du chœur, et I'asperse sans s'arrêter , donnant de l'eau bénite à plusieurs ensemble, si ce n'est qu'ils fussent Chanoines ou de plus grande dignité, lesquels il faudroit asperser séparément avecune inclination avant et après, comme aussi les Chapiers qui seroient asper- séi les premiers , s'ils étoient déjà au chœur. Lorsque le Célébrant est arrivé au bout du premier côté du chœur, il rend l'aspersoir au Diacre, et celui-ci au Ministre de l'eau bénite ; puis retournant sur ses pas, il fait en bas derrière le banc préparé pour les Chapiers ou le3 Chantres la révérence convenable à l'autel, et ensuite il asperse le second côté de la même manière que le premier , tous ceux du chœur étant tourne's en face, s'inclinant vers le Célébrant , et faisant même , selon une louable coutume , sur eux le signe de

DF. L'EAU BÉNITE. 317

la croix en même temps qu'ils reçoivent de l'eau bénite. Après l'aspersion du Clergé, le Célébrant le salue de part et d'autre, com- mençant par le côté qu'il a aspersé le premier ; puis il va asperser le peuple, saluant l'autel avec ses Ministres autant de fois qu'il passe devant le milieu.

VII. Pendant que le Célébrant fait l'asper- sion, il dit à voix basse après l'antienne As- perges me y tout le psaume Miserere alterna- tivement avec les Ministres sacrés, et il ajoute à la tin le Gloria Patri, excepté aux dimanches de la Passion et des Rameaux; puis il répète l'antienne Asperges me comme au commen- cement. Au temps Pascal, après l'antienne Vidi aquam , il dit au lieu du psaume Miserere le premier verset seulement du psaume Con- fitemini, si ce n'est que lui et ses Ministres le sachent par cœur tout entier. Si durant sa marche on chante au chœur Gloria Patri , il s'arrête alors et s'incline vers l'autel avec ses Officiers.

. VIII. L'aspersion du Clergé et du peuple étant finie, le Célébrant rend l'aspersoir au Diacre qui le reçoit avec les baisers ordinaires et le donne à l'Acolyte ; puis tous retournent à l'autel ainsi qu'ils sont venus, et le saluent comme au commencement. Ensuite le Célé- brant ayant reçu derechef l'aspersoir du Diacre en la manière accoutumée, se tourne avec lui, et sans sortir du même lieu il donne de l'eau bénite aux Acolytes qui sont demeurés à la crédence , comme aussi au Cérémoniaire et au Porte-bénitier, qui se rangent pour lors au milieu. Après quoi le Diacre ayant reçu

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339 DE L'ASPERSION

l'aspersoir, le rend aussitôt à l'Acolyte qui retourne en même temps à la sacristie pour préparer l'encensoir. Le chœur ayant achevé l'antienne, le Célébrant chante les versets et l'oraison d'un ton férial dans le missel que les Ministres sacrés soutiennent devant lui de chaque côté, étant debout , si ce n'est que le S. Sacrement fût exposé , auquel cas ils seroient à genoux. L'oraison étant dite , le Cérémoniaire reporte le missel sur la crédence il l'avoit pris.

IX. Si le Célébrant commence la Messe im- médiatement après l'aspersion de l'eau bénite , ayant fini l'oraison , il salue l'autel avec ses Ministres sacrés, et va avec eux vers le banc qui est au coin de l'épître, selon le cérémo- nial, liv. 2. 3i. §. 3. et il quitte la chape qu'on doit porter aussitôt à la sacristie. Le Sous-Diacre lui présente avec les baisers or- dinaires le manipule , et le Diacre lui donne la chasuble, après quoi les Ministres sacrés prennent leurs manipules. Ensuite ayant fait au Célébrant une inclination médiocre , ils vont avec lui l'un après l'autre devant l'autel , ils font la génuflexion en arrivant au mi- lieu sur le dernier degré ; mais si le S. Sacre- ment n'est point dans le tabernacle, le Célé- brant fait seulement une inclination profonde, et puis il commence la Messe.

X. Lorsqu'on doit faire la procession après l'aspersion de l'eau bénite , avant que de dire la Messe, le Célébrant ne change point d'or- nemens , mais ayant achevé l'oraison , il met au même lieu de l'encens dans l'encensoir en la manière ordinaire , si la solennité de la pro-

DE L'EAU BENITE. 3f 9

cession requiert qu'on le porte , comme il sera dit en son lieu. Le Thuriféraire marche le pre- mier devant la croix ; le sous-Diacre le suit portant la croix entre les deux Acolytes avec leurs chandeliers, puis le Cérémoniaire, en- suite le Clergé, et après le Célébrant, ayant le Diacre à sa gauche, qui n'élève point «a chape ; mais si un autre Sous- Diacre que celui de la Messe porte la croix, comme on l'obser- ve aux processions plus solennelles , le Diacre se tient pour lors à la droite du Célébrant; et le Sous-Diacre à la gauche , levant les deux côtés de sa chape ; et quoique les autres de- meurent découverts pendant qu'ils sont dans l'église , néanmoins le Célébrant est seul cou- vert; si cependant la procession se fait dehors l'église, les Ministres sacrés se couvrent aus- sitôt qu'ils sont partis de l'autel, et se décou- vrent au retour à l'entrée du chœur , qu'ils sa- luent de part et d'autre, allant ainsi découverts jusqu'à l'autel. Après la procession , les Offi- ciers de la Messe observent ce qui a été dit au nombre précédent après l'aspersion.

XI. Si l'Evêque diocésain , ou l'Archevêque de la province , ou un Légat Apostolique dans le lieu de sa Légation , ou un Cardinal en tous lieux , assistent à l'aspersion de l'eau bénite , le Célébrant ayant aspersé l'autel se relève aussitôt et fait la révérence convenable; puis laissant au même lieu les Ministres sa- crés à genoux , il va vers le Prélat étant ac- compagné seulement du Cérémoniaire et du Clerc qui porte le be'nitier , par respect à la dignité épiscopale. Il lui fait en arrivant nne inclination profonde, et ceux qui l'accompa-

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320 DE L'ASPERSION

gnent une génuflexion , et prenant l'aspersoir, il le baise et le présente au Prélat, duquel il baise aussi la main. Alors le Prélat s'asperse soi-même, et après il asperse le Célébrant, qui reçoit aussitôt l'aspersoir, le baisant après avoir baisé la main de l'Evêque ; puis l'ayant salué comme en arrivant, et rendu l'aspersoir au Clerc, il retourne à l'autel qu'il salue, et asperse debout le Diacre et le Sous-Diacre qui sont encore à genoux. Ensuite étant accompa- gné seulement du Cérémoniaire et du Ministre de l'eau bénite, comme auparavant, il va au chœur pour faire l'aspersion et le reste qui a été dit ci- dessus. S'il passe devant le Prélat , il lui fait une inclination profonde , et ceux qui l'accompagnent une génuflexion. Cependant les Ministres sacrés s'étant leve's après avoir reçu de l'eau bénite, attendent debout le Cé- lébrant au bas des degrés de l'autel.

XII. Si un Évêque étant hors le lieu de sa juridiction, assistoit en rochet et en camail à l'aspersion de l'eau bénite , le Célébrant s'étant asperse iroit lui présenter l'aspersoir en la manière ci-dessus marquée, sans être asperse de lui; puis ayant donné de l'eau bénite aux Ministres sacrés, ilferoit avec eux l'aspersion du Clergé et du peuple à l'ordinaire. Mais si l'Evêque n'étoit pas en camail et en rochet , il suffiroit de l'asperser en particulier avec une inclination avant et après, si l'on jugeoit qu'il l'eût agréable. Si plusieurs Prélats étoient présens, et qu'ils fissent signe au Célébrant de esasperser lui- même, ce qui pourroit principa- lement arriver s'ils étoient de même rang et dignité, il les asperseroit séparément , faisait

DE L'£ÀU BÉNITE. 321

à chacun d'eux une inclination profonde avant et après. Pour les personnes laïques fort con- sidérables , comme les Princes, les Princesses, les Gouverneurs de Provinces, etc. on les as- perse séparément dans le même ordre qui est marqué ci-apre3 pour l'encensement , san3 leur présenter néanmoins l'a3persoir à la main ; et pour les autres Seigneurs particuliers des paroisses et autres personnes considérables qui ont droit d'avoir place séparée des autres , ou les asperse en particulier après tout le Cler- gé, et avant le commun du peuple, si c'est la coutume, sans l'établir aux lieux elle n'est pas établie.

XIII. Si le concours du peuple étoit si grand que le Célébrant ne pût commodément l'as- perser, quelques Prêtres revêtus de surplis et d'étole, accompagnés chacun d'un Acolyte portant le bénitier, pourroient, suivant la coutume des lieux, faire l'aspersion des deux côtés de l'église.

\I V. Il faut uéanmoins remarquer que l'as- persion du Clergé, et même autaut que faire se peut, celle du peuple, doit être faite par celui qui célèbre ensuite la Messe solennelle J si ce n'est l'Evêque, conformément au missel et au cérémonial, et suivant un décret de la S. R. C. du 27 novembre 1732. Que si pour quelque nécessité particulière un autre Prêtre que celui qui doit célébrer , faisoit l'aspersion, il ne seroit pas accompagné des Ministres sa- crés , mais seulement d'un Acolyte.

XV. Si un Prêtre Assistant doit servir à la Messe, il n'assiste pas à l'aspersion de l'eau bénite ; mais vers la tin de l'oraison il vient au

O 5

322 DE L'ENCENSEMENT.

sanctuaire , il se revêt de la chape en même temps que le Célébrant prend la chasuble et le manipule.

ARTICLE VI.

De l'Encensement,

ï. JLje Célébrant bénit toujours l'encens en le mettant dans l'encensoir, excepté le Vendredi- Saint, et lorsqu'il doit ensuite encenser seule- ment le S. Sacrement. Il met et bénit trois fois de l'encens dans l'encensoir à l'autel durant la Messe solennelle. ï. Avant l'introït 2. Avant l'évangile. 3. Après l'Offertoire , excepté à la Messe des Morts, enlaquelleil n'en met qu'une fois, savoir , à l'offertoire. A Vêpres et à Lau- des il bénit seulement une fois de l'encen3 pendant Magnificat et durant Benedictus : il le bénit encore à la sacristie avant la Messe , et à l'absolution solennelle pour les Morts, aussi bien qu'aux enterremens. Or-, toutes les fois qu'il met et bénit l'encens dans l'encensoir , comme aussi lorsqu'il encense l'autel , soit à la Messe , soit à Vêpres ou à Laudes , il observe avec ses Officiers ce qui a été dit sur ce sujet dans la Messe solennelle, part. 2. art. 3. n. et 5. Pour ce qu'il y a de particulier à l'encen- sement de l'offertoire, cela est rapporté en la même part. art. 7. n. 9. et ce qui regarde le S. Sacrement exposé est expliqué ensuite

art. 12. n.

IL Pour bien encenser , soit l'autel , soit

DE l'encensement. 323

Îe3 personnes, il faut , selon le cérémonial , liv. i. ch. 23. se comporter dans cette action avec gravité et bienséance , ne faisant aucun mouvement particulier du corps ni de la tête , ni de la main gauche , laquelle on doit tenir cependant appuyée sur la poitrine sans la re- muer; et pour la main droite, il la fait tenir proche du cercle de l'encensoir, du moins lorsqu'on encense le dessus de l'autel; et sur- tout lorsqu'on encense l'hostie et le calice; il faut avancer l'encensoir avec le bras posément et sans bruit ver3 la chose ou les personnes qu'on encense en particulier, puis la retirant à soi, ramener l'encensoir tant soit peu sous le bras droit avec une pause convenable. De plus, lorsqu'on encense l'autel, il faut faire autant de pas qu'on donne de coups d'encen- soir, afin que la main et le pied s'accordent dans un égal mouvement. Enfin on doit pren- dre garde que lorsque le missel et le cérémo- nial disent qu'il faut distribuer les coups d'en- censoir sur l'autel, selon que les chandeliers sont disposés , cela s'entend supposé qu'il y ait trois chandeliers de chaque côté de l'autel; mais s'il y en avoit moins , il ne faudroit pas pour cela diminuer le nombre des encen9e- mens, parce que ce ne sont pas les chandeliers qu'on encense , mais le dessus de l'autel; etpour cette raison on ne doit pas en l'encensant élever la main vers les chandeliers, comme l'on fait vers la croix et les reliques, mais seu- lement conduire l'encensoir avec la main d'uoe égale hauteur, comme si l'on vouloit tirer une ligne sur l'autel.

III. L'encensement des personnes se fait

O 6

524 DE L'ENCENSEMENT.

lrois fois durant la Messe, i. Avant l'introït , l'autel étant encensé , le Diacre encense seu- lement le Célébrant; mais si l'Evêque diocé- sain, ou l'Archevêque dans sa Province, ou un Cardinal en tous lieux , assiste à la Messe avec la mitre et la chape , il est encensé par son Prêtre Assistant après le Célébrant, le- quel en ce cas n'est encensé que de deux coups. Que si l'Evêque ou quelqu'un des sus- dits Prélats n'est qu'en rochet et camail , il n'est point alors encensé , mais seulement le Célébrant. 2. Après l'évangile le Célébrant seul est encensé par le Diacre. Que si l'Evê- que diocésain ou qu'eîqu'un des Prélats ci- dessus nommés est présent avec la chape et la mitre , il est seul encensé à l'exclusion du Cé- lébrant; mais s'il n'assiste qu'en rochet et ca- mail x ni lui ni le Célébrant ne sont pour lors encensé. 3. Après l'offertoire , l'autel ayant été encensé , et puis le Célébrant avant tout autre , de quelque qualit' qu'il soit, le Diacre fait l'encensement géne-al de tout le chœur en la manière qui a été ci-devant rapportée, part. 2. art. 7. m 1 r. Mais pour l'ordre qu'il faut gar- der dans l'encensement des personnes d'émi- nente dignité, soitEcclésiastiques, soit Laïques, lorsqu'elles se rencontrent à la Messe ou aux Vêpres solennelles , voici succintement ce qu'on en peut dire conformément au cérémo- nial , liv. 1. ch. 23. et aux meilleurs Auteurs. IV. Entre les personnes Ecclésiastiques on encense premièrement les Cardinaux après le Célébrant, et entre ceux-là un Cardinal L égat , s'il y en a, avant les autres : après les Cardi- naux on encense un Légat Apostolique dans

DE L'ENCENSEMENT. Î2d

le lieu de sa Légation; l'Archevêque de la Province , l'Evêque diocésain, puis les Arche- vêques et Evêques étrangers; et après tous ceux-là le Prêtre Assistant et les Diacres d'honneur, s'il y en a, et enfin les Dignités, les Chanoines , les Abbés bénis , s'il s'y en ren- contre , le grand Vicaire de l'Evêque , selon la coutume des églises , les Béuéficiers inférieurs , et le reste du Clergé; et enfin le Sous-Diacre et le Diacre de l'évangile. Pour les personnes laïques , les Rois sont encensés immédiatement après le Célébrant avant les Cardinaux , les Archevêques et le3 Evêques. Les Princes même Souverains et les Gouverneurs de Pro- vinces sont encensés immédiatement après l'E- vêque; les Patrons des églises et autres Sei- gneurs dans leurs terres, sont encensés après le Clergé et avant le reste du peuple. Les Reines et les grandes Princesses sont encen- sées au lieu et en la manière qu'on encenseroit leurs maris s'ils étoient présens. Il faut néanmoins avoir égard aux coutumes louables de3 lieux, touchant l'encen3ement des per- sonnes , afin de conserver la paix , autant qu'il est possible, entre les Ecclésiastiques et les Laïques.

V. Quant au nombre des encensemen9 , il doit être réglé suivant la qualité des choses et des personnes qu'on encense, comme dit le cérémonial au lieu ci-dessus marqué. Suivant cela, I. le S. Sacrement, la croix de l'autel, le Célébrant, les Cardinaux, les Archevêques, les Evêques, comme aussi les Abbés, même les Commandataires dans leurs propres églises ; les Rois, les Princes et les Gouverneurs de

326 de l'ekcensement.

Provinces sont encensés de trois coups. 2. Les Dignités, les Chanoines, le Prêtre Assistant, les Ministres sacrés, les Chapiers, comme aussi les Cure's et autres Supérieurs des églises moins considérables , quand ils n'officient pas , sont encensés de deux coups. Les Bénéficiera Prêtres, et dans les moindres églises tous les Prêtres sont encensés d'un coup, et le reste du Clergé sans s'arrêter. Les Patrons des églises et les Seigneurs dans leurs terres , sont encensés par le Thuriféraire d'un ou deux coups, suivant la coutume des lieux. Z. En présence des Evêques étrangers , d'un Nonce qui n'a pas le pouvoir de Légat, ou qui est hors les limites de sa Légation , d'un Abbé Commendataire en sa propre église , et d'un Vice-Roi ou Gouverneur de Province, le Cé- lébrant , quoiqu'il ne soit pas Evêque , est encensé comme eux de trois coups à l'ordi- naire , et de deux seulement en présence de l'Evêque diosésain , ou de l'Archevêque de la Province , ou d'un Légat Apostolique dans le lieu de sa Légation, ou d'un Cardinal en tous lieux, et quand l'Evêque propre assiste à la Messe en présence d'un Légat ou d'autres Cardinaux , il n'est encensé que de deux coups , de même que le Célébrant, comme aussi les Princes et gouverneurs de Provinces qui s'y rencontrent alors : et en ce cas auquel l'Evê- que propre est encensé seulement de deux coups, les Dignités, les Chanoines, les Mi- nistres sacrés , et les Chapiers ne sont encen- sés que d'un coup chacun , et le reste du Clergé tout de suite sans s'arrêter.

VI. Celui qui encense fait une inclination

de l'encensement. 327

avant et après à chacun de ceux qu'il encense en particulier, lesquels s'inclinent en même temps vers lui ; et cette inclination doit être moindre de la part de ceux qui sont encensés , à proportion que ceux-ci les surpassent en di- gnités; et au contraire elle doit être moindre de la part de celui qui encense , et plus pro- fonde du côté de ceux qui sont encensés à mesure que ceux-ci sont moins dignes que lui. Pour ceux qu'il encence en commun et sans s'arrêter, il les salue au commencement d'une inclination commun , à laquelle ils répondent de leur part. L'Evêque propre, ou le Légat donnent la bénédiction à celui qui les encense et ne lui font aucune inclination , non plus que les autres Prélats. Le Célébrant n'en fait point aussi au Diacre qui l'encense à la Messe , comme il a été dit en son lieu ; mais bieo au premier Chapier qui l'encense à Vêpres.

Vil. Ceux qui sont encensés doivent être debout et découverts , à la réserve de l'Evê- que qui est quelquefois encensé avec la mitre , mais toujours debout, n'y ayant que le Souve- rain Pontife qui soit encensé assis et par son Assistant à genoux. Chacun de ceux qui sont encensés en particulier, doit auparavant dé- férer l'honneur de l'encensement par une incli- nation de tête à celui qui le suit immédiate- ment ; ce que n'observent pas ceux qui sont encensés en commun , ou sans un inclination particulière , ni les Supérieurs envers les in- férieurs.

VIII. Lemême ordre qu'on garde pour l'en- censement du chœur après l'offertoire , doit être aussi observé à Vêpres, pendant Magni-

328 de l'encensement.

ficat , et à Laudes durant Benedictus , excepté que le Célébraut e9t encensé au chœur aus- sitôt qu'il est retourné à sa place, et non pa9 à l'autel, si ce n'est que l'Evêque diocésain soit présent, comme il a été dit dans l'art. 5. des Vêpres solennelles, et que l'encensement du chœur se fait à la Messe par le Diacre , et à Vêpres par le Thuriféraire, à la réserve du Célébrant ou Officiant, et des Cardinaux, Lé- gats Apostoliques et Evêques présens qui n'ont point de Prêtre Assistant, lesquels sont encen- sés par le premier Chapier , comme aussi les Rois , les PrincesSouverains ou du Sang Royal , les Gouverneurs de Provinces , les Reines et les grandes Princesses.

IX. Si le Clergé étoit si nombreux que l'en- censement du chœur ne pût être aisément achevé avant la tin de la préface à la Messe , ou avant le commencement de l'oraison à Vêpres et à Laudes, en ce cas on pourroit encenser le chœur sans s'arrêter , faisant auparavant une inclination commune à tous ceux de chaque côté, ou bien l'on pourroit encenser tous le9 Prêtres d'un coup chacun sans inclination particulière avant et après, et tous les autres sans s'arrêter , suivant, la coutume des lieux ; mais les Prélats, le Supérieur du lieu, les Chapiers , les Ministres sacrés et les autres personnes considérables ci dessus spécifiées , doivent toujours être encensées en particulier , selon le rang de leur dignité et séance, avec une inclination avant et après.

DE LA PAIX. 3a^

ARTICLE VII. De la Paix.

I. J-ja cérémonie de la paix convient à toutes les Messes soit solennelles, soit privées ( les Messes des Morts, et celles du Jeudi et du Samedi-Saint exceptées ) , pourvu qu'il y ait des personnes présentes qui la puissent et doi- vent recevoir, selon ce qui est dit au nombre suivant.

II. On donne la paix avec un baiser mutuel ou avec un instrument de quelque matière précieuse, sur lequel est gravée l'image du Crucifix , et auquel doit être attaché un voile de lin ou de soie de la couleur des ornemens. On ne la donne avec le baiser qu'à la Messe solennelle et seulement aux personnes Ecclé- siastiques; maii on la donne avec l'instrument tant à la Mes9e solennelle qu'à la Messe basse :;ux Laïques illustres du rang de ceux que le Diacre a coutume d'encenser en particulier ; quoiqu'en plusieurs églises de France on la donne aussi aux Evêques avec l'instrument , quand ils n'ont point auprès d'eux d'Ecclé- siastique considérable qui leur serve de Prêtre Assistant; mais on ne la doit jamais donner à personne avec la patène , suivant la défense de Pie V. Epist. ad Arch. Tarrac.

III. Avant que de présenter aux assistans l'instrument de la paix aux Messes basses, le Célébrant le baise, disant Pax tecum, et le Clerc ayant répondu Et cum spiritu tuo , le

350 DE LA PAIX.

porte ensuite aux personnes ci-dessus nom- mées. Mais aux Messes solennelles celui qui a reçu immédiatement la paix du Célébrant, le doit baiser avant qu'on le porte au chœur 5 ce qui se fait de cette sorte. Le Diacre ayant reçu la paix du Célébrant , la donne au Sous-Diacre comme il a été dit à la Messse solennelle, p. 2. art. 9. n. 3. Puis il reçoit du Cérémoniaire l'instrument de la paix qu'il baise sans dire Fax tecum , et le lui rend aussitôt. Ensuite le Cé- rémoniaire l'ayant essuyé avec le voile , le porte au chœur accompagnant le Sous-Diacre auquel il le donne quand il est temps de le présenter à ceux qui le doivent baiser , selon l'ordre que le Diacre garde dans l'encensement des mêmes personnes , c'est-à-dire , avant ou après le Clergé. Sur quoi il faut remarquer que lorsque le Sous-Diacre doit donner la paix avec l'instrument à quelques personnes considéra- bles , avant que de la donner au Clergé par le baiser , il reçoit lui-même cet instrument du Diacre , et le porte depuis l'autel jusqu'à leur place; et après qu'ils l'ont baisé , il le rend au Cérémoniaire : mais s'il doit auparavant donner la paix au Clergé , il observe ce qui a été dit ci-dessus. S'il y a quelques autres Laïques qui n'aient pas été encensés en particulier par le Diacre , et auxquels selon la coutume des lieux, ou par l'ordre de l'Evêque, on doive porter la paix , le Cérémoniaire ou le Thuri- féraire la leur présente ensuite avec le même instrument. Le Diacre ne la donne jamais à personne hors de l'autel.

IV. On ne donne la paix par le baiser qu'à ceux qui sont debout , et seulement au pre-

DE PAIX. 3îl

mier de chaque ordre d'un côté et d'un autre du chœur , s'il y a plusieurs ordres différens dans le Clergé , commençant toujours par les plus dignes ; comme par le premier Chanoine de chaque côté , s'il y en a , ou s'il n'y a point de Chanoines , par le premier Prêtre ; puis par le premier Bénéficier , et ensuite par le premier Clerc de part et d'autre , faisant les révérences convenables à l'autel toutes les fois qu'on passe par le milieu du chœur. Le premier de chaque ordre qui a reçu la paix, la donne à son plus proche voisin de même ordre , comme le premier Chanoine d'un côté au second du même côté , jusqu'au dernier Chanoine qui ne la donne à personne, et ainsi des autres rangs. Celui qui donne la paix avec l'instrument, le présente en particulier à cha- cun de ceux qui la doivent recevoir , l'es- suyant à chaque fois . et ceux-ci le baisent, sans s'inviter l'un l'autre , ce que ne font pa3 non plus ceux qui reçoivent la paix par le baiser.

V. Celui qui donne la paix , soit avec le baiser , soit avec l'instrument , ne doit faire auparavant aucune révérence à celui qui la reçoit , de quelque qualité qu'il puisse être , mais seulement après , selon le cérémonial , 1. I. ch. a4 et 29. Et la révérence qu'il fait alors est plus ou moins grande , selon la dig- nité des personnes à qui il a donné la paix , lesquelles lui rendent aussi avant et après un salut proportionne' à sa dignité. De plus celui qui donne la paix dit ces paroles , Pax tecum , et celui qui la reçoit Et cum spiritu tuo ; et si c'est par le baiser , ils s'embrassent mutuel-

332 DE LA PAIX.

iement , le premier mettant les bras par-des- sus, et le second par-dessous, et approchant ensemble tant soit peu leurs joues gauches.

VI S'il y a un Prêtre Assistant, il donue la paix au chœur au lieu du Sous- Diacre , ainsi qu'il a été dit part. 2. art. 9. n. 9. Et si l'Evêque dioce'sain ou quelqu'autre Prélat est présent, on lui doûne la paix en la manière qui a été rapportée dans la même part. art. i3. n. 17. et aux suivans. Mais si plusieurs Prélats de divers rangs assistent ensemble à la Messe solennelle, on donne la paix au pre- mier de chaque rang , comme au premier Cardinal, puis au premier Evêque, etc. les- quels la donnent ensuite à ceux de leur même rang, ainsi qu'il a été dit ci dessus n. 4. , si ce n'est que le3 sie'ges de quelques uns du même rang fussent trop écartés des autres , auquel cas il la faudroit donner au premier de chaque banc. Que si la coutume du lieu est de donner la paix aux Pre'lats avec un instrument , on le présente à baiser à chacun en particulier, suivant l'ordre prescrit à l'encensement.

ARTICLE VIII.

De la Communion générale.

I. ,/Y.PRÈs que le Célébrant a pris le précieux Sang, le Cérémoniaire, portant la nappe de communion, vient avec le Thuriféraire à sa gauche vers le milieu de l'autel , ils s'y mettent à genoux sur le pavé , et y restent jusqu'à ce que le Célébrant ait dit Indulgentiam , eU,

DE LA COMMUNION GENERALE 333

ayant fait ensuite la génuflexion sur le pavé , ils vont se mettre à genoux aux deux coins du marchepied , le Cérémoniaire du côté de l'épître, et le Thuriféraire du côté de l'évan- gile , la face tournée l'un vers l'autre , et tiennent ainsi la nappe étendue devant les communians. Quelques Clercs du chœur viennent tenir les flambeaux , pendant que ceux qui les portent commuuient. Aussitôt que le dernier Agnus Dei a été chanté au chœur , ceux du Clergé qui doivent commu- nier ayant reçu la paix , laissent leurs bonnets en leurs places , et vont , sans saluer personne, devant L'autel , deux à deux les mains jointes , formant deux rangs au milieu du chœur , de- puis les degrés de l'autel jusqu'au lutrin , étant arrivés , ils se mettent tous en même temps à genoux ; et s'ils ne peuvent tous tenir dans cet espace, ceux qui restent se tiennent à genoux en leurs places , et ils suivent les autres , lorsque les derniers se sont avancés vers l'autel , mais ceux qui ne doivent pas communier demeurent debout en leurs places comme il est dit ci-après.

II. Le Célébrant , après avoir pris le pré- cieux Sang , met le calice sur le corporal , sans y faire verser du vin pour la purification , et le S0113- Diacre l'ayrant aussitôt couvert de la pale change de place avec le Diacre , faisant tous deux en partant et en arrivant la génuflexion aux côtés du Célébrant , sans en faire au mi- lieu. Que si le Diacre étoit passé auparavant au côté de l'épître pour découvrir le calice au défaut du Sou9-Diacre, qui ne seroit pas re-

554 Ï>E LA communion

venu du chœur asseï tôt pour cela ; en ce cas ils n'auroient pas besoin de changer de place, le Sous-Diacre étant pour lors monté à son re- tour au côté de l'évangile, comme il a été dit en la Messe solennelle.

III. S'il faut tirer le ciboire du tabernacle, îe Célébrant se retire un peu au côté de l'é- vangile, ayant à sa gauche le Sou3- Diacre de- bout et tourné comme lui vers l'autel; mais avant que de partir du milieu , il fait une in- clination de tête à la croix , ou une génuflexion s'il y avoit des hosties consacrées sur l'autel , et cela en même temps que les deux Ministres sacrés font leur seconde génuflexion à ses côtés lorsqu'ils changent déplace. Ensuite le Diacre met le calice un peu au-delà du milieu du corporal vers le côté de l'évangile, ouvre le tabernacle, fait la génuflexion { le Célébrant et le Sous-Diacre se mettant en même temps à genoux au lieu il sont) , puis il tire le ci- boire , le découvre, fait derechef la génu- flexion, et se retire au côté de l'épitre sur le second degré, étant debout, les mains join- tes , et médiocrement incliné vers le Célébrant , selon le cérémonial , liv. ■>. ch. 29. il dit le Confiteor. Cependant le Célébrant et le Sous- Diacre qui est derrière lui sur le marchepied , s'étant relevés dès que le Diacre a fait la gé- nuflexion après avoir découvert le ciboire , ils demeurent debout la face tournée vers le côté de l'épitre , le Sous-Diacre étant pour lors sur le second degré derrière le Célébrant , mais s'ildoit communier, il se tient à genonx comme les autres pendant le Confiteor da Diacre ,

GÉNÉRALE. 355

«avoir, sur le bord du marchepied, au même lieu il a coutume de communier, un peu retiré vers le côtés de l'évangile.

IV. Si le Célébrant a consacré des hosties dans un ciboire, il ne se met point à genoux , parce que le Diacre n'ouvre point le taber- nacle, mais ayant fait seul la génuflexion, il met d'abord le ciboire au milieu du corporai et le découvre; puis il fait derechef la génu- flexion avec le Célébrant et le Sous-Diacre , lesquels se retirent incontinent vers le côté de l'évangile , suivant ce qui a été dit au nombre précédent , et le Diacre au côté de Pépître sur le second degré. Que si les hosties étoient sur le corporai et qu'il les fallût seule- ment mettre sur la patène, ce qu'on ne doit faire que quand elles sont en fort petit nombre , le Célébrant les mettroit lni-même dessus , avec une génuflexion avant et après, les Mi- nistres sacrés la faisant en môme temps à ses côtés pour changer de place , s'il est nécessaire , et le Diacre ayant fait la seconde génuflexion à la droite du Célébrant, descendroit aussitôt sur le second degré au côté de l'épître pour r dire le Confite or.

V. Après que le Diacre a achevé le Con- fiteor, le Célébrant dit au même lieu d'uue voix intelligible , Misereaturvestrî,etc. Indul- gentiam absolutionem , etc. faisant le signe de la croix de la main droite 9ur les Coramuniaos , et tenant la gauche appuyée sur la poitrine ; à quoi le Diacre seul répond au nom de tous avec les cérémonies ordinaires , de mène qu'il a dit pour tout le Confiteor ; c'est pourquoi il n'est pas nécessaire que les autres le récitent

336 DE LA COMMUNION

en particulier , ni fassent ensuite le signe delà croix , ni frappeut la poitrine , soit au Confi- teor , soit au Domine non sum dignus. Puis si le Diacre doit communier , il se met à ge- noux sur le bord du marchepied, vers le milieu de l'autel , à la droite duSous-Diacre ; si celui- ci doit aussi communier , comme il est très-à- propos que l'un et l'autre le fassent , confor- mément au Concile de Trente , ses9.a3. ch. 1 3. et au cérémonial, liv. i.ch. 9. et liv. 2. ch.3i. si ce n'est qu'étant Prêtres ils veuillent célé- brer;mais s'ils ne communient pas,ils changent de place incontineot après que le Célébrant a dit Indulgentïam , etc. faisant seulement la gé- nuflexion au milieu l'uu derrière l'autre sur leur degré , et montant aussitôt auprès du Cé- lébrant , savoir le Diacre au côté de l'évangile, et le Sous-Diacre à celui de l'épître , ils demeurent tous deux médiocrement inclinés vers le S. Sacrement , pendaut que le célé- brant dit Domine non sum dignus , le Diacre seul frappant pour lors sa poitrine au nom de tous , et puis prenant la patène , comme il est dit ci- après n. 8.

VI. LeCélébrantayant dit Inclulgentiom,elc. retourne au milieu de l'autel, fait la génuflexion prend le ciboire de la main gauche et met une hostie de la droite , qu'il tient un peu élevée sur le ciboire , sans en séparer la main , et «'étant tourné à droite v ers les commuuians , il dit Ecce Agnus Dei , etc. se comportant en cette action, comme il a été plus amplemeut déclaré dans la Mecse basse , part, 1. art. 10. n. 18. et les suivans.

Y II. L'ordre que le Clergé observe pour

ia

GÉNÉRALE. SÎ7

îa communion est celui-ci. i. Le9 deux Mi- nistres sacrés communient avant tous , si ce n'est que quelque Evêque désirât communier , comme il est dit ci-après, t. Les Prêtres sui- vent , s'il y en a qui veuillent communier , auquel ca9 ils prennent une étole pendante sur le surplis , et marchent deux à deux selon leur raug. Que si quelques-uns d'entre eux sont reveius de chapes , ils communient avec l'étole par-dessous la chape avant les autres Prêtres. 3. les Chapiers qui ne sont pas Prêtres commuuient aussi deux à deux avant les Dia- cres et les Sous Diacres qui n'ont que le sur- plis , quoique ceux-là ne fussent que Clercs. 4. Les Diacres et les Sous- Diacres commu- nient ensuite de la même manière , selon le rang de leurs Ordres. 5. Les petits Officiers de l'autel , savoir , premièrement les deux Acolytes, ensuite les Porte- flambeaux (s'ils sont différens des Acolytes ) , deux à deux selon leur rang, quand ils sont plusieurs. Que si quelqu'un d'eux ne commuuioit pas , son compagnon dans le même office ne se joindroit pas aux Officiers qui suivent , pour ne point troubler leur rang, mais aux autres du Clergé. 6. Les Clercs du chœur viennent après tous les Officiers , deux à deux comme les pré- céden9.

VIII. Pour la manière de recevoir la com- munion , on observe ce qui suit. 1. Les deux Ministres sacrés communient les premiers , suivant ce qui a été dit au nombre précédent , et pendant cette action ils ont les mains éten- dues par-dessous la nappe, la tête droite , les yeux modestement baissés , et avancent un Tom. I. P

338 DE COMMUNION

peu la langue sur la lèvre d'en bas pour rece- voir la sainte Hostie, qu'ils tâchent d'avaler bientôt après sans répondre Amen au Célé- brant , puis ayant fait ensemble la génuflexion au même lieu sur le bord du marchepied ,. sans faire aucune révérence au Célébrant , le Diacre passe au côté de l'évangile, et le Sous- Diacre à celui de Tépître , tous deux prenant en passant la nappe de la communion des mains de l'Acolyte qui la tient de chaque côté, et la lui rendant aussitôt qu'ils sont montés sur le marchepied. Ils ne font point d'autre génuflexion en arrivant ; mais ils assistent de- bout aux deux côtés du Célébrant durant la communion, pendant laquelle le Sous-Diacre a toujours les mains jointes , et le Diacre tient la patène de la main droite sous le menton de ceux qui communient , ayaat l'autre appuyée sur la poitrine , l'expérience ayant fait voir la nécessité de cette précaution. 2. Le Diacre et le Sous-Diacre ayant communié , tous ceux du Clergé qui sont à genoux en deux rangs au milieu du chœur , se lèvent et ceux qui dans la suite y viennent après eux pour communier , ne s'y mettent pas à genoux. En même temps <me le Diacre et le Sous-Diacre font la génu- iîexion après avoir communié , les quatre pre- miers de ceux qui sont au milieu du chœur pour communier , font la génuflexion deux à deux sur le pavé. Ensuite les deux premier* montent ensemble sur le secoud degré , et s'étant mis à genoux sur le marchepied comme le Diacre et le Sous-Diacre , ils reçoivent de la même façon la sainte Hostie. 3. Aussitôt que les deux premiers ont communies, ils se lèvent ,

GÉNÉRAL F. . 3.^9

et sans faire la génuflexion sur le marchepied , ils se tournent en face l'un vers l'autre, et descendent sur le pavé* en s'écartant, pendant que les deux qui suivent immédiatement mon- tent tout droit sur le second degré , ils se mettent à genoux sur le marchepied pour communier, les deux premiers étant descen- dus en bas fout la génuflexion sur le pavé avec les deux suivans qui sont au milieu d'eux. Puis les deux qui ont communié retournent au chœur en leurs places , comme ils en sont venus, et les deux autres qui ont fait la génu- flexion avec eux demeurent debout au bas des degrés , afin de monter aussitôt que les deux précédens qui sont à genoux sur le marchepied en descendront après avoir communié: et lors- que ceux-ci sont descendus , ils font comme les premiers la génuflexion sur le pavé avec les deux suivans qui se joignent au milieu d'eux , et se comportent pour le reste de la manière qui a été dite , comme font ensuite tous les autres. Et pour comprendre en peu de mots toute cette cérémonie , il faut seulement remarquer qu'aussitôt que deux ont commu- nié, et qu'ils se lèvent pour descendre , le3 deux premiers qui sont en bas et qui doivent avoir déjà fait la génuflexion sur le pavé, mon- tent sur le même degré , et les deux autres qui suivent s'approchent de l'autel et font la gé- nuflexion sur le pavé , au milieu de ceux qui ont communié ; et de cette façon le Prêtre continue sans retardement la communion du Clergé.

IX. Si le Célébrant doit communier le peu- ple après le Clergé , il descend pour cet effet

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54O DE LA COMMUNION

au balu3tre sans être accompagoé des Acolyte^ qui portent les flambeaux, mais seulement des Ministres sacrés et de ceux qui tiennent la nappe de la communion.

X. Ceux du Clergé qui ne doivent pas com- munier se tiennent debout en leurs places pen- dant le Confiteor , etc. comme il est expres- sément porté dans le cérémonial , liv. 2. ch. 29. Et lorsque le Célébrant se tourne vers les com- munians , disant Ecce Agnus Dei , etc. ils se mettent à genoux aussi bien que les autres ; et tous ceux qui sont au chœur , soit qu'ils aient communié ou non , demeurent en cette posture jusque sur la fin de la communion , ainsi qu'on le pratique à Rome , et qu'on l'infère claire- ment du même cérémonial , liv. 2. ch. 3o. Mais parce que suivant la rubrique du missel , tit 10. d. 9. on doit cependant chanter l'antie, nne ap- pelée communion , et qu'il est requis pour cela que le Clergé soit debout en présence du S. Sacrement qui est alors exposé , tout le chœur doit se lever et chanter cette antienne vers la fin de la communion du Clergé ou du peuple , lorsqu'il ne reste plus guère de personnes à communier , en sorte que l'antienne étant achevée , le S. Sacrement soit renfermé dans le tabernacle , et le chœur ne soit point obligé de se remettre après à genoux.

XL Si quelque Cardinal ou Évêque doit communier , il le fait avant les Ministres sa- crés , et même avant qu'on dise le Confiteor. Le Cérémoniaire et quelques- uns des plus dignes du chœur avec ses Chapelains ou Au- môn.ers lui ayant fait la révérence devant sa place , l'accompagnent jusqu'à l'autel , le

GÉNÉRALE. S^î

Cérémoniaire marchant devant et les autres suivant deux à deux le Prélat , lequel ayant adoré le S. Sacrement à genoux au-dessous des degrés de l'autel , monte sur le marchepied il reçoit la communion. Cependant deux de ses Chapelains ou des plus dignes du chœur tien- nent la nappe de la communion devant lui, et les autres demeurent en bas à genoux. Le Célébrant ne dit point auparavant Ecce Agnus Dei, ni Domine non sum dignus; mais seule- ment Corpus Domini nostri , etc. Le Prélat ayant communié, preod, s'il veut, au même lieu la purification dans un calice particulier, que le plus digne de ceux qui l'ont accom- pagné lui met entre les mains , et le même lui présente ensuite un purificatoire blanc ou une serviette pour essuyer sa bouche. Puis le Prélat s'étaDt levé , fait la révérence à l'autel , et retourne à sa place comme il étoit venu, et ceux qui l'accompagnent observent , tant avant qu'après , les révérences requises à l'autel et au Prélat.

XII. Durant la communion du Clergé ou du peuple , il n'est pas à propos de chanter au chœur autre chose que l'antieune appelée communion. Que si le nombre des commu- nians est fort grand, on peut cependant jouer de l'orgue d'un ton grave et dévot , si le temps le permet.

XIII. La communion étant achevée, le Cé- lébrant retourne au milieu de l'autel avec ses deux Ministres à ses côtés, qui lèvent en mon- tant le devant de ses vêtemens, et étant arrivé, il met le ciboire sur le corporal , frottant dou- cement le pouce et l'indice de la droite l'un

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42 DE LA COMMUNION

contre l'autre dessus pour faire tomber les fragmens, et le Diacre laisse la patène au même lieu, puis tous troisfont aussitôt la génuflexion, les Ministres sacrés changent de place , le Sous-Diacre passant au côté de l'évangile , il se met à genoux avec le Célébrant , et le Diacre au côté de Pépître , il fait derechef la génuflexion ; ayant couvert le ciboire , il le met dans le tabernacle , fait une autre génu- flexion, et 3'étant relevé ( le Célébrant et le Sous-Diacre se levant en même temps que lui ) il ferme à clef le tabernacle, met le calice au milieu du corporal, le découvre et change de place avec le Sous-Diacre, faisant tous deux les génuflexions requises aux côtés du Célé- brant , lequel étant retourné au milieu avec une inclination de tête à la croix, fait aussi- tôt la purification du calice et le reste qui a été dit à la Messe solennelle , art. 9. n. 7. Ceux •qui tiennent la nappe de la communion font la génuflexion sur le pavé devant le milieu de l'autel en même temps que le Célébrant la fait avec les Ministres sacrés après avoir mis le ciboire sur le corporal , et se retirent ensuite vers la crédence, ils sont à genonx jusqu'à ce que le Diacre ait remis le ciboire dans le tabernacle. Le Thuriféraire a soin de plier la nappe de la communion , et de la remettre sur la crédence. Les Porte-flambeaux vont à la sacristie dès que le ciboire est enfermé dans le tabernacle , observant les révérences mar- quées au lieu ci-dessus allégué , art. 8. n. 8.

XIV. Si pour quelque cause raisonnable le Célébrant donne la communion au Clergé ou au peuple après la Messe solennelle , il re-

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retenant seulement son étole croisée par- devant , si ce n'est qu'elle soit de couleur noire , auquel cas il la change en une autre de la couleur de l'office du jour. Les Ministres sa- crés quittent leurs ornemens et les Chapiers leurs chapes ; et s'ils doivent communier, ils le font selon le rang de leurs Ordres , étant seulement revêtus de surplis. Le Célébrant observe en toute cette action les mêmes céré- monies qui ont été marquées dans la Messe basse, part. i. art. io. n. 18. et le Clergé qui est au chœur demeure à genoux durant toute la communion , s'ils n'est occupé à chanter quelqu'une des Heures canoniales, auquel cas il se tient debout, comme il a été dit ci-dessus, art. 4. n. 1 5.

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ARTICLE ÏX.

De l'Exposition du S. Sacrement.

I. »3i l'on expose le S. Sacrement hors le temps de quelque office solennel ; le Clergé étant assemblé au chœur , ou auprès de l'autel , et les cierges ayant été allumés par les Acolytes , l'Officiant part de la sacristie avec ses Officiers en cet ordre. Le Thuriféraire marche le pre- mier portant la navette et l'encensoir non fu- mant. Deux Acolytes le suivent avec deux flambeaux ; puis le Cérémoniaire avec un rituel pour l'Officiant ; ensuite le Sacristain , s'il est

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342 DE COMMUNION

contre l'autre dessus pour faire tomber les fragmens, et le Diacre laisse la patène au même lieu, puis tous trois font aussitôt la génuflexion, les Ministres sacrés changent de place , le Sous-Diacre passant au côté de l'évangile , il se met à genoux avec le Célébrant , et le Diacre au côté de l'épître , il fait derechef la génuflexion ; ayant couvert le ciboire , il le met dans le tabernacle , fait une autre génu- flexion, et s'étant relevé ( le Célébrant et le Sous-Diacre se levant en même temps que lui ) il ferme à clef le tabernacle, met le calice au milieu du corporal, le découvre et change de place avec le Sous-Diacre, faisant tous deux les génuflexions requises aux côtés du Célé- brant , lequel étant retourné au milieu avec une inclination de tête à la croix , fait aussi- tôt la purification du calice et le reste qui a été dit à la Messe solennelle, art. 9. n. 7. Ceux qui tiennent la nappe de la communion font la génuflexion sur le pavé devant le milieu de l'autel en même temps que le Célébrant la fait avec les Ministres sacrés après avoir mis le ciboire sur le corporal , et se retirent ensuite vers la cédence, ils sont à genonx jusqu'à ce que le Diacre ait remis le ciboire dans le tabernacle. Le Thuriféraire a soin de plier la nappe de la communion , et de la remettre sur lacrédence. Les Porte-flambeaux vont à la sacristie dès que le ciboire est enfermé dans le tabernacle , observant les révérences mar- quées au lieu ci-dessus allégué , art. 8. n. 8.

XIV. Si pour quelque cause raisonnable le Célébrant donne la communion au Clergé ou au peuple après la Messe solennelle , il re-

GÉNÉRALE. Z^S

tourne auparavant avec ses Officiers dans la sa- cristie, où il quitte sa chasuble et son manipule, retenant seulement son &ole croisée par- devant , si ce n'est qu'elle soit de couleur noire , auquel cas il la change en une autre de la couleur de l'office du jour. Les Ministres sa- crés quittent leurs ornemens et les Chapiers leurs chapes ; et s'ils doivent communier, ils le font selon le rang de leurs Ordres , étant seulement revêtus de surplis. Le Célébrant observe en toute cette action les mêmes céré- monies qui ont été marquées dans la Messe basse, part. 1. art. 10. n. 18. et le Clergé qui est au chœur demeure à genoux durant toute la communion , s'ils n'est occupé à chanter quelqu'une des Heures canoniales, auquel cas il se tient debout, comme il a été dit ci-dessus, art. 4. n. 15.

ARTICLE ÏX. De l'Exposition du S. Sacrement.

I. »3i l'on expose le S. Sacrement hors le temps de quelque office solennel ; le Clergé étant assemblé au chœur , ou auprès de l'autel , et. les cierges ayant été allumés par les Acolytes, l'Officiant part de la sacristie avec ses Officiers en cet ordre. Le Thuriféraire marche le pre- mier portant la navette et l'encensoir non fu- mant. Deux Acolytes le suivent avec deur flambeaux ; puis le Cérémoniaire avec un rituel pour l'Officiant ; ensuite le Sacristain , s'il est

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344 de l'exposition

Prêtre , ou au défaut , le Préfet de l'église avec une étole blaoche par- dessus le surplis portant la bourse des corporaux, s'il doit s'en servir , et la clef du tabernacle. Enfin l'Offi- ciant , revêtu d'une chape blanche outre le surplis et l'étole , marche le dernier , ayant lui seul la tête couverte et les mains jointes. S'ils passent devant le Clergé , ils le saluent, et étant arrivés au bas de l'autel , ils se ran- gent en droite ligne. Le Thuriféraire au côté de l'épître entre le Sacristain et le premier Acolyte , et le Cérémooiaire au côté de l'évan- gile entre l'Officiant et le second Acolyte. L'Officiant étant an milieu avec le Sacristain à sa droite , se découvre et lui donne son bonnet , que celui-ci reçoit avec les baisers ordinaires, le mettant aussitôt entre les mains du Cérémoniaire 5 puis tous font la génuflexion sur le pavé.

II. L'Officiant monte sur le second degré , et se met à genoux sur le bord du marchepied , il demeure quelque temps en prière ; et les petits Officiers se mettent à genoux au-dessous du plus bas degré. Cependant le Sacristain ayant fait une courte prière sur le second degré , monte à l'autel , il étend le corporal , s'il est nécessaire de mettre le S. Sacrement dessus , suivant ce qui est dit ci après n. 9. Il ouvre le tabernacle , fait la génuflexion d'un seul genoux , sans tourner le dos à l'Officiant ; et si le S. Sacrement est dans le soleil élevé sur son pied , eu sorte qu'il paroisse assez à l'entrée du tabernacle , il ne le tire pas dehors , mais il descend aussitôt sur le second degré , étant debout , il reçoit la navette du Thu-

DU S. SACREMENT. ?4 5

riféraire , et présente sans aucun baiser la cuiller à l'Officiant , lequel «'étant levé , met à l'ordinaire de l'encens dans l'encensoir , sans rien dire et sans le bénir.

III. Ensuite l'Officiant se met à genoux sur le marchepied , et ayant reçu l'encensoir du Sacristain , il encense de trois coups le S. Sa- crement avec une inclination profonde avant et après , le Sacristain qui est à genoux à sa droite sur le second degré s'incîinant avec lui , et soutenant le devant de sa chape durant l'encensement. Cependant les deux Chantre» entonnent 0 salutaris Hostia , etc. Uni trino- que Domino , etc. que le chœur poursuit jus- qu'à la fin.

IV. Le Sacristain ayant repris l'encensoir , le donne au Thuriféraire , puis il monte à l'autel , après avoir fait la génuflexion , il met le S. Sacrement au lieu il doit demeurer exposé avec un corporal dessous. Sur quoi il est à remarquer qu'il est à propo3 que ce lieu ne soit pas si élevé que lorsqu'on y met ou qu'on en retire le S. Sacrement, ou que l'on soit en danger de tomber , ou obligé de mettre les genoux ou les pieds sur l'autel , ce qui paroît indécent , quoique l'autel soit couvert d'un tapis.

V. Le Clergé ayant achevé de chanter , les deux Chantres entonnent le verset Panem de cœlo prœstitisti eis , à quoi le chœur répond Omne delectamentum in se habentem. Hors le temps Pascal et l'octave du S. Sacrement on ne doit point ajouter à ce verset Y Alléluia , par le décret de la S. R. C. du 5 juillet 1698. Puis l'Officiant s'étant levé sans dire Dominus

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546 DE L'EXPOSITION

robiscum , par le décret de la S. R. C. du 1$ juin 1665 , dit l'oraison Deus qui nobis sub Sacramento t etc. qu'il termine par cette courte conclusion Qui vivïs et régnas , etc. Le Sacris- tain soutient cependant le livre devant l'Offi- ciant , sans se lever, et l'ayant ensuite repris, îl le rend au Cérémoniaire.

VI. L'oraison étant dite , l'Officiant descend au bas des degrés, étant au milieu de ses Officiers , comme en arrivant , il fait avec eux la génuflexion à deux genoux sur le pavé avec une inclination profonde , puis tous s'en vont dans le même ordre qu'ils sont venus , mais l'Officiant ne se couvre point qu'il ne soit hors de la vue du S. Sacrement , quoiqu'il ait reçu son bonnet au bas de l'autel après avoir fait la génuflexioD.

Vlï. Si l'on expose le S. Sacrement immé- diatement avant la Messe solennelle , le Célé- brant et ses Ministres revêtus de leurs orne- mens ordinaires , vont à l'autel en la manière accoutumée ; et après avoir fait la révérence convenable au bas des degrés , les Ministres inférieurs se retirent en leurs places ils se omettent à genoux ; et l'Officiant avec les Mi- nistres sacrés monte sut le second degré et se met à genoux avec le Sous Diacre sur le bord du marchepied pendant que le Diacre ouvre le tabernacle ; puis il fait le reste comme ci- dessus ; le Diacre observant ce quia été dit du Sacristain. Les Chantres ayant dit 0 salutaris , etc. Uni trinoque , etc. n'ajoutent point le ver- set Panem de cœlo , etc. ni le Célébrant l'Orai- son , mais il commence aussitôt la Messe.

(V III, On en use de même à proportion quand

DU S. SACREMENT. 3^

on expose le S. Sacrement avant Vêpres , et l'on y observe de plus ce qui suit. L'Officiant avec ses Officiers salue le chœur en passant , et l'autel en arrivant au bas des degrés ; puis il monte avec les deux plus dignes Chapiers sur le second degré , le Cérémoniaire ayant aupa- ravant reçu leurs bonnets. Cependant celui-ci présente au Sacristain une étole , lequel l'ayant mise sur soi , monte à l'autel , ouvre le taber- nacle , comme il a été marqué au n. 2. et en- suite il se met à genoux sur le marchepied vers le coin de l'épître. Le premier Chapiers'étant levé , reçoit la navette du Thuriféraire , et pré- sente sans aucun baiser la cuiller à l'Officiant , lequel s'étant levé met à l'ordinaire de l'encens dans l'encensoir sans rien dire et sans le bénir. L'Officiant ayant encensé le S. Sacrement , comme il est marqué au n. 3. le Sacristain monte à l'autel et expose le S. Sacrement , comme il est marqué au n. 4. après quoi il rend son étole et se retire. Les Chantres ont eu soin d'entonner 0 salutaris , etc. Uni Irino- que, etc. sans ajouter le verset Panemdecœio , etc. l'Officiant ne dit point non plus l'oraison, mais il descend avec les deux plus dignes Cha- piers sur le pavé, ils font derechef la révé- rence convenable à l'autel, et ayant reçu leurs bonnets sans se couvrir, ils vont au chœur en la manière ordinaire, mais le Thuriféraire va à la sacristie porter son encensoir, et revient ensuite au chœur.

IX. Remarquez r. que si le soleil ne peut être enfermé tout entier dans le tabernacle il suffit de le séparer de son pied , si cela se peut, aisément , et le mettre dedans sur un corporal

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34$ DE L'EXPOSITION

sans en tirer la sainte Hostie , en sorte quç pour l'exposer il n'y ait autre chose à faire qu'à rejoindre ensemble les deux parties du soleil. Mais s'il ne peut être séparé de son pied , on peut envelopper la sainte Hostie jointe au croissant dans le corporal et l'enfer- mer ainsi dans le tabernacle , afin que sans y toucher immédiatement on la puisse mettre dans le soleil quand on la voudra exposer ; ou enfin si cela ne se pouvoit faire commodé- ment , on mettroit l'hostie toute préparée dans le ciboire , d'où on la tireroit sau9 l'exposer , sans omettre ensuite de laver le bout des doigts dont on l'auroit touchée. Or en tous ce3 cas le Sacristain ou autre destiné pour faire l'exposition , doit toujours étendre en arrivant le corporal sur l'autel pour y mettre le soleil avant que de faire encenser le S. Sacrement par l'Officiant.

X. Remarquez 2. que dans les églises il y a peu d'Ecclésiastiques , l'Officiant revêtu d'une chape , ou au moins d'une étole par- dessus le surplis , va à l'autel précédé d'un Thuriféraire , de deux Porte- flambeaux , et d'un Prêtre en surplis avec une étole , ou d'un Diacre avec une aube et une étole passée sous le bras droit ; et il observe avec eux ce qui a été dit ci-dessus. Que s'il n'y a aucun Prêtre m Diacre pour assister l'Officiant en cette action , il fait lui-même ce qu'ils feroient s'ils étoieut présens ; mais il doit en ce cas baiser l'autel en arrivant , et être au moius accom- pagné , s'il se peut , d'un Thuriféraire et de deux Porte-flambeaux, et avoir toujours l'étole, quoiqu'il ait la chape , suivant ce qui est dit ci- après ait. 10. n. 11.

DU S. SACREMENT. tyç

XI. Remarquez 3. qu'outre le jour de la fête du S. Sacrement et son octave , qui est le temps auquel l'église est particulièrement ap- pliquée à l'honorer , on peut encore l'exposer avec la permission de l'Ordinaire , pour les nécessités publiques , et pour d'autres sujets importans au bien de l'Eglise ; mais les besoins particuliers ni même la solennité des fêtes des saints Patrons ou Titulaires des églises , ne sont pas , selon le sentiment des plus graves Auteurs , des causes légitimes pour cette ex- position publique. Or, en quelque temps que l'on expose le S. Sacrement , on doit , après la dévotion qui est surtout requise eu cette action , observer soigneusement la décence convenable dans l'ornement de l'autel , selon ce qui a été dit part. 2. art. 12. et le Cérémoniaire doit avoir soin que toutes les choses requises pour cette action soient préparées en temps et lieu. Que si l'on étoit obligé par quelque nécessité de célébrer la Messe , ou l'office , ou les obsèques des Morts devant l'autel le S. Sa- crement seroit exposé , il faudroit auparavaut le remettre dans le tabernacle , jusqu'à ce que cet office funèbre fût achevé , comme on peut le conclure du décret de la S. R. C. du 2 dé- cembre 1684.

35.0 DE LA BÉNÉDICTION

ARTICLE X.

De la Bénédiction du S. Sacrement.

I. Jje Clergé étant assemblé au chœur ou aux enviroDs de l'autel , en sorte que les plus dignes en soient les plus proches , chacun tenant un cierge allumé , l'Officiant part de la sacristie accompagné des mêmes Officiers et dans le même ordre qui a été rapporté pour l'Exposi- tion en l'art, précédent ; et dès qu'il entre au chœur , il se découvre et salue le Clergé, s'il passe par-devant ; puis il va avec les autres au bas de l'autel, ayant donné son bonnet au Sacristain qui le reçoit sans aucun baiser , tous font la génuflexion à deux genoux sur le pavé avec une inclination profonde.

II. Ensuite l'Officiant monte à l'autel accom- pagné du Sacristain , ils font tous deux eu arrivant une simple génuflexion , et l'Officiant seul ayant baisé l'autel , descend aussitôt sur le second degré et se met à genoux sur le mar- chepied , pendant que le Sacristain étend le corporal sur l'autel , après quoi celui-ci fait une seconde génuflexion et se met à genoux: sur le second degré à la droite de l'Officiant un peu derrière lui.

III. Dès que l'Officiant s'est mis à genoux sur le marchepied , les deux Chantres enton- nent l'hymne Pange lingua, etc. et commen- cent de même façon les premiers vers de cha- que strophe , le chœur poursuivant le reste ; et lorsqu'on a chanté les deux premiers vers de

DU S. SACREMENT. 55 1

cette strophe Verbum caro panem verum , etc. l'Officiant , le Sacristain et le Thuriféraire se lèvent , et celui-ci étant monté sur le second degré du côté de J'épître , il donne la navette au Sacristain , lequel présente saDs aucun baiser , la cuiller à l'Officiant , et après qu'il a mis à l'ordinaire de l'encens dans l'encensoir sans le bénir , il rend la cuiller au Sacristain et celui-ci la navette au Thuriféraire; puis ils se remettent tous trois à genoux , l'Officiant sur le marchepied, le Sacristain à sa droite sur le second , et le Thuriféraire un peu der- rière lui.

IV. Lorsque les Chantres commencent à chanter cette strophe Tantum ergo , etc. l'Of- ficiant ayant reçu l'encensoir du Sacristain , encense par trois foi3 le S. Sacrement , celui- ci élevant cependant le côté droit de sa chape , et faisant avec lui une inclination profonde avant et après ; puis l'Officiant rend l'encen- soir au Sacristain , qui le donne aussitôt au Thuriféraire.

V. Ensuite le Sacristain s'approche de l'autel il fait une génuflexion , puis étant monté , s'il est besoin , sur un escabeau , il prend le S. Sacrement du lieu il étoit exposé , et le met au milieu de l'autel surle corporal , et après avoir fait une autre génuflexion , il retourne à la droite de l'Officiant , se mettant à genoux comme auparavant.

VI. L'hymne étant finie , les deux Chantres chantent à genoux le verset Panem de ccelo , etc, et le chœur ayant répondu Omne delectamen- tum , etc. l'Officiant dit debout l'oraison Deus qui nobis sub Sacramento , etc. avec une courte

35a DE LA BÉNÉDICTION

conclusion , sans dire auparavant Dominus vobiscum , comme il paroît par les décrets de la S. R. C. du 16 juin i663 et du 28 septembre 1675 qui , conformément au cérémonial , liv. 2. ch. 33. ont dérogé à ce qui étoit marqué de contraire dans le Rituel romain. Le Sacristain soutient le livre à genoux durant l'Oraison ; si l'on doit y en ajouter quelque autre pour les nécessités publiques , on la dit tout de suite sous une même conclusion courte et conve- nable à la dernière oraison.

VII. L'oraison ou les oraisons étant dites, le Sacristain et le Cérémoniaire mettent le grand voile sur les épaules de l'Officiant , lequel sans encenser davantage le S. Sacrement , monte seul à l'autel , ayant fait la génu- flexion , il prend le S. Sacrement de la main droite par le nœud , et de la gauche par le pied, couvrant ses mains du voile , et faisant en sorte que le devaut du soleil et de l'hostie soit vers le peuple quand il sera tourné.

VIII. L'Officiant se tourne par le côté de l'épître et donne la bénédiction au peuple par un seul sigue de croix sans rien dire , en la manière suivante. Il élève le soleil jusqu'à la hauteur des yeux ; puis l'abaissant un peu au- dessous de sa ceinture , il le relève ensuite tout droit jusqu'à sa poitrine , il fait le travers de la croix de l'épaule gauche à la droite 5 et après avoir achevé la croix il retourne au milieu , et aussitôt il achève le tour, remet le S. Sacrement sur l'autel , fait la génuflexion et revient à sa place il se met à genoux comme auparavant , le Cérémoniaire lui ôte le voile de dessus les épaules avant qu'il fasse cette génuflexion qu'il fait par-derrière avec lui.

DU S. SACREMENT. 353

IX. Le Sacristain s'étant levé en même temps que l'Officiant , se met à genoux, et étant monté à l'autel , il fait la génuflexion , remet le S. Sa- crement dans le tabernacle en la manière qui a été dite dans l'article précédent n. 9. et ayant fait une seconde génuflexion , il ferme la porte du tabernacle et plie le corporal qu'il met dans la bourse; puis il descend avec l'Officiant au bas des degrés , tous les Officiers infé- rieurs s'étant rangés de part et d'autre en droite ligne, ils font ensemble la génuflexion sur le pavé , et l'Officiant ayant reçu son bon- net , tous se tournent avec lui et s'en vont dans le même ordre qu'ils sont venus , saluant le Clergé , s'ils passent par- devant.

X. Remarquez 1. que si l'on doit remettre le S. Sacrement dans le tabernacle immédiate- ment après la Messe, le Diacre, revêtu de se9 ornemens ordinaires , fait ce qui vient d'être dit au nombre précédent; que si c'est immé- diatement après Vêpres , le Sacristain ayant pris une étole , remet le S. Sacrement dans le tabernacle. Quant aux églises il y a peu d'Ecclésiastiques , un Prêtre ayant au moins l'étole par-dessus le surplis , fait lui-même ce que ceux-là feroient , étant assisté des petits Officiers dont il a été parlé dans l'article pré- cédent n. 10.

XI. Remarquez 2. que tous ceux qui tou- chent le soleil ou le ciboire dans lequel est le S. Sacrement , doivent avoir l'étole , et qu'avant que d'exposer le S. Sacrement on doit l'encen- ser au lieu il est; par exemple lorsqu'on a ouvert le tabernacle , il faut l'encenser avant que de l'en tirer , comme il a été dit en l'article

354 DES prières

précédent n. 2. si ce n'est qu'on soit obligé de le mettre auparavant sur l'autel dans le cas spécifié au n. 9. du même article. Et quand on le veut remettre dans le tabernacle, ou le porter en procession , il faut l'encenser au lieu il étoit exposé avant que de l'en ôter.

XII. Remarquez 3. qu'on ne doit encenser qu'une fois le S. Sacrement , soit à l'exposition , soit à la be'nédiction ; savoir, pendant qu'on chante 0 salutaris Hostia , etc. ou Tant u m ergo Sacramentum , etc. et non point avant ni après. Que si l'on expose et l'on renferme en- suite le 5. Sacrement durant une même action , comme à un Salut qu'on célèbre exprès dans quelque occasion extraordinaire , alors on l'encense deux fois , l'une au commencement, et l'autre vers la fia avant que de dire l'orai- son , à cause qu'on le doit remettre dans le tabernacle.

ARTICLE XI. Des Prières de Quarante -Heur es*

I. J_iORSQu'oN doit faire ces prières dans quel- que église avec l'approbation de l'Ordinaire, il faut, suivant l'instruction dressée sur ce sujet par l'ordre du Pape Clément VIII et renou- velée depuis par Alexandre VII, que le Curé ou autre Supérieur particulier de la même église le fasse savoir au peuple dès le diman- che ou autre jour de fête précédent , afin de le disposer à s'y rendre assidu avec la dévotion requise pour en tirer les fruits que l'Eglise

DE QUARANTE HEURES. 355

prétend ; et la veille de ce jour- au soir, comme aussi le matin qu'on commence cette action , et pendant qu'elle dure , on en doit renouveler la mémoire par le son des cloches , ainsi que dans une fête solennelle. Il est en- core à propos que toute l'église , particulière- ment le grand autel , soit orné comme aux plus grandes fêtes de l'année avec plusieurs cierges, dont six pour le moins soient toujours allumés. Dans le règlement imprimé par ordre de Clé- ment XI pour l'exposition du S. Sacrement aux prières des Quarante-Heures, et réimprimé de nouveau sous les Souverains Pontifes se3 successeurs , et pratiqué exactement dans toutes le3 églises de Rome , il est prescrit de ne point mettre sur l'autel le S. Sacrement est exposé, ni reliquaire, ni images des Saints en bosse.

IL On fait l'ouverture de ces prières par une Messe solennelle votive du S. Sacrement avec des ornemens blancs, même en un jour de fête double , ou de dimanche ordinaire ; et cette Messe est celle qui est couchée entre les votives sur la fin du missel sans prose, et non pas celle qui est marquée au jour de la fête , si ce n'est que cela arrive dans l'octave du S. Sacrement. Comme cette Messe est pour un sujet important , on dit le Gloria et le Credo avec une seule oraison , conformément à la rubrique générale du missel , tit. 9. n. 1 4 ; mais dans les églises et autres qui ont une obliga- tion de célébrer une Messe conventuelle , on doit pour lors chanter deux Messes , la pre- mière du jour après Tierce , et la seconde du S. Sacrement après None et avant la procès*

556 DES PRIERES

sion , avec des ornemen9 blancs , selon le décret de la S. R. C. du i3 février 1666 qui parle même d'un jour double de la première ou se- conde classe , et qui ajoute qu'on peut cepen- dant se contenter de chanter la Messe du jour avec mémoire du S. Sacrement , ce qui se pra- tique dans les principales églises de Rome , lorsqu'on célèbre ces prières aux dimanches et aux fêtes de la première et seconde classe. L'on se sert pour lors à la Messe solennelle des ornemens de la couleur conforme à l'office , quoique l'ornement de l'autel et le dai3 sous lequel repose le S. Sacrement doive toujours être blanc , aussi bien que celui sous lequel on le porte , et tous les ornemens des Officiers durant la procession.

III. Lorsqu'on chante la Messe à un autel le S. Sacrement est exposé , on en doit faire mémoire après les autres oraisons pres- crites par la rubrique, et aux Messes solen- nelles des fêtes de la première et seconde classe on doit faire cette mémoire sous une seule conclusion , par le décret de la S. R. C. du 23 juin 1736. Pour les Messes basses qu'on célèbre à l'autel le S. Sacrement est exposé , on les peut dire votives du S. Sacrement aux jours permis par la rubrique générale, tit. 4. n. 3. mais avec plusieurs oraisons comme aux autres Messes votives ordinaires , et sans Glo- ria ni Credo , par le décret de la S.R. C. du 2 décembre 1684, et sion les dit du jour quoique double, pourvu qu'il ne soit pas de première ou seconde classe , on y peut faire mémoire du S. Sacrement , par le décret de la S. R. C. du 2 décembre 1684.

DE QUARANTE- HEURES. 35?

IV. A la Messe solennelle qu'on célèbre pour l'ouverture des prières de Quarante- Heures , le Célébrant consacre deux grande» hosties , dont il consume l'uae , et met l'autre dans le soleil que le Diacre pose ensuite au milieu du corporal , le couvrant d'un voile , et jusqu'à la fin de la Messe les Ministres avec le Célébrant observeut les révérences prescrites en la Messe solennelle qu'on dit devant le S. Sacrement , paît. 2. art. 12.

V. Si l'on doit faire la procession après le dernier évangile de la Mes3e , le Célébrant ayant fait entre ses deux Ministres la génu- flexion au milieu de l'autel sur le marchepied , descend avec eux au côté de l'épître , il quitte la chasuble et Le manipule , et les Mi- nistres sacrés le revêtent d'une chape blanche ; pui3 ayant eux-mêmes quitté leurs manipules, ils vont tous trois faire sur le pavé la génu- flexion à deux genoux avec inclination pro- fonde devant le milieu àv l'autel , et montent sur le second degré où. ils se mettent à ge- noux sur le bord du marchepied. Cependant on allume les cierges qui ont été distribués au Clergé , et deux Thuriféraires, suivis d'un Sous-Diacre en aube et en tunique avec la croix , et des Prêtres revêtus de chapes portant le dais viennent de la sacristie au chœur , les trois premiers s'étânt avancés au milieu , les deux Acolytes qui étoient à la crédence se joignent en même temps avec leurs chan- deliers au Porte-croix, demeurant debout avec lui sans faire aucune révérence ; mais les deux Thuriféraires font la génuflexion à deux ge- noux devant eux en arrivant au milieu , puis

353 DES PRIÈRES

se rangent de part et d'autre près des degrés de l'autel, ils se tiennent à genoux jusqu'à ce qu'il 'soit temps de monter aux côtés du Célébrant pour faire mettre de l'encens ; les autres s'arrêtent à l'entrée avec le dais et se mettent aussi à genoux. Que si les Officiers n'avoient pas été revêtus d'ornemens blancs durant la Messe , selon ce qui a été dit ci- dessus n. 3,ilsiroient tous à la sacristie pour en prendre, et reviendroient processionnelle- ment devant l'autel , ils se comporteroient comme il a été dit.

VI. Le Diacre ayant fait une courte prière à genoux sur le bord du marchepied au côté du Célébrant, monte seul à l'autel , il dé- couvre et dresse le soleil avec les génuflexions convenables avant et après; puis étant descendu à la droite du Célébrant qui se lève en même temps, il lui présente debout , sans aucun baiser, la cuiller et la na -ate pour mettre de l'encens dans les deux encensoirs ; ce que le Célébrant ayant fait sans aucune bénédiction, il encense à genoux le S. Sacrement avec une inclination profonde avant et après, les deux iMiuistres soutenant le devant de sa chape, et a'inclinant comme lui. Cependant les Chantres entonnent 0 salutaris Hostia , que le chœur poursuit ; et après que le S. Sacrement a été encensé par le Célébrant , le Sous-Diacre et le Cérémoniaire lui ajustent le grand voile sur les épaules ; puis le Diacre ayant fait la génu- flexion â l'autel , prend le S. Sacrement et le lui met entre les mains , lesquelles il couvre avec les bouts du voile , et ayant fait derechef la génuflexion , il descend à sa place sur le

DE QUARANTE- HEURES. 359

second degré. On observe en cette procession les mêmes cérémonies qui sont marquées à la fête du S. Sacrement , tom. 2. part. 2. art. i5. conformément aux remarques suivantes.

VII. Cette procession 1. se fait seulement dans l'église ou aux environs , selon la cou- tume du lieu , sans aucune station dans le chemin. 2. Il n'y a que le Célébrant, les Mi- nistres sacrés , le Porte-croix et le3 Chapiers avec ceux qui portent le dais qui soient revêtus d'ornemens conformes à leurs offices. 3. Au retour de la procession , le Diacre ayant reçu à genoux le S. Sacrement des mains du Prêtre , se lève et le met sur l'autel ; puis ayant fait la génuflexion , il présente la cuiller et la navette au Célébrant , lequel l'encense pendant que les Chapiers entonnent Tantum ergô , etc. ensuite on dit le verset Panem de cœlo , etc. après lequel le Célébrant chante debout et les mains jointes l'oraison Deus qui nobis , etc. Après l'oraison le Célébrant donne la béné- diction , comme il a été dit ci-dessus art. 10. n. 7. et le Diacre met le S. Sacrement au lieu il doit être exposé.

VIII. Ces choses étant achevées , le Célé- brant , les Officiers et le Clergé retournent à la sacristie dans le même ordre qu'ils ont gardé à la procession , faisant tous auparavant la gé- nuflexion à deux genoux avec une inclinatioa profonde sur le pavé devant le milieu de l'au- tel , excepté le Sous-Diacre qui porte la croix , et les deux Acolytes qui sont à ses côtés. Le Célébrant et les Ministres sacrés reçoivent leurs bonnets avant que de partir , mais ils ne se couvrent point , et le Clergé néteint point

S€o DES PRIÈRES

ses cierges qu'ils ne soient hors de la vue du S. Sacrement.

IX. Pendant que le S. Sacrement est ex- posé, deux Ecclésiastiques revêtus de surplis doivent être continuellement en prière devant l'autel , ou un pour le moins daûs les églises il n'y a pas un nombre suffisant d'Ecclé- siastiques; et durant ce temps-là particulière- ment aucun Laïque ne doit entrer dans le sanctuaire, soit pour allumer ou pour éteindre les cierges , soit pour quelque autre sujet , et les Clercs même n'en doivent approcher qu'avec le surplis. Il est encore fort à propos , suivant l'instruction de Clément VIII , que les Supérieurs , principalement les Curés et au- tres qui out juridiction sur les peuples des lieux, invitent par des billets chaque famille d'assis- ter à son tour devant le S. Sacrement , dési- gnant à chacune l'heure convenable ; et pour exciter et entretenir leur dévotion ,on doit faire durant ce temps-là de fréquentes, mais courtes et dévotes exhortations.

X. Si ie S. Sacrement demeure exposé la nuit, et que selon l'usage des lieux le peuple vienne à l'église pour prier , on doit faire en sorte qu'elle soit éclairée de lumière de tous côtés ; néanmoins pour plus grande sûreté , il faut tenir la porte fermée , et l'ouvrir seule- ment aux personnes qu'il convient d'y laisser entrer.

XI. Sur la fin de ces prières on célèbre la Messe solennelle votive du S. Sacrement , comme au commencement , ou celle du jour , avec mémoire du S. Sacrement , selon ce qui a été dit ci-dessus n. 2. Après la Messe le Célé- brant

DE QUARANTE-HEURES. Z6l

brant et les Ministres sacrés observent ce qui a été dit au n. 5. et l'on dispose la procession comme au commencement de ces prières , si c'est la coutume.

XII. Remarquez 5. que lorsque le temps prescrit pour l'exposition du S. Sacrement est expiré , un Prêtre doit consumer le jour suivant l'hostie qui est dans le soleil pendant la Messe immédiatement après avoir pris le pre'cieux Sang de Notre-Seigneur , n'étant pas conve- nable de la dooner aux personnes Laïques. Ensuite ayaat fait tomber dan3 le calice les fragmens qui pourroient être restés dans le soleil et dans le croissant , il purifie , s'il est besoin , ce dernier avec du vin sur le calice , et l'essuie avec le purificatoire.

ARTICLE XIL Des Processions.

I. 1_jE5 Processions publiques usite'es dans l'Eglise, suivant uoe tradition très-ancienne, soit pour exciter la piété des Fidèles par la considération des mystères qu'elles représen- tent , soit pour rendre grâces à Dieu des bienfaits reçus , ou pour implorer son secours dans les nécessités , doivent être célébrées avec une particulière dévotion , surtout par les Ecclésiastiques qui sont obligés d'enseigner au peuple , de parole et d'exemple , la manière de s'y bien comporter.

II. Il y a deux sortes de processions , le» Tom. I. Q

362 - DES PROCESSIONS.

unes sont communes et ordiuaires qu'on fait par toute l'Eglise en certains jours de l'année , comme à la fête de la Purification , au di- manche des Rameaux, aux Litanies majeures le jour de S. Marc , aux Litanies mineures des Rogations , trois jours avant l'Ascension , et au jour de la fête du S. Sacrement. A quoi l'on peut ajouter les processions qu'on fait le9 d;manches avant la Messe solennelle , et en d'autres jours de fêtes , selon la coutume des églises. Les autres processions sont extraor- dinaires , lesquelles sont ordonnées par les Evêques en des occasions importantes pour le bien public de l'Eglise. Et de ces deux sortes de processions , quelques-unes sont plus so- lennelles , comme celle du S. Sacrement , de la trauslation des Reliques , celles qu'on fait pour action de grâces de quelque grand bien- fait, ou en quelques fêtes principales de l'an- née ; d'autres sont moins solennelles, comme certaines processions plus fréquentes et ordi- naires , selon la coutume des églises ; et celles- ci se font avec un moindre appareil d'Officier» et d'ornemens que les précédentes , comme il est d't ci-après.

III. La croix doit être portée devant la procession entre les deux Acolytes , soit par un Sous-Diacre revêtu de tunique sans ma- nipule , comme dans les processions solen- nelles , et en quelques autres ci -après spéci- fiées , soit par un Sous-Diacre ou par un Clerc eo surplis , comme dans les processions non solennelles. L'image du Crucifix doit avoir le dos tourné au Clergé qui suit , comme si Notre Seigneurinarchoit devant. On excepte toute-

DES PROCESSIONS. 3G3

fo'13 i. la croix du Pape et celle de l'Archevêque» dont l'image est tournée vers eux, selon le cérémonial du Pape , liv. 3. ch. 20. et le céré- monial des Evoques, liv. r5. ch. 2. Quand la procession demeure arrêtée en quelque lieu , l'image du Crucifix doit être cependant tournée vers le Clergé. 3. Lorsque par un loug usage universellement reçu en certains lieux , on tourne l'image du Crucifix vers le Clergé, on doit s'y conformer dans les processions ge'né~ ralea et autres , plusieurs églises étant assemblées chacune avec sa croix , la diversité en ce point pourroit choquer la vue des Assis- tans. Outre la croix on porte encore devant , selon la coutume des lieux , une bannière sur laquelle l'image du S. Patron ou Titulaire de l'église est dépeinte.

IV. Après la croix tout le Clergé revêtu de surplis marche d'un pas égal , deux à deux , les moins dignes les premiers . avec gravité et modestie , sans parler ensemble , ni regarder de côté et d'autre , observant environ trois pas de distance entre eux ; et si le nombre des per- sonnes est inégal , le plus digne marche au milieu des deux derniers . ou bien il marche seul après tous, particulièrement s'il est Su- périeur du lieu , ou élevé en quelque dignité par-de9sus les autres.

V. Dans les processions de la fête de la Purification , du dimanche des Rameaux et dans les processions solennelles dont il est parle' au nombre 5. , le Thuriféraire marche devant la croix avec la navette et l'encensoir fumant ; et dans celles du S. Sacrement deux Thuriféraires doivent marcher immédiatement

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364 DES processions.

devant , comme lui préparant le cbemin par la bonne odeur de l'encens. Mais dans les pro- cessions qu'on faitpour les nécessités de l'église ou du peuple, et dans les autres communes et ordinaires il n'y a rien de prescrit sur ce sujet dans le rituel, le Thuriféraire n'y assiste point.

VI. Le Cérémoniaire marche ordinairement derrière celui qui porte la croix entre les deux rangs du Clergé ; mais comme il doit veiller à ce que tous gardent l'ordre requis en cette action , il est à propos qu'il se trouve aussi en divers endroits de la procession, s'arrêtant seul pour voir marcher les autres , et retour- nant ensuite avec modestie auprès du Porte- croix. Les Chantres se tiennent ordinairement vers le milieu de la procession , afin qu'ils «oient plus aisément entendu de tous.

Vif. Dans les processions solennelles.qu'on fait immédiatement avant ou après la Messe, le Diacre marche à la droite du Célébrant , et le Sous Diacre à la gauche , tous deux étant revêtus des ornemens qui leur sont propres , sans manipules , et chacun levant de son côté le devant de la chape du Célébrant , et un autre Sous-Diacre revêtu de même façon que celui de la Messe porte la croix, comme il a été dit ci-dessus. Dans les processions moins solen- nelles qu'on Fait en certains jours de l'année avant la Messe , comme celles de la Purifica- tion , des Rameaux , etc. Le Sous-Diacre de la Messe , revêtu de ses ornemens , porte la croix T et alors le Diacre se tient à la gauche du Célé- brant. Pour les processions qu'on fait hors le temps de la Messe , il ne faut point de Diacre

DES PROCESSIONS; 365

m de Sous-Diacre auprès de l'Officiant ; et si elles ne sont pas solennelles , ou si l'on va fort loin , il suffit que le Porte-croix soit revêtu de surplis , comme le reste du Clergé. Mais si elles sont solennelles , l'Officiant et les Chan- tres sont revêtus de chapes , les deux derniers élevant les côte's de celle de l'Officiant , et en. ce cas il est convenable que le Sous-Diacre qui porte la croix soit revêtu d'aube et de tunique. On excepte de cette règle les processions du très-saint Sacrement , et celles l'on porte avec solennité quelque insigne relique , dans lesquelles, outre le Porte-croix qui a l'aube et la tunique , les Ministres sacrés revêtus de leurs ornemens sans manipules , doivent en quel- que temps que ce soit , assister aux côtés du Célébrant.

VIII. La couleur des ornemens des Offi- ciers de la procession doit être conforme au mystère , ou à la fête , ou autres sujets pour lesquels on la fait : conformément aux rubri- ques générales du missel tit. 18. n. 5. Selon cela on se sert d'ornemens blancs aux pro- cessions qu'on fait pour action de grâces , et en celles du S. Sacrement , excepté le Vendredi- Saint auquel le Célébrant et les Ministres sa- crés sont revêtus de noir , quoique le dais et le voile qu'on met sur les épaules du Célébrant doivent être blancs. Si la procession se fait pour porter quelque insigne relique , les orne- mens doivent être de la couleur que requiert l'office du Saint. Si c'est pour invoquer l'as- sistance du S. Esprit dont on célèbre ensuite la Messe , ou si c'est en l'honneur de quelque S. Apôtre ou Martyr , la couleur doit être rouge.

566 DES PROCESSIONS.

Enfin si c'est pour les nécessites publiques, comme au temps du Jubilé , de la famine , de la peste , etc. comme aussi à la fête de la Puri- fication , etc. ou se sert d'ornemens violets- Mais si la procession avoit été ordonnée par l'Evoque tous les dimanches après Tierce , le Célébrant et ses Ministres se revêtiroierrt des ornemens de la couleur convenable à la Messe suivante , ainsi qu'on le pratique à Rome.

IV. La procession doit marcher de la droite à la gauche , sortant par le côté de l'évangile et retournant par celui de l'épître, comme on l'infère de la plupart des processions ordonnées dans le pontifical à la consécration d'une église. Ou excepte néanmoins le cas auquel la situa- tion ou l'usage des lieux seroit entièrement contraire.

X. Lorsqu'on passe par quelque lieu étroit , le moins digne marche le premier , et ensuite attend l'autre pour aller ensemble comme au- paravant ; ce qu'observent aussi en pareille occasion les Acolytes à l'égard du Porte-croix, et les Ministres sacrés à l'égard de l'Officiant. Tous doivent aussi faire attention à garder , tant que faire se peut , durant la procession et à leur retour dans le chœur , le même côté qu'ils tenoient auparavant ; et s'il est néces- saire pour cela de faire entre eux quelque chan- gement d'un côté à un autre , cela se doit faire à l'entrée ou à la sortie de quelque porte désignée par le Cérémoniaire ou par le Supé- rieur , en sorte que les plus digues soient à la droite , et les moins dignes à la gauche.

XI. Si l'on passe devant le S. Sacrement , soit enfermé dans le tabernacle , soit exposé

DES PR0CESSI0N8. $67

dans un soleil ou sur l'autel après ia consé- cration , soit entre les mains du Prc-tre qui fait l'élévation , ou qui l'administre au peuple , ou qui le porte aux malades , tous fout deux à deux une simple génuflexion à mesure qu'ils se trouvent vis à-vis, sans s'arrêter, pour ne pas troubler l'ordre et l'attention requise à l'action sainte qu'ils exercent.

XII. Si le Clergé porte des cierges ou des rameaux , ceux qui marchent au côté droit les tiennent de la main droite, et ceux qui sont au côté gauche les portent en la main gauche , les uns et les autres tenant l'autre main appuyée sur la poitrine , si elle n'est point empêchée à porter le rituel , ou le pro- cessional , ou bien leur bonnet lorsqu'ils sont découverts. Que s'ils viennent à changer de côté , ils doivent aussi changer leurs cierges ou leurs rameaux de main, en sorte qu'ils soient toujours en dehors.

XIII. Dans les processions générales , et autres plusieurs ordres ecclésiastiques tant séculiers que réguliers sont assemblés , les moins dignes marchent devant , et les plus dignes après , selon l'ordre suivant prescrit dans le cérémonial , liv. 2. ch. 33. si la cou- tume des lieux n'est contraire. 1. Les Con- fréries de8 Laïques marchent devant , et s'il y en a plusieurs , elles gardent entre elles l'ordre d'ancienneté , les nouvelles marchent devant les anciennes. 2. Les Ordres religieux viennent après , gardant aussi entre eux le rang que l'ancienneté , le droit , ou la coutume leur donnent. S. Après les Religieux suit le Clergé des e'glises paroissiales , puis des collégiales ,

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368 DES PROCESSIONS.

et enfin de la cathédrale, et le peuple vient ensuite , dont les plus dignes sont les plus proche du Clergé. Que s'il y a quelque Prélat, il suit immédiatement l'Officiant. Or, pour garder l'ordre et l'uniformité qui est surtout requise dans ces processious , il est à propos de con- sulter auparavant les Maîtres de cérémonies de l'église cathédrale et autres bien expérimentés , et se conformer à l'usage qu'ils observent.

XIV. L'ordre particulier qu'on doit garder au commencement , dans la suite , et à la fia de la procession , outre ce qui a été dit, con- siste dans les choses suivantes. Pour le com- mencement, i. Le Porte- croix et les deux Acolytes se placent devant le milieu de l'autel vers la lampe , celui-là preoant garde de ne la pas toucher avec la croix, et ils attendent tous trois , la face tournée vers l'autel , qu'il soit temps de partir. 2. Dans les processions solennelles l'Officiant s'étant revêtu d'une chape , vient au bas de l'autel entre les Mi- nistres sacrés , ou entre les Chapiers auxquels le Thuriféraire se joint , et tous ayant fait la génuflexion, l'Officiant met de l'encens dans l'encensoir en la manière ordinaire. Ensuite le Thuriféraire ayant reçu la navette fait la génu- flexion au bas des degrés de l'autel , et va se mettre devant la croix. L'Officiant et ses Mi- nistres ou Assistans font aussi la génuflexion au-dessous du dernier degré , puis reçoivent leurs bonnets et se tournent vers le chœur, quand il commence à partir , s'avançant peu à peu du côté de l'évangile. 3. Aussitôt que le chœur a chanté ce qu'il doit dire avant le départ de la procession, le Porte croix et le»

DES PROCESSIONS. 36()

Acolytes partent sans faire aucuue révérence à l'autel , et le Thurife'râire marche devant ayant fait auparavant la génuflexion. 4. Lorsqu'on chante les litanies , deux Chantres les com- mencent au milieu du chœur à genoux , et le reste du Clergé répète tous les premiers ver- sets jusqu'à Pater de coelis Deus auquel et aux suivans il répond seulement sans répéter les mêmes paroles que les Chantres entonnent , «inou au cas 6pécifié ci-après n. 1 7. Cependant tous ceux du chœur , excepté le Porte-croix et les Acolytes demeurent à genoux en leurs places jusqu'à ce verset Sancta Maria ora pro nobis inclusivement , et s'étant levés au verset suivant, le Porte-croix et les Acolytes partent en même temps et le Clergé les suit deux à deux , faisant auparavant la génuflexion à l'au- tel ; l'Officiant se couvre dès le commencement de la procession , sinon dans les cas exprimés au nombre suivant ; mais tous les autres de- meurent découverts daas 1 église, excepté les Ministres sacrés et les Chapiers qui se con- forme at à l'Officiant , si ce n'est quand la procession se fait seulement autour de l'église par dedans , et eu quelques cas spécifiés en leur propre lieu.

XV. Durant la procession , 1. tous étant sortis de l'église se couvrent , excepté le Thu- riféraire , le Porte-croix et les Acolytes , qui demeurent toujours de'couverts , si ce n'est que la pluie , ou la chaleur du soleil , ou la longueur du chemin le3 obligent de se cou- vrir. Mais aux processions du S. Sacrement tous demeurent découverts dedans et dehors l'église , comme aussi à celles qu'on fait

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$7° DÊS PROCESSIONS.

expressément pour la translation de quelque insigne relique. 2. Ceux qui vont les premiers doivent faire attention à marcher posément , surtout au commencement de la procession dès qu'ils sont sortis hors de l'église , afin de donner aux autres le loisir de les suivre dans une égale distance et sans précipitation. 3. Si l'on visite quelque église , tous font deux à deux la génuflexion devant le tabernacle repose le S. Sacrement , excepté le Porte- croix et les Acolytes , qui vont près des degrés de l'autel sans le saluer. Les deux premiers qui les suivent s'arrêtent dans une distance convenable de l'autel 5 et ceux qui viennent après s'avancent des deux côtés immédiate- ment au-dessus des premiers , et ainsi des autres , en sorte que les plus dignes soient les plus proche de l'autel , et tous font uue in- clination à l'Officiant lorsqu'il passe devant eux. 4. L'Officiant étant arrivé à l'autel, l'on interrompt le chant de la procession , et le9 Chantres commencent l'antienne du S. Titu- laire de l'église, que le Clergé continue de- bout tourné eu cœur jusqu'à la fin ; puis les mêmes Chantres entonnent le verset, et l'Of- ficiant dit l'oraison -, il peut y ajouter quel- ques autres oraisons sous une même et courte conclusion , suivant le sujet pour lequel on fait la procession. Si le S. Sacrement étoit ex- posé , on chanteroit à genoux l'antienne et le verset du S. Sacrement avec un verset du S. Titulaire , et l'Officiant diroit ensuite l'oraison du S. Sacrement et celle du Saint sous une même conclusion ; mais ileacenseroit aupara- vant le S, Sacrement pendant qu'on chanteroit

DES PROCESSIONS. %'fl

l'antienne. Que s'il devoit dite la Messe au même lieu , il se revêtiroit des ornemens pen- dant qu'on chanteroit l'antienne , sans dire l'oraison à la fin ; et le Clergé ayant salué l'au- tel en-arrivant , comme il a été dit , se placeront d'abord chacun selon son rang , proche des sièges du chœur. 5. Si l'on chantoit cependant l'office divin dans l'église que l'on visite , ou que l'on jouât de3 orgues , le Clergé de la pro- cession se tiendroit en silence ; ou bien , si cela se pouvoit commodément , les Chantres réci- teroient d'une voix médiocre l'antienne et le verset du S. Titulaire , et l'Officiant diroît l'oraison du même ton. 6. Tout étant achevé , on continue le chant de la procession qui avoit été interrompu, et l'on s'en retourne dans le même ordre qu'auparavant, ayant fait tous en- semble la génuflexion à l'autel en partant, ex- cepté ceux qui ne l'ont pas faite en arrivant.

XVI. Au retour de la procession, i. tous font la même révérence à l'autel qu'ils ont faite au commencement , puis se retirent en leurs places ordinaires du chœur , si ce n'est que l'Officiant eût porté le S. Sacrement à la procession , et qu'il dût donner la bénédic- tion , auquel cas le Clergé demeureroit à ge- noux autour de l'autel. 2. Le Thuriféraire le Porte cro;x, et les Acolytes se placent devant le milieu de l'autel , comme auparavant ces trois derniers ne faisant aucune révérence et le premier se conformant en cela et dans la posture qu'il doit tenir ensuite, au reste du Clergé. 3. L'hymne ouïe répons que l'on chan- te pour lors étant achevé avec le verset , l'Of- ficiant dit debout les mains jointes l'oraison si

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372 DES PROCESSIONS.

l'on ne doit point dire d'autres prières immé- diatement après. Cependant les Ministres sa- crés , s'il y en a , ou les Chapiers soutiennent le livre devant lui. 4- Si les prières qu'on doit chanter au retour de la procession sont un peu longues , le Porte- croix et les Acolytes étant arrivés devant l'autel , se retirent sans aucune révérence à la crédence , ceux-ci ayant mis leurs chandeliers , se conforment aux autres , et celui ayant laissé sa croix en quelque lieu proche , va à la gauche de l'Officiant pour sou- tenir le livre avec le Diacre , mais s'il y a un autre Sous Diacre , le Porte-croix demeure à la crédence ; et à la fin il prend sa croix et les Acolytes leurs chandeliers pour retourner à la sacristie. 5. Si les litanies n'étoieut pas ache- vées quand on est rentré dans l'église, on le9 continueroit à genoux avec le psaume Deus in adjutorium , etc. que l'Officiant doit commen- cer , le Clergé le continuant en deux chœurs , et l'Officiant disant ensuite les versets sans se lever, jusqu'à Dominas vobiscum , auquel il est debout, et auxoraisons suhantes, les autres demeurant à genoux. 6. Après que tout est achevé , l'on s'en va dans le même ordre qu'on a gardé durant la procession.

XVII. Remarquez i. que durant la pro- cession l'on chante des antiennes , des hymnes, de9 psaumes , des cantiques , ou les litanies , selon qu'il est marqué dans le rituel. Quant aux antiennes et aux répons , les Chautres les commencent , et le Clergé les continue ; mais les versets des répons avec le Gloria Patri ; sont dits par les seuls Chantres. Les psaumes etles cantiques sont commencés par les même9

DES PROCESSIONS. 373

Chantres, et continués ensuite parle Clergé en deux chœurs , comme à l'Office Divin ; sur quoi il est à remarquer que ceux qui sont à la main droite , représentent le premier chœur , et ceux qui sont à la gauche , le second , c'est pourquoi si les Chantres n'entonnent le pre- mier verset du psaume que jusqu'à la média- tion , ceux qui sont à la droite le doivent achever ; mais si les Chantres entonnent le premier verset tout entier pour donner le ton aux autres , suivant ce qui a été dit aux Vêpres solennelles part. 3. art. i . n. 7. , alors ceux qui sont à la gauche doivent chanter le second verset. Pour les hymues , les Chantres com- mencent toutes les strophes , et le Clergé Ie9 continue ensemble jusqu'à la flû. Les mêmes Chantres commencent chaque verset des lita- nies , comme il a été dit , et tous les achèvent ensemble ; ou si la procession doit aller loin , les ChaDtres disent entièrement chaque verset , et tout le Clergé repète le même , et après qu'on a achevé les litanies jusqu'aux prières exclusivement , on ajoute , s'il est nécessaire , quelques-uns des psaumes pénitentiaux ou graduels, si la procession a été ordonnée pour un sujet de péniteqce , ou pour quelque né- cessité publique ; car en ces occasions on ne doit jamais cire des hymnes et des cantiques d'allégresse. Au verset Gloria Patri , et aux dernières strophes des hymnes il est fait mention des trois Personnes de la Ste. Trinité, tous se découvrent saos s'incliner en marchant. Les Chantres se découvrent aussi quand il* commencent ou chantent quelque chose tout seuls 3 ne'anmoins quoiqu'ils commencent

3? 4 DES PROCESSIONS.

chaque strophe des hymnes , ils se découvrent seulement à la première.

XVIII. Remarquez 2. que lorsqu'on porte en procession quelques insignes reliques ou images des Saints avec une solennité particu- lière , comme en leur translation , etc. elles doivent être portées sous un dais par l'Offi- ciant , s'il le peut commodément , ou par deux Prêtres ou Diacres revêtus de chapes ou de dalmatiques immédiatement avant l'Officiant» Deux Thuriféraires et des Porte- flambeaux de chaque côté les précèdent , comme à la pro- cession du S. Sacrement. L'Officiant les en- cense de trois coups avant que de partir comme aussi au retour , étant debout et faisant une inclination profonde avant et après ; mais avant que de les encenser il fait à genoux une courte prière avec tous les autres. De même , quand la procession va en quelque église , il y a une insigne relique ou image d'un Saint solen- nellement exposé , au sujet de laquelle on fait la procession , l'Officiant ayant fait une courte prière à genoux ; l'encense en la ma- nière qui a été dite , pendant qu'on chante l'antienne ou le répons du Saint.

XIX. Remarquez 3. que dans le3 proces- sions qu'on fait pour action de grâces , l'Offi- ciant ayant mis et béni l'encens au bas des degrés de l'autel , commence au même lieu l'hymne Te Deum , et l'on fait ensuite la pro- cession : mais si l'on doit dire solennellement cette hymne sans faire la procession , l'Offi- ciant vient au chœur avec ses Officiers , fai- sant une courte prière sur le dernier degré de l'autel , en la même manière qui a été dite à

DES PROCESSIONS. Zjb

Vêpres , part. 3. art. r . , et étant monté à sa place , il entonne Te Deum laudamus ; puis les Aco- lytes et les Chantres revêtus de chapes se re- tirent en leurs places , et ne reviennent devant son siège qu'un peu avant qu'il dise les versets et oraisons, comme à la fin des Vêpres, après quoi ils s'en retournent avec lui en la manière ordinaire. Si l'ou chante cette hymne immé- diatement après Vêpres, l'Officiant , sans chan- ger d'ornemens , la commence en sa place , après que les Chapiers ont dit Benedicamjts Domino , et que le chœur y a répondu ; et il se comporte ensuite , comme il a été dit ci- dessus. Que si l'ou chante cette même hymoe à la fin de la Messe , le Célébrant ayant quitté la cha- suble et le manipule au coin de l'épître , est revêtu d'une chape de même couleur par les Ministres sacrés , puis il vient devant le milieu de l'autel , ayant fait avec les Chapiers et les Acolytes qui le sont venus joindre , la ré- vérence à l'autel, il va au chœur avec eux, et cependant les Ministres sacrés sont conduits par le Thuriféraire dans la sacristie , ils quittent leurs ornemens.

XX. Remarquez 4- <lue lorsque la proces- sion de l'église cathédrale ou principale du lieu va dans une autre église , le Clergé de celle-ci doit aller au-devant hors de l'église avec la croix, si c'est la coutume , suivant le cérémonial 1. 2. c. 32, et étant arrivé au lieu désigné pour la recevoir, le Porte-croix et les Acolytes s'arrêtent les premiers, et tous ceux qui suivent saluent la croix en passant par- devant , et s'avancent au-delà selon leur rang, les moins dignes étant les plus proche de la

S 76 de l'absolution

croix, afin de partir ensuite les premiers , et les plus clignes en étant les plus éloignés , selon Tordre qu'ils gardent en marchant. Dès que la procession qu'ils vont recevoir s'est jointe à eux , ils la conduisent marchant de- vant jusqu'à l'église , s'étant rangés de part et d'autre à l'entrée , les moins digues demeu- rent les plus proche de la porte , et les plus dignes s'avançaut vers le milieu aussi bien que le Porte-croix et les Acolytes , ils laissent passer entre eux le Clergé de la procession-j puis l'antienne et l'oraison du S. Titulaire étant dites, ils le reconduisent de la même manière, marchant devant jusqu'au lieu désigné , ils s'arrêtent comme au commencement , pendant qu'il passe outre au milieu d'eux. Si l'Officiant de la procession porte le S. Sacrement , ou quelque insigne relique , le Supérieur de l'église elle fait une station , encense le S. Sacrement à genoux , et la relique debout avec une incliuation profonde avant et après , au lieu le Clergé va recevoir la procession , et en celui il la reconduit avant que de se séparer.

ARTICLE XIII.

De l' Absolution pour les Morts.

I. JLjorsqu'on doit faire l'absolution après la Messe solennelle des Défunts , le Célébrant ayant achevé l'évangile de S. Jean , va avec ses Ministres sacrés au coin de l'épître par le

POUR LES MORTS. Zyj

plus court chemin, faisant avec eux la révé- rence convenable en passant devant le milieu de l'autel ; puis étant descendu sur le pavé , il quitte sa chasuble et son manipule , et il est revêtu d'une chape noire par se3 Ministres qui laissent au même lieu leurs manipules. Cependant le Thuriféraire vient à la crédence portant l'encensoir et la navette , un autre Acolyte y prend le vase de l'eau bénite avec Paspersoir dedans, les deux Acolytes, leurs chandeliers , et le Sous- Diacre , la croix ordi- naire des processions, laquelle il tient en sorte que l'image du crucifix lui tourne le dos.

II. Le Célébrant ayant reçu son bonnet, et étant prêt à partir, le Thuriféraire et le Mi- nistre de l'eau bénite qui est à sa gauche , suivis du Sous-Diacre avec la croix entre les deux Acolytes , vont de la crédence au milieu da sanctuaire , ils demeurent tournés vers l'autel ; et en même temps le Célébrant , accom- pagné du Diacre à sa gauche et précédé du Cérémoniaire qui porte le missel , vient sans se couvrir devant le milieu de l'autel , étant arrivé , tous font une révérence convenable à l'autel, excepté le Sous- Diacre et les Acolytes qui n'en font aucune.

III. Ensuite le Célébrant s'étant tourné vers le chœur , se couvre , et tous s'en vont dans le même ordre auprès de la bière ou repré- sentation mortuaire , devant laquelle ils se rangent en cette sorte. Le Thuriféraire et le Ministre de l'eau bénite s'arrêtent entre la bière et l'autel, se retirant un peu vers le côté de l'épître. Le Sous- Diacre et les Acolytes passent plus avant du côté de l'évangile , et se

578 DE L'ABSOLUTION

placent à l'autre bout de la représentation , ayant la face tournée vers l'autel , et laissant entre eux et la bière l'espace de quatre ou cinq pieds, afin que le Célébrant et le Diacre puis- sent passer alentour pendant l'aspersion et l'encensement. Le Célébrant avec le Diacre à sa gauche se met tant soit peu vers le côté de l'épître devant le Thuriféraire et celui qui porte l'eau bénite , ayant en face la croix que tient le Sous-Diacre , et la bière entre deux. Si la représentation est dans le chœur , il n'est pas nécessaire que le Clergé sorte des chaires pour se mettre à l'entour pendant l'absolution ; mais si elle est dans la nef s ils doivent suivre la croix deux à deux, faisant auparavant la révé- rence convenable à l'autel ; et ils se placent de telle sorte en arrivant, que les moins dignes soient les plus proche de la croix , et les plus dignes auprès du Célébrant.

IV. Quand le corps est présent , celui qui porte la croix et les Acolytes se mettent tou- jours à la tète du Défunt , soit Prêtre , soit autre ; et le Célébrant avec ses Ministres se place aux pieds à l'opposite , ayant la face tournée vers la croix : mais la situation des corps des Défunts est différente dans l'église; car les Prêtres doivent toujours avoir la tête du côté de l'autel , comme regardant la porte de l'église , ou le peuple ; et au contraire les autres doivent avoir la tête tournée vers la porte , comme regardant l'autel : ce qu'on doit aussi observer quand on met le corp3 dans le tombeau.

V. Aussitôt que le Célébrant est arrivé devant la bière ou représentation , il se dé-

POUR LES MORTS. Zj<)

couvre , et les Chantres commencent Libéra me Domine , etc. que le Clergé continue ; puis ceux-là chantent seuls les versets qui suivent , et le Clergé répète après chaque verset les paroles du répons qui sont marquées dans le rituel.

VI. Sur la fin du Libéra , le Diacre donne son bonnet et celui du Célébrant au Cérémo- niaire qui les remet aussitôt à quelque Clerc , et va ensuite à la droite du Célébrant avec le Thuriféraire et le Cérémoniaire, faisant tous tro"i3 en passant derrière lui la génuflexion à l'autel ; puis le Diacre ayant pris la navette , présente sans aucun baiser la cuiller au Célé- brant , lequel met et bénit l'encens en la ma- nière ordinaire. Ensuite le Diacre , le Thuri- féraire et le Cérémoniaire retournent en leur première place , faisant la même révérence à l'autel qu'ils ont faite auparavant.

VII. Le répons étant fini , un des Chantre» avec le premier chœur , dit Kyrie eleison , et l'autre avec le second chœur répond Christe eleison , et tous ensemble disent Kyrie eleison; après quoi le Célébrant ajoute tout haut Pater noster , et poursuivant le reste à voix basse avec tout le Clergé , il reçoit l'aspersoir des mains du' Diacre qui fait à sa droite et avec lui la révérence convenable à l'autel (les autres Officiers demeurant en leurs places) ; le Cé- lébrant , accompagné du susdit Ministre qui élève le devant de sa chape , fait le tour de la représentation , qu'il asperse par trois fois de chaque côté en trois divers endroits , com- mençant par le côté de sa main droite ; selon le cérémonial liv. 2. ch. 38 , et quaûd il passe

S8o de l'absolution

devaDt la croix que le Sous-Diacre tient , il lût

fait une inclination profonde , et le Diacre la

génuflexion.

VIII. Ensuite le Diacre reçoit sans aucun baiser l'aspersoir du Célébrant au même lieu il le lui avoit donné , et le rend aussitôt à l'Acolyte ; puis ayant reçu l'encensoir du Thu- riféraire , il le présente au Célébrant , ainsi qu'il a fait de l'aspersoir, salue l'autel avec lui comme auparavant , et l'accompagne levant le côté droit de sa chape , pendant qu'il en- cense de chaque côté la représentation de la même manière qu'il l'a aspersée , observant tous deux une semblable révérence en passant devant la croix du Sou9- Diacre.

IX. Après l'encensement le Célébrant sans faire aucune révérence à l'autel , rend l'en- censoir au Diacre, et celui ci au Thuriféraire; puis s'étant tourné vers la croix avec le Diacre à sa gauche , comme au commencement , il dit tout haut les mains jointes Et ne nos in- ducas in tentationem , avec les versets qui suivent , et l'oraison Absolve , qu'il lit dans le missel que le Diacre lui tient ouvert , ensuite il dit Requiem ceternam dona eis Domine , faisant le signe de la croix sur la bière , et le» Chantres ayant dit au pluriel Requiescant in face , le chœur répond Amen , et tous s'en retournent dans le même ordre qu'ils sont venus , saluant l'autel s'ils passent par-devant. Le Célébrant se couvre d'abord qu'on a achevé, et le Diacre aussitôt qu'il a salué l'autel , tous les autres demeurant découverts. On fait l'ab- solution en la manière susdite aux funérailles le corps est présent , à la réserve de l'oraison

POUR LES MORTS. 38 1

et de ce qui la suit , comme il est dit ci-après art. 14 n. u. Et quoiqu'à l'enterrement d'un Prêtre la bière soit entre ie Célébrant et l'autel, et la croix à l'opposite entre l'autel et la bière, selon ce qui a été dit ci-dessus n. 4. néanmoins le Célébrant fait toujours au lieu d'où il part, la révérence requise à l'autel , tant à l'asper- sion qu'à l'encensement. Il commence le tour de la bière par le côté de sa main droite , et salue seulement la croix quand il passe par- devant.

X. Quand on fait l'absolution pour plusieurs Défunts , on dit au pluriel tous les versets et l'oraison ; si c'est pour une femme , on les dit au genre féminin -, si c'est jiour un Prêtre , ou pour un Evoque , ou un Cardinal , on ex- prime dans l'oraison , après le nom propre , celui de ïa dignité. On peut aussi dire au lieu de l'oraison Absohe , celle qui a été dite à la Messe , ou une autre convenable, comme le rituel le permet, quoique celle-là qui a donné le nom à l'absolution doive être communé- ment préférée aux autres ; mais dans l'absolu- tion qu'on fait aux funérailles, le corps présent, on dit l'oraison Deus cul proprhtm est, etc. qui est couchée dans le rituel ; et daus celle que l'on fait le jour de la commémoration de tous les Défunts , on dit l'oraison FiJelium , etc.

XF. Si l'on fait l'élévation du S. Sacrement en quelque autel qui soit exposé à la vue du Clergé pendant l'absolution , le Célébrant et ses Ministres n'interrompent point l'action qu'ils ont commencée , ni le reste du Clergé le chant du répons , et pour cet effet ils de- meurent debout et découverts comme ils;

382 DE LA BSOLUTION

étoient auparavant , sans se tourner , comfor- mérnent à ce quia été dit ci-dessus en pareil cas, art. 4. n. 1 5. et ils prennent garde seule- ment , autant que faire se peut , de ne pas tourner directement le dos au S. Sacrement. Mais pour e'viter cette rencontre il esta propos de ne point dire de Messe aux autels qui sont proche pendant ce temps-là 5 et si par hasard l'on en dit quelqu'une , le Servant ne doit point sonner pour lors la clochette de l'élévation.

XII. Remarquer 1. que cetle absolution ne se fait ordinairement qu'aux Messes des Morts les plus solennelles , comme à celles de la com- mémoration de tous le3 Défunts le à novembre du jour de l'Obit ou Déposition du 3. 7. et 3o. après le décès , et de lAnniversaire , selon le rituel romain , ou lorsqu'on y est obligé par quelque fondation, ou autre titre.

XIII. Remarquez 2. que la bière l'on met le corps des défauts , de quelque condi- tion qu'ils soient , et la représentation mor- tuaire doivent selon le rituel , être posées au milieu de l'église ; mais dans les lieux la nef est séparée du chœur par quelque balustre ou tribune , comme l'on voit communément en France , l'on doit suivant la pratique uni- verselle , exposer dans le chœur les corps des Prêtres et autres Ecclésiastiques , aussi bien que leur représentation mortuaire; et le» corps des Laïques doivent être mis dans la nef de- vant le crucifix qui est sur le balustre ou sur la tribune qui sépare le chœur d'avec la nef ; ce qu'on doit observer aussi pour leur représentation , si ce n'est qu'on la puisse

POUR LES MORTS 385

mettre commodément au lieu de la sépulture. Mais quand on fait un service pourles Défunts en général , la représentation doit être dans le chœur.

ARTICLE XIV. Des Enterremens.

ï. Avant qu'on porte le corps d'un Défunt en terre , on le doit mettre dans un cercueil , et l'exposer en quelque salle basse ou autre lieu commode, avec quatre ou six cierges al- lumés alentour , un Crucifix derrière la tète , et un bénitier aux pieds , lesquels doivent toujours être tournés vers la porte. Le corps doit être tout couvert , si ce n'est la fasse et les mains qu'on laisse découvertes sur-tout aux Ecclésiastiques, lesquels ou revêt par- dessus la soutane des ornemens conformes à leurs ordres, avec une croix seulement entre leurs mains. Depuis que la personne est décé- dée jusqu'à ce que le Clergé vienne chercher le corps, il est très-coavenable qu'il 7 ait au même lieu quelques personnes qui récitent l'Office des iMorts ou autre prière pour le repo9 de son ame.

II. Quand il est temps d'aller chercher le corps , c'est à savoir douze heures après le décès pour le moins, ou même vingt-quatre, si la personne a été prévenue de mortsubite, sui- vant lesactes de l'église de Milan ,et les rituels 4e plusieurs diocèses ; le Clergé «'étuat assem

3$4 DES ENTERREMENS.

blé et revêtu de surplis , et l'Officiant ayant pris une étoîe par-dessus, ou même une chape noire , tous font une courte prière , et vont par le plus court chemin au lieu est le corps, en cet ordre. Un Clerc portant !e bé- nitier avec l'aspersoir dedaus marche le pre- mier, puis un Sous-Diacre, ou un Clerc seulement en surplis portant la croix entre deux Acolytes avec leurs cierges allumés, si la coutume requiert que ceux-ci accompa- gnent la croix, comme il est convenable, quoique le rituel n'en fasse pas mention. Le Clergé suit deux à deux en la manière qui a été rapportée ci-dessus , art. 1 2. n. ^. sans rien dire , et l'Officiant marche après tous, cou- vert de son bonnet , les autres se couvrant seulement lorsqu'ils sont hors de l'église ; mais les quatre premiers ne se couvrent point , si ce n'est qu'ils aillent loin , ou qu'il fasse mau- vais temps.

UT. Lorsqu'ils sont arrivés au lieu est le corps, le Porte croix et les Acolytes se Bietteat à la tête du Défunt, autant que le lieu peut le permettre; le Clergé se range ensuite de côté et d'autre , ensorte que les moius dignes soient les plus proche de la croix , laquelle tous saluent en arrivant deux à deux par une inclination profonde , après s'être découverts. L'Officiant se met aux pieds du corps vis-à-vis de la croix qu'il salue comme les autres, et celui qui porte l'eau bénite se met un peu derrière l'Officiant à sa main droite. Que s'il n'y avoit pas assez d'espace pour con- tenir le Clergé , le Porte- croix et les Acolytes demeureroient à la porte , et le Clergé s'étant

rangé

DES ENTERREMENS. 385

rangé de côte et d'autre , l'Officiant suivi du Ministre de l'eau bénite et du Cerémoniaire , s'avancèrent proche du corps. Cependant on distribue det> cierges et des torches , s'il y en a , et on les allume aussitôt.

IV. L'Ofriciant étant auprès du corps reçoit l'aspersoir que le Cerémoniaire lui présente sans aucun baiser , et il asperse trois fois de suite le corps en un môme endroit sans rien dire; puis ayant rendu l'aspersoir, il com- mence d'un ton droit l'antienne Si uùquitales , laquelle on ne double point; mais deux Chan- tres commencent incontinent le psaume De •profundis du même ton sans chanter , et le Clergé en deux chœurs vis à vis l'un de l'autre le continuent alternativement , ajoutant à la fia Requiem œternam , etc. qu'il divise en deux versets , et dit au singulier , quoiqu'à la fia des psaumes de l'ofrice des Morts on dise ton- jours ce verset au pluriel.

V. Ensuite l'Officiant entonne l'antenne Exultabunt Domino , laquelle on ne double point ; ma?s aussitôt deux Chantres commen- cent le psaume Miserere , que tout le Clergé chante en deux chœurs distinctement et posé- ment. Puis on va à l'église la tête couverte , dans le même ordre qu'on est venu ; ceux qui portent les torches , s'il y en a , marchent devant ; et si quelques Confréries ou Ordrei religieux assistent à l'enterrement , ils gardent le même raug qu'aux autres processions , selon ce qui a été dit ci-dessus, art. 12. n. i3. L'Of- ficiant est immédiatement suivi de ceux qui portent le corps , auprès duquel on porte les cierges qui étoieut allumés autour de lui à la

Tom. I. R

386 DES ENTERREMENS.

maison. Les parens et amis du Défunt viennent après en silence , et priant Dieu. Ceux qui vont le3 premiers doivent prendre garde de marcher fort lentement d'abord qu'ils sont sortis de la maison étoit le corps , afin que ceux qui le portent puissent suivre aisémeut le Clergé.

Vï. Remarquez I. que les corps des Laïques de quelque qualité qu'ils soient, doivent être portés par des Laïques et non pas par des Ecclésiastiques , comme il est expressément ordonné par le rituel romain , et que les corp* des Ecclésiastiques sont portés par des Ecclé- siastiques, et tant que faire se peut par ceux du même ordre. Les un3 et les autres portent toujours devant la partie du cercueil sont les pieds , quoiqu'on observe dans l'église une différente situation pour les corps des Prêtres et pour ceux des autres qui ne le sont pas , comme il a été dit au n. 4. de l'article précé- dent. 2. Que si le corps du Défunt étoit en quelque maison fort éloignée de la ville ou du village ouest l'église et le lieu de sa sépulture, il suffiroit que le Clergé allât recevoir le corps ' à quelques pas de la ville ou du village , ob- servant pour lors ce qui a été dit ci-dessu3 aux n. 3. et

VIL Si le psaume Miserere ne suffit pas à cause de la longueur du chemin , on peut ajou- ter le psaume 62. Deus , Deus meus , etc. ou autres tirés de l'office des Morts , disant à la fia de chacun Requiem œternam , etc. Mais quand on arrive à la porte de l'église quoi- que le psaume ne soit pas achevé, il faut dire Requiem œternam dona ei Domine, etc. puis

DE3 ENTERREMENS. 3&7

reprendre l'antienne Exultabunt Domino ossa humiiiaia; et lorsqu'on est entré dans l'église , On chante le répons Subvenite , qui est com- mencé par les Chantres , et continué par le Clergé, les mêmes Chantres disant ensuite les versets , et le Cierge' répondant , ainsi qu'il est marqué dans le rituel.

VIII. On pose le corps au milieu du chœur, si le Défunt étoit Ecclésiastique; ou au mi- lieu de la nef, s'il étoit Laïque , suivant la remarque qui a été faite au n. i3. de l'article précédent , et l'on ne doit tourner la tête vers l'autel qu'aux Prêtres seulement. On met au- tour du corps au moins quatre cierges allu- més. Celui qui porte la croix se met à la tête du Défunt ; et l'Officiant aux pieds. Le Clergé se range de côté et d'autre , les moins dignes étaQt les plus proche de la croix , et tou3 de- meurent ainsi tournés en face jusqu'à la fin du répons. Néanmoins quand le corps du Défunt e3t posé dans le chœur , le Clergé ayant fait «deux à deux la révérence convenable à l'autel peut se placer d'abord dans les chaires , si l'on doit dire ensuite l'office ou la Messe des Morts , et en ce cas il n'est pas besoin qu'il descende après pour assister à l'absolution.

IX. Dès que le répons e3t achevé , le Clergé Ta au chœur , s'il n'y étoit déjà , et chacua éteint son cierge. Le Ministre de l'eau bénite et le Porte-croix vont à la crédence , le pre- mier seulement faisant la géi uflexion en pas- sant devant l'autel , et après qu'ils ont mis an môme lieu le bénitier et la croix assez proche de , ils vont au chœur en leurs places or- dinaires. Les Acolytes en même temps vont

R4

388 DES ENTERREMENS.

faire la génuflexion au bas des degrés, portent leurs chandeliers aux deux côtés de l'autel et éteignent leurs cierges , puis ils vont prendre leurs places au chœur. Cependant on dit l'of- fice des Morts avec les trois nocturnes et les Laudes , commençant par l'invitatoire , et doublant toutes les antiennes, comme il a e'té marqué , part. 3. art. 7. Mais si pour quelque empêchement légitime , ou à cause de l'usage du lieu , l'on ne dit pas les trois nocturnes > il faut au moins dire le premier avec les Laudes , ou même sans les Laudes si l'on étoit pressé* auquel cas il faudroit terminer le nocturne par les prières qui sont après l'antienne Benedictus. X. Après les Laudes , si le temps le permet, on doit toujours dire la Messe des Défunts ; et à cet effet le Célébrant , le Diacre et le Sous-Diacre vont se revêtir pendant les Lau- des , et un autre dit les prières qui sont à la fin , ou s'il n'y avoit point d'autre Prêtre , le Célébrant ayant pris l'aube , Pétole et la chape , les viendroit dire en sa place 5 puis il retour- neroit à la sacristie pour y prendre la chasuble et en revenir avec tous les Oiliciers. On dit la Messe comme elle est marquée dans le missel pour le jour du décès , savoir la seconde , et l'on y observe toutes les cérémonies prescrites en la Messe solennelle; mais si c'est pour un Prêtre , on peut dire la première des quatre couchées au même lieu avec l'oraison propre Deus qui inter Apostolicos Sacerdotes , etc. comme il a été dit part. 1. art. 12. n. 5. et l'on y observe toutes les cérémonies prescrites en ïa Messe solennelle des Défunts, part. a. art. 1 1. Ceux du chœur tiennent seulement leurs cier-

DES ENTERREMENS- 38g

ges allumés pendant l'évangile, depuis l'élé- vation , jusqu'après la communion , et depuis l'absolution jusqu'à la fin de la sépulture ; c'est pourquoi l'on nomme un ou deux Clercs du chœur pour allumer le3 cierges des autres un peu avaut ce temps- là.

XI. La Messe étant acheve'e , le Ce'lébrant revêtu de la chape va avec ses Ministres faire l'absolution devant le cercueil , en la manière qui a été rapporte'e dans l'article précédent ; mais il dit auparavant à haute voix sans chan- ter , les mains jointes et la tète découverte , l'oraison Non intres in judicium , etc. Ensuite l'on chante le répons Libéra me Domine , etc. puis le Célébrant dit les versets et l'oraison Deus cui proprium est , etc. après laquelle il n'ajoute aucun verset ; mais si l'on doit pour lors enterrer le corps , on le porte à la sépul- ture toujours lès pieds devant , dans le même ordre qu'on l'a porté à l'église, le Célébrant se couvrant aussitôt , et les autres seulement en sortant de l'église. Cependant les Chantres commencent l'antienne In Paradisum , etc. laquelle le Clergé coutinue posément durant le chemin , et la répète s'il est besoiu. Que si le lieu de la sépulture étoit éloigné , on pourroiten ajouter quelques-unes des psaumes graduel , ou pénitentiaux , ou de l'office des Morts.

XII. Quand on est arrivé à la fosse , on se découvre , si l'on étoit couvert , et on se range comme il a été dit ci-dessus , n. 3. et 8. laissant un passage pour le corps. Ceux qui le portent le doivent mettre tout proche de la fosse , en sorte qui ait les pieds vers l'Orient, o* vers

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S9° DES ENTERREMENS.

l'autel si c'est dans l'église ; mais si c'est un Prêtre , oa lui met la tête du côté de l'autel , et les pieds vers l'autre bout de l'église. Tous étant ainsi dispose's , et le chant étant fini, le Célébrant bénit le tombeau , disant l'oraison Deus cujus miseratione , etc. laquelle on doit dire quoique le lieu de la sépulture soit dans l'église , ou dans le cimetière, si ce n'est que le tombeau ait déjà été béni , soit un peu avant l'oifice , soit en quelque autre temps , ce qu'on peut reconnoître quand on met le corps dans une cave ou plusieurs autres ont été' ensevelis.

XIII. Après l'oraison le Thuriféraire donne la navette au Diacre , et celui-Gi présente la cuiller au Célébrant qui bénit l'encens h l'or- dinaire ; puis le Thuriféraire ayant reçu la navette se retire un peu derrière avec son encensoir , et le Ministre de l'eau bénite donne ra?per8oir au Diaç™ , que celui-ci présente au Célébrant, lequel sans sortir de sa place asperse trois fois îe corps du Défunt , et puis le tombeau ou la fosse autant de fois. Ensuite ayant rendu l'aspersoir et reçu l'encensoir , il encense de même par trois fois le corps et puis la fosse , et pendant tout cela l'on ne dit rien ; mais dès que le Célébrant a fait l'encensement e t rendu l'encensoir , il entonne l'antienne Ego sum , laquelle on ne double pas , et les Chan- tres commencent incontinent après , le can- tique Benedictus , que le Clergé poursuit al- ternativement , ayant toujours la tête nue comme auparavant.

XIV. A la fin du cantique on dit Requiem œternam t etc, puis on répète l'antienne , que

DES ENTERREMENS. 3()ï

les Chantres commencent et les autres conti- nuent avec eux jusqu'à la fin. Ensuite le CéléT brant dit tout haut les paroles suivantes , Kyrie eleison , à quoi le Clergé répond Christe elei- son , Kyrie eleison , le Célébrant dit ensuite Pater noster , que tous continuent à voix basse. Cependant le Célébrant ayant reçu derechef l'aspersoir du Diacre , asperse par trois fois le corps sans l'encenser , après quoi on le met dans la fosse ; puis dit du même ton que les paroles précédentes , Et ne nos inducas , etc. avec l'oraison et les versets marqués avant et après- Le Célébrant ne fait point de signe de croix avec la main en achevant ces paroles , Anima ejus et animœ , etc. et les Chantres ne disent point Rcquiescant in pace ; mais aussi- tôt après le Célébrant commence d'un ton droit l'antienne Si iniquitates, et les Chantres entonnent sans chanter le psaume De profan- ais , que le Clergé continue alternativement pendant qu'il va à l'église ou à la sacristie dans le même ordre qu'il est venu , chacun ayant, éteint en même temps son cierge ; et le De profanais , étant achevé , on ajoute le verset Requiem œternam , etc. et on répète l'antienne Si iniquitates , etc. puis tous s'en retournent avec modestie.

XV. Si l'on faisoit l'enterrement de plu- sieurs Défunts ensemble , on diroit les versets et les oraisons au pluriel , mais pour les action» , comme sont le3 aspersions et les encensement , on les feroit sur chaque corps en particulier. Ou béniroit aussi séparément leurs fosses , fi on les devoit enterrer en des lieux séparés ; mais si on les enterroit dans un même tombeau , on ne le béniroit qu'une fois.

3g2 DES ENTERREMENS.

XVI. Si après avoir fait l'office des Défunts et dit l'oraison Deus cui proprium est , etc ensuite de l'absolution qui est marquée après la Messe , l'on ne vouloit pas alors porter le corps à la sépulture , il faudroit seulement omettre l'antienne In Paradisum , etc. avec l'oraison suivante qu'on dit pour la bénédiction du tombeau , et continuer l'office , le Célébrant disant l'antienne Ego sum , et les Chrantres entonnant aussitôt le cantique Benedictus, que le Clergé poursuivroitalrernativementaumême lieu il étoit auparavant , et l'on feroit le reste qui a été dit au n. \/\. mais l'on s'en retourne pour lor3 en silence à la sacristie, et quelques-uns demeurent en prière auprès du corps, autour duquel on doit laisser des cierges allumés.

XVII. Quand on fait des fune'railîes en un temps auquel on ne peut dire la Messe , le Célébrant n'est point alors accompagné des Ministres sacrés revêtus de leurs ornemens ; ma'13 seulement des autres ci-dessus nommés qui sont en surplis ; ce qu'on observe encore toutes les fois qu'on fait l'absolution , ensuite d'une Messe qui a été dite sans Diacre et Sous- Diacre , et en ces cas le Cérémoniaire aide le Célébrant à quitter la chasuble et le manipule , et à prendre la chape , si c'est après la Messe ; et quand le Célébrant doit bénir l'encens , il lui présente la cuiller et la navette , puis l'as- persoir, et ensuite l'encensoir, l'accompagnant à sa droite durant l'aspersion et l'encensement du cercueil , de la même manière que fait le Diacre en pareille occasion , comme il a été dit dans l'article précédent aux nombres 7. 8. et a;„ Mais s'il n'y avoit point de Cérémoniaire ,

DES ENTÊRREMENS. 39$

le Ministre de l'eau bénite suppléeroit à son défaut , revêtant le Célébrant de la chape , lui présentant l'aspersoir, soutenant le côté de sa chape durant l'aspersion , sans porter le béni- tier qu'il laisseroit en quelque lieu proche , etc. Le Thuriféraire néanmoins présenteroit l'en- censoir au Célébrant, après avoir fait bénir l'encens , et il l'accompagneroit de la même façon à l'encensement sans porter sa navette. Dans les plus petites églises il faut tâcher d'avoir au moins tro'13 Clercs en surplis, dont l'un porte la croix , un autre l'encensoir et la navette , et le troisième le bénitier et le rituel.

XVIII. Si l'on fait l'office solennel des fu- nérailles , le corps étant absent, l'on dit l'office des Morts avecles trois nocturnes etlesl.audee, doublant les trois antiennes , ou au moins un nocturne avec trois leçons et les Laudes. En- suite on dit la Messe comme au jour du décès, et après la Messe on fait l'absolution devant la représentation , en la manière qui a été dite dans l'article précédent, avec l'oraison propre marquée dans le rituel. On fait ainsi l'office des funérailles non seulement pour les per- sonnes décédées ailleurs , mais encore pour celles qui sont décédées dans le même lieu on les fait , surtout lorsqu'on n'a pu , par quelque empêchement, leur rendre ce devoir au jour de leur sépulture ; ce qu'on peut faire aussi selon le rituel, les 3.e , 7-e , et 3o.e jours après leur décès, avec l'oraison qui convient à ces jours , et de plu3 au bout de l'an avec la Messe propre à ce jour , qui est la troisième marquée dans le missel pour les Défunt3.

394 DES ENTERREMENS.

XIX. Lorsqu'un Défunt a demandé d'être enterré dans un autre lieu qu'en la paroisse il est décédé , le Clergé de cette paroisse va lever le corps , et l'ayant conduit dans l'église de la même paroisse , on y célèbre la Messe pour le Défunt , si le temps le permet , ou l'of- fice des Morts, si c'est après midi; puisieCuré, accompagné de son Clergé , conduit le corps au lieu il doit être enterré , et il le pré- sente au Supérieur du lieu , soit dans la nef de l'église, soit à l'entrée seulement, soit ailleurs, selon l'usage des lieux. Le Supérieur de cette église ayant l'ctole , ou même la chape par- dessus le surplis , va au-devant avec son Clergé jusqu'au lieu désigné , tous se rangent en sorte que le Porte-croix , les Acolytes et les moins dignes ensuite, soient les plus éloignés de la procession qui conduit le corps , et le Supérieur avec le Ministre de l'eau bénite, et ensuite les plus dignes de sondergé en soient les plus proche. Les deux processions s'étant jointes , le Curé de la paroisse le Défunt est. décédé , le recommande par un petit discours au Supérieur de l'église qui le reçoit , si c'est la coutume ; et celui-ci lui ayant fait une ré- ponse convenable , asperse le corp3 , qui est aussitôt porté par des Ecclésiastiques dans le chœur, si le Défunt étoit Ecclésiastique , ou par des Laïques au milieu de la nef, s'il étoit Laïque ; si ce n'est que ceux qui l'ont apporté de dehors l'eussent en arrivant posé au même lieu sur des tréteaux préparés à cet effet, selon l'usage des lieux. Cependant les Chantres en- tonnent le répons Subvenite , ou l'antienne Hic acclpiet ,si c'étoit un enfant , et le reste se fait à l'ordinaire.

DÉS ENTERREMEN5. 3$3

XX. Si l'on dépose en passant le corps d'un Défunt dans quelque église , comme il arrive quelquefois quand on transporte le corps d'une personne considérable en un lieu éloigné , le Clergé de la même église va le recevoir pro- cessionnellement , comme il a été dit ci-dessus , et l'on porte le corps au milieu de l'église en chantant subvenite sancti , etc. Ensuite on fait l'absolution avec les cérémonies et les prières marquées dans l'article précédent , après quoi on reporte le corps en la manière susdite au même lieu on l'a pris , et cependant on chante quelques répons de l'office des Morts ; puis le Supérieur du lieu ayant aspersé le corps , comme au commencement , tous re- tournent en silence à l'église, ou à la sacristie dans le même ordre qu'ils en sont partis. Mais si le corps doit demeurer quelque temps dans l'église jusqu'à ce qu'on le transporte ailleurs , en ce cas , après avoir fait l'absolution , on chante le cantique Benediclus , avec l'antienne Ego sum resurrectio , etc. les versets suivans et l'oraison Facqucvsumus Domine , etc. comme il a été dit ci- dessus , n. i6\

FIN DU TOME PREMIER,

ES25HS2S2325aSESaSSScS2SE5œ25a52SS5S5

TABLE

DES ARTICLES

CONTENBS EN CE VOLCME

PREMIERE PARTIE.

De la Messe basse.

\je la préparation à la Messe, page i De la sortie de la sacristie , et de

l'entrée à l'autel. 5

Du commencement de la Messe. 1 1

De l'introït , du Kyrie , et du Gloria

in excelsis. i5

Des Oraisons. »8

De l'épître jusqu'à l'offertoire. 5i

De l'offertoire jusqu'au canon. 56

Du canon de la Messe jusqu'après la

conséci ation. 45

Du canon après la consécration. 5s

De l'oraison dominicale jusqu'à la

communion. 55

art. xi. Des oraisons après la communion

jusqu'à la fin de la Messe , et de

la communion qu'on donne hor*

de la Messe. 72

art. ni. De la Messe des Morts ; en quels

jours on la peut dire , et ce qu'il

y faut observer. 80

Aftï. xtw. Ce qu'il faut omettre aux Messes des

Morts. 89

art. Xit. De la Messe basse en présence du

S- Sacrement exposé. 91

art. xv. Delà Messe basse qu'on célèbrede^aDt

un Cardinal en quelque lieu que ce

WTir.LB 1.

Ail t.

11.

ART.

III.

AfcT.

IV.

A. HT.

T.

ART.

VI.

ART.

VII.

AUX.

viii.

ART

IT.

ART.

X.

3y8 TABLE.

soit, ou devant un Nonce et Légat Apostolique dans les lieux de sa Légation , un Archevêque en sa province, un Évêque eu son dio- cèse , et un Abbé béni dans son monastère. ^5

Sommaire des cérémonies de la Messe basse. 98

De l'office du Servant. Ce qu'il doit faire avant que le Prêt: e s habille. 107

Ce qu'il doit faire lorsque le Prêtre s'habille. 1 1 1

De la sortie de la sacristie pour aller à l'autel. 1 13

Du commencement de la Messe jusqu'à l'offertoire. 1 18

De l'offertoire jusqu'au canon. 11Z

Depuis le commencement du canon jusqu'après la communion. 126

Depuis la communion jusqu'à la fia. i5i

Ce qu'on doit observer lorsqu'il y a deux Servans à la Messe. 1 34

azt. xxv. Ce qu'il y a de particulier à observer quand on sert la Messe à un Autel le S. Sacrement est exposé. i36

Ce qu'il y a de particulier pour le Servant aux Messes des Défunts. i3j

D'un Clerc servant la Messe devant un Cardinal ou Légat dans le lieu de sa Légation , ou devant l'Arche- vêque de la province, ou l'Evêque diocésain , ou un Abbé béni dan* son monastère , ou un Prince sou- verain , ou du Sang royal. i38 art. xxYin. D'un Aumônier ou Chapelain servant l'Evêque à la Messe bafse , soit dans son ditfcèse _, soit ailleurs. i4» rt. xxix. De deux Clercs servant à la Messe d'un Évêque , soit dedans , soit hors de son diocèse; i4$»

ART.

XVI

ART.

XVli.

ART

XVIU

ART.

XIX.

ART.

XX.

ART.

XXI

ART.

*XII.

ART.

XXIII.

A&R.

XXIV.

4RT- ART.

xxvr.

XXVII.

T A B L R.

SECONDE PARTIE. De la Messe solennelle

399

ARTICLE I.

ART.

II.

ART.

III.

ART.

IV.

ART.

v.

ART.

VI-

iET.

vu-

AET.

VIII.

ART.

IX.

ART.

X.

ART.

XI

A Ri.

XII.

ART.

XIII.

De la préparation du Célébrant el de ses Ministres. j 53

De la sortie de la sacristie et de l'ar- rivée à l'autel. i5§

Du commencement de la Messe jusqu'à l'iutroït. 164

De 1 introït, du Kyrie, du Gloria in excelsis jusqu'à l'épître. i^3

De l'épure , graduel , etc. jusqu'à lévaDgile. 17g

De l'évangile que le Diacre chante et du symbole. i8|

De l'offertoire jusqu'à la préface. 192

Depuis la préface jusqu'à l'oraison dominicale. 201

De l'oraison dominicale jusqu'à la fin. ioj

Depuis l'aruicane appelée communion jusqu'à la fin de la Messe. qi3

De la Messe solennelle pour les Morts. ai g

De la Messe solennelle, en présence

du S Sacrement exposé. 226'

De la Messe solennelle en présence de l'Evêque diocésain hors de sa cathédrale , etc. ^34

ART. m.

A«T. IV-

TROISIEME PARTIE. De l'Office Divin

Des Vêpres solennelles , depuis le commencement jusqu'au capitule. j£8

Depuis le capfitule jusqu'à la fin des Vêpres. 057

Des Complies. 3t>5

Des Vêpres solennelles devaut le S. Sacrement exposé. aôS

4oo

AAT. V.

ART. VI.

ART. VII.

AILT. VIII.

ART. IX.

TABLE.

Des Vêpres solennelles devant I'Évê- que diocésain , hors de sa cathé- drale , etc. -ini Des Matines solennelles. 274 De l'Office des Morts en général. 280 Des Vêpres solennelles pour les

Morts. 286

Des Matines solennelles pour les Morts. 288

QUATRIÈME PARTIE.

Diverses cérémonies particulières.

ABTicLB 1.

ART.

III

ART.

IV-

ART.

T.

ART.

VI.

ART.

VII.

ART.

VHI,

ART.

IX.

ART.

X.

ART.

XI.

ART.

XII.

ART.

XIII.

AfiT.

XiV.

QuELQUEsremarques touchant l'entrée du Clergé au chœur , tant à la Messe qu'aux Vêpres solennelles.

Des cérémonies du chœur en général durant les Offices divins.

Des cérémonies du chœur pendant la Messe solennelle.

Des cérémonies du chreur pendant Vêpres, Matines, Comptes, etc.

De l'aspersion de l'eau hénite.

De l'encensement.

De la paix.

De la communion générale.

De l'exposition du S. Sacrement

De la hénédiction du S. Sacrement.

Des prières de Quarante- Heures.

Des processions.

De l'absolution pour les Morts.

Des enterremens.

391 295

3oo

3o7

5i3

022

002

343 35o 554 36 1 376 383

FIN DE LA TABLB.

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